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30/06/2011

spectacle

 

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« Que faut-il, d’un point de vue libéral, pour édifier une communauté moderne ? A ne considérer que l’exemple de la Communauté Européenne (mais cela vaudrait évidemment pour toute autre communauté, y compris la communauté nationale) la réponse semble simple. Il faut, d’un côté, un marché commun, c'est-à-dire un espace ou les monades humains puissent échanger librement leurs biens et leurs services, selon les règles d’une concurrence libre et non faussée. Et, de l’autre, un ensemble de règlements juridiques (ou espace de Droit) permettant, pour une part, de protéger cette concurrence, et, pour une autre, de garantir à chaque monade (ou chaque libre association de monades) le droit de vivre selon sa définition privée de la vie bonne. Autrement dit, une société libérale cohérente se définit comme une agrégation pacifique d’individus abstraits qui, dés lors qu’ils en respectent globalement les lois, sont supposés n’avoir rien d’autre en commun (ni langue, ni culture, ni histoire) que leur désir de participer à la Croissance, en tant que producteurs et/ou consommateurs.

Comme, par ailleurs, ces conditions très minimales d’appartenance sont désormais en voie de mondialisation (du fait de ce que Guy Debord appelait la dégradation spectaculaire –mondiale de toute culture) une société libérale développée doit donc logiquement finir par se considérer comme un simple site de passage, n’impliquant aucune allégeance morale particulière de la part de ceux qui ont provisoirement choisi d’y résider, et que chacun doit être libre de quitter pour un autre site, dès lors qu’un calcul quelconque lui en démontre l’avantage. Exemple (dans l’hypothèse où ce calcul serait de type fiscal) : est-il plus intéressant pour moi que je devienne citoyen belge, un citoyen suisse ou un citoyen monégasque ? C’est ce principe d’une liberté intégrale de circuler sur tous les sites de la planète (et celui, complémentaire, d’une régularisation automatique de toutes les installations passagères qui s’ensuivent) dont les partisans de gauche du capitalisme (qui sont, de loin, les plus cohérents) prétendent interdire toute critique philosophique, au prétexte qu’elle ne pourrait conduire qu’à des conclusions « racistes » ou « xénophobes » (on se souvient ainsi du rôle joué par la désormais célèbre figure du « plombier polonais » dans les formes de légitimations dites « anti racistes » du projet libéral de constitution européenne).

On peut découvrir sur le site internet de Bertrand Lemennicier (l’un des quatre membres de la secte libérale du Mont-Pèlerin que Luc Ferry a personnellement imposé, en 2003, au jury d’agrégation des sciences économiques), cette analyse exemplaire de Gérard Bramouillé (lui-même membre de la secte et du jury) : « L’immigré clandestin abaisse les coûts monétaires et non monétaires de la main d’œuvre. Il renforce la compétitivité de l’appareil de production et freine le processus de délocalisation des entreprises qui trouvent sur place ce qu’elles sont incitées à chercher à l’extérieur. Il facilite les adaptations de l’emploi aux variations conjoncturelles et augmente la souplesse du processus productif. »

Il est donc politiquement indispensable de veiller, insiste l’universitaire patronal, à ce qu’on en vienne pas, par xénophobie, à faire de l’immigré clandestin « le bouc émissaire facile d’un problème difficile ». On trouvera dans cette analyse, le fondement idéologique ultime (conscient ou inconscient) de tous les combats actuels de l’extrême gauche libérale (comme ceux, par exemple, du très médiatique « Réseau Education Sans Frontières ») pour légitimer l’abolition de tous les obstacles à l’unification juridique marchande de l’humanité. »

Michéa, L’empire du moindre mal, 2007.

(photo: adriana lit Debord))

Commentaires

Adriana ne vieillit pas. La sal...e !

Écrit par : robespierre | 26/06/2011

C'est vous dire si elle lit ! (Renaud)

Écrit par : Carine | 26/06/2011

"universitaire patronal"

Étrange ...

Écrit par : snake | 26/06/2011

@snake: qui a choisi son camp?
@robespierre: tss! presque une sainte..
@carine: elle fait ce qu'elle peut, la pauvrette (bon ya pire, aussi..)

Écrit par : hoplite300 | 26/06/2011

Une fois de plus, on laisse le soin à un anti-libéral de définir lui-même ce qu'est le libéralisme, sans aucunement se référer à ce qu'en disent les grands théoriciens libéraux de l'histoire. C'est une démarche malhonnête.

Leulibéralisme devient alors le synonyme de "tout ce qui ne va pas dans la société contemporaine", et non une théorie, qui, appliquée dans la réalité, donne tel et tel résultat.

La citation que fait Michéa de Bramouillé n'est nullement probante à cet égard (en revanche, le fait de baptiser "secte" la Société de Mont-Pèlerin, une association académique qui a connu dans ses rangs un nombre considérable de prix Nobel, est tout à fait révélatrice de son biais et de sa malhonnêteté intellectuelle).

En effet, ce que dit Bramouillé de l'immigré clandestin qui abaisse les coûts est parfaitement exact. D'ailleurs, les anti-libéraux (tendance souverainiste) disent exactement la même chose, pour s'en plaindre.

Michéa, comme de nombreux Français, confond délibérément, dans ce passage, ce qui est et ce qui doit être. La réalité, et les objectifs d'un programme politique.

Sa présentation des propos de Bramouillé suggère que ce dernier approuve l'immigration clandestine parce que l'immigré abaisse les coûts. Mais cette citation, telle quelle, ne signifie nullement cela. Il se peut que Bramouillé approuve et recommande l'immigration clandestine, mais seul le contexte de sa phrase permettrait d'en avoir le coeur net. Michéa escamote le contexte, et traite Bramouillé et son mouvement de pensée de "sectaires".

Hop, emballé, c'est pesé, la passe de bonneteau a réussi : leulibéralisme impose l'immigration (clandestine ou non) aux nations, afin de détruire l'identité des peuples et leurs traditions.

L'ennui, c'est qu'un salopard d'ultra-libéral patenté comme Hayek (qui a un tout autre poids dans l'histoire de la pensée libérale qu'un Bramouillé) était d'un avis tout à fait contraire :

"Hayek’s central thesis is that those institutions and practices that were observed long enough to form a ‘tradition’ did so because they contributed to the survival and flourishing of the groups who observed them; those most adapted to the circumstances of human existence progressively displaced less "successful" practices. For Hayek, tradition is precious because it embodies the collective experience of our forebears and thus, as Burke also stressed, more knowledge than any person or group could possibly gain in one lifetime. Enduring traditions, Hayek argues, were transmitted for a reason, however inaccessible it may be to the individual intellect."

http://www.nhinet.org/raeder.htm

Et c'est cela, l'essence de l'esprit libéral : c'est de ne pas casser ce qui marche, et qui est le fruit d'une maturation séculaire dirigée par personne en particulier, mais produite par la sagesse collective et spontanée des hommes.

Donc, les traditions. Donc, les nations. Donc, les frontières. Donc, la séparation des races.

Que le mondialisme, l'immigration de masse et le multiculturalisme soient prônés par quelques penseurs libéraux contemporains de second rang, c'est certain.

Mais mettre implicitement Guy Sorman, Christine Lagarde et Friedrich Hayek sur le même plan, omettre la diversité de la pensée libérale pour la remplacer par un bonhomme empaillé sur lequel on accroche un panneau "ultra-libéral" avant d'y mettre le feu, ce n'est pas une démarche de scientifique, c'est une démarche de militant politique.

Oserai-je dire de "sectaire" ?

P.S. : c'est une excellente chose que d'avoir imposé, au jury d'agrégation d'économie, quelques économistes libéraux. Le scandale est, au contraire, la monopolisation quasi-totale de l'université et du secondaire par des professeurs d'économie marxisants, et la chasse aux sorcières menée contre les rares professeurs libéraux, dont la carrière est bloquée.

A preuve, la cabale pétitionnaire gauchiste que ces quelques nominations de libéraux ont suscité en retour, les marxistes trouvant intolérable qu'on leur dispute le monopole de l'enseignement public de l'économie en France.

C'est tout de même la moindre des choses que le libéralisme soit représenté, et même largement représenté, dans l'enseignement de l'économie, dans la mesure où c'est l'une des grandes théories de l'histoire des idées économiques -- pour ne pas dire que libéralisme et économie sont synonymes.

Sinon, je suis d'accord avec Adriana Lima. Mais sur la photo, elle tire trop la langue. Ca fait vulgaire.

Écrit par : Robert Marchenoir | 30/06/2011

Je deteste aussi la diabolisation du liberalisme.
La critique oui, mais la diabolisation...C'est une mes grande peurs, avec la crise, le frigo vide, on va aller vers le raccourci, vers la designation du "coupable" sans nuance.

C'est quoi le contraire du "liberalisme" ?

"L'etatisme" ?

La diabolisation me pose definitivement un problème...

Écrit par : JÖ | 30/06/2011

@robert,

"Une fois de plus, on laisse le soin à un anti-libéral de définir lui-même ce qu'est le libéralisme, sans aucunement se référer à ce qu'en disent les grands théoriciens libéraux de l'histoire. C'est une démarche malhonnête."

euhh, non, c'est le débat politique...donnez_nous, une fois pour toute votre acception du libéralisme, que les choses soient plus claires.

"Hop, emballé, c'est pesé, la passe de bonneteau a réussi : leulibéralisme impose l'immigration (clandestine ou non) aux nations, afin de détruire l'identité des peuples et leurs traditions. L'ennui, c'est qu'un salopard d'ultra-libéral patenté comme Hayek (qui a un tout autre poids dans l'histoire de la pensée libérale qu'un Bramouillé) était d'un avis tout à fait contraire"

Hayek et d'autres libéraux peuvent défendre des identités collectives, des traditions, mais ils n’ont pu le faire qu’en contradiction avec les principes dont ils se réclament, à mon sens (cf mon post précédent: paradoxe libéral).

"Que le mondialisme, l'immigration de masse et le multiculturalisme soient prônés par quelques penseurs libéraux contemporains de second rang, c'est certain."

oui et ces penseurs sont certainement les plus conséquents des auteurs libéraux, ie la logique intime de cette idéologie individualiste d'émancipation moderne reste "l'individu désassocié" (Tocqueville), c'est-à-dire la destruction de toute logique communautaire, de tout enracinement social, géographique ou culturel au profit du nomade Attalinoide...

"A preuve, la cabale pétitionnaire gauchiste que ces quelques nominations de libéraux ont suscité en retour, les marxistes trouvant intolérable qu'on leur dispute le monopole de l'enseignement public de l'économie en France."

d'accord là-dessus. mais tous nos modernes journaleux, politicards du "cercle de raison" sont des libéraux qui s'ignorent et qui ont bien plus à voir avec Hayek qu'avec Keynes ou Colbert!

sans parler de la sempiternelle césure étatistes/non interventionnistes qui passent simplement à côté du fait qu'historiquement, marché et Etat, au moins en France, se sont développés de façon harmonieuse et complémentaire.

bon, je vous ai changé la photo d'adriana. bien parceque c'est vous..

@JÖ,

"C'est quoi le contraire du "liberalisme" ?

"L'etatisme" ?

non. état et marché sont complémentaires, malgré les apparences.
ce serait plutôt: libéralisme vs communautarisme...un vieux débat mais oh combien d'actualité.

Écrit par : hoplite300 | 30/06/2011

Un point de vue qui pourrait réconcilier Robert Marchenoir et hoplite :

http://fboizard.blogspot.com/2011/06/confusion-entre-liberalisme-et.html

Écrit par : Jean-Pierre | 01/07/2011

"bon, je vous ai changé la photo d'adriana. bien parce que c'est vous.."

Ah, mais il ne fallait pas, je suis un libéral, moi, je suis pour que tous les points de vue s'expriment... surtout quand ce sont des points de vue sur Adriana Lima...

Écrit par : Robert Marchenoir | 01/07/2011

Malgré les contorsions intellectuelles de nos droitards libéraux habituels, tentant cette fois de discréditer Michéa (l'anathème "marxiste" est décidément pavlovien...), replacer la citation de Bramoullé dans son contexte ne change absolument rien à son apologie de l'immigration clandestine :

http://lemennicier.bwm-mediasoft.com/article_96_.html

C'est probablement pour cette raison qu'ils ne sont pas allés chercher ce lien, que j'ai trouvé en trente secondes sur le Net...

J'attends d'autres déhanchements hystéro-comiques de la part des utopistes précités, dont la probabilité statistique d'être fonctionnaires est évidemment forte, comme chez la plupart des libéraux (Lemennicier et Bramoullé sont profs, comme l'idole Pascal Salin, etc. : l'enseignement est bien commode pour préserver du réel...).

Nous n'en sommes plus, de leur part, à une contradiction près. Au nom de la liberté d'expression, je suppose.

Quant à Adriana Lima, cette jolie métisse, ancienne fiancée de Lenny Kravitz et pur produit médiatique de la mondialisation, je trouve qu'elle illustre idéalement ce billet.

Elle a une façon de lire Debord qui peut contribuer à expliquer pourquoi les larbins sont ce qu'ils sont :

http://fortune.fdesouche.com/23696-le-syndrome-du-larbin

Écrit par : Boreas | 03/07/2011

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