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23/02/2012

spectacle

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« On peut découvrir, sur le site internet de Bertrand Lemennicier (l'un des quatre membres de la secte libérale du Mont-Pelerin que Luc Ferry a personnellement imposés, en 2003, au jury d'agrégation des sciences économiques), cette analyse exemplaire de Gérard Bramouillé (lui-même membre de la secte et du jury) : « L'immigré clandestin abaisse les coûts monétaires et non monétaires de la main d'œuvre. Il renforce la compétitivité de l'appareil de production et freine le processus de délocalisation des entreprises qui trouvent sur place ce qu'elles sont incitées à chercher à l'extérieur. Il facilite les adaptations de l'emploi aux variations conjoncturelles et augmente la souplesse du processus productif ». Il est donc politiquement indispensable de veiller, insiste l'universitaire patronal, à ce qu'on n'en vienne pas, par xénophobie, à faire de l'immigré clandestin « le bouc émissaire facile d'un problème difficile ».

On trouvera, évidemment, dans cette analyse le fondement idéologique ultime (conscient ou inconscient) de tous les combats actuels de l'Extrême Gauche libérale (du MRAP au très médiatique « Réseau Education Sans Frontières ») pour légitimer l'abolition de tous les obstacles à l'unification juridique-marchande de l'humanité. (...)

En France, c'est le film Dupont Lajoie (Yves Boisset, 1974) qui illustre de manière à la fois emblématique et caricaturale, l'acte de naissance d'une nouvelle Gauche, dont le mépris des classes populaires, jusque-là assez bien maîtrisé, pourra désormais s'afficher sans le moindre complexe. C'est, en effet, au lendemain de la défaite sanglante du peuple chilien, défaite dont le pouvoir alors traumatisant est, aujourd'hui bien oublié, que cette nouvelle Gauche s'est progressivement résolu à abandonner la cause du peuple (dont chacun pouvait désormais mesurer les risques physiques que sa défense impliquait) au profit d'une réconciliation enthousiaste avec la modernité capitaliste et ses élites infiniment plus fréquentables. C'est alors, et alors seulement, que l'« antiracisme » (déjà présenté, dans le film de Boisset, comme une solution idéale de remplacement) pourra être méthodiquement substitué à la vieille lutte des classes, que le populisme pourra être tenu pour un crime de pensée et que le monde du showbiz et des médias pourra devenir la base d'appui privilégiée de tous les nouveaux combats politiques, aux lieux et place de l'ancienne classe ouvrière. »

Jean-Claude Michéa, L'empire du moindre mal, Climats, 2009.

photo: fire and forget:-)

podcast

et grâce à l'ami Boréas, voici le texte original du sieur Bramouillé:

"Hommage aux immigrés clandestins
par Gérard Bramoullé, professeur d'économie à l'Université d'Aix Marseille III

L'immigré clandestin pèse moins que l'immigré régulier sur les comptes de la Sécurité Sociale, et il n'alimente pas les arguments de ceux qui fondent leur xénophobie sur le prélèvement qu'opèrent les étrangers sur les moyens et les services du "Club" France, tout simplement parce qu'il ne dispose pas des papiers nécessaires pour accéder à la plupart des faveurs de l'État-Providence.

Face aux problèmes de société que soulève l'immigration et malgré leurs divergences idéologiques, les hommes de l'État - ceux qui sont en place, comme ceux qui voudraient l'être - sont au moins unanimes sur un point : il faut lutter contre l'immigration clandestine. Cette lutte constitue la priorité affichée de toutes les politiques d'immigration qui nous sont proposées, de quelque parti qu'elles émanent. Une unanimité trop criante pour être honnête... En fait, bouc émissaire facile d'un problème difficile, l'immigré clandestin présente des avantages que n'a pas l'immigré régulier.

En premier lieu, pour son travail au noir, l'immigré clandestin abaisse les coûts monétaires et non monétaires de la main d'oeuvre. II renforce la compétitivité de l'appareil de production et freine le processus de délocalisation des entreprises qui trouvent sur place ce qu'elles sont incitées à chercher à l'extérieur. Il facilite les adaptations de l'emploi aux variations conjoncturelles et augmente la souplesse du processus productif. Le clandestin, qu'il soit étranger ou national, ne fait qu'anticiper les allègements légaux de charges sociales qui tendent à se généraliser. Animant le réseau de "l'économie informelle ", il participe à ce qui est à la fois une régulation non négligeable des fluctuations économiques, et une bouée de sauvetage pour nombre d'institutions en situation désespérée.

L'immigré clandestin qui ne participe pas au financement du système de protectorat social, ne participe pas non plus à son exploitation au détriment des cotisants, du fait même de sa clandestinité. Ceci compense cela, tout simplement parce qu'il ne dispose pas des papiers nécessaires pour accéder à la plupart des faveurs de l'Etat-Providence, dont on connaît les exigences en matière de paperasserie. L'immigré clandestin pèse ainsi moins que l'immigré régulier sur les comptes de la Sécurité Sociale, et il n'alimente pas les arguments de ceux qui fondent leur xénophobie sur le prélèvement qu'opèrent les étrangers sur les moyens et les services du " Club" France.

Enfin, ceux qui craignent de voir un jour le droit de vote accordé aux étrangers résidant régulièrement sur le territoire national peuvent être rassurés avec l'immigré clandestin qui, par définition et à cause de son irrégularité, ne pourra participer à ces réjouissances électorales. La politique, qui n'est souvent qu'un moyen de faire prévaloir la subjectivité de sa foi en la parant de l'autorité de la loi, est une voie dont l'accès lui est fermé. Ce n'est pas l'immigré clandestin qui pourra utiliser le monopole public du pouvoir de coercition pour nous imposer des règles de vie contraires à nos habitudes.

Mais justement, l'immigré clandestin ne viole-t-il pas ces règles de vie en société ? Pas nécessairement, car s'il est vrai qu'il ne respecte pas les règles définies par l'État, il est faux de croire que ces règles étatiques recouvrent toutes les règles de la vie en société. La législation n'est pas le Droit, comme la légalité n'est pas la légitimité, et comme aucune loi ne fixe les principes de la politesse. Dès lors que l'immigré clandestin respecte les règles naturelles de la vie en société, telle que par exemple le respect de la parole donnée, et même s'il est hors-la-loi, il mérite moins l'expulsion que ceux qui font l'inverse. Enfin, dans un monde où la puissance tutélaire de l'État se fait de plus en plus étouffante, ce clandestin inconnu nous montre le chemin de l'indépendance et réveille notre sens anesthésié dé la liberté individuelle. A ce titre, il valait bien cet hommage qui n'a du paradoxe que la forme. source

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pour ceux qui pensent encore que les libéraux de droite ("la soirée du Fouquets") puissent défendre en quelque manière des positions "conservatrices" ou "réactionnaires"...comme l'avait compris le jeune Marx (mais pas les pitres du NouvelObs ou du Figaro..), où comment la "gauche" (du capital) est devenue le flic du MEDEF chargée d'empêcher les peuples autochtones de résister à l'aliénation marchande et chargée d'habiller de moraline une immigration massive voulue comme telle pour saper les bases de toute organisation ou lutte sociale/territoriale/politique/culturelle enracinée...

« La bourgeoisie...partout ou elle a conquis le pouvoir, a foulé aux pieds les relations féodales, patriarcales et idylliques. Tous les liens complexes et variés qui unissaient l'homme féodal à ses supérieurs naturels, elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d'autre lien, entre l'homme et l'homme, que le froid intérêt, les dures exigences du paiement au comptant. Elle a noyé les frissons sacrés de l'extase religieuse, de l'enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité naïve dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d'échange ; elle a substituée aux nombreuses libertés, si chèrement conquises, l'unique et impitoyable liberté du commerce. La bourgeoisie a dépouillée de leur auréole toutes les activités qui passaient jusque là pour vénérables et qu'on considérait avec un sain respect. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, le savant, elle en a fait des salariés à ses gages. La bourgeoisie a déchiré un voile de sentimentalité qui recouvrait les situations de famille et les a réduites à n'être que de simples rapports d'argent...

[...] La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les conditions de la production, c'est-à-dire tous les rapports sociaux ; Tous les rapports sociaux, traditionnels et figés, avec leur cortège de conceptions et d'idées antiques et vénérables, se dissolvent ; ceux qui les remplacent vieillissent avant d'avoir pu s'ossifier. Tout ce qui avait solidité et permanence s'en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés, enfin, d'envisager leurs conditions d'existence et leurs rapports réciproques avec des yeux désabusés. Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s'implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations ; Par l'exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l'industrie sa base nationale, Les vieilles industries nationales ont été détruites et le sont encore tous les jours.» (Karl Marx et Friedrich Engels, Manifeste du parti communiste, 1848.)

Commentaires

Quand le patronat faisait venir polonais ou italiens et meme chinoix il y a plus d'un siecle, quel dommage que l'antiracisme n'ai pas existé a l'epoque...

Écrit par : JÖ | 22/02/2012

"antiracisme n'ai pas existé a l'epoque..."

^^oui, dommage, mais nous n'avions pas atteint à l'époque ce degré de décomposition qui caractérise notre époque.

Écrit par : hoplite | 22/02/2012

" Nous sommes actuellement au stade d'évolution historique d'élimination de tout ce qui n'est pas technique "

Écrit par : Cotuatos | 22/02/2012

" Nous sommes actuellement au stade d'évolution historique d'élimination de tout ce qui n'est pas technique "

Quand il va y avoir un probleme d'energie et qu'il va y avoir une grand panne technique, ca va etre "drole"...

Écrit par : JÖ | 22/02/2012

J'aurais été déçu de manquer ça!

Écrit par : Pangloss | 22/02/2012

In extenso, le texte de l'article cité par Michéa :

http://lemennicier.bwm-mediasoft.com/displayArticle.php?articleId=96

Écrit par : Boreas | 23/02/2012

merci Boreas!

Écrit par : hoplite | 23/02/2012

De rien, camarade hoplite.

Précisons que Bramoullé et Lemennicier, comme Pascal Salin et autres Jacques Garello et Henri Lepage, sont tous deux membres de la Société du Mont Pèlerin, dont Maurice Allais avait certes été l’un des fondateurs, mais au sein de laquelle il était un véritable OVNI…

Écrit par : Boreas | 23/02/2012

Décidément, j'aime ce blog ^^

Écrit par : Carine | 23/02/2012

il te le rend bien^^

Écrit par : hoplite | 24/02/2012

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