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12/12/2013

marche sur Rome

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 "De Palerme à Turin, de Rome à Gènes, de Savone à Milan, un vent de protestation sans précédent balaie l'Italie. Interruption du métro dans la capitale, fermeture des magasins dans les centres-villes, occupation des gares et des marchés, regroupements devant les palais institutionnels, opérations escargot aux frontières : depuis dimanche dernier, les manifestations contre "la caste politique" se multiplient dans la péninsule. Un mouvement spontané et anarchique qui échappe à toute logique, car les protestataires - qui se sont baptisés "les Forconi" ("ceux qui brandissent des fourches" en italien) - proviennent de tous les horizons politiques. Les premiers furent les agriculteurs et les camionneurs, animés de revendications catégorielles, notamment sur le prix du gasoil, rapidement rejoints par les groupuscules d'extrême droite Casa Pound et Forza Nuova. En Sicile, la police soupçonne la mafia d'avoir noyauté la révolte. Mais la mobilisation s'est désormais étendue aux victimes de la crise - selon les statistiques, un cinquième des familles italiennes a un niveau de vie extrêmement bas - : petits entrepreneurs, commerçants, fonctionnaires, chômeurs, travailleurs précaires et retraités. À Turin, où ont eu lieu les actions les plus violentes, des altermondialistes, des militants d'extrême gauche qui occupent des squats, et des hooligans de la Juventus ont rejoint la jacquerie des Forconi. Là-bas, même les policiers qui faisaient face aux manifestants ont retiré leur casque dans un geste de soutien.

Sans véritable leader, le mouvement a dressé sur Facebook une liste de revendications : refus de la globalisation et de l'abandon de la souveraineté monétaire, rejet des syndicats, des partis traditionnels et d'un gouvernement "qui ne correspond pas au suffrage populaire", et enfin abandon de la politique d'austérité. Mais dans les rangs des Forconi, rassemblés mercredi devant le Parlement italien, un cri unanime retentissant à chaque apparition de député résumait la principale exigence des manifestants : "Dégage, pourri !" "Ces corrompus qui gagnent 10 000 euros par mois ont augmenté les retraites de 5 euros, s'indigne Anna, une retraitée romaine de 70 ans qui arbore fièrement le drapeau tricolore transalpin autour du cou. Ils se foutent de nous. Du balai !" Francesco a fait le voyage depuis les Pouilles : "J'ai une entreprise de construction qui emploie 22 personnes. L'État ne nous paie pas ce qu'il nous doit et nous matraque avec les impôts. Seule la violence forcera la caste politique pourrie à dégager." Pour Daniele, agent de sécurité dans le métro de Rome, "quand on sera un million, on prendra le Parlement de force. Il faut faire comme pendant la Révolution française : couper des têtes". Forts de cette mobilisation, les Forconi annoncent pour les prochains jours une nouvelle "marche sur Rome", qui évoque le souvenir des chemises noires. Malgré la violence de ces propos, les populismes de tous bords tentent de récupérer la révolte. Beppe Grillo, le leader du mouvement 5 étoiles dont beaucoup de Forconi se sentent proches, a invité tous les policiers à cesser de protéger les personnalités politiques et à fraterniser, comme leurs collègues de Turin, avec les manifestants. Un appel à l'insubordination. Silvio Berlusconi, qui appelle le gouvernement à entendre les Forconi, n'a renoncé qu'au dernier moment à rencontrer une délégation des camionneurs de la révolte de crainte de choquer son électorat modéré. Mais il compte sur l'improbable alliance entre Forconi, Forza Italia et mouvement 5 étoiles pour donner le coup de grâce au gouvernement d'Enrico Letta.

source (merci Dimezzano)


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