24/07/2012
ennemi intérieur
"(...) Le Bureau américain des statistiques du travail affirme que 8,2% de la main-d’oeuvre US est au chômage. Le statisticien John Williams trouve aux Etats-Unis un taux de chômage réel de 23%, presque aussi élevé qu’en Espagne qui arbore ses 25% avec un taux appliqué aux jeunes de moins de 25 ans de 50%.
Depuis le 11 juillet, des manifestations de grande ampleur se produisent un peu partout en Espagne en protestation contre les mesures de ‘rigueur’ adoptées par le gouvernement Rajoy sur injonction de l’UE et du FMI pour sauvetage des banques en péril depuis l’éclatement de la bulle immobilière.
L’effondrement de la distinction entre armée et police, institué par Sarkösi en France, dévoile son plein sens. La police des divers États européens aura à accomplir une fonction militaire, combattre un ennemi intérieur. Aux USA, la Garde Nationale au plan intérieur peut intervenir en dehors des catastrophes humanitaires.
En dehors d’injecter de la fausse monnaie dans un système financier qui fonctionne en circuit fermé, ce qui retarde malgré tout un collapsus brutal du système, les politiques et leurs experts économistes n’avancent pas de solution à la récession économique ni au chômage de masse. (...)"
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"(...) Chaque jour, les membres d’un panel de banques sont chacun invités à répondre à la question de savoir quel lui semble le taux adéquat auquel emprunter auprès de ses chers confrères. La British Bankers Association recueille les réponses, élimine le quart du haut, le quart du bas, et fait la moyenne de la moitié du milieu. Le taux qui sort s’appelle le Libor, comme London Interbank Offered Rate, il se calcule pour une multiplicité d’échéances, de un jour à douze mois, et sert de référence à tous les marchés de gros du crédit, soit plusieurs trillions de dollars de contrats de dette… Inutile de dire que le plus léger tripatouillage du Libor a potentiellement des répercussions astronomiques.
Or tripatouillage il y a eu, et pas qu’un peu. C’est Barclays qui s’est fait poisser – et la presse est maintenant remplie des e-mails gratinés découverts par l’enquête. Gratinés parce qu’il y avait deux mobiles plutôt qu’un. Le premier sent un peu la détresse. A l’automne 2008, au moment des grands stress du marché interbancaire, Barclays s’inquiète de se voir seule à déclarer des propositions Libor (le taux auquel elle pense raisonnablement pouvoir emprunter auprès des autres banques de la place) bien plus hautes que la moyenne. La tête qui sort du lot n’est jamais promise à un traitement bienveillant, et spécialement dans le cas présent puisque déclarer une proposition Libor plus élevée que les autres, c’est consentir implicitement qu’on est un risque plus grand, donc avouer une situation plus détériorée. C’est là le genre de singularisation dont aucune banque n’a envie, pas plus Barclays que les autres. Aussi commence-t-elle à déclarer des taux Libor inférieurs à ce qu’elle paye vraiment dans l’interbancaire, l’essentiel étant qu’un affichage avantageux permette de faire illusion quant à sa situation financière réelle.
(...) De cette lamentable histoire on peut donc – mais, comme toujours, à condition de le vouloir – tirer quelques enseignements simples.
1) La multiplication des fraudes avérées de la finance (comprise comme groupe social) est maintenant telle qu’il faut tenir pour certain qu’il y en aura d’autres, qu’il y en aura toujours.
2) La fraude du Libor n’a pas en soi semé de gigantesques destructions, ni lésé le public comme la crise des subprime et ses suites par exemple. Mais rien n’interdit de penser que la prochaine embrouille aura le bon goût de se tenir à cette propriété.
3) Et surtout : si dans ce paysage où cohabitent tripatouillages notoires et désastres à la régulière, le « régulateur » se trouve immanquablement neutralisé et incapable de faire son office, alors il faut en finir avec l’idée de « régulation » sous la forme qui lui est actuellement donnée, à savoir celle de la supervision prudentielle. Il ne faut pas « surveiller » la finance, il faut lui interdire bon nombre de ses secteurs et bon nombre de ses pratiques [2], en assortissant ces interdictions des sanctions les plus rudes – comme celle qui punirait toute infraction de nationalisation-saisie pure et simple. Gageons que les grands actionnaires des banques, agents économiques raffinés qu’on dit très sensibles aux effets d’incitation, sauraient soupeser celle-ci à son juste poids."
15:43 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : lordon
Commentaires
Sais pas si vous avez aussi vu le scandale de EDF avec le parlement du Baden-Würtenberg en Allemagne....De la bonne prevarication/delit d'initié qui risque de bien eclabousser Angela...
Écrit par : JÖ | 24/07/2012
non, comme quoi, la globalisation ne se limite pas aux pacotilles chinoises...
Écrit par : hoplite | 24/07/2012
Le problème de la corruption est toujours le meme: il faut que tout le monde en profite.
Si c'est trop reservé a une elite, ca fini par enerver.
Surtout quand le reste des gens plonge serieusement...
Écrit par : JÖ | 24/07/2012
Je voudrai que Marchenoir passe dans le coin pour nous expliquer que le probléme est dans le fonctionnariat.
Écrit par : Three piglets | 24/07/2012
Tutafé 3P, j'allais le dire...
Marcheuuunoaar, Marcheuuunoaar, Marcheuuunoaar....
Rhooo... c'est petit comme satisfecit quand meme.
Écrit par : johny Walker | 24/07/2012
@ JW et TP:
Vous n'avez pas honte de tirer sur l'ambulance?? Galopins!
Écrit par : sonia | 25/07/2012
Un petit extrait :
"...Se rebeller est détestable. Serons-nous plus sages que nos dirigeants ? Oui, les procédures de révocation, les juges suprêmes, les élections, les recours judiciaires, ont été instaurés pour remédier à de telles dérives. Un coup d’œil sur le monde entier, y-compris chez-nous, montre souvent que la corruption dans les régimes constitutionnels pourrait bien être la question politique essentielle en ce monde. En définitive, la solution réside dans la vertu, et non dans le régime politique.
..."
source en français : http://www.france-catholique.fr/La-pire-des-oppressions.html#nb1
Désolé, je n'ai pas eu le courage de vérifier le lien originale en anglais.
http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/the-heaviest-oppression.html
"La solution réside dans la vertu." J'aime énormément.
Common decency, hétéronomie des normes morales, mais de plus en plus corseté par relativisme absolutiste et dictatorial...je sais l'association des termes peut paraître paradoxal.
Écrit par : Popeye | 25/07/2012
Bon alors, si après l'évocation satanique de Marchenoir-le-Fourchu, nous avons droit à la vertu vaticano-centrée, je me permets :
http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2012/07/25/connerie-catholique.html
Écrit par : Boreas | 26/07/2012
et pour Boreas-le-rouge, je me permets:
http://heure-et-cas.blogspot.com/2012/07/nos-racines-chretiennes.html
Écrit par : sonia | 29/07/2012
En effet, les belles racines d'Europe que voilà :
http://lalitteratureetlepaganisme.hautetfort.com/archive/2012/07/23/le-massacre-de-verden.html
Écrit par : Boreas | 29/07/2012
des paiens comme des muzz qui se servent de leur religion pour manifester une independance politique...ne vous inquietez pas on y vient.
Vous devriez apprendre à lire l'Histoire.
Écrit par : sonia | 30/07/2012
Si vous n'aviez que ça à apprendre, vous, ça me ferait des vacances.
Écrit par : Boreas | 30/07/2012
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