30/09/2007
Solitaire.
« Germain Millet était de ces êtres, si incompréhensibles aujourd’hui, qui ont le goût de la solitude : une solitude qui était plus un accomplissement que de la misanthropie ou la contestation de l’ordre social qu’elle est devenue dans une société qui a fait du vivre ensemble, de la transparence, du festif, de la convivialité, une des figures de la démocratie où les solitaires sont suspects aux vertueux hédonistes du nouvel ordre moral. »
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« Nous vivons avec les défunts bien plus qu’en compagnie des vivants ; notre mémoire les accueille inlassablement, ces défunts, non seulement ceux que nous avons côtoyés, mais les autres, l’ombreuse armée de ceux que les livres et les récits nous ont rendus familiers et qui nous sont plus proches que les inconnus croisés chaque jour. »
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« N’était-il pas plutôt parmi ces foules comme un spectateur amusé ? Reste que le 6 février 1934, jour ou des manifestations proches de la guerre civile éclatèrent à Paris et dans les grandes villes de France, il éprouva le besoin d’aller se renseigner autour du monument aux Morts, au carrefour Saint Etienne, et ne rentra que le matin, sans chapeau, tous les boutons de ses vêtements arrachés, et la tête en sang, soit à cause des gardes mobiles, soit de certains manifestants qui n’avaient peut-être pas apprécié qu’il fume le cigare en pareilles circonstances. Dernière hypothèse qui me plait et qui, sans faire de lui une sorte de dandy, le montre différent, distant mais non hautain, marginal par l’esprit, et pestant contre L’Humanité à qui il reprochait d’avoir poussé le peuple à ces extrémités. Il n’était d’aucun parti mais seul et désireux de l’être. »
Richard Millet. Petit éloge d'un solitaire.
10:26 | Lien permanent | Commentaires (8)
Commentaires
Écrit par : icare | 30/09/2007
Écrit par : hoplite | 01/10/2007
Écrit par : ilsa.lund | 01/10/2007
Écrit par : hoplite | 02/10/2007
laissent parfois sortir de confuses paroles
l homme y passe à travers des forets de symboles
qui l observent avec des regards familiers
comme de longs echos qui de loin se confondent
dans ma ténébreuse et profonde unité
vaste comme la nuit et comme ma clarté,
les parfums,les couleurs,les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d enfants
doux comme les hautbois,verts comme les prairies
et d autres corrompus,riches et triomphants
ayant l expansion des cjoses infinies
comme l ambre,le musc,le benjoin et l encens
qui chantent le transports de l esprit et des sens..
Baudelaire.
paradoxe ou logique qu un être aussi torturé ,drogué,décadent ait atteint des moments de pureté et d éternité .
Creusons dans nos coeurs parfois occupés par les ténèbres, une grotte ,un autel d or émaillé,où l espoir reste invaincu ,d où la lumiere se fraie un chemin guidant notre pas vers le bonheur et l amour .
Écrit par : icare | 02/10/2007
Le mail renseigné sur Orange ne marche pas. Désolé d'utiliser les com mais je recherche un ancien post de toi. Je me suis dit que sur un ancien post ca ferait moins hors sujet. Comme j'essayais de dire dans mon mail le moteur de recherche ne fonctionne pas et après m'être tapé 15 pages je me suis dit qu'il serait surement plus simple de t'écrire. Je suis quasiment sûr de l'avoir vu ici.
Tu citais si je me souviens bien un auteur, Indien dans mon souvenir, qui s'imaginait à quoi ressemblerait l'Europe si Constantin ne s'était pas converti etc... Une image d'un temple indien avec de l'encens.
Si c'est bien de toi peux ou me donner la date de l'article ou plus simplement les références de la citation.
Je te remercie d'avance.
Bonne soirée.
Cotuatos
Écrit par : cotuatos | 05/12/2010
effectivement ma messagerie est morte, suis en train d'y remédier.
ce que tu évoques ne me dis rien a priori. vais chercher quand même.
tcho
h
Écrit par : hoplite | 06/12/2010
L'auteur "indien" en question, c'est en fait Savitri Devi et l'empereur dont elle parlait c'était Julien...
http://lecheminsouslesbuis.wordpress.com/2009/08/12/lame-immortelle-de-la-vieille-europe/
Merci quand même.
Écrit par : cotuatos | 06/12/2010
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