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27/08/2009

collision

ci136c.jpgJ’adore ce genre de collision. Ce matin, perdu dans mes pensées Conradiennes, je rêvassais au sujet de Lord Jim, ce fils de pasteur devenu marin, plein de rêves et cœur vaillant –à l’image de Conrad lui-même- qui pris le large mais qui, un jour, lors du presque naufrage de son navire se comporta comme un couard quittant le navire en abandonnant les passagers à leur sort. Jim en fut marqué à vie, fuyant ceux qui connaissaient cet épisode de sa vie et, au fond, cherchant à se racheter par quelque action héroïque du côté de Bornéo où le Don Quichotte qu’il était trouve une mort enfin à sa mesure.

Dans le RER B où je goûtais les joies de la diversité, je parcours alors par hasard un article du Figaro (organe bien pensant de la bourgeoisie libérale c’est-à-dire anti-conservateur, malgré les apparences, les ors de la Tradition, hé hé) sur Ted Kennedy, ce jeune homme brillant, ambitieux mais dont les rêves d’une carrière politique au plus haut niveau furent brisés une nuit de juin 1969 lors d'un accident de voiture sur l’île de Chappaquiddick dans lequel mourut son assistante (?) du moment, noyée, sous un pont. Kennedy abandonna –semble-t-il- l’infortunée à son sort et ne se manifesta que le lendemain. Nul ne saura jamais exactement ce qui se passa cette nuit-là mais le scandale de Chappaquiddick fut immense et l’homme fut condamné à de la prison avec sursis. Ted Kennedy fit alors une honnête carrière de sénateur mais cet épisode resurgit à chaque velléité de candidature présidentielle : le pays ne lui avait pas pardonné.

Deux frères en turpitude.

Commentaires

Je ne connaissais par le synopsis de Lord Jim (autre manière de dire que je n'ai pas lu le roman...).

Mais le parallèle au sujet de Ted Kennedy me semble très brillant.

J'ai en effet toujours eu l'impression que Teddy a essayé toute sa vie de se racheter pour une erreur funeste. Y est-il arrivé? Grave question...

Écrit par : Trader | 28/08/2009

Hum, et toi que ferais-tu Hoplite dans ce genre de situation?
ET puisqu'il est là, Trader?

Écrit par : helenablue | 28/08/2009

se racheter, oui. c'est l'image que me donne ce gars.

je ne sais pas madame, je ne navigue pas, d'abord!! (je serais devenu pirate de bornéo comme Lord Brown, et j'aurai eu un harem, moi aussi, ya pas de raison)

Écrit par : hoplite | 28/08/2009

Ben! Tu n'a peur de rien, le harem! c'est pas de tout repos!!

Écrit par : helenablue | 28/08/2009

Racheter sa culpabilité, c'est le thème de Lord Jim si je comprends bien. Chacun répond selon sa conscience. Le personnage principal de Sous le volcan a préféré se laisser assassiner...

La question de la fuite de l'illégalité, moi aussi, cela m'aurait tenté si j'avais été pris dans les mêmes conditions. Mais il faut être réellement impliqué dans la situation pour savoir quoi faire.

À cet égard, les spectateurs ont toujours tort...

Écrit par : Trader | 28/08/2009

"Mais il faut être réellement impliqué dans la situation pour savoir quoi faire."

oui, c'est d'ailleurs une réflexion sous jacente à l'oeuvre de Conrad: la vie ne se déroule jamais comme on l'a prévu, c'est toujours une première fois car elle déjoue toutes nos prévisions; et Jim qui rêve d'aventure et d'héroïsme rate consciencieusement chacune des occasions que lui manifeste le destin, notamment celle du bateau qui fait naufrage avec quelques centaines de passagers qu'ils abandonne alors que finalement le bateau ne coule pas, est remorqué...et Lord Jim se retrouve face à sa lâcheté et à son indécision coupable.

"Ben! Tu n'a peur de rien, le harem! c'est pas de tout repos!!"
pff, conception bourgeoise et occidentale du harem, jeune héléna! le harem est, au contraire, là pour exaucer les moindres désirs du Prince qui ne saurait s'y épuiser. quitte à couper quelques têtes de jeunes incapables coupables de l'avoir déçu (par manque de fougue ou d'imagination, ou de perversité; ahh la bonne époque)

Écrit par : hoplite | 28/08/2009

Les commentaires sont fermés.