02/01/2009
C'est arrivé prés de chez vous
Comme il faut lire Orages d'acier d'Ernst Junger pour approcher une représentation de ce que fut la première guerre mondiale, il faut voir et revoir Come and see (Requiem pour un massacre) d'Elem Klimov pour entrevoir la barbarie du front russe par les yeux d'un enfant bielorusse et jeune partisan. Klimov -né à Stalingrad et qui connut la guerre enfant- tourna ce film à glacer le sang en 1985 persuadé de l'inéluctabilité d'un nouveau conflit mondial. Il y a un avant et un aprés Come and see. Deux jeunes acteurs saisissants, possédés, et un film inclassable, noir, hyperréaliste et définitif ou l'horreur cotoie l'amitié et l'amour. Qui ne montre pas la guerre mais ses à côtés terrifiants: massacres de villages entiers, viols, enfants perdus, inhumanité absolue, chaos. Et ces enfants -au regards insoutenables- qui n'en sont plus. Et cet horizon de la guerre qu'il ne faut pas perdre.
"Vous qui entrez, laissez toute espérance"
23:17 | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : requiem pour un massacre, elem klimov, ernst junger
Commentaires
Hé.
Écrit par : Inuk | 03/01/2009
Écrit par : hoplite | 03/01/2009
Écrit par : d'almendralejo | 03/01/2009
Dans la Révolution française, il y a eu des phases de guerres civiles, il me semble.
Mais une innovation reliée à cette période, c'est la guerre du maquis pendant l'occupation napoléonienne en Espagne.
Écrit par : Inuk | 03/01/2009
d'almendralejo a raison de marquer une inflexion de la guerre à partir de la révolution: il se produit à ce moment là un changement consitant à considérer la partie adverse non comme un simple advesaire momentané avec lequel on finit par conclure un traité et faire la paix, voire même qui pourra devnir un allié demain, vers la représentation de l'adversaire en figure du mal, en ennemi qu'il faut anéantir, armées comme populations civiles. Babeuf invente le concept de génocide en forgeant le terme de populicide. L'ennemi intérieur vendéen doit être détruit comme l'ennemi extérieur contre révolutionnaire.
Et inuk est aussi, me semble-til dans le vrai. le XXième siècle inaugure la guerre totale c'est-à-dire mobilisant toutes les ressources d'un état, dont la population civile.
Écrit par : hoplite | 03/01/2009
Il est de bon ton d'accorder généreusement aux Allemands toutes les saloperies de la Terre... Il faut en rabattre... Nous devons cela à la Démocratie et aux Américains. Tant pis pour le prêt-à-penser...
Écrit par : Ivane | 03/01/2009
Gériboire.
Écrit par : Inuk | 03/01/2009
je pensais à Venner en écrivant mon com ci dessus, mais de l'hosto ou je n'ai pas ma biblio...
dont acte, les nordistes recourirent à la guerre totale pour détruire le sud..; un phénomène moderne, donc.
tant qu'on est entre nous, je relisais hier le numéro de la nrh sur le fascisme et sur l'interprétation intéressante qu'en fait Venner en tant que tentative de reprise du pouvoir à l'immonde bourgeoisie marchande par l'ordre "aristocratique"/ noblesse/guerrier
Écrit par : hoplite | 03/01/2009
la guerre du péloponnèse fut une guerre civile mais ne mettant aux prises -quasiment- que des légions hoplitiques. sans destructions de populations civiles, mais avec destructions des récoltes...
Écrit par : hoplite | 03/01/2009
Comme aussi cette invention bien anglaise de refiler des draps contaminés au virus de la variole aux Indiens d'Amérique, ce qui fut la cause d'une endémie majeur et la cause de la disparition d'une grande partie de la population autochtone.
Quoi qu'il en soit, le terme "guerre totale" est bien né à partir de l'utilisation d'armes destructrices sur des populations civiles entre des pays belligérants.
C'est drôle hoplite mais autant t'es pointilleux sur le concept de fascisme, autant tu fais preuve d'un libéralisme sémantique sur la question de la "guerre totale".
J'ai hâte de te voir en personne, mon enfoiré préféré. hé!
Écrit par : Inuk | 03/01/2009
Je vous laisse saliver... J'ai tout pris en note et quand vous serez gentils, je vous donnerai cet extrait, en bon internaute libérale et généreux que je suis... Hé! ;)
Écrit par : Inuk | 03/01/2009
Insoutenable , c'est le mot , alors "paroles " , "paroles " et "paroles " encore ...
Si tout ce que l'on a lu , pensé , ressenti ne permettent pas au final d'autres solutions , à quoi bon !
Là , j'ai le moral en berne , d'un coup , d'un seul !!
A quoi diable nous servent les cellules grises des hommes !!
Pardonnez , mais moi , je peux pas ... ce genre de débat !
Je suis pas taillée !
Écrit par : helenablue | 03/01/2009
je me suis posé la question toute l'aprés midi, entre deux urgences...
guerre totale, c'est quoi? la guerre civile exclue-t-elle la guerre totale. je ne crois pas, mais suis pas assez renseigné à ce jour. donc, me garde bien d'avoir une opinion tranchée. je n'ai pas d'a priori. j'ai quand même l'impression que la guerre titale est un phénomène moderne, apparaissant avec les guerres révolutionnaires, le nationalisme européen et les armées de conscription et poussé à son paroxysme du rant le XXième siècle. mais bon, j'attends mieux informé que moi.
concernant le fascisme c'est différent: il s'agit d'un phénomène daté et localisé dans l'histoire et toute généralisation me parait abusive. c'est d'ailleurs ce que disent aussi Gentile et Renzo de Felice, les deux spécialistes actuels du fascisme.
allez, fais péter ta citation de Levi strauss, salaud!
@helena, détrompes-toi, tu es parfaitement taillée pour en discuter.
j'ai hésité sur le titre de cepost: sous entendu, c'est arrivé tout prés en europe, mettant aux prises certains peuples parmi les plus "civilisés", progressistes et adeptes de l'esprit des Lumières...........
rien ne dit que cela ne puisse pas se reproduire un jour malgré les tonnes de "vivre ensemble", de "fraternité" et de métissage heureux qu'on nous fait ingurgiter..comme un rappel que le pire reste toujours possible: et la politique c'est ça: prévoir le pire, pas nous gaver à longueur de journée avec des considérations morales et iréniques sucrées. illustration ces jours-ci au proche orient, hélas.
Écrit par : hoplite | 04/01/2009
La citation prendrait une bonne page et je suis un peu paresseux ce soir. Mais tu vas l'avoir d'ici peu. L'important, c'est que tu sois capable d'appréhender l'idée du fascisme en dehors de son décor naturel. Un exercice intellectuel dont tu es sûrement capable, hoplite. ;)
Écrit par : Inuk | 04/01/2009
si je mérite une baffe, dites-le moi tout de suite. ;)
Écrit par : Inuk | 04/01/2009
La guerre totale est celle qui concerne aussi bien la population que l'économie et la politique du pays (Ziel), mais qui subordonnée à la politique cherche à atteindre des buts de guerre (Zweck).
Elle est mise en œuvre grâce à une stratégie totale chargée de concevoir sa conduite en définissant « la mission et la combinaison des diverses stratégies générales, politiques, économiques, diplomatiques et militaires »[1].
Ce type de guerre qui peut mobiliser toutes les ressources disponibles d’un État a connu diverses interprétations dénaturant la pensée conceptuelle originale de son auteur Clausewitz.
Dans les faits, cette méprise a donné lieu à la recherche de l’anéantissement pur et simple par la bataille décisive (Verdun par exemple) sans prendre en compte la dimension des autres facteurs et leviers stratégiques disponibles.
Ainsi Erich Ludendorff remet en cause la primauté de la politique sur le militaire dans La Guerre totale (1935), pérennisant l’expérience de la Première Guerre mondiale et anticipant ainsi les guerres du Troisième Reich.
Écrit par : Inuk | 04/01/2009
Tout à fait juste , tu as tapé dans le mille !!
Mais ça m'intéresse aussi , c'est pour ça que j'aime venir vous lire , Hoplite et toi ! On apprend à se connaître finalement tout doucement au travers de nos notes respectives !!
Bon , là , je vais me contenter de vous écouter !
Bises à tous les deux
Helena
Écrit par : helenablue | 04/01/2009
Roger Nimier
Écrit par : Ivane | 04/01/2009
merci pour le rappel wiki qui éclairçit un peu mon esprit..ya encore du boulot!
helena,
ce que je voulais te dire c'est qu'il ne s'agit pas d'une discussion d'experts!!! le débat est ouvert à tous ceux que cela intéresse. et nous avons tous un avis sur la question. aprés effectivement, et inuk, qui est malin comme un singe, l'a compris, peut-être n'est-ce pas ton domaine de prédilection...pas grave, viens nous voir quand même!
inuk, je reviens sur cette histoire d'acception du mot fascisme. je ne suis pas opposé à une ouverture de ce concept mais pourquoi pas parler simplement de totalitarisme alors?
sur le fond je me demande (et je t'ai répondu dans le forum là-dessus) si tu ne fait pas simplement référence à la dynamique révolutionnaire du capitalisme bien anticipée par Marx et amplifiée par la globalisation post moderne?
Écrit par : hoplite | 04/01/2009
Écrit par : hoplite | 04/01/2009
Bien évidemment, on peut toujours faire un retour en arrière et dire que telle ou telle guerre c'est une guerre totale. Sauf qu'avant le XXe siècle, il n'y avait pas d'armes capables de destructions aussi massives que celles dont le siècle dernier a été témoin.
Euh..., l'histoire et la politique ne sont pas mes domaines de prédilections. J'aime plus l'histoire que la politique. La politique est rendue à un point de saturation qui la rend insupportable. Pour moi en tout cas. ;)
Quant au fascisme, c'est tout récemment que j'ai fait un déclic là-dessus, après avoir lu des commentaires sur la vague ultra-libérale amorcée par les Thatcher, Reagan et compagnie. Je le répète, tu devrais lire "Mainmise sur les services" (éditions écosociété) de Claude Vaillancourt. On y décrit la manière dont les ultra-libéraux s'y prennent pour démanteler l'État et transformer notre société en une immense usine de chaîne de montage pour le bénéfice des actionnaires. Grâce à l'intervention de la FMI, la Banque mondiale, l'OMC, etc.
Non, je n'ai pas lu Marx.
Écrit par : Inuk | 04/01/2009
Ces troupes anglaises ont tué systématiquement ceux qu'ils trouvaient, ils ont pillé les maisons, volé le bétail, emporté les rares bateaux qui restaient. Les villages et hameaux ont été systématiquement incendiés... Ils ont été jusqu'à mettre sur la croix de l'église et sur l'autel des têtes de porc.
Des biens de la presqu'ile il ne restait plus rien: un historien prenait cela pour exemple pour illustrer le "concept" de la guerre totale...
Écrit par : Padrig | 04/01/2009
Tu peux aussi lire les posts qui précèdent: j'ai aussi donné des exemples de ce genre (la prise de Québec en 1759).
Il s'agit de savoir si on s'en tient à une définition officielle, celle qui tient à l'apparition de l'expression elle-même au XXe siècle, ou si on l'élargit aux événements semblables.
Dans la notion de guerre totale, il y a une question d'armement (de destruction massive), d'étendue des dégâts, de territoires, de pays belligérants, du nombre de gens touchés (autant chez les civiles que chez les militaires)...
Je laisse l'hôte de ce distingué blogue d'en tirer les conclusions qui lui conviennent. ;)
Écrit par : Inuk | 04/01/2009
bien noté la référence inuk
Écrit par : hoplite | 04/01/2009
Livre d'une violence inouïe relatant les quelques jours suivants la libération de l'auteur d'un camp allemand de concentration où il était retenu prisonnier toute la guerre durant. La liberté soudain retrouvée permet aux anciens captifs de déverser un torrent de haine inimaginable sur leurs anciens tortionnaires, aussi biens civils que militaires.
Ce livre minuscule (~50 pages) est disponible quelque part en pdf, on le trouve facilement via Google.
Attention c'est violent, on n'en sort pas indemne.
Écrit par : Jean-Pierre | 05/01/2009
Écrit par : hoplite | 05/01/2009
putain
Écrit par : hoplite | 05/01/2009
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