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30/09/2008

Jo's back about kraut rock

Kraut français = Choucroute garnie ?

 

J’ai un problème avec le krautrock français.

Le krautrock, apparu dans les 70’s, fut initié par des groupes allemands, ce qui lui vaut cette charmante appellation kraut (choucroute).

Can, pour ne citer qu’eux, produisent alors une musique incroyable, capable, sur la base du psychédélisme en vogue, de transcender la rencontre de l’art et la technologie.

On y découvre des polyrythmies issue du jazz s’accouplant avec des parties vocales arty, des interludes ambiant, des orages rock. Le résultat est inédit, transcendantal.

Un espoir  les animait en ce début des années de plomb: la science et la technologie devaient servir l’homme ; Le progrès devait être synonyme d’émancipation spirituelle, les contingences matérielles s’annulant, à la manière d’un Nirvana 2.0.

La science, nouvelle transcendance enfantée par l’homme, commençait à ce moment précis son travaille de sape qui devait contribuer à l’affaiblissement de la religion, avec les conséquences psychosociales perçues à l’heure actuelle. Mais ces groupes l’ignoraient. Et leur musique était une pytie venue transmettre ce qu’aurait du être le 20ième siècle.

L’avènement du Net, s’il est progrès majeur dans l’histoire de la technologie, n’a pas fait que nous ouvrir sur le monde et sa complexité: être connecté, avoir une identité numérique est déjà quasi-indispensable au point que la sphère intime elle-même se numérise (chats, rencontres, face book, myspace, et….blogs). Qui a dit aliénation ?

La musique en free-access se résume à une donnée transférable, catalogable, stockable, compressible et formatable.

La somme des données musicales disponible est telle qu’elle n’est plus parcourue qu’en mode shuffle, un peu comme un livre lu en diagonale et dont on ne chercherait qu’à connaître la fin.

Résultat : Les groupes de krautrock français (mis à part NLF3), sortent une musique immédiatement reconnaissable ; mais alors que le son de l’époque est fidèlement reproduit, on est frappé par une sorte de vide, comme s’il manquait quelque chose…

Ces enfants du libéralisme, décomplexés, capables de jouir sans limite, ont perdu toute transcendance.

Curieuse coïncidence : Le premier album de Turzi, figure emblématique de ce « renouveau » du kraut à béret, s’intitule « Made under autority » ;

Son dernier album, si justement intitulé « A » (-privatif ?), tente une relecture du Notre Père. Pour un résultat malheureusement quasi-risible. Ou comment, de manière inconsciente, réclamer l’autorité, les limites, la transcendance.


C’est bien de fumer des pétards devant son laptop, les mecs, mais ça fait pas tout.

PS : écouter en priorité l’album « Tagomago » de Can.

Jo