Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/08/2009

hyperclasse et subtilité dialectique: fini le tiercé!!!

« On connaît la description par Jacques Attali de cette magnifique hyperclasse promise à la domination du nouveau monde sans frontières : « Ils ne posséderont ni entreprises ni terres, ni charges. Riches d’un actif nomade, ils l’utiliseront de façon nomade, pour eux-mêmes, mobilisant promptement du capital et des compétences en des ensembles changeants, pour des finalités éphémères dans lesquelles l’Etat n’aura pas de rôle. Ils n’aspireront pas à diriger les affaires publiques (la célébrité politique sera pour eux une malédiction). Ils aimeront créer, jouir, bouger. Connectés, informés, en réseau, ils ne se préoccuperont pas de léguer fortune ou pouvoir à leurs rares enfants : seulement une éducation. Riches de surcroît, ils vivront luxueusement en nomades de luxe, souvent sans payer ce qu’ils consomment. Ils porteront le meilleur et le pire d’une société volatile, insouciante égoïste et hédoniste, partagés entre le rêve et la violence. L’hyperclasse regroupera plusieurs dizaines de millions d’individus. Ils seront attachés à la liberté, aux droits des citoyens, à l’économie de marché, au libéralisme, à l’esprit démocratique. Ils voteront, créeront des associations de consommateurs, cultiveront et développeront une conscience aiguë des enjeux planétaires ; à terme ils s’intéresseront plus à la condition humaine qu’à l’avenir de leur propre progéniture. » (…)

« Il serait donc bienvenu de reprendre sous une forme adaptée à notre époque, la vieille maxime d’August Bebel : « Quand l’ennemi de classe accepte de me médiatiser, je me demande toujours quelle bourde j’ai encore bien pu commettre. » Si TF1 ou Canal Plus décident de vous envoyer trois journalistes chaque fois que votre association réunit 300 personnes, il est effectivement temps de vous interroger sur ce que vous êtes réellement en train de dire ou de faire –surtout si quelques unes des stars les plus glauques du show-biz ont jugé excellent pour leur image de parader à vos cotés. Ou quand, par exemple, Jean-pierre Foucault accepte de poser l’une de ses inimitables questions (en l’occurrence « Quel est le mot interdit au Scrabble : Zee, Zoé, Zou ou Zic ?) afin que TF1 puisse contribuer à hauteur de 72 000 euros au financement du Réseau éducation sans frontières (Qui veut gagner des millions, jeudi 3 juillet 2008). Il est sûr qu’il va falloir maintenant beaucoup de subtilité dialectique aux têtes pensantes du Réseau pour expliquer à leurs ouailles le sens d’un si beau geste, de la part de la principale chaîne de propagande d’un Etat qu’elles jugent officiellement raciste et policier. » JC Michéa, La double pensée. 2008.

Commentaires

Ça me fait penser aux téléthons où on donne la charité devant les spots télé et la chaude acclamation des animateurs et de la foule.

Auto-promotion ou pure charité?

Le sens des mots et des gestes se perdent dans le charivari ambiant...

(Pas mal la prestation de Blier!) ;)

Écrit par : Trader | 24/08/2009

"Auto-promotion ou pure charité?"

pas de charité la dedans, c'est le sens de la remarque de Michea: n'est exposé dans ce spectacle médiatique que ce qui est rentable, ce qui sert les intéréts directs de firmes comme tfi ou canal...d'ou le trouble que peuvent normalement ressentir certains acteurs politiques comme resf, supposés en marge ou en lutte contre le systéme! bien évidemment récupéré malgré eux.

j'adore blier dans ce rôle: faites moi une liste que je mettrai au panier!! mdr

Écrit par : hoplite | 24/08/2009

Michéa est ironique bien sûr, ses analyses sur le libéralisme sont convaincantes mais on le voit tout de suite, elles manquent profondément de connaissance sur le droit moderne.

Écrit par : Otton Wann | 26/08/2009

"elles manquent profondément de connaissance sur le droit moderne."

pourquoi?

Écrit par : hoplite | 26/08/2009

Lui même le reconnait. C'est aussi une des critiques d'un des plus grand philosophe politique français, Philippe Raynaud et qui s'adresse particulièrement à Michéa.

Écrit par : Otton Wann | 26/08/2009

intéressant, otton. et que reproche Raynaud à Michéa? (Je connais peu Raynaud, hormis son opus sur l'extreme gauche)

Écrit par : hoplite | 26/08/2009

Hoptite, comme je sais qu'un blog, c'est plutôt une enfilade de commentaires contrairement à un forum, je ne vais donc pas approfondir le débat.
Tout d'abords, j'ai trouvé curieux qu'un libéral-conservateur (de gauche) de haut niveau s'intéresse à Michéa au point d'être un michéisme (c'est René Jacquot de Cultural Gang Bang qui le dit). J'ai peu d'arguments et de références pour indiquer la nature des reproches argumentaires, mais à mon avis Raynaud trouve décapitant l'anthropologie du libéralisme (la thèse à Michéa) en faisant l'impasse sur l'histoire (et surtout ses erreurs lorsqu'il convainc par le droit) du droit (et tous la subtilité des notions du droit qui va avec). J'ai trouvé bon de le dire vu que peu ignore le débat qui oppose à des vrais libéraux comme Raynaud, ou Chantal Desol, ou encore Pierre Manent, et Némo (ces trois derniers sont de droit, à mon avis) à des anti-libéraux comme Michéa.

Écrit par : Otton Wann | 26/08/2009

Les commentaires sont fermés.