08/03/2012
transfert de richesse et chaos global
Depuis un quart de siècle, nous vivons sur le dogme d'une globalisation inéluctable, stade ultime du capitalisme, censée apporter bonheur et prospérité au plus grand nombre. Or, ce monde global débouche sur une crise... globale. Comme il y a un siècle, lorsque la première globalisation s'est effondrée avec la première guerre mondiale. A l'époque, il ne manquait pas de bons esprits, à gauche comme à droite, pour prédire la fin des nations... grâce à l'internationalisation des échanges, des marchés et des capitaux facilitée par les nouvelles technologies et les moyens de communication. L'interdépendance des économies rendait la guerre quasiment impossible, disait-on. On a vu ce qu'il advint de ces prophéties. Cette seconde globalisation, amorcée depuis un quart de siècle, a reproduit les mêmes erreurs. On a poussé les feux du libre échange jusqu'à l'absurde. Comme au XIXe siècle, l'hypertrophie du commerce mondial a débouché sur une financiarisation excessive. Nous avons assisté à une sorte d'alliance contre nature entre les multinationales, la finance internationale et la Chine. Résultat : l'Occident a fait un marché de dupes, car il doit faire face désormais à une concurrence déloyale, à un dumping multiforme. Comment éviter que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets et que cette seconde globalisation ne débouche, à son tour, sur une catastrophe mondiale ? Jean-Michel Quatrepoint analyse deux scénarios possibles : aller encore plus loin dans la voie du libre échange ou tenter une déglobalisation progressive, limitée, contrôlée. Cette seconde voie passe par la redéfinition d'un monde multipolaire. Pourquoi également ne pas relancer l'idée de la préférence communautaire ? Imposer une harmonisation fiscale au sein de l'Europe ?, etc. Ou bien le monde réussit à accoucher de nouvelles règles du jeu monétaires, fiscales, sociales, environnementales, avec quelques grands espaces régionaux, ou nous allons à la catastrophe, c'est-à-dire à la guerre. Le paradigme dominant veut nous faire croire que le protectionnisme, quel qu'il soit, débouche inéluctablement sur la guerre. Mais pour Quatrepoint, l'enjeu aujourd'hui est bien plutôt entre la déglobalisation... ou la guerre.
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Jean-Michel Quatrepoint est conseiller auprès du président de Xerfi. Après onze ans passés au journal Le Monde, il a dirigé les rédactions de L'Agefi, de La Tribune et du Nouvel Économiste. Il a été à la tête La Lettre A pendant quinze ans. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont La Crise globale (Mille et une nuits, 2008) qui a reçu le Prix de l'Excellence économique 2009 et La dernière bulle (Mille et une nuits, 2009).
13:36 | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : quatrepoint
Commentaires
C'est dans les détails que le diable se cache
Écrit par : Boutros | 08/03/2012
Parce que l'UE est depuis la chute de l'URSS un autre projet mondialiste. Pas sur le mode libéral, plus à la manière de l'ONU. Surement pas une confédération des peuples d'Europe.
Sa vocation elle l'a montré de nbreuses fois (Refus d'une référence identitaire quelconque etc...) c'est progressivement d'y intégrer tout le monde.
Écrit par : Cotuatos | 08/03/2012
Écrit par : hoplite | 08/03/2012
Écrit par : hoplite | 08/03/2012
Quatrepoint est assez pertinent. il y a une autre conference sur son blog qui vaut le coup...
On est dans une stiuation analogue à l'avant 1914 avec en plus un "peak tout" et une atomisation identitaire européene...
Hum...
Écrit par : JÖ | 08/03/2012
Écrit par : hoplite | 08/03/2012
J'ai comme un gros doute...
Écrit par : Three piglets | 08/03/2012
http://dai.ly/t5lSts
Écrit par : hoplite | 08/03/2012
La peur de cette guerre est, selon moi, le résultat d'une persistance rétinienne historique.
Techniquement, et physiquement, nous ne pouvons avoir, encore, ce type de guerre.
Un exemple?
Comment soutenir une guerre industrielle si en France, nos munitions sont importées?
Pour avoir une guerre industrielle, il faut avoir ses usines d'armement sur son sol.
Donc avoir encore une politique industrielle nationale, ce qu'aucun pays occidentaux n'a depuis longtemps.
A la limite, les USA, et encore, faudrait qu'ils soient indépendants énergétiquement...
La globalisation est passée par là et empêche ce type de conflit.
Il ne reste que deux possibilités alors.
1) une révolution des peuples
2) un effondrement de la société globale.
Écrit par : Three piglets | 08/03/2012
La guerre froide était par exemple une époque de monde multipoliare. Un monde multipolaire est un monde dans lequel par définition les camps sont bien définis, il y a un "eux" et un "nous" clairement défini.
Dans un tel monde le moindre petit accrochage a bien plus de conséquences que dans un monde unipolaire.
Écrit par : Jean-Pierre | 09/03/2012
Écrit par : Three piglets | 09/03/2012
On en reparlera quand on sera passé a la guerre, et aux consequences de la guerre.
(Il n'y a que la domination de l'Europe et de la France qui me gene, je me fous des autres. Je ne suis pas colonialiste...)
Écrit par : JÖ | 09/03/2012
Écrit par : Sclavus | 09/03/2012
Ils n'ont déjà plus les moyens de contrer les SS300 russes en Syrie.
Écrit par : Three piglets | 09/03/2012
C'est très bien de s'emanciper d'un protectorat américain a condition de ne pas tomber sous la coupe de quelqu'un d'autre ou dans des troubles civils...
Écrit par : JÖ | 09/03/2012
c'est vrai c'est un choix. en ce qui me concerne, il est fait. et je comprends que l'on puisse voir autrement.
Écrit par : hoplite | 09/03/2012
Écrit par : Cotuatos | 09/03/2012
C'est une question de raisonnement sain.
Ca n'a rien a voir avec la lacheté ou le refus de payer un prix.
Juste une question de pnsée saine, encore une fois.
Écrit par : JÖ | 10/03/2012
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