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15/11/2011

what's up?

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"Nous arrivons vers la fin du second semestre 2011 et 15.000 milliards d'actifs-fantômes se sont bien envolés en fumée depuis Juillet dernier comme anticipé par LEAP/E2020 (GEAB N°56 ). Et, selon notre équipe, ce processus va se poursuivre au même rythme tout au long de l'année en venir. Nous estimons en effet que, avec la mise en place de la décote de 50% sur les dettes publiques grecques, la crise systémique globale entre dans une nouvelle phase : celle de la décote généralisée des dettes publiques occidentales et de son corollaire, la fragmentation du marché financier mondial. Notre équipe considère que 2012 va voir une décote moyenne de 30% de l'ensemble des dettes publiques occidentales (1) auquel s'ajoutera un montant équivalent de disparition d'actifs des bilans des établissements financiers mondiaux. Concrètement, LEAP/E2020 anticipe donc la disparition de 30.000 milliards d'actifs-fantômes d'ici le début 2013 (2) et l'accélération courant 2012 du processus de partition du marché financier mondial (3) en trois grandes zones monétaires de plus en plus déconnectées : Dollar, Euro, Yuan. Ces deux phénomènes se nourrissent l'un l'autre. Ils vont notamment être à l'origine de la baisse de 30% de la devise US en 2012 (4), comme nous l'avons annoncé en Avril dernier (GEAB N°54 ), sur fond de forte réduction de la demande de Dollars US et d'aggravation de la crise de dette publique US. La fin 2011 va donc voir, comme prévu, le détonateur des dettes publiques européennes déclencher l'explosion de la bombe US.

(...) Dans ce communiqué public nous avons choisi de présenter les éléments qui déterminent la prochaine aggravation de la crise de la dette US, tout en faisant le point sur les conséquences du sommet européen de la fin Octobre et du sommet du G20 de Cannes. Comme anticipé par LEAP/2020 depuis plusieurs mois, le sommet du G20 de Cannes s'est révélé être un échec flagrant puisqu'il n'a accouché d'absolument aucune mesure significative, se révélant incapable d'aborder les questions du changement de système monétaire international, de la relance de l'économie mondiale et de la réforme de la gouvernance globale. Si la question grecque a pris une telle place au cours de ce sommet, c'est notamment parce que ce dernier n'avait aucun contenu. George Papandreou a ainsi permis aux dirigeants du G20 de « faire comme si » la Grèce avait perturbé leurs travaux (6) alors que, en fait, elle leur a permis de cacher en partie leur impuissance à définir le moindre agenda commun. Parallèlement, les décisions du sommet européen de la semaine précédant le G20 illustrent désormais de manière officielle l'émergence de l'Euroland (doté notamment de deux sommets spécifiques chaque année (7)) et affirment de facto sa primauté décisionnelle au sein de l'UE (8). La pression de la crise a également permis en quelques jours de renforcer les capacités politiques de l'Euroland à progresser sur le chemin d'une intégration accrue (9), préalable à toute évolution positive vers le monde d'après la crise (10). (...) Ainsi le Royaume-Uni est tout simplement définitivement « mis à la porte » des réunions de l'Euroland (13). Et les autres pays membres de l'UE hors zone Euro se sont à nouveau regroupés derrière l'Euroland en refusant de soutenir la proposition britannique d'un droit de véto des 27 sur les décisions de l'Euroland. La dérive du Royaume-Uni connaît donc un coup d'accélérateur illustré par les tentatives accrues des Eurosceptiques britanniques (qui sont généralement les fantassins de la City (14)) pour tenter de couper au plus vite le maximum de liens avec l'Europe continentale (15). Loin d'être une preuve du succès de leur politique, c'est au contraire un aveu d'échec complet (16) : après vingt ans de tentatives ininterrompues, ils n'ont pas réussi à briser le processus d'intégration européenne qui reprend de plus belle sous la pression de la crise. Ils tentent donc de « larguer les amarres » par crainte (fondée d'ailleurs (17)) de voir le Royaume-Uni obligé de se fondre dans l'Euroland d'ici la fin de cette décennie (18).

Sur le fond, c'est une fuite en avant désespérée qui, comme le souligne Will Hutton dans un article remarquable de lucidité paru dans le Guardian du 30/10/2011, ne peut conduire le Royaume-Uni qu'à l'éclatement avec une Ecosse qui veut revendiquer non seulement son indépendance (19) mais également son ancrage européen, et à une situation socio-économique de marché financier off-shore sans protection sociale (20) ni base industrielle (21) : en résumé, un Royaume-Désuni à la dérive (22) ! Et l'allié américain étant dans un état aussi désespéré, la dérive peut s'éterniser pour le plus grand malheur du peuple britannique qui se montre de plus en plus agressif avec la City. Même les anciens combattants commencent à rejoindre le mouvement Occupy the City (23) : visiblement, sur ce point, il y a une étonnante convergence de points de vue entre l'Euroland et le peuple britannique ! Pour se consoler, les financiers britanniques pourront se dire qu'ils détiennent la plus grande proportion d'actifs publics japonais hors Japon … mais au moment où le FMI met en garde de plus en plus fermement le Japon sur le risque systémique de sa dette publique qui dépasse les 200% du PIB (24), est-ce bien une consolation ?
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(...) Puisque nous parlons d'endettement public, il est temps de revenir aux Etats-Unis. Les toutes prochaines semaines vont en effet rappeler au monde que c'est bien ce pays, et non pas la Grèce, qui est l'épicentre de la crise systémique globale. Dans une semaine, le 23 Novembre, la « supercommission » du Congrès en charge de réduire le déficit fédéral US devra avouer son échec à trouver les 1.500 Milliards USD d'économies sur dix ans. Chaque parti affûte déjà ses arguments pour faire porter la faute de l'échec sur l'autre camp (25). Quand à Barack Obama, en-dehors de ses minauderies télévisées avec Nicolas Sarkozy, il contemple passivement la situation tout en constatant que le Congrès a mis en pièce son grand projet de plan pour l'emploi présenté en fanfare il y a à peine deux mois (26). Et ce n'est pas l'annonce complètement irréaliste d'une nouvelle union douanière du Pacifique (sans la Chine) (27) à la veille d'un sommet de l'APEC où Chinois et Américains s'affrontent de plus en plus durement, qui va renforcer sa stature de chef d'Etat et encore moins ses chances de réélection. Cet échec prévisible de la « supercommission », qui ne fait que refléter la paralysie totale du système politique fédéral américain, va avoir des conséquences immédiates et très lourdes : une nouvelle série de dégradation de la note de crédit des Etats-Unis. L'agence chinoise Dagon a ouvert le feu en confirmant qu'elle allait à nouveau baisser cette note en cas d'échec de la « supercommission » (28). S&P va probablement faire baisser encore d'un cran la note US et Moody's et Fitch n'auront plus d'autres choix que de se mettre au diapason puisqu'elles avaient donné un répit jusqu'à la fin de l'année sous condition de résultats en matière de réduction du déficit public. Au passage, pour essayer de diluer l'information négative pour les Etats-Unis, il est fort probable qu'il y aura une tentative de relancer la crise de l'endettement public dans la zone Euro (29) en abaissant la note de la France pour affaiblir le Fonds Européen de Stabilisation Financière (30).

Tout cela prépare une fin d'année très mouvementée sur les marchés financiers et monétaires et va entraîner des chocs violents dans les systèmes bancaires occidentaux et, au-delà, pour tous ceux qui sont détenteurs de Bons du Trésor US. Mais au-delà de l'échec de la « supercommission » à réduire le déficit fédéral, c'est toute la pyramide de l'endettement US qui va être à nouveau auscultée, dans un contexte de récession mondiale et bien entendue américaine : chute des recettes fiscales, poursuite de l'augmentation du nombre de chômeurs et en particulier des chômeurs qui ne reçoivent plus d'indemnités (31), poursuite de la chute des prix de l'immobilier, …"
 
 

Commentaires

Jusque là, ça va…

Écrit par : Carine | 15/11/2011

en tous cas, les analyses du LEAP sont remarquables de fiabilité depuis que je les suis (deux ans environ). se trompent pas beaucoup, les bougres!

et comme tu dis: till now..

Écrit par : hoplite | 15/11/2011

Il est connu que tout cela est de la faute des nwars et de la dérive socialiste d'un systéme...
Il est extrêmement socialiste, par exemple, d'ouvrir ses frontières aux produits chinois.
Le FMI et l'OMC, ce sont des organes socialistes, ainsi que la Commission Européenne, et je ne parle pas de la City et de la Fed, repere bien connus des crypto-staliniens les plus durs.
Je propose qu'on essaie , pour voir, le libéralisme dans le monde occidental.

Écrit par : Three piglets | 15/11/2011

"Il est extrêmement socialiste, par exemple, d'ouvrir ses frontières aux produits chinois."

oui, oui, c'est l'Internationale. Du capital.

Écrit par : hoplite | 15/11/2011

On sent bien que les commentaires économiques sont toujour situés sinon motivés. Ils ne sont pas que factuels ils veulent agir sur le réel, ils se veulent efficaces. Il n'y a peut être une "science" écomomique - j'en doute - mais en tous cas les "informations" écomomiques disent toujours un point de vue euh...tactiques. Ainsi des médias anglo-saxons qui chargent lourdement la barque de la seule Europe dans une visée manifestement partisane, ainsi du LEAP là dont on voit ici bien qu'il adopte un point de vue plus européen.

Moi j'y connais rien de toutes façons mais il faut noter l'extraordinaire travail LITTERAIRE effectué ici. Les textes du LEAP ont toujours ce ton glacial et cruel du communiqué "purement" factuel, ce ryhtme déprimant de marche funêbre. C'est ce qui les rend "fun" et tellement plus efficaces ! C'est très écrit et travaillé. D'ailleurs il est apparent que c'est l'oeuvre d'un même et seul rédacteur. Chapeau l'artiste.

PS : En passant moi j'y connais rien en économie mais je trouve quand même très exagéré ce ton d'apocalypse adopté parfois sur les blogs. Regardez donc un documentaire sur la crise de 29, ou même un film de Chaplin de l'époque ! La civilisation - qui en vu d'autre - et malheureusement aussi le capitalisme, ne vont certes pas disparaître parce que nous connaissons une crise de plus ! Rangez vos flingue anti-zombies, oubliez vos conserves et vos stocks les survivalistes. C'est regrettable sans doute mais tout ce que nous haissons, et avec raison, sera malheureusement encore là quand cette crise aura tout cassé ! Le capitalisme n'est pas en crise. Le capitalisme est la crise.

Écrit par : Dia | 15/11/2011

Hoplite, respect à vous. Vous faites un travail remarquable. A un point tel que vous êtes devenu mon "point d'entrée" au moins tri-quotidien sur le net.
Merci.

Écrit par : dimezzano | 16/11/2011

Dia, vous êtes en forme, ce matin^^.

"Ainsi des médias anglo-saxons qui chargent lourdement la barque de la seule Europe dans une visée manifestement partisane, ainsi du LEAP là dont on voit ici bien qu'il adopte un point de vue plus européen."

tout à fait. à chacun de se faire son opinion.

"Les textes du LEAP ont toujours ce ton glacial et cruel "

justement, je ne trouve pas. ces bulletins sont effectivement précis et analytiques et peuvent apparaitre, comme tels, cruels mais ils sont au moins pour l'euroland plutôt optimistes (un brin de méthode coué?). en tous cas toujours parfaitement argumentés et sourcés, je trouve.

"C'est regrettable sans doute mais tout ce que nous haissons, et avec raison, sera malheureusement encore là quand cette crise aura tout cassé ! Le capitalisme n'est pas en crise."

j'aimerai en être sûr mais non. l'histoire n'est pas écrite et le référent "29" pourrait être une crisette par rapport au reset général que nous commençons à vivre.

et bien sûr, vous avez raison, le capitalisme EST la crise permanente.

merci dimezzano. je m'amuse aussi, hein!

Écrit par : hoplite | 16/11/2011

J' ai toujours possédé l' arche de OB sur mon blog ...il ne nous manque plus que Noe ...

Écrit par : chris | 16/11/2011

Les commentaires sont fermés.