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17/10/2013

désordres

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"(...) Alexandre Latsa: Le souverainisme est à vos yeux une notion clef de l’équilibre mondial. Très curieusement ce concept est abandonné en Europe alors qu’en Russie et dans nombre de pays émergents l’affirmation et le maintien de la souveraineté semble au contraire un objectif essentiel. Comment expliquez-vous cette différence d’orientation?

Aymeric Chauprade: La souveraineté est une évidence pour tous les peuples du monde, et en particulier pour ceux qui ont pris leur indépendance récemment ou qui aspirent à créer un Etat indépendant. Les Européens de l'Ouest, ou plutôt leur fausses élites gouvernantes, sont les seules du monde à avoir abdiqué la souveraineté de leurs peuples. C'est une trahison dont elles devront répondre devant l'Histoire. Des millions de Français ont péri à travers l'Histoire pour défendre la liberté et la souveraineté du peuple français, sous les monarques comme en République. Mon nom est inscrit sur les monuments aux morts français. Si les Français voulaient s'en souvenir, il n'est pas une famille française qui n'ait son nom inscrit sur ces monuments aux morts, de la Première, de la Deuxième ou des guerres de défense de l'Empire français. Imaginez-vous un Américain ou un Russe abdiquer sa souveraineté? Pour eux le patriotisme est une évidence, qui va d'ailleurs tellement de soi que tout parti affirmant un programme nationaliste en Russie est perçu comme extrémiste parce qu'il n'y a nul besoin là-bas d'affirmer l'évidence. Nos amis russes doivent comprendre en revanche qu'en France ce n'est plus l'évidence et par conséquent qu'il est normal qu'un parti politique qui veut rendre au peuple la souveraineté, mette celle-ci au sommet de son programme!

Aujourd’hui nous assistons à une relative rapide modification des relations internationales, avec le basculement du monde vers l’Asie et la potentielle fin du monde unipolaire. Comment envisagez vous que cette transition puisse se passer?

Ce que je vois c'est que les Etats-Unis refusent de perdre leur premier rang mondial et peuvent créer de grands désordres, peut-être même des guerres de grande ampleur, dans les décennies à venir, et que les Européens, quant à eux, sont dans la gesticulation kantienne, la proclamation de belles leçons de morale qui s'accompagnent d'un déclin en puissance dramatique et donc pathétique.

Au sein de cet basculement, la France semble quant à elle pourtant de plus en plus aligner sa politique étrangère sur les intérêts américains, cela est visible avec la crise en Syrie. Comment l’expliquez-vous?

Je l'explique très simplement. L'oligarchie mondialiste a pris le contrôle des principaux partis de gouvernement français, le PS et l'UMP. La majorité de ses dirigeants ont été initiés dans les grands clubs transatlantiques. Ils ont épousé le programme mondialiste et ne raisonnent plus en patriotes français comme le faisait le général de Gaulle. Lorsque le peuple français l'aura compris, ces fausses élites seront balayés car elles n'ont pour bilan que le déclin en puissance de la France et la perte de sa souveraineté.

Vous avez soutenu Philippe de Villers en 2004, auriez appelé à Voter pour Nicolas Sarkozy en 2007 et vous venez de vous ranger au coté de Marine Le Pen. Souhaitez-vous désormais entamer une carrière politique?

Le mot carrière ne me va guère. Si j'avais choisi de faire une carrière dans le système, alors j'aurais choisi de proclamer autre chose que des vérités qui dérangent. Je n'ai qu'une ambition, pouvoir dire à mes enfants, au seuil de la mort, que j'ai fait ce que je pouvais pour défendre la liberté et la souveraineté du peuple français. J'ai soutenu Philippe de Villiers que je respecte. Mais je n'ai jamais appelé à voter pour Nicolas Sarkozy, que je vois comme soumis aux intérêts américains. Je ne sais qui a pu dire une chose pareille mais je vous mets au défi de trouver un seul texte de soutien de ma part à Nicolas Sarkozy. C'est d'ailleurs son gouvernement, en la personne de son ministre de la défense Hervé Morin, qui m'a brutalement écarté de l'Ecole de Guerre parce j'étais trop attaché à l'indépendance de la France et que je m'opposait au retour de la France dans les structures intégrées de l'OTAN. Donc de grâce que l'on ne dise jamais que j'ai soutenu ou appelé à voter Sarkozy.

En revanche, oui je soutiens Marine le Pen et il est possible que je joue prochainement un rôle sur la scène politique à ses côtés. Marine a un caractère fort, une carapace héritée des coups que son père a pris pendant tant d'années, et je la sens donc capable de prendre en main avec courage le destin du pays. Le courage plus que l'intelligence est ce qui manque aux pseudo-élites françaises, lesquelles sont conformistes et soumises à l'idéologie mondialiste par confort.

Comment envisageriez vous la relation franco-russe?

Je l'ai dit et je le redis haut et fort. Si le Front national arrive au pouvoir, il rompra avec l'OTAN et proposera une alliance stratégique avec la Russie. Ce sera un tremblement de terre énorme au niveau international et c'est la raison pour laquelle, avant d'arriver en haut des marches, et même avec le soutien du peuple, il nous faudra affronter des forces considérables. Nous y sommes prêts. Et n'oubliez pas que la France est le pays de Jeanne d'Arc. Tout est possible donc, même quand tout semble perdu!"

Commentaires

Mais comment ne pas être d'accord avec cette analyse ?

Il y aura juste un héneaurme bordel si le FN arrive un jour au pouvoir, car la France ne pourra pas quitter l'OTAN comme ça, par volontarisme.

Il me semble que Chauprade en est conscient ^^
Il passe par dessus cette légère difficulté.
Se fait-il des illusions ? Croit-il vraiment que le FN voudra rompre avec l'OTAN une fois au pouvoir (si on le laisse arriver jusque là, ce qui serait étonnant).

"et même avec le soutien du peuple, il nous faudra affronter des forces considérables. Nous y sommes prêts." Vraiment ?

Moi j'aspire plutôt à le croire.

Écrit par : Carine | 17/10/2013

"Il y aura juste un héneaurme bordel si le FN arrive un jour au pouvoir, car la France ne pourra pas quitter l'OTAN comme ça, par volontarisme."

De Gaulle l'a fait en pleine guerre froide, pas si longtemps apres que la diplo US ait EXIGE le depart de ministres du gouvernement Fr (Vers 47-48 je crois).

Les americains n'ont jamais pris de gants dans certaines circonstances.

Non c'est en interne que c'est une autre paire de manches, mais on ne sais pas ce qui peut se passer...

Écrit par : JÖ | 17/10/2013

En tout cas, faut essayer...
Jouer toutes les cartes.
On sera fixés.

Écrit par : Carine | 17/10/2013

C'est pour ces raisons qu'il faut que nous soyons TOUS pragmatiques et que nous faisions tout notre possible pour essayer de faire parvenir le FN au pouvoir, le plus vite possible, même si la SARL Le Pen déplait à certains (pour des raisons valables, j'en convient).
Il faut être PRAGMATIQUES.
Et ne pas attendre la révolution.

Écrit par : Dimezzano | 17/10/2013

Déjà il y a l'histoire sur le nucléaire qui compte autant que "l'indépendance Gaullienne". Et la différence c'est qu'à l'époque la France, guerre froide et occupation de l'Allemagne oblige, était difficilement contournable en Europe occidentale. Je sais que depuis le début il y avait cette histoire de commandement en Méditerranée que les anglo-saxons ne voulaient pas lâcher. Je ne sais pas si nous avons obtenu qqchose depuis la réintégration. Je parie que non...
Le revirement géopolitique a surement d'autres raisons et ne date en tt cas pas de Sarko. Les négociations avaient été engagées dès 95 avec Chirac. Et la France a, je crois, participé à tous les conflits de l'alliance. C'était un peu du théâtre.

Reste qu'elle réintègre ce machin au moment même où la raison d'être de l'alliance a disparu. Ne reste plus que le pire : le cache sexe des intérêts US et surtout le piège de la Pax Romana, qui face à la puissance de feu US, incite les européens à se passer de défense. Et la plupart en sont très contents et préfèreront même toujours avoir affaire aux USA, que confier leur défense ou s'allier à d'autres pays continentaux avec qui ils sont en concurrence depuis des centaines d'années parfois.

Écrit par : Cotuatos | 17/10/2013

IL y a peut-être une autre explication au tropisme américain de nos élites (personnellement, j'appelle à un partenariat fort avec la Russie), nous ne sommes jamais entrés en guerre avec les USA alors que nous avons été trahis par les Russes et Alexandre Ier avant les guerres de Russie Napoléoniennes. Cependant je ne pense pas que nos élites aient assez de profondeur historique pour avoir ce genre d'analyse. Puis il y a ces histoires des emprunts russes non remboursés. M...enfin dans une logique de grand partenariat un président français devrait dire " les emprunts russes et les intérêts ont été largement payés par le sang des russes lors de la seconde guerre mondiale. Fin de l'histoire, commençons-en une nouvelle..."

Je reviens sur votre billet "bail-in junta" sur le défaut de paiement américain. Tout test tout à fait plausible mais il me semble que vous oubliez une dimension essentielle chez les américains, comme protestants la réussite matérielle est une grâce de dieu, et l'échec une disgrâce divine, un défaut de paiement est donc tout de même chez eux une faute morale avec laquelle ils devraient transiger dans leur âme-même ce n'est pas acquis cette histoire. Car même si on peut et doit critiquer les Américains, on doit aussi admettre que, eux, ont des principes. Que nous soyons en accord avec leurs principes est ici une autre question....

Maintenant, hypothèse pleine d'optimisme, les élites françaises, après le fiasco syrien et la trahison américaine prennent conscience que l'on ne peut faire confiance aux Américains.

Écrit par : cherea | 17/10/2013

Et ces zélites françaises font d'autres alliances et c'est reparti pour un tour ?

Non, il faut qu'elles dégagent, ces élites "françaises".
Elles sont trop imprégnées de merde.

Écrit par : Carine | 17/10/2013

De Gaulle n'a jamais quitté l'OTAN, il a simplement quitté le commandement (militaire) intégré de l'OTAN.
Nous étions toujours membres de l'OTAN, avec toutes les obligations que cela impliquait, mais nos forces armées n'étaient pas sous commandement direct otanien.
C'était un peu ; "un pied dedans et demi et le gros orteil dehors"

Il faudra que Chauprade explique son projet d'alliance avec la Russie aux Allemands (et aux Polonais, Tchèques, etc...), qui risquent fort de ne pas le trouver rigolo du tout (quelques mauvais souvenirs, peut-être).

Cela dit, je pense qu'il a raison

Écrit par : PhD | 17/10/2013

Sortir de l'OTAN ? oui j'approuve à 100%. Même s'il y a une infime chance, je veux bien (re)coller les affiches.

mais quand même faites gaffe au polonium et aux voitures piégées !

Écrit par : Dia | 17/10/2013

"Il ne s'agissait évidemment pas pour de Gaulle de s'opposer par principe aux Américains. Les États-Unis étaient nos alliés et le restaient, il le rappellera maintes fois. On sait comme il assurera de son soutien sans faille le président Kennedy lors de la crise de Cuba. Mais tout en réaffirmant le principe de l'Alliance atlantique signée en 1949, le Général s'opposera avec force à l'intégration qui présidait à l'organisation militaire de l'Alliance. Le Traité de 1949 est une chose, l'organisation militaire qui en découle en est une autre. Il n'aura de cesse de faire la distinction entre les deux. Ainsi déclare-t-il le 5 septembre 1960 : « « Il nous paraît que la défense d'un pays, tout en étant combinée, bien entendu, avec celle d'autres pays, doit avoir un caractère national. (…) La France ne peut évidemment pas laisser son propre destin et même sa propre vie à la discrétion des autres. Voilà ce que la France entend par la réforme de cette organisation atlantique, tout en répétant qu'il ne s'agit absolument pas de se séparer les uns des autres, car jamais l'Alliance atlantique n'a correspondu à un besoin aussi profond. [5] » C'est dire si, dans l'esprit du Général, la France n'est utile à ses Alliés que dans la mesure où elle a les mains libres. Sa décision de quitter l'OTAN prise, il précisera ainsi le 21 février 1966 « qu'il s'agit là, non point du tout d'une rupture, mais d'une nécessaire adaptation. [6] »
Dans l'aide-mémoire qu'il remettra le 10 mars 1966 aux quatorze représentants des membres de l'OTAN, il écrira : « L'Alliance doit se poursuivre aussi longtemps qu'elle apparaîtra nécessaire. Ceci étant affirmé sans équivoque. » En réalité, s'il défend l'alliance, il refuse la subordination, s'il reconnaît la vertu de l'association, il conteste celle de l'intégration. Et c'est bien là ce que Georges Pompidou affirmera le 13 avril 1966 : « Nous n'avons cessé, depuis des années, de proclamer aussi bien notre fidélité à l'Alliance atlantique, c'est-à-dire au traité d'avril 1949, que notre volonté de remettre en cause l'organisation militaire intégrée qui lui avait été superposée. »"

source: http://www.charles-de-gaulle.org/pages/revue-espoir/articles-comptes-rendus-et-chroniques/le-7-mars-1966-de-gaulle-sort-de-l-otan-par-raphael-dargent.php

"mais quand même faites gaffe au polonium et aux voitures piégées !"

lol! mais avant c'était le parapluie bulgare à la ricine..

Écrit par : hoplite | 17/10/2013

"La décision prise, les 28 000 militaires américains stationnés en France devront par conséquent quitter le territoire. Perspective que le Général envisageait résolument et depuis longtemps.
Sur ce point, le témoignage d'Alain Peyrefitte est éclairant. Le 18 novembre 1964, de Gaulle déclare à son ministre de l'Information : « Si je claque la porte à tout le saint-frusquin de l'OTAN, qu'est-ce qu'il [le président Johnson] peut faire contre moi ? Rien. (…) Notre position est incomparable. Il n'y a personne d'autre qui soit capable d'avoir une politique indépendante, excepté la Chine. (…) Si je veux, je supprime l'OTAN et le commandement américain en Europe, je renvoie Lemnitzer [le commandant en chef de l'OTAN], et tous les Américains qui sont ici. [13] » Le 9 décembre de la même année, il lui annonce : « Tous les types qui sont au SHAPE vont être obligés de quitter la France. [14] » Et, le 16 décembre suivant : « Entre nous et les Américains, sous des dehors courtois, c'est la lutte. Nous sommes les seuls qui leur tiennent tête ; alors, ils ont décidé de nous combattre durement. Tels qu'ils sont, les Américains, c'est-à-dire une démocratie, ça n'ira pas très loin. Seulement, ça ira tout au moins jusqu'à ce qu'ils quittent la France. Leurs troupes et leurs chefs. [15] »" ibid

Écrit par : hoplite | 17/10/2013

Truc a propos du cinema de la dette US: c'est aussi pour faire payer ceux qui leur ont mis plus ou moins les batons dans les roues en Syrie et qui ont pas mal de leur peculs d'etat , a savoir les chinoix qui ont officiellement et de facon tres explicite (Une premiere quand meme) dit que la domination us via la dette/dollar sur le monde ca commencait a les emmerder serieusement...

Écrit par : JÖ | 17/10/2013

j'ai peine à imaginer que l'état-profond US laisse filer le leadership planétaire comme ça...mais comment faire quand sa crédibilité financière et militaire s'effondrent aussi subitement? another falseflag? (bon, les ADM ça marche plus trop, faut trouver autre chose, coco!)

Écrit par : hoplite | 17/10/2013

Wouah !

Écrit par : Blue | 18/10/2013

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