Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02/03/2008

Communisme, fascismes, même combat.

affiche49grand.jpgRelu  « La guerre civile européenne 1917-1945 » d’Ernst Nolte, historien Allemand déjà reconnu pour son histoire du fascisme européen.

Cette œuvre majeure provoqua lors de sa parution en 1987 une polémique dite « querelle des historiens », qui était largement due au fait que Nolte brisait deux tabous :

-         le lien causal (son fameux nexus causal) entre la révolution bolchevique et l’émergence des fascismes à l’Ouest,

-         la parenté, évidente aujourd’hui, mais interdite à l’époque ( !) entre communisme et fascisme (normal/ Italien, radical/ national-socialiste, selon la distinction de Nolte), deux visages d’un même totalitarisme.

A l’appui de sa démonstration du lien causal, Nolte montre que le communisme ne se borne pas à instaurer la guerre civile permanente en Russie même, mais qu’il la déclare à toute l’Europe. A peine finie la première guerre mondiale entre les Etats, Lénine exporte la guerre entre les classes dans plusieurs pays européens, ou les partis communistes, récemment crées, jouent le rôle de corps expéditionnaires de la révolution Bolchevique (Mouvement Spartakiste en Allemagne, république des conseils de Béla Kun en Hongrie, par exemple).

A l’origine de la montée des fascistes en Italie puis des nazis en Allemagne, on trouve un réquisitoire contre le parlementarisme démocratique, jugé trop faible pour barrer la route aux partis communistes européens, instrumentalisés par l’URSS. Ainsi, pour Nolte, fascisme et nazisme apparaissent comme des contre-feux au léninisme, dont ils copient les méthodes pour mieux le combattre. Les trois totalitarismes eurent en commun leur haine du libéralisme, leur instauration d’un état omnipotent incarné par un chef unique et sacralisé, leur organisation de la répression policière et culturelle, enfin leur logique exterminatrice, en particulier les communistes et les nazis. Nolte qui fut diabolisé en Allemagne, sans être réfuté, dut à François Furet de pouvoir briser le politiquement et l’historiquement correct en France, lorsque ce dernier, dans « Le passé d’une illusion », montre que le communisme fut pour le nazisme à la fois la cible à détruire et le modèle à imiter : « Issus du même évènement, la première guerre mondiale, les deux grands mouvements idéologiques de l’époque se définissent largement l’un par rapport à l’autre…La relation dialectique entre communisme et fascisme est au centre des tragédies du siècle. »

La mutuelle hostilité des deux totalitarismes était donc ambiguë à l’origine et se doublait d’une complicité qui aboutit en bonne logique au pacte Germano-Soviétique de 1939. Elle les rapprochait dans une commune volonté d’anéantir la liberté au nom de la construction d’un homme nouveau, d’une société nouvelle, programme dont héritèrent plus tard Mao, Kim il Sung, Ho chi minh, Castro ou Pol pot, tous sosies de Lénine et Staline.

A partir de 1945 et de l’élimination du nazisme, le communisme se répand dans le monde et, en même temps, se retrouve en tête à tête avec la démocratie, son seul véritable ennemi de toujours. Et à la guerre civile européenne succède ce que Nolte appelle la guerre idéologique mondiale, dont il situe le point final en 1991, année ou se décompose l’URSS.

Comparer entre eux les deux grands partis états idéologiques du XXème siècle était encore, jusqu’à tout récemment, interdit et le demeure dans une large mesure tant le front révisionniste procommuniste reste actif, notamment en France. C’est pourquoi l’ouvrage de Nolte fut plus attaqué que lu.

Nolte utilisa une formule controversée, le noyau rationnel de l’antisémitisme nazi, qui permit à quelques néo-antifascistes en peau de lapin de le traiter de révisionniste et d’antisémite. Or Nolte ne voulait aucunement dire que l’antisémitisme nazi fut fondé en raison, encore moins justifié, mais que tout thème de propagande, pour avoir prise sur le réel, doit nécessairement rencontrer une aspiration dans les masses qu’il veut mobiliser. L’efficacité politique suppose toujours une certaine rationalité, au sens de prise sur le réel. Par exemple, le « noyau rationnel » du communisme, c’est qu’il faut exterminer tous les ennemis de classe potentiels.

L’acte fondateur, le code génétique des deux totalitarismes est le crime de masse, dont les victimes sont désignées en fonction de ce qu’elles sont et non pas de ce qu’elles ont fait.

 

 

01/03/2007

Auschwitz 105- Ukraine zéro.

Alain Besançon avait eu la curiosité, il y a quelques années de consulter le service de documentation du journal de révérence « Le Monde » et de calculer le nombre de références aux crimes Nazis et communistes entre 1990 et 1997 ; le thème du nazisme revint 480 fois, celui du « stalinisme », sept fois…Auschwitz faisait l’objet de 105 références, le génocide par la famine organisée en Ukraine (environ 6 millions de morts en 1933) zéro référence.

« Le nazisme, bien que disparu complètement depuis plus d’un demi-siècle, est à juste titre l’objet d’une exécration que le temps n’affaiblit nullement. Le communisme, en revanche, bien que tout frais et tout récemment déchu, bénéficie d’une amnésie et d’une amnistie qui recueille le consentement presque unanime, non seulement de ses partisans, mais de ses ennemis les plus déterminés et même de ses victimes. Ni les uns ni les autres ne trouvent séant de la tirer de l’oubli. » (1)

J’ai relu récemment, et successivement, « Le malheur du siècle », « Le livre noir du communisme » (2), puis « Du passé, faisons table rase » (3).

On ne sort pas intact de ce genre de lecture, aussi averti que l’on puisse l’être auparavant.

Mais ce qui frappe le plus, comme le souligne Besançon, au delà de l’horreur des crimes commis au nom de cette idéologie totalitaire, c’est ce "contraste entre l'amnésie du communisme et l'hypermnésie du nazisme"(6), cette organisation de la non repentance, après celle de la dissimulation des crimes commis par tous les régimes communistes durant le XX ème siècle. Ce négationnisme communiste.

Il faut se rappeler, lors de la sortie du « Livre noir du communisme », les injures et les menaces de la presse communiste en France, le travail de sape du Monde (des commissaires politiques Colombani et Plenel) pour discréditer les auteurs de cette somme inédite et pour atténuer l’onde de choc auprès d’un public encore largement ignorant de l’horreur collectiviste, la sortie pitoyable de Jospin à l’assemblée tentant de sauver le soldat communiste et dissociant (à dessein ?) stalinisme et communisme afin d’épargner ses amis trotskystes. Il faut revoir ce « bouillon de culture » historique ou Stéphane Courtois fut confronté à deux apparatchiks communistes (Roger Martelli et Roland Leroy).

La première synthèse historique de la dimension criminelle du communisme ne devait pas être connue ; Outre la recension des crimes de masses commis, les auteurs détaillaient également les méthodes utilisées pour assassiner des millions de personnes, notamment la famine organisée. La question de la nature totalitaire du communisme et sa comparaison avec le nazisme était également reprise par les auteurs, à la suite d’ Ernst Nolte, François Furet ou Renzo de Felice.

Si le monstre est mort comme phénomène politique, il demeure bien vivant comme phénomène culturel : il faut admettre que décrire le communisme dans sa réalité (sa praxis), reste un délit d’opinion. Le négationnisme, définit comme un délit quand il porte sur le nazisme, ne l’est pas quand il dissimule les crimes communistes.

Soulignant la motivation idéologique des crimes nazis, le procureur général Français à Nuremberg, François de Menthon, disait : « Nous ne nous trouvons pas devant une criminalité accidentelle, occasionnelle, nous trouvons devant une criminalité systématique découlant directement et nécessairement d’une doctrine. » (4)

Cette description de la criminalité brune s’applique mot pour mot à la criminalité rouge…

De même que « lui convient parfaitement la définition du nouveau code pénal Français, adopté en 1992, selon laquelle, le crime contre l’humanité inclut la déportation, la réduction en esclavage, la pratique massive et systématique d’exactions sommaires, d’enlèvements de personnes suivis de leur disparition, de la torture, d’actes inhumains inspirés par des motifs politiques, philosophiques, raciaux ou religieux, et organisés en exécution d’un plan concerté à l’encontre d’un groupe de population civile. » (5)

Or, les massacres et déportations systématiques de groupes sociaux ou ethniques en raison de ce qu’ils sont et non de ce qu’ils font, jalonnent toute l’histoire du communisme.

Il est donc sans doute légitime de conclure à une nature intrinsèquement criminogène du communisme, tant il a produit de copies conformes dans les circonstances les plus diverses, sous toutes les latitudes et dans les sociétés culturellement les plus différentes (Cuba, Ethiopie, Angola, Afghanistan, Mozambique, Laos, Cambodge, Chine, Russie,…)

Devant pareil constat, pareille horreur, le front négationniste procommuniste, puissamment relayé par des média complaisants voire serviles et perdant une sérieuse occasion de faire un aggiornamento, ressasse l’éternel antienne : « le communisme se voulait dans son principe une doctrine de libération par la dictature du prolétariat, alors que le nazisme annonçait dés sa naissance un programme d’extermination... » ou bien « l’anéantissement de l’homme exprime non l’essence de cette doctrine de libération, mais sa perversion ..» (distinguo Léninisme/ Stalinisme).

Il est alors particulièrement étonnant que cette doctrine de libération n’ai jamais nulle part mis en œuvre autre chose que sa propre perversion.

Un aspect non moins important de ces ouvrages est d’établir le fait que Lénine et Trotky furent les initiateurs de ce système et aussi de la terreur organisée, et ce dés 1917 (premiers camps de concentration, premier rapport alarmant de la Ligue des Droits de l’Homme). Staline n’en fut que le continuateur appliqué et méthodique doublé d’un stratège militaire sans pareil, surclassant largement son alter ego Hitler, et les Churchill et Roosevelt.

Reconnaître ceci c’est reconnaître la nature totalitaire et criminelle de l’idéologie véhiculée encore en 2007 par une bonne partie de la gauche radicale/ révolutionnaire Européenne, notamment Française.

Qu’ils le veuillent ou non, Trotskystes, communistes " orthodoxes ", "alter mondialistes" et autres "collectifs anti liberaux", sont les héritiers des plus grands criminels du XX ème siècle.

 

(1)   Alain Besançon, Le malheur du siècle, Fayard 1998, p.10.

(2)   Stéphane courtois, Robert Laffont, 1997.

(3)   Stéphane Courtois, Robert Laffont, 2002.

(4)   François de Fontette, Le procès de Nuremberg, coll. « Que sais-je ? », PUF, 1996, p.48

(5)   Jean François Revel, Le siècle des ombres, Fayard 199, p.602.

(6) Alain Besançon, Le malheur du siècle, p.9.