17/11/2008
Socialisme émétique
Pourquoi les socialistes sont ils ridicules et si peu crédibles aujourd’hui ?
Quelle différence entre Coppé et DSK Bayrou, Royal ou Sarkozy ?
Comment un socialiste peut il prendre la tête du FMI ?
Pourquoi le Nouveau Parti Anti capitaliste fait il le plein ?
Pourquoi le congrès socialiste de Reims se résume-t-il à un affrontement de personnalités, sans réelle discussion politique ou programmatique ?
Parce que les socialistes n’existent plus.
C’était quoi le socialisme ?
Une idée, une réaction communautaire d’ouvriers et de fils de paysans confrontés à la révolution industrielle durant le 19 ème siècle, conscients de représenter la classe laborieuse et soucieux de défendre leurs intérêt, leur mode de vie, leur dignité, une certaine solidarité face au capitalisme bourgeois conquérant, dont Marx révélât assez tôt le caractère révolutionnaire et fondamentalement anti conservateur. (Contrairement à ce que pensent les âmes simples…)
Contre ce désordre établi issu de l’exode rural, des nouvelles méthodes de production, d’une atomisation du corps social et de la destruction des communautés organiques traditionnelles (familles, corporations, syndicats, communautés religieuses et villageoises), contre la logique d’aliénation portée par le système productiviste puis consumériste, ce socialisme était une tentative de conserver –le mot est important- une solidarité, une entraide, une dignité –si bien illustrée par le concept de common decency développé par Orwell- pour les hommes et les femmes qui prenaient conscience d’une solidarité d’intérêts, de classe.
Le mot conserver est important, car aux origines de ce mouvement, la tradition (tradere/ transmettre), l’honneur, l’enracinement dans une culture et des traditions, le bien commun, un certain conservatisme paraissaient bien naturel à tous, à rebours de nos modernes socialistes, adeptes de le religion du progrès, de la table rase et du nomadisme planétaire..
Certes, le paysage a change. La globalisation libérale qui n’est que ce troisième age du capitalisme (Alain de Benoist), déterritorialisé et tout puissant, se jouant des hommes, des politiques, des frontières, des Etats, des exigences sociales et juridiques, n’hésitant pas a délocaliser ses activités d’une pays a l’autre, d’un continent a l’autre pour maximiser ses profits en réduisant les coûts de production est aujourd’hui une réalité qui s’impose à tous. A une époque ou le chiffre d’affaires de GM est supérieur au PNB de l’Indonésie et ou l’économie financiarisée représente de 30 a 50 fois l’économie réelle, il est facile de comprendre la toute puissance de ces quelques firmes globalisées planétaires et l’impuissance des hommes, notamment politiques. L’économie, jadis enchâssée dans la vie des hommes au même titre que le politique, le social, le religieux, etc., s’est affranchie de toutes les tutelles, notamment la politique, pour devenir l’alpha et l’oméga de nos élites.
Cette démonie de l’économie, selon le mot d’Evola, est sans doute la caractéristique principale de ce monde moderne qui vit des sociétés avec marché devenir des sociétés de marché (Alain de Benoist), consacrant un basculement anthropologique complet, par rapport au monde antique (pré moderne), dans une logique utilitariste et mercantile que dénonçait Arendt dans La condition de l’homme moderne, montrant assez bien comment cet homo laborans, partie de la vita activa des sociétés antiques était méprisable au regard de ceux qui se consacraient à la politique, la contemplation ou le travail artistique (vita contemplativa), négation de toute activité servile, par essence réservée aux esclaves, parce que déshonorante. Au passage, rappelons l’étymologie de négoce, neg-otium, négation du temps réservé aux activités de l’esprit au profit d’activités utilitaires, nécessaires mais méprisables.
Mais nul besoin de remonter si loin dans le temps pour comprendre à quel point les leaders socialistes actuels, tous progressistes et pénétrés de ces valeurs bourgeoises désormais universelles (primat de l’argent, utilitarisme, progressisme, détestation de la tradition et de l’enracinement, culte de la représentation sociale, incompréhension totale de la gratuité et de l’honneur, vulgarité et arrogance sans limites, intolérance stratosphérique à tout ce qui n’est pas eux) sont l’antithèse absolue des valeurs originelles du socialisme et illustrent a merveille ces élites coupées du peuples, recluses dans leurs ghettos, cultivant la reproduction sociale mais prônant Bourdieu et Derrida, heureux bénéficiaires d’une mondialisation libérale qui transforme les sociétés occidentales en sablier (appauvrissement et prolétarisation des classes moyennes qui rejoignent les plus pauvres et enrichissement sans limite de cette nouvelle classe si bien épinglée par Christopher Lasch).
Historiquement la distinction droite gauche a pu porter successivement sur le fait révolutionnaire puis sur la question cléricale puis sur la question économique. Aujourd’hui rien ne sépare idéologiquement ces élites massivement ralliées au libéralisme économique et philosophique et au progressisme. Pour une raison simple : une matrice idéologique commune (renaissance, rationalisme, philosophie des lumières, individualisme, économie de marché). Ces élites bourgeoises acquises à la globalisation libérale sont ainsi fondamentalement en rupture par rapport aux valeurs traditionnelles et populaires enracinées dans une culture et une géographie. Les leaders socialistes n’ont plus rien à dire aux peuples européens car ils ne partagent plus les mêmes intérêts. Ces derniers qui ne leur accordent plus leur confiance et votent aux extrêmes ne s’y trompent d’ailleurs pas.
Que serait un socialisme authentique aujourd’hui ?
Peut-être une alternative crédible à ce « socialisme » émétique du fric et du spectacle si bien représenté par DSK, Hollande, Royal, Jospin, Aubry, Delanoë, Sarkozy et Bayrou…Une vision du monde non utilitariste ou le travail, l’argent, le négoce, l’usure, la production et la consommation, bref ces valeurs économiques et matérialistes si viles aux yeux des anciens seraient reconsidérées à l’aune de valeurs plus nobles comme la politique, le bien commun, la longue durée, le respect des hommes et du monde, le regard de l'au dela.
Dépasser cet horizon matérialiste misérable (bourgeois ou marxiste).
« Ce que nous avons devant nous, c’est la perspective d’une société de travailleurs sans travail, c’est-à-dire privés de la seule activité qui leur reste. On ne peut rien imaginer de pire. » (H Arendt, Condition de l’homme moderne, 1958.)
Voila. Ci dessous un aperçu du Spectacle médiatique socialiste...
NB: ceci n'est pas une profession de foi politique...mais une critique de l'idéologie dominante du moment. Pour que les choses soient claires, je n'ai pas de positionnement politique bien établi..Julien Benda, l'auteur de La trahison des clercs, disait à qui voulait l'entendre qu'il se trouvait des idées de droite lorsqu'il parlait avec des gens de gauche et des idées de gauche en présence de gens de droite. Cela me correspond assez, finalement.
21:26 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : socialistes
Commentaires
S'il n'y a plus de politiciens pour représenter ces anciennes valeurs, c'est qu'il n'y a plus d'acheteur.
C'est nous qui sommes responsables de l'absence de réels discours politiques.
Écrit par : Inukshuk | 17/11/2008
Écrit par : Jean-Pierre | 17/11/2008
et Jean-Pierre dans son étonnement ! sacré numéro d'actrice !!
belle manipulation !!
Écrit par : helenablue | 18/11/2008
oui aussi sur le constat de transformation de la société, du peuple. mais les hommes politiques n'ont pas forcément pour fonction d'accompagner -de façon démagogique- ces mutations anthropologiques misérables. leur premier devoir est d'éclairer le débat (il faut qu'il y en ait un, déjà...), de proposer des solutions, des alternatives, ce qu'ils ne font plus, convaincus qu'ils sont tous, en bon progressistes, de l'inéluctabilité d'une mondialisation heureuse..
et le courage d'un homme politique, c'est d'aller parfois à l'encontre des idées démagogiques répandues. Mais pas de mépriser le peuple et d'avoir le sentiment de faire partie d'une élite éclairée.
"il n'y a plus de politiciens pour représenter ces anciennes valeurs, c'est qu'il n'y a plus d'acheteur."
je crois que si, mais que ces valeurs n'ont plus droit de cité.
@jp:oui, un grand moment de spectacle. mais les discours de Hollande ou DSK sont aussi creux et vides de sens. du vent
Écrit par : hoplite | 18/11/2008
C'est bien pour cela, dans une optique girardienne qu'actuellement, gens de gauche et de droite se haïssent comme jamais : ils ne supportent pas de se découvrir exactement semblables.
Écrit par : Didier Goux | 18/11/2008
Écrit par : Mario | 18/11/2008
Écrit par : Didier Goux | 18/11/2008
tony blair est un démocrate progressiste et libéral (oxymore)et ne diffère en rien de la majeure partie de la classe politique européenne, à mon avis
@didier: suis d'accord; ce que l'on nomme droite aujourdhui est le résultat de ralliement successifs aux idéaux révolutionnaires, à la philosophie des Lumières, à la république puis la laïcité, puis l'économie de marché. globalement un ralliement complet à ces valeurs bourgeoises si étrangères à celles des classes populaires et à celles de la droite "originelle" (aristocratie terrienne, noblesse, etc) (vision communautaire et organique de la société, primat de valeurs non utilitaires, vision non matérialiste de l'existence, etc)
Écrit par : hoplite | 18/11/2008
Écrit par : hoplite | 18/11/2008
L'analyse implacable.
J'aime ta gauche.
Écrit par : Didier | 18/11/2008
Écrit par : hoplite | 18/11/2008
qui dit autres valeurs que le capital individuel mondialisé, dans une perspective de concurrence et d'adversité propre aux créatures terrestres, donnent lieux a des rassemblements sociaux culturels, ceux ci chercheront un ennemi identique (le voisin qui fait la meme chose) pour avoir un semblant d'interet commun, une ivresse sensorielle a partagé. S'en suit, l'erection de tour effel, peuple, nation, religion et autre lobby, qui en cas de conflit, du fait de l'avenement de l'arme nucléaire, serait trop nefaste pour l'humanité et leur propre intéret vital.
La consomation (ou consolation) devient le seul quantifiable et instrument (et non element) de mesure de la qualité des groupes, (sauf chez les nudistes!). emmerge aussi chez l'homofestivus la capacité a faire la féte, etre artiste avoir du plaisir, mais quel féte, pour quel art dans ce meli melo mythologique.
immaginons maintenant un pays qui renirait la société de consommation, comment leurs citoyens lambda comprendraient que leurs voisins vivent dans l'opulence et pas eux. Ces meme citoyens (droit de vote) qui maintenant sont issus de mariages entre tourneurs de boulons.
Les sociétés ayant comme mode de vie la consommation sont plus apte à produire, donc produire des armes; donc ces civilations traditionnelles risqueraient d'etre colonisées ou envahies
. Les société liberal sont superieur au societé conservatrice et cohersitive; l'histoire le prouve
le sous proletaria du monde ouvrier chinois et parfois européen, forme une classe finalement d'esclaves alienés par la valeur travail et son substrat la consommation, la perspective d'un avenir meilleur, l'obligation de nourrir sa famille et vis et versa, la peur du suicide. Peut on donner d'autres valeurs a des gens qui n'ont peut etre plus la capacite de les integrer. Ces sous proletaires, comblant leur nihilisme, sont devenus les esclaves modernes des traders, des politiciens, des marchand, des professions liberales, des guerriers banlieusart, lascars emprisonnés ,et chercheur en philosophie alcoolique (les RMIstes) et tous ceux qui s'epannouissent plus ou moins dans leur travail,- comme dans l'antiquité.
la consommation, qui devait etre un voile de beauté pour rendre plus acceptable au peuple decadents la realité de la vie sur terre (l'enfantement, la passion, l'amour, la mort, etc..), est devenu superpuissance tel les géantes rouges(astronomie).
le traditionnel- qui etait un savoir autodidact et instinctif à taton des peuples pour preserver l'éspece- est meprisé et rendu inferrieur, car remplacé par la technologie (drone atomique contre courrage guerrier et honneur; medicament contre prière). Ce phenomene est maintenant orchestré par les vendeurs de coca.
la consomation sur le traditionnel et l'equivalent de l'age de fer sur l'age de pierre.Innutille d'aller contre la vague il faut la surfer et s'improviser homofestivus creatus parfois barbarus.
la consomation n'est, contrairement a dieu, pas eternelle, et pour l'instant dependente des ennergies fossiles.
les ennergies fossiles sont l'accumulation pendant des millenaires de vegetaux qui etaient le resultat de la photosynthese qui est elle meme est responsable de la bonne oxigenation de la planete et du bon develloppement des especes y habitant. Bruler les ennergies fossiles (voiture usines à charbon chinoises) c'est inverser le phenomene. Le cataclysme antropologique et ecologique risque d'etre important et durable et d'exploser les hierarchies etablies à tout les niveaux.(Si allah a mis la majorité du petrole sous l'arabie et alentour, il a aussi mis au dessus des anes battés tellement cons qu'ils ne sauraient pas quoi en faire, et tellement sauvages que personne ne s'en approcheraient.)
Il n'en reste pas moins que l'homme sera toujours, quoi qu'il arrive, attentif à la preservation de son especes (race ou humanité) mis a part les heddonistes fou.
si la droite, ancienne garante du concervatisme, avait la religion comme etandart, qui elle méme vehiculait plutot des valeurs progressistes. Il faut effectivement revoir la politique.
Quand a Royal (les lacanien apprecieront) elle a quelque chose de chamamnique, la politique et la spiritualité incarnés dans la meme personne, Elle est belle, fille de militaire, française, élevée chretiennement, avec des tendance ecolo, rien de mieux pour exhaler le nouveau mythe Français, les idées viendront avec ses conseillés.
Desolé
Écrit par : syd | 19/11/2008
oui peut-être...mais la critique de cette anthropologie utilitariste et vulgaire est quand même permise...la démystification de cette globalisation heureuse, de ces simulacres, comme disait Baudrillard.
"les idées viendront avec ses conseillés. " c'est bien ce qui me fait peur...les mêmes clones progressistes à tête plate installés dans la voiture balais de la globalisation libérale..pas de quoi se réjouir. D'autant que leur pouvoir politique est nul. Le véritable pouvoir "politique" (plutôt la gestion de l'économie) est entre les mains d'élites tecnocratiques supra nationales sans la moindre légitiùmité démocratique) Comme ça, au moins, on est surs que Royal et ses conseillers au nez jaune, style Schweitzer, cela n'est QUE du spectacle.
"Desolé" pourquoi?
Écrit par : hoplite | 19/11/2008
Écrit par : syd | 20/11/2008
et j'aime pas cette racaille de denisot. il vieillit mal ce salaud
Écrit par : hoplite | 20/11/2008
Les commentaires sont fermés.