07/08/2007
Des otages à Rome.
En -256, le consul Marcus Attilius Regulus qui combat Carthage en Afrique, est vaincu, et fait prisonnier. Les Puniques, désireux de mettre un terme avantageux à la guerre, renvoient le consul à Rome, afin d’y négocier un échange de prisonniers ; Avant de s’embarquer, Regulus donne sa parole, et chacun sait qu’un Romain n’en a qu’une, de revenir s’il échoue dans les pourparlers. Mais, invité devant le sénat à donner son avis, après avoir exposé les offres de l’ennemi, Marcus Attilius déclare, dédaigneux, qu’un tel échange ne saurait être que nuisible à Rome. Va-t-on restituer aux Carthaginois de jeunes guerriers contre la vie d’un magistrat vieillissant et déshonoré, et contre celles de légionnaires qui n’ont su ni vaincre ni mourir ? Les propositions Puniques sont repoussées et Regulus rembarque pour l’Afrique pour s’y livrer. Incapables d’apprécier la grandeur de son geste, les perfides adversaires de Rome vont le faire mourir lentement avec des raffinements dans l’horreur : qui peut en effet ignorer l’atroce agonie de cet homme, enfermé dans une cage hérissée de lames, et condamné à mourir d’épuisement, faute de sommeil, après qu’on lui eût coupé les paupières…
Mieux vaut le savoir, et les légions le savent : Rome ne rachète ni n’échange jamais ses prisonniers.
Nouvel exemple quelques années plus tard, le 2 aout -216, quand Hannibal écrase les armées Romaines devant Cannes et menace Rome. Le sénat, même au milieu de la terrible panique qui s’est emparée de la Ville n’hésite pas : entre racheter des soldats prisonniers et armer des esclaves, décision à la mesure du désespoir ambiant, il choisit d’armer les esclaves…
19:48 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : rome, otages, esclaves, punique, hannibal