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01/03/2010

contre toute attente...

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Le mieux, aujourdhui, est de lire ce billet de Paul Jorion:

"Les choses ne sont pas en train de s'arranger. Et les temps ont changé : on avait pris l'habitude de vivre dans des contextes de bulle financière, et ce n'est plus le cas. Dans un contexte de bulle on peut continuer sans danger de croire que la finance est autorégulée. On peut croire aussi que le risque n'existe plus, qu'il a été réduit en poudre et que de cette manière il a été neutralisé. Quand la bulle éclate, on constate avec consternation que les choses ne s'arrangent pas d'elles-mêmes et que le risque s'est au contraire concentré : parce que son invisibilité momentanée en faisait une excellente affaire. Certains diront : « Si ! on est toujours dans un contexte de bulle : la bulle de la dette publique des États ! ». Mais ce n'est pas de bulles qu'ils parlent : ils veulent simplement dire que la dette des États gonfle. Ce qui est vrai, mais tout ce qui gonfle n'est pas bulle pour autant.

Non, les choses ne sont pas en train de s'arranger. Vous vous souvenez sans doute que la crise est née en 2007 au sein de l'immobilier américain. On ne parle plus beaucoup de l'immobilier résidentiel aux États-Unis, parce qu'il existe une nouvelle menace : celle de l'immobilier commercial qui point à l'horizon. Savez-vous qu'il y a en ce moment aux États-Unis, 35 banques dont plus de 30 % du montant des crédits est en défaut ? Il va sans dire que leurs jours sont comptés ! Il y en a aussi 140 dont plus de 20 % du montant des crédits est en défaut. C'est sûr qu'on reparlera d'elles. Et 683 dont plus de 10 % du montant des crédits est en défaut. Elles attendent toutes que les clients reviennent dans les centres commerciaux. Avec un taux de chômage officiel de près de 10 % et officieux de 20 %, et 8,4 millions d'emplois perdus depuis le début de la crise, il faut leur souhaiter bonne chance.

On ne parle plus beaucoup de l'immobilier résidentiel américain et pourtant on devrait. Parce que tant que cette infection persiste, c'est l'Amérique toute entière qui continuera d'être malade. Quelques chiffres. En janvier de cette année, il y eut chaque jour aux États-Unis, 4.300 saisies de maisons individuelles. C'est un grand pays mais quand même : 4.300 par jour, c'est énorme, et le chiffre est en hausse. En 2009, 75 % des crédits hypothécaires aux États-Unis, ont été accordés par Fannie Mae et Freddie Mac. Étant invendables, ils les ont achetés essentiellement eux-mêmes. Seule à les aider un peu : la Federal Reserve, mais elle s'arrêtera bientôt de le faire. Le 30 juin 2009, la valeur nette de Fannie Mae était de -10,6 milliards de dollars : le 31 décembre de -15,3 milliards. Une aggravation de 44 % en six mois seulement.

Un quart des crédits hypothécaires ont aujourd'hui un montant plus élevé que la valeur du logement et le chiffre est de 40 % pour l'immobilier commercial. Les ventes de logements neufs (un peu moins de 6 % du parc) ont baissé de 11,2 % en janvier et celles de logements anciens, de 7,2 % ; ce sont les pires chiffres depuis 1963. En 2009, il y eut dans le pays 2,82 millions de saisies de logements, et pour cette année-ci, on sait déjà que ce chiffre de 3 millions sera dépassé. On parle, paraît-il, au sein de l'administration Obama, d'un moratoire pur et simple des saisies. On comprend facilement pourquoi.

Non, les choses ne sont pas en train de s'arranger aux États-Unis."

 

puis celui de Jovanovic:

"Un papier du correspondant de l'Express aux US: "Les armureries prises d'assaut: plus une seule cartouche!", et il me dit "J'avais un peu de mal à le croire, mais oui, il y a bien une pénurie de munitions aux Etats-Unis. Les étalages des armuriers, ceux des supermarchés Walmart, parmi les plus fréquentés, manquent cruellement de balles de calibre 40mm, 9mm et même 357". Eh bien, une fois de plus, cette Revue de Presse avait de l'avance, puisque j'avais expliqué ici il y a quelques mois que les seuls journaux américains qui ne s'étaient pas pris un -30% sur leurs ventes, ce sont justement les magazines consacrés aux armes! Mieux: ils avaient progressé de 10%, en pleine crise (!) un indicateur infaillible que les Américains étaient en train de s'armer comme des fous. Et voici un autre article, anglais pourtant, pays où les ventes d'armes sont donc interdites, qui va dans le même sens, voyez: "We must arm ourselves for a class war. The recession has increased the wealth gap to dangerous". Edmund Conway écrit que l'écart entre les classes supérieures s'accroissant de jour en jour avec la crise et surtout les délocalisations, le système est devenu politiquement instable et dangereux. "When a company shifts factories overseas, the shareholders make more money, but the workers lose their jobs. Optimists claim that this wealth should trickle down to those unemployed workers as the shareholders go out and spend more, but reality has proved otherwise". Lire ici le Telegraph."

 

puis Orlov, pour vous achever...

Edifiant, non?

 

"En politique, rien n'arrive par hasard. Chaque fois qu'un évènement survient, on peut être certain qu'il avait été prévu pour se dérouler ainsi."

(Franklin D. Roosevelt, Président des Etats-Unis (1933-1945))

"Le monde se divise en trois catégories de gens: un très petit nombre qui fait se produire les évènements, un groupe un peu plus important qui veille à leur exécution et les regarde s'accomplir, et enfin une vaste majorité qui ne sait jamais ce qui s'est produit en réalité."

(Nicholas Murray Butler, Président de la Pilgrim Society, membre de la Carnegie, membre du CFR (Council on Foreign Relations))

 

Commentaires

C'est un peu ce que prévoit Didier Goux : toute cette situation va leur péter à la figure.

Écrit par : Marine | 01/03/2010

Oui. Juste un peu avant qu'elle pète à la notre, quoi.

Écrit par : snake | 01/03/2010

Sûrement à la nôtre avant, parce que nous sommes plus accessibles, plus immédiats. Et nous n'avons pas de bunkers, ni de jets privés.

Écrit par : Marine | 01/03/2010

@marine et snake,

je suis une brebis en économie mais ce que je lis à droite et à gauche m'incite à penser
-que nous sommes entrés dans une période de crise dramatique et durable (comme le développement, ha ha!)
-que l'arbre grec cache la forêt anglo-saxonne (usa et GB sont sur un volcan, une montagne de dettes et auraient du depuis longtemps être déclassés si les agences de notation n'étaient pas achetées,
-que usa et gb mènent actuellement une guerre féroce pour tuer l'euro afin de redonner des couleurs au dollar,
-que c'est trop tard pour tout le monde (ou presque), et que l'avenir c'est une paupérisation sans précédent des classes moyennes occidentales, dans le meilleur des cas,
-que les seules options des états occidentaux surendettés sont
1 se déclarer en faillite: difficilement envisageable (bon pour les PIGS, pas pour les TBTF)
2 tailler à la hache dans toutes les dépenses étatiques et les budgets sociaux: c'est en cours...
3 augmenter massivement les impots: en cours aussi (cf le projet d'impôt européen porté par la serpillière du Bilderberg, Van Rompuy, not'président)
4 de fabriquer de la monnaie, la planche àbillet: c'est ce que font les usa depuis 40 ans avec le résultat que l'on sait, et c'est ce que fait également la BCE, acculée qu'elle est.
-que RIEN dans la finance internationale menée par nos amis Bernanke, Goldman et Sachs, Clinton, Obama et Merkel, n'a fondamentalement cangé,
-que la seule vraie variable d'ajustement reste le citoyen lambda, et les budgets sociaux.
-que ça peut trés mal finir. pas forcément guerre ou rebellions, quoique, mais une sorte d'effondrement à la soviétique ou à l'argentine (en 2000, c'est pas trés loin); regardez ce qui se passe en Grèce: tous les décideurs savaient que les comptes grecs étaient truqués par goldman et sachs, qui va payer? les vieux, les gamins, les chomeurs, etc. de quoi aller voir l'armurier du coin, à mon avis...

mais y parait que c'est la reprise?

Écrit par : hoplite | 01/03/2010

D'où l'intérêt de nos frères immigrés pour faire baisser le coût du travail, pour casser nos exigences de traitement social. Ruine pour ruine, ils servent à l'expliquer sinon à la justifier.

Écrit par : Marine | 01/03/2010

Et bien on se réjouit d'avance ... >:(

L'incroyable de notre temps est qu'il n'y a RIEN, absolument RIEN, qui puisse susciter si ce n'est qu'une demi flatulence d'enthousiasme.

Vite, la boite de Valium !

Écrit par : snake | 01/03/2010

@marine, bien sûr! quand on ne peut pas délocaliser la production et que la consommation stagne, on importe des producteurs peu gourmands, non éduqués, non syndiqués mais d consommateurs de rechange car démunis de tout. D'où, comme tu le dis, déflation salariale, destruction des protections sociales et renouvellement du cheptel électoral.

variante us, il n'est pas question d'augmenter les salaires donc la seule façon d'augmenter le pouvoir d'achat des brebis obèses, c'est de les endetter jusqu'au cou en sachant -dés le départ- que la majorité des emprunteurs ne sont pas solvables ET en spéculant sur la faillite de ces mêmes emprunteurs (spécialité de Goldman sachs qui a revendu ces emprunts pourris et les assurances qui vont avec à des fonds de pension de gens qui aujourd'hui se trouvent sur la paille. mais c'est pas grave, l'essentiel est qu'Obama ait pu sauver ses copains G et S de la faillite)

plus ça va, plus je me dis que ça va péter.

Écrit par : hoplite | 01/03/2010

Les commentaires sont fermés.