17/06/2011
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« (…) On sait maintenant avec certitude que la situation économique en Europe et aux États-Unis va se dégrader à un stade qui dépassera la crise de 1929. Pour s’en persuader, on peut se référer au Baltic Dry Index (BDI), qui est un indice des prix pour le transport maritime de matières sèches (tels que les minerais, le charbon, les métaux, les céréales, etc). Il est établi sur une moyenne des prix pratiqués sur 24 grandes routes de transport maritimes internationales.
En deux ans, le BDI a chuté de 62,25 %, et les prévisions à court terme indiquent un effondrement quasi aussi important. Ce qui fait l’intérêt des prévisions du BDI comme indicateur réel de l’économie mondiale, c’est qu’il se base sur la logistique à mettre en place sur ces six prochains mois sur ces 24 routes maritimes. En effet,on ne décide pas du jour au lendemain d’envoyer des cargos autour de la planète, et la planification du semestre à venir indique que la récession en cours va dépasser tout ce que l’on a déjà connu depuis 2008.
Peu importe de savoir à quel niveau ces mouvements d’indignés sont manipulés, il nous suffit de reconnaître que leur spectacle occupe la totalité du terrain de la contestation, de sorte à empêcher toute opposition réelle et crédible d’émerger et de présenter un programme alternatif qui aurait pour but de prendre en urgence les mesures nécessaires avant que la situation devienne impossible à gérer. Mais, ce qui se profile, c’est le contraire : faire dégénérer la situation jusqu’à la limite de la guerre civile afin d’imposer des mesures qu’aucune proposition démocratique n’aurait pu permettre. »
« (…) Le 15 Décembre 2010, dans le GEAB N°50, l'équipe de LEAP/E2020 anticipait l'explosion des dettes publiques occidentales pour le second semestre 2011. Nous décrivions alors un processus qui partirait de la crise des dettes publiques européennes (1) pour mettre ensuite le feu au cœur du système financier mondial, à savoir la dette fédérale US (2). Et nous voici, avec ce GEAB N°56, à l'orée du second semestre 2011, avec une économie mondiale en plein désarroi (3), un système monétaire global de plus en plus instable (4) et des places financières qui sont aux abois (5), tout cela malgré les milliers de milliards d'argent public investis pour éviter précisément ce type de situation. L'insolvabilité du système financier mondial, et au premier chef du système financier occidental, revient à nouveau sur le devant de la scène après un peu plus d'une année de politiques cosmétiques visant à noyer ce problème fondamental sous des tombereaux de liquidités.
Nous avions estimés en 2009 que la planète comptait environ 30.000 milliards USD d'actifs-fantômes. La moitié à peu près s’est envolée en fumée en six mois entre Septembre 2008 et Mars 2009. Pour notre équipe, c'est maintenant au tour de l'autre moitié, les 15.000 milliards d'actifs-fantômes restants, de s'évanouir purement et simplement entre Juillet 2011 et Janvier 2012. Et cette fois-ci, les dettes publiques seront de la partie également, contrairement à 2008/2009 où ce sont essentiellement les acteurs privés qui avaient été touchés. Pour prendre la mesure du choc qui se prépare, il est utile de savoir que même les banques américaines commencent à réduire leur utilisation des Bons du Trésor US pour garantir leurs transactions, par crainte des risques croissants pesant sur la dette publique US (6).
Pour les acteurs de la planète financière, le choc de l'Automne 2011 va ainsi correspondre au sens littéral au fait de sentir le sol se dérober sous leurs pieds, puisque c'est bien le socle du système financier mondial, le Bon du Trésor US, qui va s'enfoncer brutalement (7). »STROKES/THE END
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