viatique
12/08/2009
Août 1786, chateau de Combourg.
« Une lettre me rappelle à Combourg : j’arrive, je soupe avec ma famille ; monsieur mon père ne me dit pas un mot, ma mère soupire, Lucile parait consternée ; à dix heures, on se retire. J’interroge ma soeur, elle ne savait rien. Le lendemain à huit heures du matin, on m’envoie chercher. Je descends, mon père m’attendait dans son cabinet.
« Monsieur le chevalier, me dit-il, il faut renoncer à vos folies. Votre frère a obtenu pour vous un brevet de sous lieutenant au régiment de Navarre. Vous allez partir pour Rennes, et de là pour Cambrai. Voilà cent louis, ménagez-les. Je suis vieux et malade ; je n’ai pas longtemps à vivre. Conduisez vous en homme de bien et ne déshonorez jamais votre nom. » »
Mémoires d’outre tombe, Chateaubriand, 1830.
5 commentaires
Oui, je l'avoue, j'ai une petite faiblesse pour Chateaubriand...
Une époque où Le sens de l’honneur et des responsabilités était au centre des préoccupations de chacun. L’art de transmettre aussi.L’éducation faisait que l’homme savait donner un sens à son existence.
Bel extrait.
oui, un monde révolu assurément.
pas facile à lire, françois rené! trés conscient de son talent le bougre..
Non seulement talentueux, mais, apparemment, le premier à vendre à l'avance le produit de son oeuvre.
De la part d'un lecteur chevronné, j'avais appris que le bougre avait vendu ses droits sur l'oeuvre à venir, en l'occurence le génial "Mémoires d'outre-tombe", d'où l'étrange phénomène voulant que les acheteurs de l'oeuvre en devenir souhaitent la disparition de l'auteur de manière à toucher les droits de vente du livre...
Auto-promotion selon Chateaubriand.
Je l'aime quand même... ;)
hé hé j'ignorais..mais ça ne m'étonne pas, ça colle avec le personnage. au demeurant considérable.
j'adore ce genre de destin en forme d'épopée tragique!
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