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16/05/2009

best of de la phalange: memento mori

cimetiere_laeken.jpgPourquoi l'Europe est condamnée.

1- parce qu’elle ne croit plus en elle, ne défend plus ses peuples, sa civilisation, sa modernité singulière faite avant tout de critique raisonnée et de curiosité envers elle-même et envers les autres ; parce qu’elle est saturée de culpabilité, de détestation de soi, de haine à l’égard de son histoire. La France en particulier : barbarie révolutionnaire, nationalisme révolutionnaire guerrier, tyrannie impériale, colonisation, décolonisation, guerre civile européenne, collaboration, totalitarismes, shoah…la nausée, l’écoeurement, l’envie d’en finir. De disparaître.

2- parce qu’avec le régicide de 1789, la révocation de Dieu, la table rase des Jacobins, leurs nouvelles religions séculières –progrès, droits de l’homme, croissance- et leur universalisme en carton, les Européens ont renoncé à toute transcendance, à toute spiritualité -même païenne- à toute espérance…le ciel est vide, les forêts aussi.

La mort est partout désormais : l’effondrement des naissances, l’avortement de masse, la promotion de l’euthanasie, la destruction de la famille, l’atomisation de la société, l’aliénation générale, la sacralisation de l’individualisme et de l’hédonisme…

L’Europe, les Européens se suicident en silence, gavés de haine d’eux-mêmes et de repentance, oubliés des leurs et vides de toute spiritualité. Indifférents, simplement.

3- parce que face à notre sortie de l’Histoire et notre déclin consenti, d’autres viennent déjà par millions de l’autre coté de la mer, ces invasions barbares. Parce qu’eux n’ont pas cette culture de mort, cette envie d’en finir enfin, de se dissoudre dans n’importe quoi d’autre, pourvu qu’il soit autre.

Parce qu’ils vont occuper naturellement l’espace, notre espace qui va devenir le leur. Parce que eux sont nombreux, sûrs d’eux, parce qu’ils font des enfants auxquels ils enseignent le crime inexpiable de l’Europe: refuser de se battre…parce qu’ils ont compris depuis longtemps notre acceptation de la dhimmitude, de l’asservissement programmé.

4- Il n’y aura pas de bataille, pas de débats ni de discours, pas de fronts ni de partis, pas de morts ni de combattants…Non, juste une mort lente faite d'acceptations, de reculades, de compromis, de concessions successives, d’accommodements raisonnables de la part de générations de plus en plus ensauvagées, incultes et festives, foules tyraniques haineuses d’elles-mêmes et inconscientes de leur destin tragique.

"Un peuple entier devant des catégories vides-et qui, des mains, esquisse une vague aspiration, dirigée vers son vide spirituel. Il lui reste l'intelligence, non greffée sur le coeur. Donc stérile. Quant à l'ironie, dépourvue du soutien de l'orgueil, elle n'a plus de sens qu'en tant qu'auto-ironie. Dans sa forme extrême, ce processus est caractéristique des intellectuels. Rien, cependant, n'est plus faux que de croire qu'eux seuls ont été atteints. Tout le peuple l'est, à des degrés variés. La crise est structurelle et mortelle." (Cioran, De la France.)

« Je remarquais un peu plus tard que la présence des sept cent Français [prisonniers de la compagnie de Jünger après la campagne éclair de mai 1940] ne m'avait pas inquiété le moins du monde, quoique je ne fusse accompagné que d'une seule sentinelle, plutôt symbolique. Combien plus terrible avait été cet unique Français, au bois Le Prêtre, en 1917, dans le brouillard matinal, qui lançait sur moi sa grenade à main. Cette réflexion me fut un enseignement et me confirma dans ma résolution de ne jamais me rendre, résolution à laquelle j'étais demeuré fidèle pendant l'autre guerre. Toute reddition des armes implique un acte irrévocable qui atteint le combattant à la source même de sa force. Je suis convaincu que la langue elle-même en est atteinte. On s'en rend surtout compte dans la guerre civile, ou la prose du parti battu perd aussitôt de sa vigueur. Je m'en tiens là-dessus au "Qu'on se fasse tuer" de Napoléon. Cela ne vaut naturellement que pour des hommes qui savent quel est notre enjeu sur cette terre. » (E Jünger, Jardins et routes, Bourgeois éditeur, 1995)

RIP.

Commentaires

J'ai retrouvé l'extrait de Spengler qui se veut une réponse à tes préoccupations.

Mais je vais te faire languir, languir, languir.

Et un jour, je te révélerai cet extrait formidable!

Écrit par : Trader | 16/05/2009

Ô Christ, où est ta victoire ?

Écrit par : daredevil | 16/05/2009

J'aime bien vos billets hoplite.

Écrit par : Julien | 16/05/2009

"La mort est partout désormais"

Et paradoxalement, elle partout justement parce que les occidentaux, privés des moyens pour lui donner un sens, en ont une peur maladive .
Ce refus pathologique d'envisager la Fin les dispensent, croient-ils, et de procréer pour assurer leur descendance et de se défendre pour protéger leur héritage .

Écrit par : snake | 16/05/2009

"Pourquoi l'Europe est condamnée."

Parce qu'elle a réussi à mettre cette question dans la tête de son peuple.


C'est ce sentiment même de défaite qui est l'ennemi et qu'il faut combattre, et en soi en premier lieu. Comprenez que ce sentiment est à la base même de cette société consumériste qui ronge ses propres racines. Ce n'est pas pour rien que les français, par exemple, sont les premiers consommateurs au monde d'antidépresseurs.

Accepter ce sentiment de défaite c'est accepter de se faire sodomiser calmement, c'est accepter de mourir pour rien. Et vous m'excuserez mais je n'aime pas avoir mal au cul.

Ce lyrisme de la chute fait partie de la chute. Ce sentiment de défaite, ce plaisir dans la soumission, c'est cela l'ennemi et rien d'autre.

Écrit par : Jean-Pierre | 16/05/2009

Le pessimisme anéantit la volonté, l'optimisme, en fardant la réalité, conduit aux choix déraisonnables, mais le réalisme n'exclut pas combativité et prévient la déraison .

Écrit par : snake | 16/05/2009

"Il n’y aura pas de bataille, pas de débats ni de discours, pas de fronts ni de partis, pas de morts ni de combattants…Non, juste une mort lente faite d'acceptations, de reculades, de compromis, de concessions successives, d’accommodements raisonnables de la part de générations de plus en plus ensauvagées, incultes et festives, haineuses d’elles-mêmes et inconscientes de leur destin tragique."

Bien vu...
la France meurt. Bon. Le constat est dressé. Passons à autre chose. Nous sommes étrangers dans un pays qui n'est plus le nôtre. Et après? Ne peut-on pas vivre à l'étranger?
La France meurt. Bon.
Ca ne m'empêchera pas de faire un cinquième enfant...

Écrit par : Ivane | 16/05/2009

Pour moi, la véritable défaite de l'Europe, ironiquement, c'est Waterloo. C'est à se moment que l'Europe a arrêté de grandir. Elle s'est alors contenté de mettre supposément de l'ordre dans le garde-robe (Congrès de Vienne) et s'est ingéniée erronément à faire accepter une Europe définitive sur tous les plans (départage des frontières).

Les Français ont alors commencé à apprendre c'est quoi la défaite.

Écrit par : Trader | 16/05/2009

Jean-Pierre est un homophobe. Et ce n'est pas beau.
C'est la France qui aime se faire prendre le cul. Moi, ça ne me fait pas mal aux dents...

Écrit par : Ivane | 16/05/2009

Ivane,

et vous vous êtes homophobephobe... ;)

Ca ne vous dérangerait pas d'avoir mal au cul ??? Il me semble que cela doit être fort désagréable...

Ah c'est dommage, je vous croyais plutôt dans le rôle de celui qui fait du mal au cul des autres, plutôt qu'au sien. Ah, je suis déçu, déçu ...

Écrit par : Jean-Pierre | 17/05/2009

jp j'ai ajouté à votre intention qques mots de junger que j'ai fait miens depuis longtemps!

Écrit par : hoplite | 17/05/2009

Une petite touche clairement et niaisement optimiste, vu que cela semble indiqué :

Ce qui est amusant voire même motivant pour certains, c'est que c'est notre propre civilisation qui a réussi à utiliser, à comprendre et à instrumentaliser ce sentiment défaitiste, cette volonté de soumission, personne d'autre n'y arrive aussi bien que nous. Même dans le pire nous sommes les meilleurs !

Comme quoi, à toute chose malheur est bon, et spécialement chez nous.



hoplite,

merci pour le petit ajout, d'autant plus que Jünger est un peu à l'origine de ce que j'ai écrit ci dessus, et cela à travers son fameux "vivre c'est tuer".

C'est exactement cela que je dis, en l'occurence il s'agit de tuer ce qui nous tue, et ce qui nous tue c'est en grande partie cette volonté de mourir, ce lyrisme défaitiste, cette complaisance dans la soumission, c'est cela l'ennemi, c'est ce défaitisme même qui nous tue et qu'il faut tuer, "vivre c'est tuer".

Écrit par : Jean-Pierre | 17/05/2009

de rien, jp...
par ailleurs, je ne suis pas spécialement "décliniste", n'étant pas "progressiste"...
j'observe simplement.

Écrit par : hoplite | 17/05/2009

Les commentaires sont fermés.