10/09/2009
des idées pour Jo
Nulle part plus qu’en Amérique, où les progrès techniques étaient beaucoup moins freinés par le poids des traditions (pour le meilleur comme pour le pire), l’art moderne qui explosa dans la première moitié du XXième siècle, se fit jour. Construire des gratte-ciel à Chicago et les couvrir d’une décoration empruntée aux livres de modèles européens apparut vite comme une absurdité.
Encore fallait-il un homme déterminé et lucide comme Frank Lloyd Wright pour le comprendre. Wright saisit clairement que ce qui compte dans une maison, ce sont les pièces et non la façade. Si l’intérieur était conçu de façon harmonieuse et pratique, s’il répondait bien aux besoins de l’habitant, un extérieur satisfaisant devait s’ensuivre. Peut-être ne voyons-nous plus là une idée si extraordinaire, mais en fait c’était toute une révolution qui conduisit Wright à renoncer à toutes les vieilles rengaines de l’architecture et tout particulièrement à la sacro-sainte symétrie…Wright supprime donc les moulures, les corniches, le décor en général, et son édifice est entièrement commandé par le plan intérieur. Pour Wright, une maison doit se développer comme un organisme vivant, né des besoins de l’homme et du caractère du pays, du site.
Ainsi la maison de Fairoaks avenue dans l’Illinois, ou la célèbre maison sur la cascade en Pennsylvanie.
Dans cette dernière, construite donc au dessus d’une chute d’eau et sur le rocher, en un plan cruciforme qui superpose sur trois niveaux plateaux de béton armé, terrasses, encorbellements, vérandas s’élançant au dessus du vide et de la végétation environnante, Wright parvient d’un chaos minéral de roches, de béton et de verre, à édifier une maison harmonieuse ou lumière, eau et roche s’assemblent et circulent naturellement dans un environnement de végétation luxuriante.
Cette conception architecturale nouvelle, révolutionnaire en fait, rompait, en rejetant tout ornement avec des traditions millénaires soumises (souvent avec bonheur) à des ordres rigoureux faits de volutes, pilastres et autres moulures. L’utilisation de nouveaux matériaux comme le béton, le verre, l’acier tubulaire, ce creuset de l’architecture moderne parfois dénommé fonctionnalisme, trouva son prolongement dans le Bauhaus de Dessau, école d’architecture fondée par l’allemand Gropius et qui fut fermée et liquidée par les nationaux-socialistes.
Pour autant, la beauté de ces nouveaux édifices ne résidait pas tant dans la modernité de leur conception architecturale et dans la nouveauté des matériaux utilisés que dans le goût de leurs auteurs et leur faculté d’allier l’efficacité et la justesse de l’effet plastique.
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Écrit par : jo | 13/09/2009
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