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08/11/2010

fracture

Les trois France : France des privilégiés, France d'origine immigrée, France ostracisée

La crise sociale rampante que connaît notre pays révèle une fracture profonde qui divise de plus en plus la France en trois groupes concurrents, en trois France rivales.

La France des privilégiés

La France des privilégiés d’abord, qui constitue le principal soutien de la majorité parlementaire actuelle et de l'action de Nicolas Sarkozy. Elle est avant tout constituée de la nouvelle classe dirigeante des managers des entreprises transnationales, des institutions financières et de leurs compagnons de route médiatiques et politiques notamment. La France des privilégiés est la France légale, celle des gyrophares et des médias. Elle comprend aussi les retraités riches et certaines professions protégées de la concurrence mondialisée.

Tous sont les principaux bénéficiaires du libre-échangisme mondialiste.

Les entreprises transnationales font supporter aux Etats les conséquences de leurs prises de bénéfices, c'est-à-dire des réductions d'effectifs, des délocalisations et de l'immigration. Elles payent moins d'impôt relativement à leur richesse que les autres agents économiques.
Les seniors ont leur retraite et leur dépendance, financées par les actifs d'aujourd'hui, c’est-à-dire par les enfants qu'ils n'ont pas voulu faire hier. Ils ont profité de la hausse du prix de l'immobilier et de la bulle financière née des privatisations des années 1990. Ils profitent de la hausse continue des dépenses de santé et de la baisse des prix à la consommation qui est une conséquence de l'ouverture des frontières économiques.

Bien entendu, la France des privilégiés ne comprend pas les grévistes et les accuse de mettre en péril l'économie. Tous sont de chauds partisans des « réformes », dans la mesure où… ils n'en supporteront pas vraiment les conséquences.

La France d'origine immigrée

La France d'origine immigrée ensuite. Elle se développe numériquement et se caractérise par un taux d'activité inférieur à sa part relative dans la population. Elle reçoit en contrepartie des transferts sociaux, payés par les actifs, d'un volume plus important que son poids numérique. Elle se protège aussi par des solidarités familiales et claniques fortes, implantées solidement sur des territoires.

Elle bénéficie de l'attention constante de la France des privilégiés, toujours prompte à s'épancher sur les malheurs des « pauvres Africains » : financement de mosquées, investissements et subventions prioritaires dans le cadre de la « politique de la ville », mise en place d'une discrimination dite « positive » car elle s'exerce en leur faveur, régularisation des immigrants clandestins, législation protectrice, etc. Car les entreprises transnationales ont besoin de l'immigration.

La France des « jeunes » d'origine immigrée a plutôt tendance à se retrouver épisodiquement du côté des manifestants.

La France ostracisée

La France ostracisée, enfin, est composée du reste de la population française, c'est-à-dire des actifs, de la classe moyenne salariée et des Français de souche jeunes ou pauvres. C'est-à-dire tous ceux à qui il revient de vivre dans une économie soumise à la dure loi du libre-échangisme mondialiste. Les plus nombreux.

Cette catégorie de Français connaît les petits boulots, les contrats à durée déterminée, la crainte du chômage pour elle ou ses enfants et l'accroissement des impôts, des taxes et des prélèvements. Elle a du mal à acheter un logement en centre ville et doit supporter un long temps de trajet domicile-travail. Elle éprouve des difficultés à assurer les fins de mois ; elle est endettée et elle fait ses courses dans les magasins de hard discount. C'est elle qui supporte le plus la dégradation du service public à la française et du cadre urbain. C'est elle qui est du côté des victimes de l'insécurité, quand les « jeunes » ont « la haine ». Ce sont ses enfants qui souffriront des politiques de « discrimination positive » mises en place par la France des privilégiés, après avoir souffert de la dégradation du système d'enseignement public, délaissé par les mêmes. C'est elle enfin que la France des privilégiés accuse en permanence de tous les péchés de la terre : conservatisme, corporatisme, pétainisme, frilosité, xénophobie etc. C'est elle qui est soumise aux perpétuelles campagnes de repentance qui visent à mettre en accusation son passé, son histoire et son identité.

La France des autochtones souffre et s'inquiète pour son avenir. Mais elle n'a pas droit à la parole et n'intéresse la classe politique que tous les 4 ou 5 ans, lorsque le risque électoral menace.

La France ostracisée fait grève ou comprend les grévistes, même si elle souffre des arrêts de travail, des retenues sur salaires et des pénuries. Car c'est elle à qui la France des privilégiés promet une retraite tardive, des services sociaux réduits et « la vérité des coûts », c'est-à-dire des tarifs en hausse. Elle perçoit comme une injustice une réforme qui les touchera personnellement, alors qu'elle épargnera la France des privilégiés, cette même France des privilégiés qui a creusé les déficits et la dénatalité et qui aujourd'hui lui fait la leçon.

Bien sûr, la frontière entre les trois France n'est pas étanche : il y a des Français issus de l'immigration qui accèdent à la France privilégiée, il y a des retraités sans ressources, il y a des autochtones qui sont riches.

A chaque France, sa trajectoire

Mais ces exceptions ne sont plus un modèle du genre. Chaque France suit désormais sa trajectoire propre.

  • La France privilégiée poursuit, protégée par les cordons de CRS et par le verrouillage du système électoral, son projet mondialiste et son repli égoïste sur ses seuls intérêts.
  • La France immigrée fait des enfants et impose progressivement ses mœurs et sa religion : elle a le temps pour elle.
  • La France ostracisée s'enferme dans la précarité.

Jusqu'à présent cette France ostracisée était résignée. Mais aujourd’hui, différents signes montrent que les choses sont en train de changer.
Car la France autochtone se rend de plus en plus compte que le monde réel n'est pas celui de la France officielle, n'est pas celui de la France des médias et de la publicité.
Elle se rend compte aussi que les deux autres France sont liguées contre elle par un pacte implicite et qu'elle est de moins en moins chez elle dans le pays de ses aïeux.

La France privilégiée a en effet besoin de la France immigrée.
Elle empoche sans vergogne les bénéfices de sa posture immigrationniste, sans en supporter les charges : les bénéfices moraux (la France privilégiée n'est pas « raciste », bien sûr, mais à condition que les Africains s'installent en banlieue, pas dans les beaux quartiers) ; les bénéfices politiques (les personnes d'origine immigrée votent en majorité pour les candidats de gauche après avoir voté pour J. Chirac en 2002) ; les bénéfices économiques, enfin : les patrons des entreprises transnationales sont de chauds partisans de la « diversité » car elle contribue à leur bonne image auprès de leurs clients potentiels des pays musulmans, d'Afrique et d’Amérique.

La France immigrée offre aussi à la France privilégiée un peuple de rechange, ce qui est bien commode depuis qu'elle s'est coupée de la France autochtone, c'est-à-dire de son propre peuple. La France immigrée peut à loisir se moquer, voire défier les « céfrans » autochtones : jamais la France privilégiée – qui n'a que mépris pour les « franchouillards » – ne s'en offusquera.

La France des autochtones et le populisme

La France des autochtones comprend désormais qu'elle est abandonnée de la France des privilégiés, de la France officielle, et concurrencée par la France immigrée pour l'accès aux emplois et aux prestations sociales. Cette situation est politiquement et socialement explosive.

Les conflits sociaux, parfois violents, accompagnant la réforme des retraites constituent un avertissement adressé à la France privilégiée par la France ostracisée.

Un avertissement qui s’inscrit dans le grand mouvement de protestation populaire qui se dessine partout en Europe pour des raisons comparables et que les médias appellent « populisme » pour tenter de le dévaluer. Mais le mouvement est en marche.

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Commentaires

Il y a quelques siècles, la France était aussi coupée en trois...

Écrit par : Gas | 08/11/2010

oui, on connait la suite.

tableau un peu carricatural, comme GEOFFROY le dit lui même, les frontières ne sont pas étanches. mais juste sur le fond. les lignes de clivages sont de plus en plus marquées et les positions se radicalisent, crise aidant.

j'allais dire: bientôt une journée des tuiles à GRENOBLE? mais le parlement est désormais massivement coupé du peuple (populiste...) (cf vote du congrés au TCE)

Écrit par : hoplite | 08/11/2010

Il y a quelque chose de tragique dans l'histoire de France, une sorte de phénomène récurrent d'abandon.

D'abord vos héros: de Gaulle délaissé en fin de règne, Jeanne D'Arc sur le bûcher, Napoléon à Ste-Hélène, etc.

Ensuite vos alliés: abandon de la Nouvelle-France par Louis XV; vente de la Louisiane aux Américains, etc.

Finalement à l'intérieur de vos rangs: votre élite vous abandonne (comme elle a pris la fuite au lendemain de la Conquête de 1760: l'Amérique allait être presque complètement anglophone).

OK, le tableau est un peu caricaturale mais il faudrait quand même y voir une constante.

Écrit par : Trader | 08/11/2010

Ce qui est récurent c'est un problème avec les élites.

Et l'importance des privilèges et des réseaux, une constante.

Écrit par : JÖ | 08/11/2010

Cette même élite bourgeoise qui a laissé tomber le Français moyen aux lendemains de la révolution de 1789, pour se vendre à une élite commercial mondiale naissante.

Je spécule à peine.

Écrit par : Trader | 08/11/2010

Meme avant...

Les aristocrates se sont vendus egalement en leur temps, et bien avant la révolution.

(Pendant les guerres de religions, ou dans les guerres contre contre l'Espagne).

Ca n'a pas existé qu'en France, mais intresequement, il y a un problème ancien...

Écrit par : JÖ | 08/11/2010

Pas bête ton commentaire, JÖ.

Quant à l'époque où l'aristocratie française a commencé à se vendre, j'aurais parié que c'est arrivé pendant le règne de Louis XIV (quand il les a tous regroupés à Versailles pour mieux les surveiller). Mais, peu importe, on s'entend sur l'essentiel.

Les Anglais, quant à eux, ont eu une aristocratie plus vigoureuse, soutenue par une bourgeoisie plus dynamique encore, de sorte que la royauté anglais a perdu de son prestige sans disparaître (sauf l'épisode de Charles I en 1649). Grande nuance qui démontre l'extrême sens pratique du peuple anglais.

Écrit par : Trader | 08/11/2010

Oui je faisais allusion aux guerres de Dévolution et de Succession d'Espagne, il faut dire aussi que Louis XIV avait des antecedents pour surveiller et controler la noblesse (La Fronde...).

Mais bon on peux relativiser, le concept de nation et de d'appartenance à un pays pays reste plus limité a l'époque.
(La nation c'est le XIXeme siècle...).

Je pense que l'aristocratie anglaise n'a pas du concevoir les privilèges de la meme facon que les francais...
D'autre part s'ils ont decapité leur roi avant les francais, il ont restauré la monarchie...
(Cromwell et le puritanisme ont donc generé une restauration qui a perduré...En France par contre...)

La royauté anglaise n'a jamais perdu son prestige (Loin de là, en fait elle se limite de plus en plus au prestige !), mais est tout simplement devenue parlementaire...Tradition dont les racines remontent a la Magna Carta quelque part.

Mais bon l'Angleterre et la France...

Écrit par : JÖ | 09/11/2010

Oui, la Magna Carta est la pierre d'assise du sens fascinant du compromis, la marque de commerce de la politique anglaise.

Écrit par : Trader | 09/11/2010

"Et l'importance des privilèges et des réseaux, une constante."
D'ailleurs certaines grandes écoles, voire "grands établissements" (Sciences-Po), ne servent qu'à ça: se constituer un réseau, un carnet d'adresses.
Si tu sors de là diplômé et sans réseau, t'as plus qu'à passer les concours administratifs et te retrouver gestionnaire de lycée ou pigiste dans la presse écrite. Te reste aussi l'ENA, mais faut un réseau et/ou une famille, donc...

Écrit par : Carine | 09/11/2010

Une plaie des pays latins l'importance des reseaux.
(Ca existe ailleurs mais pas de facon aussi ecrasante)

Blocage total sans copinage, et pas seulement au niveau de l'ENA etc...

C'est à tout les niveaux.

Écrit par : JÖ | 09/11/2010

"Une plaie des pays latins l'importance des reseaux."

Trop vrai, malheureusement.

Et j'ai pu en faire le constat en voyant ce qui se passe du côté anglophone. Si, de ce côté, les relations peuvent avoir une certaine importance, il n'en reste pas moins que le talent est nettement privilégié, bien avant la carte de visite.

Ce qui n'est pas tant le cas en pays latin. Vilaine plaie que celle-là.

Écrit par : Trader | 09/11/2010

C’est n’est qu’une impression mais depuis qu’Israël est menacé de disparaitre par la démographie muzz et par son impopularité sur le plan international, la France privilégiée commence à virer dans des idées un peu réactionnaires (médiatiquement du moins) depuis un certain moment. Un peu partout, on commence a remettre en cause le Multiculturalisme ce qui n'est pas rien.

Écrit par : Windir | 11/11/2010

oui. en même temps, Israel est menacé depuis le début par la démographie arabo-musulmane. d'ou la volonté farouche de garder une immigration juive++ et l'érection d'un mur, la construction d'un développement séparé (que je comprends trés bien) mais qui ne trouble curieusement pas les bonnes âmes qui détruisirent l'Afrique du Sud blanche.

"Un peu partout, on commence a remettre en cause le Multiculturalisme ce qui n'est pas rien."

serait-ce grâce à la fameuse "botte souveraine de la réalité"?

Écrit par : hoplite | 11/11/2010

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