09/03/2010
cool
Le plan Chatel contre l'absentéisme des profs (Le Figaro - 09.03.10)
Le ministre de l'Education nationale entend demander aux recteurs de se mobiliser pour améliorer les remplacements. Quitte à faire appel à des étudiants ou des retraités. (...)
Une enseignante d'Histoire agressée par son élève (Le Figaro - 09.03.10)
Un élève de troisième d'un collège ardéchois a été convoqué devant la justice pour avoir aspergé de gaz lacrymogène vendredi son enseignante d'Histoire qui venait d'expliquer qu'al-Qaïda était une organisation terroriste, a indiqué l'enseignante aujourd'hui.
Le parquet de Privas a confirmé l'agression, sans en préciser les circonstances. "Je venais d'expliquer que les attentats du 11 septembre 2001 étaient dus à l'organisation terroriste al-Qaïda, comme c'est écrit sur leur livre. Il s'est levé, a dit qu'al-Qaïda n'était pas terroriste, que les talibans non plus", a expliqué l'enseignante, également chef de ce petit établissement de Largentière.
Le garçon de 15 ans a ensuite aspergé de gaz lacrymogène l'enseignante puis le conseiller principal d'éducation, qui ont été légèrement incommodés, a-t-elle ajouté, confirmant une information de la radio France Bleue. Ils ont porté plainte. Le garçon, qui va passer en conseil de discipline au sein de l'établissement, a également été convoqué devant le juge des enfants du tribunal de Privas mardi 16 mars. (...)
Des étudiants! sans déconner! comment mieux cracher à la gueule des enseignants qu'en les remplaçant par des étudiants? Pourquoi pas des enfants comme chez les Kmehrs? Avec une Kalash pour les récalcitrants...misère. (mais qu'attendre d'autre d'un ex-VRP de Loréal?)
Quant au collègien Ardéchois, je lui suggère de contacter la section locale du PS, pas trop tard pour être tête de liste dans sa région. ah! ah! (mais qu'attendre d'autre d'un jeune barbare?)
Relu tantôt L'enseignement de l'ignorance de Michéa. Très convaincant, non seulement sur le désastre de l'éducation nationale, mais aussi sur son explication globale de ce chaos éducatif.
Globalement, et indépendamment de causes structurelles et circonstancielles (massification de l'enseignement, dégradation du niveau des enseignants du au recrutement et à une "formation" indigente dans les IUFM, méthodes d'enseignement ineptes, abandon de l'exigence d'excellence chère à Finkielkraut, irruption du chaos sociétal dans l'enceinte scolaire, etc.), Michéa pointe la responsabilité du "marché".
Pourquoi le marché s'accommode-t-il de la destruction de l'instruction -analphabétisme et inculture- d'une majorité d'élèves ? Parce que ces élèves sont de futurs consommateurs et qu'ils est vital pour l'économie qu'ils soient le moins cultivés et le plus aliénés possibles afin d'offrir le moins de résistance possible aux campagnes publicitaires, l'enracinement culturel et l'érudition étant des obstacles évidents à l'efficacité de la propagande consumériste...
Pourquoi persiste-t-il quelques filières sélectives formant encore une élite de jeunes gens convenablement instruits et autonomes intellectuellement ? Parce que le marché a besoin de personnel compétent pour diriger ses bras armés que sont les grandes firmes internationales.
Pourquoi dans les centres de formation de jeunes footballeurs utilisent-on encore des méthodes efficaces et traditionnelles éprouvées depuis l'antiquité (effort, sélection d'une élite, travail acharné, compétition impitoyable, autorité et discipline) ? Parce que le marché a besoin de jeunes footballeurs efficaces et brillants pour rapporter un maximum d'argent dans un secteur d'activité particulièrement lucratif. Ici, point n'est question de "sciences de l'éducation", de respect de la personnalité de l'élève ou d'éducation au " vivre ensemble"...
Nul doute donc que s'il était vital pour le marché que les jeunes lycéens soient compétents et instruits, ils le seraient..
Mais peut-être Michéa voit-il -à tort- la main invisible du marché partout ?
On connaît le postulat de Michéa : les sociétés occidentales ne sont aujourd'hui que des sociétés de marché organisées essentiellement autour de ce dernier et encadrées par un carcan juridique extensif destiné, dans le même mouvement, à favoriser l'extension infinie de nouveaux droits et à garantir le respect de ces derniers...(sorte de quadrature du cercle progressiste).
En 1964, Bourdieu écrit "Les héritiers", critique au vitriol de l'institution éducative et qui depuis est devenue le bréviaire de toute intelligentsia progressiste, notamment au sein de l'EN. Que dit Bourdieu ? L'école se présente comme l'égalité des chances, en fait c'est le lieu de la reproduction sociale. La bourgeoisie se reproduit par l'école. Les élèves issus des autres classes partent désavantagés par rapport au bagage acquis par imprégnation par les petits bourgeois dans leur foyer. Donc l'école c'est une machine terrible : non seulement elle reproduit les classes sociales mais elle légitime l'inégalité. Et cette critique a tellement porté qu'une école non reproductrice des "héritiers" s'est édifiée.
Par ailleurs,au nom de l'égale dignité des individus, on a abouti à l'égale dignité des pratiques culturelles, à leur équivalence et donc à l'impossibilité de distinguer l'essentiel de l'inessentiel.
Et c'est à partir de là que l'élitisme s'est vu affecté d'une valeur péjorative. Ce qui est très étrange puisque la République, ce n'était pas la haine de l'élitisme mais l'effort pour remplacer le critère de la naissance et de la fortune par le critère du travail et du mérite.
L'école est ainsi l'objet d'une double entreprise de destruction :
- interne, propre à l'institution, (les enseignants, les formateurs, inspecteurs, pédagogistes, sociologues de l'éducation, etc.), au nom même de la lutte contre la reproduction des inégalités et pour l'égalité des chances,
- externe, propre à la nature même des sociétés occidentales de marché soumises à l'emprise libérale/capitalistique enjoignant à l'institution scolaire (par nature un sanctuaire) d'obéir à une logique économique (rentabilité, rendement, production, retour sur investissement, etc..) visant à produire non pas des êtres instruits et cultivés, autonomes et libres (pourquoi faire ? Voter NON au TCE ?) , mais de vrais consommateurs festifs et abrutis capables d'utiliser une carte bleue, un crédit revolving, capables de voter -au choix- Bayrou, Sarko ou Ségo et de garder un coin de cerveau disponible pour suivre les épisodes de la ferme des célébrités.
Situation encore dégradée -à dessein ?- par l'arrivée massive de millions d'immigrants extra-européens, essentiellement maghrébins et sub-sahariens cumulant les handicaps (sociaux, linguistiques, culturels, etc.) et souvent hostiles aux cultures autochtones, tirant le niveau général des enseignements vers le bas et participant -de fait- à l'ensauvagement du monde scolaire.
« L'éducation de masse, qui se promettait de démocratiser la culture, jadis réservée aux classes privilégiées, a fini par abrutir les privilégiés eux-mêmes. La société moderne, qui a réussi à créer un niveau sans précédent d'éducation formelle, a également produit de nouvelles formes d'ignorance. Il devient de plus en plus difficile aux gens de manier leur langue avec aisance et précision, de se rappeler les faits fondamentaux de l'histoire de leur pays, de faire de s déductions logiques, de comprendre des textes écrits autres que rudimentaires. »
(Christopher Lasch. La culture du narcissisme, Climats 2000)
« Quand la classe dominante prend la peine d'inventer un mot (« citoyen ») employé comme adjectif), et d'imposer son usage, alors même qu'il existe, dans le langage courant, un terme parfaitement synonyme (civique) et dont le sens est tout à fait clair, quiconque a lu Orwell comprend immédiatement que le mot nouveau devra, dans la pratique, signifier l'exact contraire du précédent. Par exemple, aider une vieille dame à traverser la rue était, jusqu'ici, un acte civique élémentaire. Il se pourrait, à présent, que le fait de la frapper pour lui voler son sac représente avant tout (avec, il est vrai, un peu de bonne volonté sociologique) une forme, encore un peu naïve, de protestation contre l'exclusion et l'injustice sociale, et constitue, à ce titre, l'amorce d'un geste citoyen. »
(JC Michéa, L'enseignement de l'ignorance, Climats 2000)
« Sait-on qu'il y a deux querelles scolaires et que la plus célèbre -séparant l'école publique de l'école privée- n'est ni la plus vraie ni la plus acharnée ? Sait-on qu'une autre querelle, traversant l'école publique elle-même, y oppose les amis du savoir à ceux qui, sous couvert de gestion, de pédagogie ou de dévouement, en réalité les haïssent ? Sait-on qu'il n'y a depuis 1945, qu'une seule et même Réforme et que les gouvernements, qu'ils se réclament de la droite ou de la gauche, ont tous la même politique : mettre en place cette Réforme unique et tentaculaire ? Sait-on que cette dernière est radicalement hostile à toute école et à tout savoir ? » (JC Milner, De l'école, 1984)
« Les dirigeants réunis à San Francisco (Mikaël Gorbatchev, George H W Bush, Margaret Thatcher, Vaclav Havel, Bill Gates, Ted Turner, etc.) sont arrivés à la conclusion que l'arrivée de la dénommée Société 20/80 (basée sur le principe de la Loi de Pareto) est inévitable, celle dans laquelle le travail de 20% de la population mondiale sera suffisant pour soutenir la totalité de l'appareil économique de la planète. La population restante (80 %) s'avèrera superflue, et, ne disposant pas de travail ni d'aucune forme d'occupation, nourrira une frustration croissante. Brzeziński proposât alors le tittytainment, un mélange d'aliment physique et psychologique, pour endormir les masses et contrôler leurs frustrations et protestations prévisibles. Brzeziński définit le tittytainment, comme une combinaison des mots anglais "tits" ("seins" en jargon américain) et "entertainment". Ce mot ne doit pas être appréhendé avec sa connotation sexuelle, il fait allusion à l'effet calmant, anesthésiant de l'allaitement maternel sur le bébé. » (source)
« citius, altius, fortius » dit-on...ça vient, ça vient! enjoy!
21:45 | Lien permanent | Commentaires (37) | Tags : michéa, finkielkraut, lasch, tropa de élite, milner
Commentaires
Y a-t-il vraiment des gens qui regardent la ferme célébrités ?
Écrit par : Jean-Pierre | 09/03/2010
Il est absolument certain que la situation française est réellement catastrophique, et il semblerait bien que seuls les français soit incapables d'en mesurer la gravité ou d'imaginer qu'elle leur est propre. En effet, vu de notre petit pays montagneux, la France représente le repoussoir ultime, l'exemple de tout ce qu'il ne faut pas faire.
Nos contrées, bien qu'également travaillées par les forces délétères du progressisme, ne paraissent pas aussi mal en point. Cependant, si la théorie de Michéa devait être exacte, nous devrions nous trouver dans une situation absolument identique à la vôtre, ce qui n'est manifestement pas le cas, ce bien que les paramètres constitutifs de cette théorie soient identiquement présents chez nous. Ce n'est peut-être qu'une question de degré, mais ces quelques degrés paraissent faire une différence considérable dans les faits : peu, voire très peu, de "violence scolaire", peu d'"ensauvagement" de la jeunesse, pas de voitures brûlées par centaines en toute occasion, pas de zones de "non-droit", etc ...
La théorie de Michéa, si elle colle à merveille à la situation française, ne semble pourtant pas s'appliquer universellement.
En plus du rapport systématiquement ambigu envers toute forme de pouvoir ( à l'évidence un héritage historique ), une des choses qui frappe l'"étranger" dans le génie français est cet amour inconsidéré de l'abstraction, de la pensée "élevée", du raisonnement complexe, compliqué, sinon obscur voire abscons, et le mépris plus ou moins affiché pour le pragmatisme, le raisonnement terre-à-terre, élémentaire ou de bon sens. Une sorte de complexe de supériorité intellectuelle qui l'amène à croire que tout ce qui est né de la pensée française mérite nécessairement d'être étendu à toute l'humanité, voire à l'universel, pour le plus grand bénéfice de ces derniers, bien entendu!
Pour ma part, une des causes première de la situation française, et conséquemment partout où sa pensée s'est étendue ou s'est projetée, est cet amour déraisonnable pour l'abstraction absconse au détriment du pragmatisme et de ce si méprisable bon sens.
Écrit par : snake | 10/03/2010
- Mais peut-être Michéa voit-il -à tort- la main invisible du marché partout ?
Pourquoi à tort?
Écrit par : Omega | 10/03/2010
Pour rebondir sur ce que dit Oméga je dirais qu'il ne faut jamais oublier ni encore moins sous estimer la stupidité ni même le suivisme de la plupart des gens.
Si l'écrasante majorité raconte des conneries sur l'enseignement (par exemple) c'est avant toute chose par suivisme et conformisme, "parce que tout le monde le dit".
Des idiots utiles peuvent très bien exister sans même que ceux ci soient délibérement utiles à quelqu'un. Ils engendrent eux même un système qui profite à quelques uns, sans même que ces derniers n'y soient pour quelque chose.
En d'autres terms, le fameux "à qui profite le crime" n'implique pas forcément que celui à qui profite le crime ait été partie prenante dudit crime, aussi tentant que cela puisse paraitre.
Il est évident que ceux à qui cela profite peuvent surenchérir et alimenter la chose, mais de la à imaginer qu'ils aient le pouvoir quasi divin de tout contrôler, et en particulier de contrôler aussi facilement ce que pensent les gens, tout cela me parait assez difficile à croire.
Écrit par : Jean-Pierre | 10/03/2010
@jean-pierre,
regardez les chiffres d'audience de TF1, c'est consternant...
par ailleurs je vous rejoint sur le fait que nombre de personnels de l'EN sont intimement paersuadés de faire oeuvre utile en appliquant le fatras de recommandations débiles de la clique pédagogistes...leur bonne foi n'est pas en cause.
et j'ai un peu de mal à suivre Michéa, apparemment intimement convaincu d'un complot de cercles libéraux planétaires (Bilderberg, Trilatérale, etc...) pour organiser la planète selon le paradigme de Pareto (20/80)
je crois que c'est l'air du temps, un cycle qui s'achevera un de ces 4 avec un retour de balancier vers des méthodes ayant fait leur preuve (juste un minimum de pragmatisme, en fait)
@snake: de vos montagnes, vous voyez clair, nomdla! je crois aussi que c'est un travers des intellectuels français que cet amour des idéologies déconnectées de tout contact avec la réalité: l'héritage des Lumières (la vérité vient d'en haut), versus le pragmatisme marxiste (les infrastructures déterminent les superstructures, la vérité part du bas...)
@omega: j'aime beaucoup Michéa (ça n'aura pas échappé aux lecteurs de ce blog) car il est un des rares à me retourner en quelques phrases (avec Alain de Benoist, Finkielkraut ou Orwell par exemple)
Mais, comme disait Nietsche: Qui parle? Michéa est de culture et d'obédience marxiste même si son intelligence et sa vaste culture lui ont permis de transcender sa formation philosophique première.
Si je reste persuadé que l'école souffre grandement de cette "démonie de l'économie" (Evola) et de réformes multiples à l'aune du paradigme libéral, je ne pense pas, comme jean-pierre, que le marché soit, à lui seul, responsable du désastre scolaire.
à+
Écrit par : hoplite | 10/03/2010
"un cycle qui s'achevera un de ces 4 avec un retour de balancier"
En effet, et ce retour, ce sera le retour d'Appolon... Ivre de jalousie qu'on ait pu l'oublier aussi longtemps au profit de son frère Mercure.
Et quand Appolon s'énerve c'est pas beau à voir. Il suffit de lire les premières lignes de l'Iliade pour s'en convaincre.
(Bordel qu'est-ce que c'est génial ce point de vue appolonien/mercurien !)
Écrit par : Jean-Pierre | 10/03/2010
Vous nagez en pleine contradiction.
Combien joueurs affiliés à la fédération de football ? Plus grosse fédération sportive du pays. Combien de joueurs professionnels ? Quel ratio entre la masse des joueurs et l'élite professionnelle ?
Maintenant vous faites le même calcul avec l'élite de l'éducation nationale, votre "élite de jeunes gens convenablement instruits et autonomes intellectuellement", comparativement à la jeunesse de ce pays.
Vous l'avez votre élite, bien plus généreuse quantitativement que dans le sport. Là où vous vous contredisez complètement, c'est que loin de l'accepter, vous voulez une élite de la "majorité d'élèves". Qui en seraient exclus parce que le "marché" "s'accommode de la destruction de leur instruction -analphabétisme et inculture-".
Ce que vous acceptez pour le football, cette infime minorité d'élus pour des centaines de milliers de prétendants, vous en refusez la logique dans le cas de l'éducation, tout en prétendant le vouloir. Vous postulez étrangement un élitisme de masse.
Écrit par : VV | 10/03/2010
jean-pierre:
(Bordel qu'est-ce que c'est génial ce point de vue appolonien/mercurien !)
je trouve aussi..
@VV: Michéa parle de METHODES d'éducation. Et montre, de façon convaincante à mon avis, que les méthodes traditionnelles, éprouvées depuis quelques millénaires au moins en Occident mais pas seulement, c'est-à-dire le travail, l'effort, la discipline, le respect des maitres,le mérite sont, curieusement bannies de l'Education Nationale depuis plus de 50 ans avec les résultats que l'on sait. Logiquement, les formateurs de jeunes footballeurs dvraient, eux aussi, mettrent leurs gamins au "centre de l'institution", les laisser "construire leur savoir eux-mêmes", éviter de leur délivrer frontalement un savoir footballistique (oppression insupportable..) Mais non! Pourquoi, à votre avis?
Parce que si on (le système) peut sans dommage (apparent..) laisser des générations de gamins végéter dans l'analphabétisme et l'inculture crasse (récompensés par des diplômes sans valeur), on NE PEUT SIMPLEMENT pas le faire avec des gamins qui vont entrer dans une arène internationale et être confrontés à des gamins éduqués selon les bonnes vieilles méthodes éprouvées, aux antipodes des lubies pédagogistes...l'EN peut filer leur BAC à des nuls, pas le centre de formation du REAL.
non?
Écrit par : hoplite | 10/03/2010
ais quand,nos enfants vont ils a l'école ? il est plus facile de compter les jours de présence a l'école que l'inverse,entre les grèves,les intempéries et en plus ils doivent subir les absences de profs. justement a ce sujet,moi quand je manque mon travail,les trois premiers jours ne me sont pas payés (carence) et après je suis payé en demi journée,croyez moi,en 34 ans de carrière je n'ai pas beaucoup sollicité la sécu,parce que, a ce tarif la ,je vous assure que l'on fait le maximum pour ne pas manquer son travail,si l'on imposait ce système a tous ,il n'y aurais plus d'absence de complaisance ,que cela soit dans le public ou le privé c 'est inadmissible que l'on puisse prendre des jours de maladie pour un mal de tête ou parce qu'on c'est "engueulé"avec son supérieur ,quand a vous les profs arrêtez de vous plaindre si les conditions ne conviennent pas ,changer de métier ;mais je reste persuadé qu'il y plus d'absentéisme que de démission ,la preuve que la place est bonne , imaginons juste un moment,que vous soyez rémunérez au résultat,comment serais l'éducation nationale?
moi a 16 ans on m'a mis au boulot,je n'ai pas eu la chance de poursuivre mes études ,aujourd'hui ,on a cette chance ,mais est elle vraiment de qualité?
Écrit par : deguisement | 11/03/2010
"Quant au collègien Ardéchois, je lui suggère de contacter la section locale du PS, pas trop tard pour être tête de liste dans sa région. ah! ah!"
Son avenir semble assuré! Misère de nous... En plus, je crois que ça s'est passé dans une école privée catholique qui l'avait accueilli...
Les actuels enseignants vacataires, on leur crache à la gueule. Ils sont étudiants, pour la plupart, et se destinant à ce "plus beau métier du monde" LOOOOL.
Se font virer au bout de quelques temps, quand ils n'ont pas démissionné d'eux-mêmes, imitant en cela les néo-titulaires lauréats aux CAPES (voir http://soseducation-leblog.com/ , page2, Pourquoi je ne serai pas prof)
Alors les appeler "étudiants recrutés en renfort", ça va tout de suite leur donner un statut!
Quant aux retraités, ça va les faire mourir plus vite, ce qui est un bon plan pour diminuer le budget des retraites. Je vois bien des gens de 65 ans devant des jeunes des quartiers! S'il y a des volontaires, on va rigoler (jaune) un brin. Exemple:
http://www.leparisien.fr/societe/il-a-remplace-le-prof-de-son-fils-20-01-2010-784136.php
http://www.lepost.fr/article/2010/01/22/1901768_qui-veut-remplacer-un-prof-suffit-de-postuler.html
Cela dit, le monde occidental se distingue par son masochisme...alors ça va donner.
Le plan abrutissement généralisé va bon train. J'enjoy!
Écrit par : Marine | 11/03/2010
Et c'est pas demain qu'on va réfléchir aux causes de ce fameux "absentéisme" des profs.
Écrit par : Marine | 11/03/2010
@deguisement (jolis, d'ailleurs...): certes les eseignants ne sont pas exmpts d ereproches et de responsabilités dans ce désastre (comme je le dis plus haut) mais leur boulot est devenu aujourdhui quasiment impossible, coic"és qu'ils sont entre une hierarchie poltroneuse et démissionnaire et des gamins intenables voire simplement dangereux!
comme dit marine, il faut comprendre -aussi- qu'arriver à transmettre je ne sais quel savoir dans ces conditions relève de l'héroïsme ou de l'apostolat.
"Le plan abrutissement généralisé va bon train."
de même que le fameux projet babel, les deux allant de pair.
Écrit par : hoplite | 11/03/2010
Les républicains mythifient complètement les réalités de l'instruction publique. Il faut par exemple relire Rebatet, qui fait un sort dans Les décombres à l'excellence de ce système. La majorité des gens qui en sortaient n'étaient pas plus instruits qu'aujourd'hui. Seulement tout le système était bâti de façon à sortir une élite, ce qui donne l'impression de.
Les impératifs ont changé. L'objectif décrété c'est 80% d'une classe d'âge avec le bac, là où dans les années 50 c'était un infime pourcentage qui décrochait ce diplôme. Là il y a deux possibilité, soit on croit qu'on peut porter la masse au niveau de l'élite, c'est le discours des Finky, Michéa, Brighelli et consorts. Soit on fait le constat que non ce n'est pas possible, et alors tout s'enchaîne logiquement : abaissement des diplômes, nivellement vers le bas, pédagogie qui tend à transformer l'enseignement en récréation ludique.
Mais ce qu'il faut voir, c'est qu'à côté de ça, les méthodes traditionnelles que vous plébiscitez : "le travail, l'effort, la discipline, le respect des maitres,le mérite", sont toujours rigoureusement appliquées dans un certain nombre d'établissements, principalement publics. Qui ont justement pour rôle la perpétuation de l'élite.
Il y a deux systèmes, un pour la masse qui fait dans le divertissement, et un pour l'élite où étudient les fils et filles de la classe politique, journalistique et économique. Qui pour reprendre votre métaphore jouent en Ligue 1.
Si c'est un complot, ce n'est pas un complot capitaliste, le "marché" est justement ce qui rétablit un peu de bon sens dans ce château de cartes démagogique, mais un complot proprement politique. On a convaincu la masse qu'on pourrait la porter au niveau de l'élite. C'était un mensonge, et elle est la première à en payer le prix ; premièrement le chômage qui en résulte, les charges publiques, ect... Mais ce n'est pas vrai dans tous les pays. En Allemagne, en Suisse, au Japon l'entrée à l'université reste très sélective.
Et de toutes façons ce qui fait la différence ce sont bien moins les professeurs, les méthodes de l'EN, le système, ou je ne sais trop quoi, que les parents et l'éducation qu'ils donnent à leur enfants, le soutien qu'ils leur apportent.
Écrit par : VV | 12/03/2010
Entièrement d'accord avec VV.
Rien que la terminologie utilisée est pour moi révélatrice : ce qu'est pompeusement nommé "l'Éducation Nationale" ( rrroulez tambour! sonnez trompettes! ) en France est chez nous modestement désigné par "l'instruction publique". Si les mots ont toujours un sens, la différence sémantique, qui saute aux yeux, démontre de façon limpide que la scolarité en elle-même est conçue de façon fondamentalement différente entre nos pays respectifs, tant dans ses méthodes que dans ses objectifs. Il est probable, à mes yeux, que les problèmes qui gangrènent l'école française actuellement sont les fruits de cette approche aussi ridiculement ambitieuse ( on n'instruit pas, on éduque, on forge, on sculpte de futurs citoyens ) que monolithique ( et tout ça de façon identique sur tout le territoire national! ). Une gigantesque usine à citoyens, en quelque sorte, qui, lorsqu'elle bien dirigée, fonctionne relativement bien ... sauf si la direction bat de l'aile, auquel cas l'ensemble de l'édifice se met à dérailler et fini par produire des citoyens "défectueux" à l'échelle carrément nationale.
Écrit par : snake | 12/03/2010
Complètement d'accord.
Le Ministère défend très âprement son monopole. Une tendance s'était développée ces dernières années, des parents mécontents de l'offre éducative avaient commencer à s'organiser et à payer directement des professeurs pour faire cours à leurs enfants. L'Etat s'en est aperçu, et dorénavant des tas de barrières l'interdisent. Il ne faut pas qu'un seul enfant échappe à la matrice. Il faut empêcher que naissent des alternatives.
Par contre, et bien trop timidement, l'autonomie des universités, les accords avec le privé, vont plutôt dans le bon sens.
Écrit par : VV | 12/03/2010
@VV
"Là il y a deux possibilité, soit on croit qu'on peut porter la masse au niveau de l'élite, c'est le discours des Finky, Michéa, Brighelli et consorts"
je ne crois pas que ce soit leur combat. ils incarnent une certaine figure conservatrice et regrettent que les enseignements de base (primaire et secondaire) ne soient plus que l'ombre de ce qu'ils étaient.
Je pense, comme vous, que vouloir faire accéder 80% d'une classe d'âge à des études supérieures (l'élite) est une aberration donc un discours démagogique: et ces 3 auteurs ne sont pas dupes, à mon avis.
"Mais ce qu'il faut voir, c'est qu'à côté de ça, les méthodes traditionnelles que vous plébiscitez : "le travail, l'effort, la discipline, le respect des maitres,le mérite", sont toujours rigoureusement appliquées dans un certain nombre d'établissements, principalement publics. Qui ont justement pour rôle la perpétuation de l'élite."
d'accord là-dessus.
"Soit on fait le constat que non ce n'est pas possible, et alors tout s'enchaîne logiquement : abaissement des diplômes, nivellement vers le bas, pédagogie qui tend à transformer l'enseignement en récréation ludique."
ce constat est fait, à mon avis, depuis longtemps dans cercles de pouvoirs et c'est en connaissance de cause que l'on démocratise l'université (autrefois lieu d'excellence), sur l'autel de l"'égalité des chances", en gardant soigneusement les filières d'excellence à l'abri de la massification et des foules incultes et analphabètes que le système produit en permanence...
"Si c'est un complot, ce n'est pas un complot capitaliste, le "marché" est justement ce qui rétablit un peu de bon sens dans ce château de cartes démagogique, mais un complot proprement politique"
justement... quelle est la nature de notre personnel politique aujourd'hui? des bourgeois progressistes, souvent venus de la gauche socialiste ou communiste/ soixante-huitarde, massivement ralliés à la doxa dominante planétaire, ie libéraux-libertaires, adeptes du libre marché, de l'abolition des frontières et de la libre circulation des hommes, marchandises et des capitaux soumis à la fameuse "main invisible du marché" censée réguler le doux commerce et apaiser les mœurs...
les Geismar ou Cohn-Bandit, s'ils ne sont plus des adeptes du Plan, pourraient parfaitement faire la fête avec Sarko ou Dray au Fouquet's: ils sont d'accord sur tout (au delà du Spectacle politicien..)!
c'ets bien cette idéologie "mercurienne" complexe (à la fois politique, philosophique et économique) qui gouverne le monde (sans même aller chercher le Bilderberg ou la Trilatérale..): une anthropologie individualiste axée sur la recherche de son meilleur intérêt et la guerre de tous contre tous, au détriment de toute vision communautaire. (léternel débat..)
"Et de toutes façons ce qui fait la différence ce sont bien moins les professeurs, les méthodes de l'EN, le système, ou je ne sais trop quoi, que les parents et l'éducation qu'ils donnent à leur enfants, le soutien qu'ils leur apportent."
exact. mais il fut un temps où les gamins socialement défavorisés (albert Camus) pouvaient rencontrer des professeurs (Monsieur Germain) capables de leur transmettre l'essentiel et de les émanciper. Aujourd'hui c'est quasiment terminé.
@snake,
"Par contre, et bien trop timidement, l'autonomie des universités, les accords avec le privé, vont plutôt dans le bon sens."
c'est vrai en partie, mais l'Etat doit rester présent. (la douce régulation selon Goldman ou Sachs..merci!)
Finkielkraut dit souvent -à raison- que ses parents l'ont mius à l'école dans le XIX les yeux fermés en étant assurés qu'il recevrait une instruction de qualité. Pourquoi cela n'est-il plus le cas?
Écrit par : hoplite | 12/03/2010
"Figure conservatrice" si vous l'entendez au sens de hussards noirs façon IIIème République, derniers tenants d'une idéologie moisie qui est parvenue au bout de son œuvre de destruction. Et qui incarne l'inversement des valeurs conservatrices, puisque pour eux l'éducation est l'affaire de l'instituteur, du fonctionnaire d'Etat à la mode de Pagnol, et non plus celle de la famille. Vous me dites qu'ils ne seraient pas dupes des possibilités de massification de l'élitisme, mais si vous les lisez avec attention, certes ils font grand cas apparemment du savoir, mais seulement en apparence, puisque toute leur rhétorique vise à éviter la reproduction sociale chère à Bourdieu. L'école devient une sorte de laboratoire social, avec le résultat qu'on connait... Puisque comme nous le disions plus tôt ce qui fait la différence ce sont les parents, aussi bien en terme génétiques que d'implication dans l'éducation de leurs enfants. Les objectifs de l'EN pour reprendre les mots de Snake sont "ridiculement ambitieux". Et son monolithisme finit de l'achever en empêchant toute alternative de se développer. Pas de choix, seulement les instruction du Ministère.
Peut-être que je surinterprète, mais je crois décerner une logique presque rousseauiste dans votre idée de corruption de l'éducation. Comme s'il fallait des directives pour conduire notre belle et saine jeunesse à apprécier La Ferme, un plan concerté et étudié en vue d'en faire des zombis consuméristes. Alors que la bêtise est tout de même ce qui se partage le mieux. Il y a finalement peu d'êtres fait pour les choses de l'esprit.
La plupart de nos contemporains ont fait plus d'études que Pascal. La connaissance n'a jamais été si accessible, si peu chère, de si bonne qualité, principalement grâce à internet. (Les inepties de Finky à ce sujet le rendent d'ailleurs peu crédible en ami de la culture et des sciences) Vous pouvez vous renseigner facilement sur tous les sujets, accumuler plus de savoirs que tous les savants du passé, acheter des livres par cartons entiers pour des sommes souvent raisonnables, et pourtant nos contemporains passent leur temps sur Facebook.
> "Finkielkraut dit souvent -à raison- que ses parents l'ont mius à l'école dans le XIX les yeux fermés en étant assurés qu'il recevrait une instruction de qualité. Pourquoi cela n'est-il plus le cas?"
Pourquoi alors que de plus en plus de Français ont des bac+5, voulez-vous qu'ils confient leurs enfants les yeux fermés à des cancres pourvus d'une licence en sociologie ? Cela ne se peut plus. Une bonne part des critiques actuelles, au-delà de celle du pédagogisme, est à rapprocher du niveau d'études des parents, qui étant plus diplômés que les profs de leurs enfants, ou autant, deviennent aussi beaucoup plus critiques.
Écrit par : VV | 13/03/2010
Au cas où personne ne l'avait encore signalé, voici un papier aussi très intéressant de Laurent Lafforgue et Michel Segal, indignés par les conséquences de cette course effrénée à l'égalitarisme, ordonnée par les belles-âmes depuis leur Olympe éthéré :
"Comment on empêche les enfants de pauvres d'accéder à l'élite"
http://www.lesechos.fr/info/analyses/020354894296-comment-on-empeche-les-enfants-de-pauvres-d-acceder-a-l-elite.htm
Écrit par : snake | 13/03/2010
Merci Snake pour ce lien.
Remarquable analyse. Tout est dit. On peut relayer chez Criticus et sur le blog de SOS education?
Écrit par : Marine | 13/03/2010
@VV,
"Et son monolithisme finit de l'achever en empêchant toute alternative de se développer. Pas de choix, seulement les instruction du Ministère."
que les choses soient claires, je ne défends nullement le monstre mort qu'est l'EN, ni forcément son modèle centralisateur et jacobin. Je défends une institution émancipatrice qui transmette un savoir et qui permette à ceux qui n'ont pas la chance de naitre dans un ghetto culturel de devenir autre chose que des zeks aliénés par leur wii et la ferme en Afrique...Et cela n'est nullement incompatible, dans mon esprit, avec le rôle crucial de l'éducation familiale, largement en déshérence hormis les cercles conservateurs habituels.
je n'ai rien contre l'ancien régime (j'ai assez lu Funck-Brentano et Chateaubriand pour en comprendre la singularité et la complexité bien loin de lé réprobation consensuelle de nos modernes) mais, pour moi, le débat se situe évidement dans un cadre républicain et démocratique. Et la troisième république, malgré tout, cette "gueuse", au regard du désastre sociétal et scolaire actuel, pourrait se regarder avec envie, malgré la tyrannie des hussards noirs et leur anticléricalisme féroce (qu'on aimerait ressentir à l'égard de l'islamisation actuelle de nos contrées)
"Il y a finalement peu d'êtres fait pour les choses de l'esprit."
sans doute, mais c'est un crime que de laisser ceux qui sont faits pour moisir dans des ghettos misérables, faute d'être aidés.
Rousseau: "l'homme est bon, les hommes sont mauvais"..
"La plupart de nos contemporains ont fait plus d'études que Pascal. La connaissance n'a jamais été si accessible, si peu chère, de si bonne qualité, principalement grâce à internet"
ils ont peut-être étudié plus longtemps mais ils sont pour la plus grande majorité incapable d'articuler une pensée cohérente (hormis les oukases de la pensée unique totalitaire) et incapables d'écrire un paragraphe correctement ou de situer quelque personnage historique...des barbares saturés d'informations qui ne font plus sens, d'une certaine façon.
"Pourquoi alors que de plus en plus de Français ont des bac+5, voulez-vous qu'ils confient leurs enfants les yeux fermés à des cancres pourvus d'une licence en sociologie ? Cela ne se peut plus."
nous sommes d'accord là-dessus. je voulais illustrer la faillite de l'EN en deux générations. pour les raisons que nous connaissons et dont s'accommodent -au minimum- parfaitement tous ceux qui profitent de l'abrutissement à grande échelle des nouvelles générations (sans trop généraliser..)
@snake, oui lien fort intéressant; lafforgue est bien placé pour disséquer le cadavre, car il s'est cassé les dents dessus..
Écrit par : hoplite | 13/03/2010
@Marine
"On peut relayer chez Criticus et sur le blog de SOS education?"
Bien entendu ! :-)
Écrit par : snake | 13/03/2010
excellent Lafforgue..
donc
-refus de la sélection, nivellement par le bas, effondrement des exigences,
-au nom de l'"égalité de chances"
-le cauchemar de Bourdieu (la reproduction des élites, des héritiers) s'est réalisé au nom même des principes Bourdivins de destruction de l'école traditionnelle censée perpétuer les inégalités...
-idéologie+++ d'un côté (comme tu dis, snake), lâcheté+++ ou désintérêt de l'autre, tout concourt à l'effondrement!
Écrit par : hoplite | 13/03/2010
En un sens, l'effondrement parait déjà consommé car il semble impossible de faire accepter par les acteurs concernés la plus insignifiante des réformettes alors que l'ogre éducatif français nécessiterait d'être entièrement rebâti sur de nouvelles bases et surtout mis à l'abri de l'influence politique. Autant demeurer réaliste : cela n'a aucune chance de se produire dans un avenir imaginable. Poussée par sa propre inertie, la machine gargantuesque continuera donc sur sa lancée jusqu'à ce que sa raison d'être devienne en elle-même obsolète.
Écrit par : snake | 13/03/2010
L'aliénation est une donnée relative et dépendante des êtres. Pour la plupart des gens être aliénés, c'est être privés de leur programme de télé préféré. Vous pourriez bien leur mettre une baïonnette dans les côtes, placer des haut-parleurs à tous les coins de rue hurlant les plus belles pages de la littérature, il n'en resterait pas moins des abrutis apprenant de mauvais gré, pour finalement n'en rien retenir. Le meilleur juge de ce pour quoi sont faits les êtres sont ces êtres eux-mêmes.
L'émancipation par l'institution, c'est-à-dire par le fonctionnaire, ça ne peut pas fonctionner. Comme je vous le disais, aujourd'hui la connaissance est à la porter de tous, elle est abondante, accessible, omniprésente pour un effort minime. Il suffit de savoir lire, écrire et compter. Et si l'école publique devait avoir un objectif, ce devrait être celui là. Uniquement celui là. Transmettre les outils de base. Ensuite, ce n'est qu'une question de volonté. Et de pistes à suivre. Ce que fait votre blog, ce que font nos sites. On fournit des références, des pistes à suivre, des auteurs à découvrir. Il suffit de tirer sur un fil, de suivre quelques pistes, et c'est bientôt un écheveau qui vous accueille, que toute une vie ne permettra pas d'explorer. Il suffit de le vouloir.
Je ne suis jamais si peu étudiant que lorsque je suis à la fac, je n'apprends jamais si peu que dans l'Institution.
Il serait intéressant de faire un parallèle entre l'expansion de l'Education Nationale et le repli de la culture française depuis Jules Ferry. Le fonctionnaire n'émancipe pas, il écrase, il uniformise, il appauvrit. Culturellement comme économiquement.
Rêvassons quelques instants. Imaginons la France exactement comme elle l'est actuellement mais avec un Etat faible. Les muzs auraient leurs écoles coraniques. Les Juifs leurs écoles confessionnelles, mais déjà d'une bien meilleure qualité. Comme cela existe déjà. Mais nous aussi nous aurions les nôtres. Sans doute ferions-nous d'un "esprit sain dans un corps sain" notre devise. Nous apprendrions à nos enfants notre histoire, l'antiquité grecque et romaine, nos grands ancêtres, les Gaulois et les Francs. Les sciences. La littérature, les arts, la musique et le sport dans une optique agônique. Des survivants de la Charlemagne en intervenants extérieurs avec quelques truculentes anecdotes. L'Occident. Des écoles privées nourrissant des références communes, apportant un fort sentiment d'appartenance, donnant des bases, ouvrant des portes, donnant goût peut-être, pour quelques milliers d'euros, et en seulement quelques années d'études. A chacun ensuite de faire ce pour quoi il est fait.
Car c'est un crime bien plus grand d'obliger des gens qui ne sont pas pour les choses de l'esprit à rester jusqu'à leur 25ème anniversaire sur des bancs d'école, que d'en laisser ignorer quelques-uns.
Écrit par : VV | 14/03/2010
"Rêvassons quelques instants. Imaginons la France exactement comme elle l'est actuellement mais avec un Etat faible. (...) Des écoles privées nourrissant des références communes, apportant un fort sentiment d'appartenance, donnant des bases, ouvrant des portes, donnant goût peut-être, pour quelques milliers d'euros, et en seulement quelques années d'études. A chacun ensuite de faire ce pour quoi il est fait."
VW, vous feriez un bon ministre de l'éducation, je trouve..
"Car c'est un crime bien plus grand d'obliger des gens qui ne sont pas pour les choses de l'esprit à rester jusqu'à leur 25ème anniversaire sur des bancs d'école, que d'en laisser ignorer quelques-uns."
il y a sans doute un milieu...ie il est aussi absurde de pousser des gamins qui n'ont pas le gout pour les études vers un master de merde que de gâcher un gamin doué mais entouré de cpf.
"Le meilleur juge de ce pour quoi sont faits les êtres sont ces êtres eux-mêmes."
certes. mais Camus avec sa mère muette et sans Monsieur Germain serait-il devenu Camus? non, certainement. Brasillach sans l'ENS aurait-il écrit son anthologie de la poésie Grecque? non plus, sans doute. L'institution n'est pas sans mérite, lorsqu'elle n'est pas dévoyée comme elle l'est aujourd'hui.
"L'aliénation est une donnée relative et dépendante des êtres. Pour la plupart des gens être aliénés, c'est être privés de leur programme de télé préféré. Vous pourriez bien leur mettre une baïonnette dans les côtes, placer des haut-parleurs à tous les coins de rue hurlant les plus belles pages de la littérature, il n'en resterait pas moins des abrutis apprenant de mauvais gré, pour finalement n'en rien retenir. Le meilleur juge de ce pour quoi sont faits les êtres sont ces êtres eux-mêmes."
pour certains sans doute. Mais vous savez comme moi qu'il suffit d'un livre, de quelques lignes, d'une figure, d'un récit admirable pour changer une vie. S'il n'est jamais sûr que l'institution puisse y arriver, en revanche, TF1 et le Spectacle contemporain ont pour objet premier d'empêcher quiconque de pouvoir ne serait-ce qu'en rêver.
Georges Steiner disait que les "professeurs sont les courriers de l'essentiel". Sans doute ceux qui n'ont pas la chance de venir au monde dans un environnement abondamment pourvu en essentiel pourraient légitimement attendre de l'école qu'elle assure cette fonction. Manifestemet c'est désormais trop demander.
Écrit par : hoplite | 14/03/2010
On retomberait sur la même problématique. Bientôt les cathos trouverait qu'étudier "L'art d'aimer" Ovide relève de la pornographie, que Céline est immoral, blasphématoire, grossier et vulgaire, et ainsi de suite. On retomberait dans la même médiocrité. Le même monopole qui conduit à l'absence d'alternatives, avec pour conséquence un enseignement uniformément politisé et fruit des jeux de pouvoir du moment. Et puis finalement ne serait-ce pas habile de flatter telle population en lui donnant des diplômes à la con ? Bis repetita.
Ce que je décris, finalement, c'est le marché. La supériorité de la concurrence sur les systèmes centralisés et monolithiques.
Il serait d'ailleurs fort positif que des écoles véritablement progressistes ouvrent de même, dirigée par de gros messieurs rougeauds, où ils pourraient initiés les fils de bobos à la libéralisation sexuelle et à la sodomie dès 7 ans, pour leur ouvrir l'esprit.
Écrit par : VV | 14/03/2010
"Il serait d'ailleurs fort positif que des écoles véritablement progressistes ouvrent de même, dirigée par de gros messieurs rougeauds, où ils pourraient initiés les fils de bobos à la libéralisation sexuelle et à la sodomie dès 7 ans, pour leur ouvrir l'esprit."
c'était déjà le modèle éducatif prôné par Cohn-Bandit il y a 35 ans...
"Ce que je décris, finalement, c'est le marché. La supériorité de la concurrence sur les systèmes centralisés et monolithiques."
c'est ce que disent également Bernanke, Geithner, Goldman et Sachs...la main invisible du marché censée réguler le doux commerce et apaiser les passions et enrichir le plus grand nombre.
je pousse un peu, à peine.
les systèmes adoptant une dimension d'autonomie et de concurrence sont évidement supérieurs aux systèmes centralisés et monolithiques comme l'EN. Sans perdre de vue que ,à mon sens, le but premier de l'école n'est pas d'entériner la détermination sociale première mais, comme le dit Steiner (encore), de transmettre l'essentiel à tous ceux qui sont capables de le recevoir.
Écrit par : hoplite | 14/03/2010
Finalement, c'est pas tant qu'il faille "libéraliser" l'instruction mais bien que les modalités de celle-ci puissent être déterminées par les collectivités dans lesquelles elle s'effectue.
Dans nos contrées, l'instruction publique est du ressort des cantons et non de la confédération. Si en effet il existe des disparités dans les cursus entre chaque canton, force est de constater qu'à terme celles-ci sont inexistantes et que tout élève dispose, au terme de sa scolarité, de compétences similaires indépendamment du canton duquel il provient ( excepté dans les langues, le pays étant multilingue ; aussi, des problèmes peuvent survenir en cas de changement de canton en cours de scolarité - mais rien qui ne soit insurmontable ).
Paradoxalement, ce système, de part sa souplesse, génère infiniment moins d'inégalité que l'EN, et étrangement, la qualité de l'enseignement ainsi que les conditions d'études restent très homogènes sur l'ensemble du territoire : pas d'établissements classés X ou Y dans lesquels étudier devient une expérience proche de la guerre civile, pas d'écoles publiques officieusement réservées aux bobos ou aux élites, etc ...
Pour résumer, l'instruction n'est pas l'éducation, celle-ci demeurant une prérogative parentale ( évidemment, une part non négligeable de l'éducation est forcément induite par les instituteurs et professeurs, mais ces derniers ne doivent en aucun cas en avoir la charge officielle ou officieuse ), et l'instruction publique doit être une institution gérée par la collectivité pour la collectivité, détachée au maximum de toute considération politique ainsi que de toute velléité idéologique pour se concentrer principalement - sinon uniquement - sur sa fonction qui est la transmission du savoir et non d'usiner de futurs électeurs bio-dégradables pas plus que natio-identitaires.
Écrit par : snake | 15/03/2010
Art. 62 Instruction publique
http://www.admin.ch/ch/f/rs/101/a62.html
Écrit par : snake | 15/03/2010
Et tiens, en passant, voici la liste exhaustive des votations soumises au peuple suisse depuis 1848. Cela pourrait peut-être intéresser les amis français ... ;-)
http://www.admin.ch/ch/f//pore/va/vab_2_2_4_1_gesamt.html
Écrit par : snake | 15/03/2010
@snake,
voilà une vision raisonnable, à mon humble avis; mais les français, comme vous le dites, sont trop attachés aux idéologies pour accorder attention aux méthodes qui marchent...pour l'instant.
les suisses me semblent plus sages, de ce point de vue.
Écrit par : hoplite | 15/03/2010
Certaines votations sont assez farfelue ... ^^
- "Initiative populaire 'pour douze dimanches par année sans véhicules à moteur ni avions'"
NEIN !
- "Initiative relative à la lutte contre l'alcoolisme"
NEIN !!
- "Initiative populaire 'Droits égaux pour les personnes handicapées'"
NEIN !!! ( mais que fait la HALDE ?! ^^ )
- "Initiative populaire du 03.11.2005 'Contre le bruit des avions de combat à réaction dans les zones touristiques'"
NEIN !!!!
- "Arrêté fédéral concernant l'abrogation de l'obligation de rachat des appareils à distiller et de prise en charge de l'eau-de-vie"
JA !!!!!
:D
Écrit par : snake | 15/03/2010
Excellent!
Je vais émigrer en Suisse. Au moins, ils savent ce qu'ils veulent et votent pour ce qu'ils veulent.
Ils ne font pas comme les réacs français, râler contre l'islamisation de la France et prôner l'abstention, quand un parti se bat pour avoir encore le droit d'exprimer publiquement l'opinion générale... je suis passablement écoeurée par la réacosphère...
Pas par ce blog-ci, je précise.
Mais la majorité des bloggeurs réacs ont prôné l'abstention (enfin, après coup, faut dire...). Alors moi, je vais élaguer.
Écrit par : Marine | 15/03/2010
Détrompez-vous les Suisses ne sont pas du tout raisonnables. S'ils l'étaient ils rationaliseraient leur système de gouvernement, ils l'harmoniseraient, et s'en seraient fait d'eux.
A la base ils ont un rapport très particulier à la liberté, un rapport peu raisonnable pour un français, qui fait qu'elle s'ancre en eux, et que certains continuent à voir l'Etat en ennemi. C'est-à-dire qu'ils entretiennent à la fois un rapport charnel au pays, et qu'ils sont très pointilleux sur leur liberté individuelle. Ce qui aboutit à un nombre peu commun de libertariens et de conservateurs, parce que la liberté est l'héritage des pères, et qu'elle se défend le fusil à la main. Contre le danger extérieur, mais surtout contre le politique, dont le pouvoir tend par nature à s'étendre.
En Suisse l'Etat pourrait s'effondrer, tous les fonctionnaires disparaître, le pays existerait toujours, parce que la Suisse c'est seulement la réunion des Suisses. Ils sont porteurs d'une culture, d'un héritage, d'un mode de vie. Tandis que le Français n'est plus qu'un concept administratif, une affiliation à la Sécurité Sociale pour reprendre le mot de Madelin.
Un ami suisse me confiait que les Suisses ne sont certainement meilleurs que les Français, mais que ce qui nous différencie c'est la concurrence entre cantons, éducative comme fiscale. Cette concurrence empêchant les dérapages trop importants, alors que la France prône la péréquation et l'uniformisation égalisatrice, pour empêcher tout effort positif. A l'échelle européenne même on condamne la "concurrence déloyale", la déloyauté étant de faire mieux, au profit de l'harmonisation, pour que les pays mal gérés puissent continuer de l'être.
Écrit par : VV | 20/03/2010
"En Suisse l'Etat pourrait s'effondrer, tous les fonctionnaires disparaître, le pays existerait toujours, parce que la Suisse c'est seulement la réunion des Suisses. Ils sont porteurs d'une culture, d'un héritage, d'un mode de vie. Tandis que le Français n'est plus qu'un concept administratif, une affiliation à la Sécurité Sociale pour reprendre le mot de Madelin."
il y a du vrai là-dedans, mais vous êtes un brin manichéen. Les quelques années récentes montrent assez bien quelle genre de société ("libre", "concurrentielle") donne la "main invisible du marché" et la pseudo auto-régulation du marché, outre atlantique: la guerre de tous contre tous, pour le bénéfice de quelques ordures surdimensionnées genre les copains d'Obama, Bernanke, Geithner et Sachs ou G.
La concurrence, une société ouverte, est une bonne chose, mais elle n'est qu'un moyen, pas une fin (à mon avis). Quant au modèle jacobin français, il est ce qu'il est mais nous n'avaons pas encore d'Obamaville (ou de sarkoville) dans ce pays...
"les pays mal gérés puissent continuer de l'être."
le centralisme étatique est certes une catastrophe mais AIG et Lehman Bro, CDO et CDS sont là AUSSI pour nous rappeler que la régle de base dans un monde réglé par le "doux commerce", c'est "pas vu pas pris"...pas de quoi faire rêver.
Écrit par : hoplite | 21/03/2010
Remarquons tout de même que les responsables d'entreprise lorsqu'ils sont pris aux USA se prennent 70 ou 90 ans de prison ferme, lorsqu'en France ils continuent leur carrière dans la haute administration ou les Conseils d'administration du CAC40, après avoir écopés de 18 mois de prison avec sursis dans le pire des cas.
Je ne crois pas non plus qu'il faille se féliciter d'être moins touché par le communautarisme. Car les derniers à croire en la République ce sont les FDS, les cocus, qui ne voient pas qu'elle joue contre eux, qu'ils n'ont personne pour les représenter et défendre leurs intérêts. Les blancs peuvent bien devenir minoritaires aux USA, ils continueront d'exister, de porter une civilisation, une culture, des valeurs, car les communautés sont à la base de leur société. Les Français eux sont en train de se dissoudre en même temps que leur Etat se fait le complice de l'invasion.
La concurrence, la "société ouverte", ne sont pas à mon sens ni un but ni un moyen, mais une émanation. La conséquence logique de la liberté et du droit de propriété. Avant d'être un utilisarisme, c'est une réflexion morale qui conduit à défendre l'économie de marché.
Écrit par : VV | 21/03/2010
@VV,
nous menons le même débat sur plusieurs posts différents...et nos malentendus sont légions...(mais c'est le propre de ce genre de discussion sur un blog)
je n'ai rien contre l'économie de marché, qui me parait incontournable. Je reste, par contre, critique, d'une part, à l'égard des "sociétés de marché" et de l'emprise de l'économie et du champ économique sur les autres domaines de l'activité humaine, d'autre part, à l'égard de la financiarisation de l'économie qui en fait une machine folle au profit de quelques-uns notamment des banquiers dévoyés dont la plupart de ceux qui n'ont pas été sacrifiés ces dernières années sont au bord du gouffre.
"Car les derniers à croire en la République ce sont les FDS, les cocus, qui ne voient pas qu'elle joue contre eux, qu'ils n'ont personne pour les représenter et défendre leurs intérêts."
entièrement d'accord. le remède?
"tout de même que les responsables d'entreprise lorsqu'ils sont pris aux USA se prennent 70 ou 90 ans de prison ferme, lorsqu'en France ils continuent leur carrière dans la haute administration ou les Conseils d'administration du CAC40, après avoir écopés de 18 mois de prison avec sursis dans le pire des cas."
d'accord également et? je ne défends nullement cet état de fait et la centralisation étatique française. et tout n'est noir outre-atlantique...
"La concurrence, la "société ouverte", ne sont pas à mon sens ni un but ni un moyen, mais une émanation. La conséquence logique de la liberté et du droit de propriété"
peut-être. mais elle ne doit pas être un absolu pour moi. le bien de la communauté passe toujours avant le meilleur intérêt de chacun.
Écrit par : hoplite | 21/03/2010
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