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12/08/2008

Souviens-toi du Kosovo, petit Kouchner!

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J'évoquais dernièrement le danger que pouvait représenter l'intégration dans l'UE de la Turquie en raison de ses frontiéres avec cette région du Caucase, parmi les plus dangereuses, tempétueuses au monde...belle illustration que nous fournit aujourdhui ce conflit ouvert entre Russes et Géorgiens; d'autant plus que la Géorgie (provisoirement) pro-occidentale ne manque jamais de rappeler sa volonté aprés son intégration à l'OTAN (prévue en décembre 2008...) d'intégrer l'UE...

Il ne fait pas de doute que l'incursion des troupes Géorgiennes en Ossétie du Sud, province Géorgienne sécéssionniste soutenue par la Russie et sous tutelle tripartite depuis 1992 (Russe, Géorgienne et Osséte), a fourni aux Russes l'occasion inespérée de reprendre la main dans le Caucase en récupérant ces deux provinces d'Ossétie et d'Abkhasie, Russes puis Soviétiques du XVIIIéme siécle à 1991 avant d'être Géorgiennes.

L'indépendance accordée au Kosovo par les Occidentaux il y a peu au grand dam de la Serbie pro-Russe et au mépris d'une résolution des nations-unies assurant pourtant la souveraineté Serbe, fournit la légitimité nécessaire aux Russes qui n'attendaient que cela. Sur quelle légitimité internationale peuvent en effet maintenant s'appuyer aujourdhui Européens et Américains pour contester ce "droit d'ingérence" de la puissance tutéllaire régionale Russe qui, en plus, à la finesse de justifier son intervention en s'appuyant sur les accusations de "nettoyage ethnique" mené par les forces Géorgiennes, accusations qu'avait utilisé le camp Occidental pour justifier son ingérence dans le conflit du Kosovo...

Vu l'évolution du conflit, il parait probable que la Russie a déjà récupéré ces deux provinces Caucasiennes stratégiques (corridor pétrolier depuis l'Azerbaidjan vers la Turquie, donc l'aprovisionnement en pétrole européen..) et qu'elle va profiter de l'occasion pour faire tomber le régime pro-occidental de Tbilissi.

Ou comment les chancelleries occidentales ont enterré un peu vite la Russie, état phare de la civilisation orthodoxe, estimant naturelle l'intégration à l'OTAN et au monde occidental de la Géorgie, aprés l'Ukraine. La diplomatie occidentale Pandoresque pro Américaine est donc prise dans ses contradictions. Il n'y aura évidemment pas un soldat Américain sur le sol Géorgien, pas d'affrontement direct OTAN-Russie, les Américains et l'UE ayant trop besoin de la bonne volonté russe dans le dossier Iranien..

Pas non plus de résolution des nations unies à l'encontre de la Russie, droit de véto Russe oblige.

Les Occidentaux aux mains liées par leur diplomatie inepte en sont réduits à quémander la modération à l'ours Russe vis-à-vis du régime Géorgien en particulier, sachant que le sort des deux provinces sécéssionnistes Géorgiennes est sans doute déjà réglé. Réduits également à admirer l'habileté politique et stratégique des Russes de retour dans les affaires du monde...

Au milieu de ce combat diplomatique et géostratégique de Titans entre Russie et OTAN, évoquant les plus belles heures de la guerre froide, l'évacuation en catastrophe du ministricule Kouchner, dont l'égo surdimensionné est inversement proportionnel à l'insignifiance la plus stratosphrérique, pourrait fournir une occasion de sourire si tout cela ne mettait pas en évidence la minceur de la diplomatie Européenne. Mais comment disposer d'une diplomatie efficace lorsque l'on ne possède pas de forces armées crédibles et que le concept d'Europe se résume à un hypermarché vidé de toute substance historique et de toute dynamique identitaire? Les pays Baltes, la Pologne, l'Ukraine, tous les pays de l'ancien bloc Soviétique ont définitivement compris que l'Union Européenne n'existe pas, ni politiquement ni militairement en particulier, et que s'il venait aux Russes l'envie de s'étendre plus à l'Ouest, le secours ne viendrait jamais de Bruxelles mais éventuellement des USA via l'OTAN. Quelle belle démonstration.

Thucydide évoquant la puissance de la thalassocratie Athénienne-et par extension de toute cité Grecque- montrait que celle-ci émanait de trois éléments: la flotte, l'argent et les hauts murs qui ceinturaient la cité elle-même et la route qui menait au port du Pirée. Il n'est pas trop tard pour comprendre que l'Union Européenne ne dispose d'aucuns de ces éléments et ne peut donc aucunement peser dans ce type de conflit.

Contrairement à l'homo festivus occidental, l'homo poutinus n'est pas, lui, sorti de l'histoire. Et entend le montrer. Il y a encore des bonnes nouvelles.