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24/04/2010

il faut aller plus loin

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Élisabeth Lévy : Nous entendons [cette chanson-là] sur tous les tons : il n'y a pas d'autre avenir possible, pas plus qu'il n'y a d'autre politique, d'autre point de vue ou d'autre choix possibles que ceux que nous assigne le parti du Bien. Mais ce n'est pas parce que celui-ci a décrété la fin de l'Histoire que nous devons l'accepter comme une vérité et encore moins nous y conformer. Mais nous y reviendrons.

Philippe Muray : La maîtresse expression du nihiliste élitocrate est : il faut aller plus loin. Et on sait ce que ça signifie : il s'agit d'anéantir tout ce qui paraît se dresser encore sur la route de la modernité, et cela dans tous les domaines. Ainsi l'organisation Mix-Cité, commentant dans Le Monde les décisions de la susnommée Ségolène Royal et sa brillante réforme du droit de la famille, surenchérissait : « Comment ne pas contester l'idéologie maternaliste selon laquelle les enfants seraient la propriété exclusive des mères ? Allons plus loin ! Demandons-nous aussi au nom de quoi les enfants seraient la propriété privée des parents ? » Ce qui nous ramène à l'idéal des charmants régimes totalitaires où, en effet, les enfants n'étaient pas la propriété de leurs parents mais de l'État et de l'idéologie. Qui dit que le retour à cet idéal est impossible ? [Cette] guerre s'effectue en brandissant l'arme de l'inéluctable. Et c'est aussi cette arme que l'on agite, en ce moment même, pour courber les populations au plus vite et les soumettre à la torture odieuse et même inutile de l'euro. Toutes les anciennes conditions de vie, tous les anciens rapports entre les êtres sont présentés comme des liens archaïques à trancher afin de parachever une libération qui n'est en fait qu'une destruction de ce qui subsistait encore de minimalement vivable dans l'existence. La common decency, à si juste titre chère à Orwell et aujourd'hui à Jean-Claude Michéa, subsiste encore peut-être un peu dans les « couches populaires », mais elle dépend d'un ordre symbolique (le vieil ordre œdipien structureur de l'humanité) que tout concourt à faire disparaître.

(...)
Le plouc émissaire sent, mais sans avoir tout à fait les moyens de l'exprimer, hélas, que toutes les modernisations sont désormais des complots meurtriers, et qu'il est encore davantage le sinistré des élites et de ses affreuses inventions que le sinistré des eaux en folie. Il sait donc aussi que l'instinct de conservation, sans ambiguïté, se trouve dans le camps de la vie et de la liberté. C'est une sorte d'espoir, si vous voulez. Une sorte seulement
. (suite)

podcast

Et ma lecture consensuelle/progressiste du jour:

« Prenez garde, ouvriers européens : les mêmes qui vous ont submergés de dizaines de millions de musulmans pour écraser vos revendications peuvent vous exciter demain à vous battre contre ces mêmes musulmans devenus combattants. On vous dira qu'on s'est trompé (qui est "on" ?), que ces hommes n'ont pas su profiter de l'évolution qu'on leur proposait. Ne tombez pas dans le piège.
J'ai dénoncé plus clairement que quiconque les bases pathologiques des religions du désert, marxisme inclus. Je suis bien loin de me laisser gagner par les mirages infantiles de l'islam. Mais si la crapulocratie s'en prend à l'islam, ce n'est pas à cause de ses dogmes infantiles, ni à cause des tchadors d'écolières manipulées. C'est parce que l'islam reste la seule force anticapitaliste, la seule capable de faire échouer le chancre mondial de la société de consommation.
La guerre civile mondiale, à la fois raciale, culturelle et sociale ne sera pas évitée. Mais les hommes libres n'y ont aucune place. Ne vous laissez pas entraîner dans le tourbillon de folie et ne vous battez qu'en cas d'absolue nécessité, si vous êtes personnellement attaqués.
»

Robert Dun, « Camarade, ne te trompe pas d'ennemi ! », L'Homme libre, fils de la terre, juin 1995.