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27/10/2010

types anthropologiques

« (...) Castoriadis écrit en effet ceci : « Le capitalisme n’a pu fonctionner que parce qu’il a hérité d'une série de types anthropologiques qu’il n’a pu créer lui-même : des juges incorruptibles, des fonctionnaires intègres et weberiens, des éducateurs qui se consacrent à leur vocation, des ouvriers qui ont un minimum de conscience professionnelle, etc. Ces types ne surgissent pas et ne peuvent pas surgir d’eux-mêmes, ils ont été crées dans des périodes historiques antérieures, par référence à des valeurs alors consacrées et incontestables : l’honnêteté, le service de l’état, la transmission du savoir, la belle ouvrage, etc. Or nous vivons dans des sociétés où ces valeurs sont, de notoriété publique, devenues dérisoires, où seuls comptent la quantité d’argent que vous avez empoché, peu importe comment,  ou le nombre de fois où vous êtes apparu à la télévision. »

D’où l’analyse de Michéa qui soutient que c’est parce que les conditions de l’égoïsme libéral n’étaient pas encore réalisées que le marché a pu conserver, un temps, équilibre et efficacité. Tout comme le mécanisme de la pendule est stabilisé par l’inertie du balancier, la dynamique du libéralisme fut longtemps canalisé par le stock de valeurs et d’habitus constitué dans les sociétés « disciplinaires » antérieures et que lui-même est par nature incapable d’édifier. Ce stock une fois épuisé, l’échange marchand ne connaît plus de frein et sombre dans l’hubris.

Le raisonnement de Castoriadis montre que le libéralisme n’est historiquement viable que si les communautés où son règne est expérimenté sont, sociétalement, suffisamment solides et vivantes pour en contenir les aspects dévastateurs. Cette solidité tient autant à l’enracinement des systèmes de limitations culturelles et symboliques depuis longtemps intériorisés qu’aux régulations politiques d’un Etat qui ne s’était pas encore résolu à n’être qu’une structure d’accompagnement « facilitatrice » des « lois du marché ». C’est ce qui explique, par exemple, que dans la France des années soixante (la France du Général De Gaulle) la « croissance » connaisse un rythme soutenu et génère une augmentation réelle et générale du bien-être, alors que, entre autres données sociologiques très parlantes, le taux de délinquance demeurait à son plancher. La prégnance des anciens modèles comportementaux était encore dominante, et c’est sur cette base qu’ont pu s’accomplir les « trente glorieuses ». Dans les années suivantes, quand s’estompe la préoccupation du collectif et que triomphent les « égos émancipés », promus tant par les doctrinaires libertaires que par les slogans publicitaires, tous ces anticorps commencent à se dissoudre.

La période actuelle constitue pour Michéa l’aboutissement ultime d’une logique libérale désormais sans ailleurs et donc livrée à sa propre démonie. D’un côté l’extension indéfinie de la sphère marchande et, de l’autre la multiplication des conflits nés du relativisme moral. Autant de luttes qui se traduisent par de nouvelles contraintes et l’établissement d’une société de surveillance aux mailles sans cesse plus serrées. »

Pierre Bérard, Eléments, Printemps 2008.

Commentaires

"Jeunes,nous avons quelque temps fréquenté un maître,

Quelque temps nous fûmes heureux de nos progrès;

Vois le fond de tout cela:que nous arriva-t-il?

Nous étions venus comme de l'eau,nous sommes partis comme le vent."

Quatrains,Omar Khayyàm
Désolé,spleen d'automne...

Quand à l'envie de pénal (contraintes et surveillances sans cesse accrues),selon Ph.Muray,elle signifie bien l'état d'enfants perdus de la quasi-totalité des membres de nos sociétés occidentales .

La citation de C.Castoriadis:de quel ouvrage ? svp.

Écrit par : Aubin | 27/10/2010

Cher Hoplite,
Merci pour ce très bel extrait du regretté Castoriadis et comme je ne veux pas être en reste je vous propose une citation extrait d'un essai de Raymond Ruyer, un auteur aujourd'hui oublié mais qui fut un trés grand philosophe dont l'acuité dans l'analyse était incomparable.

"L’anti-système religieux actuel

En tout cas, il est exclu que régne longtemps l’anti-système religieux qui caractérise notre phase de civilisation : anti-asctétisme, mariage désacralisé, démythifié, démystifié, visant essentiellement l’agrément personnel, sans tabous ni complexes, sans péché, sans normal ni anormal, mariage-compagnonnage, avec adoption d’animaux ou d’enfants, de préférence de race étrangère, tabous sur la mort, et même horreur particulière pour la « bonne mort » ; oubli accéléré des parents défunts par « libération psychanalytique », abandon des tâches éducatives sur les enfants, remis aux mains de pédagogues-idéologues ; répudiation du patrimoine et de l’héritage. Ce n’est pas là, comme le croit les optimistes, un système en devenir, qui devra simplement être mis au point. C’est un véritable anti-système, une technique régressive, aussi incapable de traverser le temps qu’un chariot à roues en bois d’aller en Amérique."

Écrit par : Rogemi | 27/10/2010

Merci pour ce texte qui synthétise finalement la plupart des extraits de texte que vous nous avez fait partager jusqu'à présent.

Écrit par : Inès | 28/10/2010

Intéressant rappel. Cependant, l'affirmation

« dans la France des années soixante (...) le taux de délinquance demeurait à son plancher »

est inexacte. C'est à partir de 1962-64 que la courbe décolle : le nombre de crimes et délits recensés en France passe de 500.000 à 3.500.000 en 1984 pour atteindre son maximum historique de quatre millions en 2001. Cette multiplication par huit (alors que, dans le même temps, le nombre de magistrats, de places de prison et de personnes emprisonnées restait presque stable) est du reste assez largement sous-estimée car le taux de déclaration a beaucoup baissé au cours de cette période, en tout cas pour les faits les moins graves (de plus en plus, les gens refusent de perdre des heures au commissariat alors qu'ils savent que cela ne sert à rien, sauf si des remboursements d'assurance sont en jeu).

Trois explications peuvent être avancées : la proportion de femmes au foyer et de personnes âgées hébergées par leurs enfants diminue fortement, laissant de plus en plus de logements sans surveillance permanente ; l'autorité, la morale, les inhibitions traditionnelles commencent à céder (c'est ce qu'évoque une de vos citations) : mai 68 n'est pas loin ; l'immigration massive d'Africains et de Nord-Africains a commencé.

Écrit par : Marcel Meyer | 28/10/2010

Voilà, merveilleusement synthétisé, ce que j'ai toujours pensé. Et je pense la même chose de la République et des Droits de l'Homme : tant que le substrat sociologique, religieux, etc., hérité de l'aristocratie, de la noblesse, et de l'Église est entretenu, la République se croit invincible et vertueuse, ayant "dépassé" ces vieilleries. Or c'est tout le contraire : ce sont ces vieilleries qui charpentent la moralité des régimes modernes. Or, nous assistons au pourissement accéléré de la charpente.

Écrit par : fromageplus | 28/10/2010

Ce qui explique qu'un Bernard Lugan appelle certains elements du corps enseignant "le bas clergé"...Et pointe les travers de leur excès au pouvoir.

Écrit par : JÖ | 28/10/2010

@aubin: Montée de l'insignifiance, Carrefours du labirynthe, 2007

@rogémi: merci à vous! un visionnaire, ce Ruyer...

@Inès, c'est un plaisir! sans doute avez vous raison. Castoriadis,Michéa et Bérard, que des pointures! c'est normal, aprés tout.

@marcel, merci pour ces précsisions. Castoriadis n'était pas trés loin. je partage vos explications, notamment la déconstruction des sociétés européennes et l'immigration de masse avec l'ensauvagement qui va avec.

@fromageplus, peut-être avez-vous raison mais, je ne jetterais pas pour ma part l'ensemble du monde moderne post-révolutionnaire -républicain- avec l'eau du bain progressiste et égalitaire...le tragique réside dans la disparition de toute transcendance, de tout cadre moral (religieux ou pas), de toute verticalité.

@JÖ, "le bas-clergé"...comme c'est bien trouvé!

Écrit par : hoplite | 28/10/2010

Lugan pointe quelque part l'arnaque du vernis "moderniste" pour masquer des constantes.
(Masquer la degradation des constantes).

J'ai aussi beaucoup aimé, mais Lugan est un personnage cultivé et interessant.

Écrit par : JÖ | 29/10/2010

l'interview de Lugan ou il parle de "bas clergé", en fait il s'agit plus des elites en général plutot que des enseignants seuls, et d'un critiquer des effets pervers de l'egalitarisme et de la democratie:

http://www.youtube.com/watch?v=1_tJX9oxFl4&feature=related

C'est assez interessant comme point de vue.
(Vous noterez que Lugan n'est pas anti-Republicain au sens "noble"-romain- du mot Républicain.)

Écrit par : JÖ | 29/10/2010

C'est reparti sur "le Libéralisme"... C'est vrai, hein, la France est un pays tellement ravagé par le libéralisme ah ah ah. Par contre, le Japon, les US et l'Allemagne, on s'en fout, là c'est un libéralisme qui a rien à voir. Enfin bref..

L'ennui avec les gens comme Michéa qui ne connaissent rien au marché du travail réel ni à l'économie, c'est que ça finit toujours par se payer de mots et à sombrer dans la pensée magique.

Le pire c'est que, alors qu'on est quand même dans la merde jusqu'au cou à cause de l'intervention débile, illégitime, permanente et abusive de l'Etat, ce soit vers des crétineries socialistes de cet acabit qu'on se tourne. Plus ça va, plus je me dis que la France est absolument foutue, qu'elle est maintenant trop imprégnée de cette foutue pensée magique pour s'en sortir. Si même ceux qui se rendent compte que ça foire de tout les côtés sont incapables de relier un minimum les points et de voir que l'ennemi réel c'est l'Etat, je pense sincèrement que la seule option est l'expatriation. Puis l'Afrance continuera son chemin, à s'enfoncer dans la misère en pleurnichant sur le Capitalisme et le Libéralisme américano-mes burnes, sans fin...

(Hoplite, le prenez pas pour vous. Je suis désespéré de voir que la France soit manifestement incapable de sortir de l'ornière idéologique. Et quasi à chaque fois que je vais sur un site 'réac' qui est censé avoir mes idées, je trouve les mêmes soraleries qui nous plongent un peu plus dans la déresponsabilisation, l'aigreur et le ressentiment. Pour que notre que le Tiers-Monde soit notre avenir physique, il faut déjà qu'il soit notre présent spirituel.)

Écrit par : Franz | 30/10/2010

Il y a des limites avec le liberalisme au Japon (Les Zaibatsu, la reglementation complexe qui a rendu l'instalation d'entreprises etrangères tres difficile...), aux Etats Unis les chinoix se sont rendu compte que essayer d'acquerir certains marchés strategiques est difficile...J'avoue que dans le cas de l'Allemagne j'ai des lacunes.
(Mais c'est quand meme beaucoup plus "liberal" que la France)

La France est très peu "liberale", par contre c'est certain, centralisme oblige (Sans parler des negociations de l'apres guerre avec les communistes qui ont abouti a des corporatismes costauds...du style NMPP etc...La France a eu des plan comme l'URSS etc..."Economie mixte" en théorie. Mais comme partout quelque part, il n'y a jamais de "liberalisme absolu". Il suffit de voir l'origine des subprimes aux USA).

C'est tres difficile de parler de "liberalisme" en France...C'est tout de suite Friedmann, c'est a peine si on peut evoquer l'ecole autrichienne, ou meme Hayek...

La France est un pays tres politique, c'est normal que l'idéologie revienne tout le temps.

En fait je vous avoue que sur le "liberalisme" j'ai beaucoup de mal, parce que j'ai vu beaucoup de très saines critiques de la crise actuelle venir de ce fameux camp des "liberaux", et l'Etatisme est aussi bardé de defauts...

C'est difficile, mais sur des problemes de valeurs, les critiques ne sont pas infondées.

Écrit par : JÖ | 30/10/2010

En me relisant, je vois que j'ai été très inutilement vulgaire, j'espère que vous voudrez bien me le passer. En fait, ça doit être comme vous quand vous tombez sur un site métissolatre, la plupart du temps on ignore mais parfois on craque. C'est parce que ce pays me tient à coeur que je me désole de le voir rongé par la superstition, de quelque bord qu'elle soit.

La haine du libéralisme, qui induit l'étatisme, repose sur le même prémisse prométhéen que toutes les autres tares de l'époque (écologie, vivre-ensemble etc.) : l'idée que l'homme peut dépasser sa condition par la seule force de sa volonté et de sa connaissance. Or, en économie comme ailleurs, c'est faux. La capacité de connaissance rationnelle de l'homme est très limitée, et son champ d'action ridicule par rapport aux forces en présence. Un gouvernement centralisé conduit nécessairement à la ruine et au chaos parce que toute volonté planificatrice ignore forcément des informations essentielles et les conséquences infinies de son intervention. Cf. crise des subprimes, l'Etat veut par idéologie et clientélisme que tout le monde soit propriétaire, résultat elle crée une banque semi-publique pour distribuer des prêts à tout va, on cache le cadavre dans le placard jusque ça pète etc.

Il suffit de regarder le Tea Party. Le coeur du libéralisme et de l'esprit des Pères Fondateurs, c'est celui-là. Des gens enracinés qui tiennent à leur liberté et qui envoient chier l'Etat et tout ceux qui veulent leur pourrir la vie. Pas des intellos hors sol qui n'ont jamais bossé et qui se perdent dans des théories plus pédantes et farfelues les unes que les autres.

Alors oui on peut lire Hayek, Von Mises, Rothbard etc. C'est même ce que j'ai fait pour me débarasser de tout le prurit socialisant que l'esprit du temps français m'avait fourré dans le crâne. Mais le libéralisme, et en l'espèce le libéral-conservatisme (qui est d'ailleurs le seul libéralisme viable, et le régime politique commun à l'Occident pendant plus de 2500 ans, avec quelques dramatiques exceptions), c'est essentiellement du bon sens paysan. Le "libéralisme", le "marché, le "capitalisme" etc. ça existe pas, c'est tout le monde le marché. C'est moi en vendant une machine à laver, c'est vous en vendant des soins, qui sait.. Il n'y a que des universitaires pour croire que c'est un truc détaché de la vie réelle.

Mais enfin bon je prends déjà assez de place et c'est de toute façon probablement perdu d'avance. C'est comme pour la métissolatrie, il y a tellement de choses à reprendre, on sait pas par où commencer... Puis alors là, quand on est passé du côté libéral, Tea Party et tout ça, en France, on peut être certain d'être seul. C'est autre chose que de dire "les noirs ils font un peu chier quand même" hein. Il y a qu'à voir Zemmour. Lui il veut que l'Etat subventionne les prolos français, d'autres veulent subventionner les prolos africains. Bon, c'est tout ce qui les différencie, et à la limite c'est plutôt les autres qui sont les plus cohérents à ce niveau. La plupart des réacs essaient de rester intégrés dans le champs politique français de cette manière là, en essayant de prendre les gauchistes sur leur gauche, en leur disant "Voyez, moi je suis encore plus un vrai gauchiste que vous, je suis contre le capitalisme libéralo-américano-libertaro-magique". Parce qu'ils n'ont pas le courage de faire réellement sécession, et de dire que si les gauchistes en viennent à recherche ce qu'il y a de plus laid, de plus bête et de plus pauvre sur Terre, c'est pas un hasard. Qu'en fait, l'idéologie moderne tout entière se tient, et que la place centrale de l'Etat et la haine de la liberté individuelle sont justement le point de bascule de toute l'idéologie qui emporte l'Europe par le fond depuis un siècle.

Mais, aller, je me remet à argumenter. Je peux pas m'en empêcher, parce que j'aimerais tellement que mes compatriotes ouvrent enfin les yeux et sortent de ce cercle idéologique infernal...

Écrit par : Franz | 30/10/2010

C'est très complexe de toute facon.

L'Etat n'est pas obligatoirement l'enemi du liberal , et inversement, c'est sans doute ce qu'il faut garder à l'esprit..

Sur le centralisme vous ne serez pas etonné que le liberalisme soit plus present dans des etats federaux qu'en France.
(Et en meme temps avant la deuxieme guerre mondiale, c'etait une autre histoire...).

L'exemple des subprimes est parfait pour faire comprendre que le "liberalisme" n'est pas aussi coupable en soi que ce qu'on essaie de souvent nous faire croire !

(En fait j'execre le collectivisme, plus encore que le "socialisme". Ca ne marche pas, et c'est la matrice parfaite du totalitarisme...Mais je n'aime pas non plus qu'on utilise l'excuse "liberale" pour trahir son pays.)

En revanche le probleme est que l'etat conserve un controle des fonctions régaliennes (Et là...), et du cadre legal...Il faut definir les regles du jeu, et les faire respecter.
(Ce qui est tres difficile...Mais encore faut-il le vouloir )
Le liberalisme ca n'est pas l'absence de regles, c'est plutot limiter l'intervention de l'Etat dans certains domaines.

Ca n'est pas non plus obligatoirement accepter que des industries vitales soient delocalisées et non controlées...

Zemmour a fait l'effort de se documenter en matiere de concepts economiques (L'investissement entre autres), mais il a des lacunes, c'est tres clair.
Le marxisme est un outil interessant mais limité.
(Soral...Societalement parfois interessant, guignol absolu pour le reste. Et puis toujours dans la mystique revolutionaire a 50 ans...)

Ignorer/meconnaitre les autres théories c'est assez courant en France...

Grave erreur.

Ne serait-ce que pour se faire une opinion !

Écrit par : JÖ | 31/10/2010

@JÖ, merci pour l'extrait. Lugan est toujours passionnant à écouter.

@frantz: d'abord, ici, chacun est libre d'exprimer son avis dés lors qu'il est argumenté. et je ne vois pas de vulgarité dans vos propos.

je comprends d'autant mieux votre point de vue que je l'ai partagé il y a quelques années lorsque je lisais, avec ferveur, Revel ou Salin.
en vrac:
-il faut s'entendre sur le terme "libéralisme": dans ma bouche, comme dans celles de Michéa ou Castoriadis (si je les ai bien lus), il désigne l'"économisme" ou le capitalisme, c'est-à-dire l'emprise quasi-totale du marché sur les sociétés humaines modernes (c'est à dire occidentale et désormais le reste de la planète qui se modernise sans s'occidentaliser), ie la disparition du politique et de l'audit civil au profit des exigences d'un capitalisme globalisé destructeur et prédateur.
-la démonstration de Michéa, sur la révolution libérale qui va être à l'origine des sociétés modernes baties sur le marché et le droit -à l'exclusion de toute autre weltanschauung, dans le sillage d'auteurs libéraux du 17è et 18è siècles est convaincante. Nul doute qu'Adam Smith, Constant ou Hume -voire Mandeville et ses abeilles) seraient horrifiés par nos sociétés modernes, violentes et anomiques...le paradoxe des conséquences. Hobbes qui, dans son Léviathan, décrit la guerre de tous contre tous, pourrait parfaitement dans le monde globalisé tel qu'il va de nos jours, reconnaître son pire cauchemar.
-les usa depuis 40ans expérimentent une forme de société humaine dérégulée ou l'Etat se fait discret ("veilleur de nuit") à l'intérieur et ultra- protectioniste à l'extérieur.
Et si 60 millions d'américains vivent aujourd'hui de bons alimentaires pour avoir cru à des placements foireux, ça n'est pas par un excés étatique mais précisément par ce que le politique à cédé le pas à tous les goldman sachs de la place...

-"La haine du libéralisme, qui induit l'étatisme"

le constat du chaos global induit par l'absence de contrôle étatique -ne serait-ce qu'a minima- n'implique pas de souhaiter le retour de la célèbre bureaucratie soviétique ou du Plan Français, mais un simple retour de l'audit civil sur la marche des choses, bien loin de la main-mise actuelle des marchés sur à peu prés tout.

-"Mais enfin bon je prends déjà assez de place et c'est de toute façon probablement perdu d'avance. "

ça n'est jamais perdu d'avance.

-"Il suffit de regarder le Tea Party. Le coeur du libéralisme et de l'esprit des Pères Fondateurs, c'est celui-là. Des gens enracinés qui tiennent à leur liberté et qui envoient chier l'Etat et tout ceux qui veulent leur pourrir la vie. Pas des intellos hors sol qui n'ont jamais bossé et qui se perdent dans des théories plus pédantes et farfelues les unes que les autres. "

certes ils envoient chier Obama le socialiste (disent les républicains) mais peut-êre un nombre encore plus important voue-t-il les banquiers (Lehman Goldman, Geithner et cie) aux gémonies...le mouvement est composite+++ d'où la peur des républicains ne se faire mettre sur la touche

-Vous parlez de liberté individuelle, mais une des premières libertés individuelles est de pouvoir être défendu par l'Etat contre des banquiers criminels (fournisseurs de crédits pourris) et contre des politiciens véreux acoquinés aux premiers (et demandant aux premiers d'alimenter la croissance en endettant les gens jusqu'à ce qu'expulsion s'ensuive) au lieu d'augmenter leurs salaires, comme l'avait compris le sage Ford..)

bref, ce que vous défendez avec passion n'est pas la liberté ou le libéralisme tels que le concevaient l'école Écossaise, c'est l'inverse: l'asservissement, l'aliénation marchande, la destruction de environnement pour le profit de quelques uns (ce qui ne signifie pas que des économies centralisées ne puissent pas être sources de pollutions/ nuisances dramatiques)

à+

Écrit par : hoplite | 02/11/2010

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