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19/09/2013

Clouscard vs la boutique

Commentaires

Formidable analyse à la première minute.
Me souviens très bien, en promenade d'école, des petits bourgeois friqués de la classe qui trouvaient tellement cool de voler des trucs dans la petite épicerie du village.
Doivent être sous-merdes dans une banque ou une assurance, aujourd'hui, ces gars.

Écrit par : UnOurs | 19/09/2013

oui, je vous recommande d'écouter toute l'émission: c'est du lourd surtout avec un faire valoir comme l'autre pitre Séguéla: https://www.youtube.com/watch?v=WV7eZoagCPE

Écrit par : hoplite | 19/09/2013

Je voudrais pas fâcher Soral, moi aussi hein, j'aurais aimé boire un coup avec Clouscard mais bon... tout de même, deux petites remarques pour ouvrir à un dépassement de l'analyse marxiste :

- une remarque historique d'abord : c'est sûr cette critique matérialiste du monde moderne passe mieux aujourd'hui que des vieux machins comme Nietzsche, Peguy ou Guenon (chacun dans un genre très divers). Elle a l'avantage aussi de tourner la bourgeoisie gauche bobo par... sa gauche justement mais il faudra bientôt le rappeler : on n'avait pas attendu des cocos intelligents, Clouscard ou Michéa pour dénoncer l'entreprise idéologique moderne. Que l'on songe à l'analyse du "on" et de la "publicité" au §27 SuZ par exemple. En fait c'est même plutôt déprimant : il aura fallu plusieurs générations pour que devienne seulement visibles à certains les accointances de l'idéologie gauchiste progressiste avec le siècle !!


- une remarque ensuite : "le capitalisme" fait..., "le capitalisme" veut, etc. Avec les matérialistes on est laissé avec ça : des rapports de production qui determinent une superstructure idéologique. Ou plus clairement formulé par marxou : Les idées dominantes d'une époque ne sont jamais que les idées de la classe dominante. C'est sûr qu'on a l'air plus malin comme ça, avec une jolie thèse phylogénétique qu'avec une thèse bêtement complotiste. Il n'en reste pas moins vrai selon moi qu'il y a une pente spirituelle (non matérielle), une pesanteur, une séduction des idées modernes par elles mêmes. Et il y a une spécificité du moderne (du nihilisme) ici. Une chute. C'est même ça le "moderne", sa définition la plus pure : est moderne ce destin mauvais, occidental, destin mauvais qui nous conduit à l'abîme et la planete avec nous.

On le voit ici avec le pitre Seguela. Car qu'est-ce qui pousse ce crétin à sucer du système si servilement ? Son chèque de fin de mois ? Son éducation misérable ? L'instinct secret de son intérêt de classe/tribu ? Sans doute s'il l'une de ces raisons venait à manquer, on peut imaginer qu'il ferait une pause dans sa connerie mais c'est même pas sûr... et puis ça n'explique pas tout. Il y a des modernes qui pissent et avec constance contre le vent. Il y en a tout plein, avec les pompes pleines de pisse. 82% de votes pour Chirac en 2002 vous voulez un dessin ?

N'est-ce pas évidemment, plutôt et diaboliquement mais aussi seulement, tout simplement le produit du travail de la crasse bêtise ? une pente je vous dit. C'est un peu comme avec ces délinquants que le socioloque explique et excuse. Un passé difficile blabla. Comme s'il n'y avait jamais que des causes matérielle et jamais de dette.

tant mieux si la sociologie fait voir mais pour agir il faudra une morale.

Écrit par : Dia | 20/09/2013

"tant mieux si la sociologie fait voir mais pour agir il faudra une morale."

Une morale explicite qui s'expurge du pharisianisme.

Ne dites pas qu'il n'y a plus de morale aujourd'hui, nous sommes encerclés de "moralistes" !

Écrit par : JÖ | 20/09/2013

« On oublie trop que le monde moderne, sous une autre face, est le monde bourgeois, le monde capitaliste. C’est même un spectacle amusant que de voir comment nos socialistes antichrétiens, particulièrement anticatholiques, insoucieux de la contradiction, encensent le même monde sous le nom de moderne et le flétrissent, le même, sous le nom de bourgeois et de capitaliste. » Péguy, Textes choisis, Gallimard, 1973.

Rassurez-vous, Dia, il m'arrive aussi de lire Péguy. tout est bon à prendre pour démasquer l'imposture progressiste et moderne.

Marx aussi fait bien le job:

« La bourgeoisie…partout ou elle a conquis le pouvoir, a foulé aux pieds les relations féodales, patriarcales et idylliques. Tous les liens complexes et variés qui unissaient l’homme féodal à ses supérieurs naturels, elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d’autre lien, entre l’homme et l’homme, que le froid intérêt, les dures exigences du paiement au comptant. Elle a noyé les frissons sacrés de l’extase religieuse, de l’enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité naïve dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d’échange ; elle a substituée aux nombreuses libertés, si chèrement conquises, l’unique et impitoyable liberté du commerce. La bourgeoisie a dépouillée de leur auréole toutes les activités qui passaient jusque là pour vénérables et qu’on considérait avec un sain respect. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, le savant, elle en a fait des salariés à ses gages. La bourgeoisie a déchiré un voile de sentimentalité qui recouvrait les situations de famille et les a réduites à n’être que de simples rapports d’argent… […] La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les conditions de la production, c’est-à-dire tous les rapports sociaux ; Tous les rapports sociaux, traditionnels et figés, avec leur cortège de conceptions et d’idées antiques et vénérables, se dissolvent ; ceux qui les remplacent vieillissent avant d’avoir pu s’ossifier. Tout ce qui avait solidité et permanence s’en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés, enfin, d’envisager leurs conditions d’existence et leurs rapports réciproques avec des yeux désabusés. Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s’implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations ; Par l’exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l’industrie sa base nationale, Les vieilles industries nationales ont été détruites et le sont encore tous les jours. Sous peine de mort, elle force toutes les nations à adopter le mode bourgeois de production : elle les force à introduire chez elles ce qu’elle appelle civilisation, c’est-à-dire à devenir bourgeoises. En un mot, elle se façonne un monde à son image. La bourgeoisie supprime de plus en plus l’émiettement des moyens de production, de la propriété et de la population. Elle a aggloméré la population, centralisé la production, et concentré la propriété dans un petit nombre de mains. La conséquence fatale de ces changements a été la centralisation politique. Des provinces indépendantes, tout justes fédérées entre elles, ayant des intérêts, des lois, des gouvernements, des tarifs douaniers différents, ont été réunies en une seule nation, avec un seul gouvernement, une seule loi, un seul intérêt national de classe, derrière un seul cordon douanier… » Karl Marx et Friedrich Engels, Manifeste du parti communiste, 1848.

Vous avez raison aussi sur le fait que marxistes et libéraux paratagent le mêmehorizon matérialiste sans la moindre verticlité structurante. Michéa a parfaitement décortiqué cette hubris faite de marché et de droit procédural sans la moindre autre valeur structurante, la moindre architecture de sens...

quant à la bétise, c'est sans doute vrai, Séguéla en est un archétype, un zek heureux dans le parc de loisir meurtrier qu'est devenu l'Occident. (qui meurt en bermuda)

« Il est désormais difficile de rencontrer un crétin qui ne soit pas intelligent, un intelligent qui ne soit pas un crétin. Et il y a toujours eu pénurie de gens intelligents, c'est pourquoi on éprouve une certaine mélancolie, un certain regret chaque fois que l'on tombe sur des crétins frelatés, trafiqués. Ah les beaux crétins d'autrefois ! Authentiques, complets. Comme le pain de ménage. Comme l'huile et le vin des paysans. » Sciascia, Noir sur noir.

Écrit par : hoplite | 20/09/2013

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