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13/03/2014

anatomie du chaos, n+1

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« La droite a été la grande vaincue de l’histoire, puisqu’elle a pratiquement perdu tous les combats dans lesquels elle s’est engagée. L’histoire des deux derniers siècles est celle de ses défaites successives. Une telle succession d’échecs donne à penser que la supériorité de ses adversaires s’est surtout nourrie de ses faiblesses. A l’origine, qu’est-ce que la droite possédait en propre de meilleur ? Je dirai, pour faire bref, un système de pensée anti-individualiste et anti-utilitariste, doublée d’une éthique de l’honneur, héritée de l’Ancien Régime. Elle s’opposait par là frontalement à l’idéologie des Lumières, dont le moteur était l’individualisme, le rationalisme, l’axiomatique de l’intérêt et la croyance au progrès. Les valeurs dont elle se réclamait étaient à la fois des valeurs aristocratiques et des valeurs populaires. Sa mission historique était de réaliser l’union naturelle de l’aristocratie et du peuple contre leur ennemi commun : la bourgeoisie, dont les valeurs de classe trouvaient précisément leur légitimation dans la pensée des Lumières. Mais cette union ne s’est réalisée que pendant de très brèves périodes, par exemple au lendemain de la Commune de Paris, jusqu’au moment où les délires antidreyfusards vinrent mettre un terme aux espoirs qu’avait fait naître le boulangisme à ses débuts. La droite tient que l’homme est naturellement social. Cependant, elle n’a jamais développé une théorie cohérente de la communauté ou du lien social. Elle n’a jamais exploré sérieusement l’opposition entre les idéaltypes du soi-propriétaire (l’homme défini par le droit de jouissance de ce dont il est propriétaire, tel que le pose l’individualisme libéral) et le soi lié-à-autrui. Elle n’a jamais été capable non plus de formuler une doctrine économique véritablement alternative du système de la marchandise.
Jean-Pierre Maxence parlait aussi, très justement, de « défaut de contacts populaires » : « On se proclamait “homme du peuple” mais on pensait, plus on sentait, en petit-bourgeois ».


Au lieu de soutenir le mouvement ouvrier et le socialisme naissant, qui représentait une saine réaction contre l’individualisme qu’elle critiquait elle-même, la droite n’a que trop souvent défendu les exploitations humaines les plus affreuses et les inégalités les plus politiquement insupportables. Elle s’est rangée du côté des classes possédantes, participant objectivement de la lutte de la bourgeoisie contre les « partageux » et les « classes dangereuses ». Il y a eu des exceptions, mais rares. Et les théoriciens n’ont que trop souvent été à la remorque de leur public (qu’on pense aux écrits du jeune Maurras en faveur du socialisme et du fédéralisme et à la dérive conservatrice de l’Action française). Défendant la nation, la droite a rarement compris que la nation, c’est avant tout le peuple. Elle a oublié la complémentarité naturelle des valeurs aristocratiques et des valeurs populaires. Au moment du Front populaire, on l’a vu tonner contre la « culture des congés payés ». Elle a toujours préféré l’ordre à la justice, sans comprendre que l’injustice est un suprême désordre, et que l’ordre n’est lui-même bien souvent qu’un désordre établi. Elle aurait pu, comme Herder, développer une philosophie de l’histoire fondée sur la diversité des cultures et la nécessité d’en reconnaître la valeur universelle, ce qui l’aurait amenée à soutenir les luttes en faveur de l’autonomie et de la liberté des peuples, à commencer par les peuples du Tiers-monde, premières victimes de l’idéologie du progrès. Au lieu de cela, elle a défendu le colonialisme, qu’elle avait pourtant à juste titre condamné dans un premier temps (ce qui ne l’empêche pas de se plaindre à l’occasion d’être « envahie » ou « colonisée » à son tour). La droite a oublié que son seul véritable ennemi est l’argent, et qu’elle devait de ce fait s’éprouver comme l’alliée objective de tout ce qui conteste le système de l’argent. Elle est passée par paliers du côté de ce système. Elle était mieux placée que quiconque pour défendre, en les reformulant, des valeurs anti-utilitaristes de gratuité et de désintéressement. Peu à peu, elle s’est convertie à l’axiomatique de l’intérêt et à la défense du marché. Parallèlement, elle est tombée dans l’ordre moral, le militarisme, le nationalisme, qui n’est qu’un individualisme collectif que les premiers contre-révolutionnaires avaient condamné comme tel. Le nationalisme l’a fait tomber dans la métaphysique de la subjectivité, maladie de l’esprit systématisée par les modernes, lui faisant du même coup perdre de vue la notion de vérité. Elle aurait dû être le parti de la générosité, de la « common decency », des communautés organiques ; elle n’est que trop souvent devenue le parti de l’exclusion, de l’égoïsme collectif et du ressentiment. Bref, la droite s’est trahie elle-même quand elle a commencé à accepter l’individualisme, le mode de vie bourgeois, la logique de l’argent, le modèle du marché. »

 
Alain de Benoist, Entretien sur les droites françaises, ici.

Commentaires

http://french.ruvr.ru/2013_12_30/Bientot-une-guerre-sanglante-en-Europe-7232/

VITALI TRETIAKOV PROPOSE SES SCENARIOS DE LA FUTURE SITUATION LIEE A LA CRIMEE...
LES MAIDANNIKS DE KIEV ONT BESOIN DE CASUS BELLI, D`UNE PROVOCATION SANGLANTE FRATRICIDE- POUR INSTIGUER L`OCCIDENT.
A MON AVIS, C`EST UNE SERIEUSE ANALYSE.

http://v-tretyakov.livejournal.com/1137670.html

HC Strache http://fr.wikipedia.org/wiki/Heinz-Christian_Strache
‏@HCStracheFP
"Hoffentlich stehen wir nicht unmittelbar vor dem Beginn eines großen Krieges" :-(... http://fb.me/1f3gHvmoW

http://breizatao.com/2014/03/13/ukraine-des-emails-de-lambassade-us-revelent-des-operations-subversives-antirusses/

Écrit par : dimezzano | 14/03/2014

les ukrainiens sont déja allégés de leur or ...

http://www.zerohedge.com/news/2014-03-10/was-price-ukraines-liberation-handover-its-gold-fed

Écrit par : dimezzano | 14/03/2014

Dimezzano

Vraiment, de mieux en mieux, vos sources.

Bientôt, onnouscachetout.com.

Écrit par : Boreas | 14/03/2014

Où il est démontré, en fait, que tous les partis de droite sont de gauche.

Écrit par : Calliclès | 14/03/2014

Ou plutôt, que tous les partis, dedroâte comme degôche, sont libéraux.

Et que la vraie droite, comme la vraie gauche, n'existent plus.

Écrit par : Boreas | 14/03/2014

Boreas,

très trés bousculé j'ai omis de vous remercier pour les liesn/références concernant A Douguine que vous avez communiqué sur une précédente ligne de commentaire.
Permettez moi de le faire aujourdhui.

Écrit par : Dimezzano | 14/03/2014

Qu'ils soient vrai ou pas si on résume : Les USA pour pouvoir justifier leur présence avait besoin que la situation dégénère. Sacré scoop. Et les mails dateraient de 10 jours après l'invasion de la Crimée soit dit en passant. pas de nov ou déc 2013 ce qui changerait pas mal de choses.

Dimezzano est-ce que vous commencez à croire que Poutine leur a servi la soupe dans cette affaire ?

Sur ADB
Je me demande s'il est pertinent de parler de "droite" comme il le fait sur une échelle aussi longue. Comme s'il s'agissait du même groupe, du même parti, de la même tradition.

Écrit par : Cotuatos | 14/03/2014

en ce qui concerne les liens mis plus haut, là aussi c'est fait très vite, le matin tôt, je suis plusieurs correspondant, forums et lignes de tweets et j'ai vue passer ce matin tôt des info délivrées par ces correspondants ou discutées entre eux ...
certains sont russes, d'autre lituaniens, autrichiens, allemands .... ce qui explique que pour le russe je met la référence en russe (in s'agit d'uhn éditorialiste réputé de la Pravada) ... en ce qui cocnerne Strache, immagines que ce soit Marine Le Pen qui dise la même chose c.a.d. "j'espère que nous n'allons pas droit vers une grande guerre" avec renvoie vers l'article en question ... d'autant que j'ai vu par ailleurs que les russes craignaient un false flag avec des missiles Igla (peut être 3 ou S) S "laché" par les forces ukrainiennes à des "incontrolés"....
J'ai vu aussi des histoires avec le destroyer US envoyé seul en mer noire et que la flotte russe a mis sous haute protection de crainte d'un false flag là encore ...
juste pour info tout ça ...

Écrit par : Dimezzano | 14/03/2014

je retourne à ma paillasse et mon micro ...

Écrit par : Dimezzano | 14/03/2014

@dimezzano

Vous êtes chimiste?

Écrit par : alain21 | 14/03/2014

@Boreas

"Ou plutôt, que tous les partis, dedroâte comme degôche, sont libéraux.
Et que la vraie droite, comme la vraie gauche, n'existent plus."

même en cherchant bien ? ils doivent bien y en avoir quand même ...

Écrit par : alain21 | 14/03/2014

Alain

Je parle de l'échiquier politique.

Sinon, au niveau groupusculaire, oui, il y en a encore.

Écrit par : Boreas | 14/03/2014

Sinon, en ce qui concerne l'Ukraine, tristement amusant de voir comment les poutinolâtres nous servent la soupe conspirationniste, alors que les quelques milliers de pro-Poutine de l'est du pays passent aux assassinats (comme leur regretté leader Ianoukovitch en janvier, place Maïdan), sentant que la partie est perdue pour eux :

http://www.sudinfo.be/959041/article/actualite/l-info-en-continu/2014-03-13/ukraine-un-manifestant-pro-kiev-tue-dans-des-heurts-a-donetsk

Écrit par : Boreas | 14/03/2014

Ily a encore des aristocrates-j'en ai connu-, (Et d'ailleurs le mepris de l'argent les identifie bien), mais ils sont une infime, plus qu'infime, minorité.

Pareil c'est une certaine forme de liberalisme qui nous detruit, mais quand on a un retour de balancier, ca promet une nuance de reaction...

Écrit par : JÖ | 14/03/2014

Enfin, une situation perdue, en étant appuyé par 30 000 militaires russes, on a connu pire.
J'aimerai connaitre des situations perdues pour nous de ce type.

Ensuite, sur les règlements de compte, cela ne signifie strictement rien.
Ou plutôt, cela veut dire qu'ils se sentent assez forts pour faire ramasser quelques opposants.

Écrit par : Three piglets | 14/03/2014

"En 150 pages environ, partant de l’idée que les années « 10-15 » de chaque siècle (1214, 1314, 1415, 1515, 1610, 1715, 1815, 1914) marquent une évolution brutale ou une rupture dans l’histoire de nos sociétés"

http://www.scriptoblog.com/index.php/blog/actu-site-et-amis-du-site/1327-laurent-schang-visionnaire-retour-sur-la-situation-en-ukraine-avec-kriegspiel-2014

Écrit par : Three piglets | 14/03/2014

TP

Quand je dis perdue, je parle du cadre de la révolution ukrainienne et de la légitimité démocratique. Parce que, contrairement à ce que claironnent les séparatistes pro-russes, à part en Crimée, s'il y a des régions où les russophones sont majoritaires, la plupart ne sont pas Russes de souche et veulent rester ukrainiens.

Même ceux qui s'expriment ne sont pas écoutés :

http://www.kyivpost.com/content/ukraine/petition-to-russian-president-vladimir-putin-we-ethnic-russians-and-russian-speakers-dont-need-protection-338009.html

Tout le monde a décrété que la Russie devait faire main basse sur toutes les régions russophones de l'Ukraine, comme si l'Angleterre avait le droit de croquer l'Irlande sous prétexte que les Irlandais parlent anglais...

Du coup, les pro-russes redoublent de démonstrations plus ou moins bidonnées ( http://www.stopfake.org/en/the-same-people-are-participating-in-pro-russian-protests-across-ukraine/ ) pour encourager une intervention militaire russe, c'est tout ce qui leur reste.

Quoi de mieux, en pareil contexte, que quelques morts, peu importe qui ils sont ? Cela permettant de dire que l'aide russe est nécessaire "pour maintenir la paix, sauvegarder les intérêts, blablabla".

Mais bon, si la domination du peuple, ou d'une partie du peuple ukrainien, est justifiée dès lors que c'est la Russie qui le domine, alors...

Sinon, sur l'affaire des snipers de Maïdan, la propagande russe est manifeste (voir les derniers éléments sur F.Desouche).

Écrit par : Boreas | 14/03/2014

La dissidence, une fois qu'elle sera constituée collectivement, n'ira pas voir les ukrainiens, qui n'existent pas politiquement au niveau continental.
Voilà la raison du pourquoi du comment Boréas.
Production et échange.

Écrit par : Three piglets | 14/03/2014

Sauf que "la dissidence", si elle ne soutient pas les Ukrainiens, sera vassalisée comme eux.

Pour les mêmes raisons exactement.

Écrit par : Boreas | 14/03/2014

Le seul moyen pour la dissidence de se "constituer collectivement", c'est de se constituer pays par pays, avec une solidarité entre pays, pour ensuite former un bloc d'alliances.

Pas d'abandonner un ou plusieurs pays, sous des prétextes de géopolitique ultérieure.

Parce qu'un tel abandon peut concerner n'importe quel pays, y compris le nôtre.

Et que, par ailleurs, si la dissidence ne s'affirme pas clairement anti-impérialiste, surtout en Europe (et l'Ukraine fait partie de l'Europe), 1/ elle ne pourra jamais se constituer en bloc géopolitique, puisque chacun ne fera que suivre le plus fort ou le plus proche, au gré d'intérêts nationaux à court terme et 2/ la Russie ne respectera jamais autre chose qu'un bloc européen, peu lui important alors l'anti-impérialisme de celui-ci.

Écrit par : Boreas | 14/03/2014

L'Ukraine vue d'un nationaliste grec :

"Ilias Panagiotaros, député de l’Aude Dorée, le parti national grec, était sollicité sur la situation en Ukraine. Voici ce qu’il a répondu :

“Le seul gouvernement légal qui existe en Ukraine est celui de Yanukovitch. S’il est corrompu, s’il est mauvais, s’il n’est pas bon, aux prochaines élections le peuple devrait décider s’il doit partir ou rester. C’est aussi simple que cela.

L’Aube Dorée n’a rien à voir avec l’opposition ukrainienne, avec ses extrémistes de droite – fascistes, nazis, je ne sais pas comment vous les appelez – parce que nous voyons qu’ils ont de très bonnes relations avec la communauté juive américaine, qui est la première à nous attaquer ici en Grèce. Dans le même temps, sur les horreurs qui se passent là bas, ils (les juifs, ndlr) ne disent pas un mot.”

Dmitry Yarosh a en effet été reçu à l’ambassade d’Israël à Kiev où lui et d’autres cadres du groupe radical “Secteur Droit” se sont engagés à combattre “le racisme et l’antisémitisme”.

Écrit par : S10 | 14/03/2014

Boréas

Elle te paraît authentique, la page facebook de Pravyi Sektor ?
Si elle l'est, la question est réglée, il me semble.

j'ai plutôt tendance à ajouter foi (le mot est choisi à dessein) à leur déclaration facebook et à rejeter cette "rumeur" de visite à l'ambassade d'Israel, mais comment démêler le vrai du faux ?
Aube dorée a choisi, on dirait. Et elle a choisi sur le "foi" de la rumeur "de très bonnes relations avec la communauté juive américaine, qui est la première à nous attaquer ici en Grèce."

Raison de plus pour ne pas penser que ce soit la vérité.
Cette communauté fait tout pour qu'il n'y ait pas convergence.

Mais c'est un problème de confiance que nous avons en eux, mais pourquoi d'autres, et de plus avancés dans leur combat, ne leur accordent-ils pas cette confiance ? (je parle de l'Aube dorée, là)

Écrit par : Carine | 14/03/2014

Dans les mois qui viennent nous verrons bien comment vont "s'entendre" les uns et les autres...
Pour le moment le gouvernement intérimaire "ukrainien" sent l'huile.
Les authentiques patriotes ukrainiens devront remettre le couvert, on dirait.
Ils ont chassé un pourri mais la place est reprise par d'autres encore pires.
En Grèce, la situation parait plus simple, les pourris sont sous escorte blindée Academi (encore).

Écrit par : S10 | 14/03/2014

En France, les pourris sont sous escorte officielle de policiers et militaires français...

Écrit par : S10 | 14/03/2014

S10
Tu as une source de ce que tu cites de Aube dorée ?
Etonnant, quand même.

Écrit par : Carine | 14/03/2014

Ah oué, j'ai vu, Breizh atao

Écrit par : Carine | 14/03/2014

"Sur ADB
Je me demande s'il est pertinent de parler de "droite" comme il le fait sur une échelle aussi longue. Comme s'il s'agissait du même groupe, du même parti, de la même tradition."

cotuatos, sur le long terme, depuis la révolution française, la distinction d'ADB me parait perinente: concernant le pays "légal" (le spectacle politique ou la "représentation"), les blancs (réactionnaires) ont disparu largement avant 1789 et totalement depuis 1945. les rouges (socialistes authentiques) depuis le début du XXieme suite à l'affaire Dreyfus notamment (si l'on en croit Michéa, et après que le "socialiste Thiers ait fait tirer sur les communards)...les Bleus (libéraux de droite comme de gauche) sont donc quasiment hégémoniques depuis 45. aujourd’hui c'est moderne contre moderne, progressiste contre progressiste, la gauche du capital contre la droite du capital.

Dans le pays réel, ces composantes existent encore largement, notamment blancs et rouges mais ne sont pas représentées. mais elles peuvent resurgir à l'occasion d'un évènement exceptionnel par exemple le "mariage gay" ou ce "jour de colère" ou on avu des prolos à côté de Civitas et Soral avec ses CPF et farida Belghoul...
Au passage, Soral ratisse bien large et commence à empiéter comme il faut sur le pré carré libéral/sioniste/de gauche...

Écrit par : hoplite | 14/03/2014

itw sur youtube

Écrit par : S10 | 15/03/2014

Un article intéressant sur le peu de succès de l'agitation pro-russe dans l'est de l'Ukraine (je reproduis intégralement ce texte réservé aux abonnés, pour vous éviter d'avoir à effectuer la petite manip qui permet de le lire sans payer) :

"A Donetsk, les radicaux prorusses ont du mal à mobiliser la population

La manifestation venait de débuter au pied de la statue de Lénine, à Donetsk, mercredi 5 mars, à la nuit tombante. « Gloire à l'Ukraine ! », scandaient ces quelques milliers d'habitants. Ils criaient ainsi leur amour de la mère patrie, quand plusieurs centaines de personnes sont venues répliquer que leur cœur de fils était à une autre : « Russie ! Russie ! »

Les drapeaux ukrainiens jaune et bleu faisaient face, de part et d'autre d'un mur de policiers, aux trois couleurs russes. La confrontation serait restée verbale, avec échange de noms d'oiseaux, n'eut été la présence, côté prorusse, d'hommes particulièrement organisés et déterminés. Se reconnaissant entre eux à un ruban noué au bras, ils ont commencé à jeter des œufs sur leurs contradicteurs puis ont tenté de les intimider.
Quand la manifestation pro-ukrainienne a reçu l'ordre de dispersion, ces éléments ont insulté et molesté les gens qui partaient, recherchant visiblement l'affrontement. Après quelques horions échangés, la place vidée, ils sont repartis par petits groupes d'une dizaine d'éléments.

ÉCHAUFFOURÉES DES PRORUSSES AVEC LA POLICE

Qui étaient ces hommes ? Toute la journée, les réseaux sociaux pro-occidentaux ont répandu la rumeur de Russes qui auraient traversé la frontière toute proche. Pavel Goubarev, dirigeant de la contestation prorusse, évoque les « milices du peuple du Donbass », organisation surgie de nulle part. Leur signe distinctif était le même que celui aperçu en Crimée sur les gros bras qui faisaient régner l'ordre aux côtés des soldats russes.

La situation semblait pourtant apaisée mercredi matin, à Donetsk, la grande ville de l'est du pays. La police venait de dégager sans heurts le palais du gouverneur que des prorusses occupaient depuis lundi et avait remis le drapeau ukrainien au sommet du bâtiment. Jusqu'à ce que les discours changent en début d'après-midi et deviennent vindicatifs dans une stratégie de tension. Les renforts musclés ont repris le bâtiment au prix d'échauffourées avec la police, qui a finalement cédé la place. Ils ont hissé le drapeau russe et sont ensuite allés perturber la manifestation pro-ukrainienne. Mais jeudi matin, la police avait à nouveau dégagé les locaux et Pavel Goubarev était en état d'arrestation avec 500 de ses hommes.

Quelle que soit leur origine, ces hommes semblent décidés à installer, pour l'heure à coups de poing, une emprise russe dans une ville qui souffre depuis une semaine de la paralysie de l'autorité locale.

CHEZ LES MINEURS DE ZASYADKO

Parler de chaos serait pourtant un contresens. La lutte pour le pouvoir à Donetsk se circonscrit pour l'heure à quelques bâtiments et à quelques centaines de militants de part et d'autre. Le reste du million d'habitants vaque à ses occupations et compte les points. Ce mercredi, au pied des chevalets de mines de Zasyadko, les mineurs se croisaient comme chaque jour à l'heure de la relève. Ces hommes se reconnaissent au « mascara » noir qui leur cerne les yeux, trace de charbon qui s'incruste sur les paupières et que nul savon ne peut plus décaper. Tous expriment leur désabusement devant la situation.

Il y a dix ans, au même endroit, ces travailleurs disaient leur confiance en Viktor Ianoukovitch, le président aujourd'hui destitué. L'ancien gouverneur de Donetsk et son Parti des régions emportaient une adhésion quasi unanime. Aujourd'hui, la confiance est perdue. « Il n'a rien fait pour nous. » La Russie, l'Europe, quelle différence pour leur vie quotidienne ?

Les hommes évoquent leurs conditions de travail, toujours aussi périlleuses, le charbon qu'il faut aller chercher jusqu'à 1 500 mètres de profondeur pour l'équivalent de 250 euros par mois, à peine de quoi faire vivre une famille. Ils parlent des oligarques qui tiennent le pays. Le propriétaire de la mine est l'un d'eux, Efim Zviaguilsky, par ailleurs ancien premier ministre et inamovible député du Parlement ukrainien.

VISAGES RENFROGNÉS

Dans les années 1990, leurs pères dictaient le tempo de la vie politique. La grève des mineurs du Donbass avait contribué à faire chuter l'URSS. Dans la nouvelle Ukraine, leurs coups de colère et leurs descentes musclées à Kiev étaient craints. Aujourd'hui, la nouvelle génération n'a même plus envie de descendre dans la rue.

Même inertie à l'autre bout de la ville, dans l'entreprise sidérurgique DMZ, un immense complexe dont les hautes cheminées frappées d'une date, 1975, crachent jour et nuit une poussière qui encrasse le paysage à l'entour. Ce géant usé des années soviétiques est passé de mains en mains depuis l'indépendance, racheté par un oligarque à un autre, qu'il soit russe ou ukrainien. A la sortie, les hommes sont réticents à parler de politique. L'un d'eux dit qu'il est pour le rattachement à la Russie parce que sa famille vit en Sibérie. Un autre dit son mépris des hommes politiques ukrainiens et le ras-le-bol des salaires de misère.

Mais à la sortie de DMZ, comme à celle de Zasyadko, il y a beaucoup de têtes basses, de visages renfrognés. Les hommes craignent pour leur emploi. Ainsi va le plus grand nombre à Donetsk-la-laborieuse, trop préoccupé du quotidien pour songer à l'avenir."

http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/03/06/a-donetsk-les-radicaux-prorusses-ont-du-mal-a-mobiliser-la-population_4378525_3214.html

Écrit par : Boreas | 15/03/2014

Un autre encore (idem) :

"A Donetsk, l’oligarque le plus riche d’Ukraine calme les ardeurs prorusses

Au sommet du palais du gouverneur à l'hideuse architecture post-soviétique de Donetsk, flotte depuis le samedi 1er mars le drapeau russe. Réunis sous la statue de Lénine, dix mille manifestants ont remonté ce jour-là l'avenue Pouchkine au cri de « Russie ! Russie ! » et convergé vers le bâtiment officiel sur lequel ils ont hissé l'étendard du pays voisin.

Depuis, quelques policiers dont on ne sent pas vraiment la propension à l'héroïsme font mine de garder le hall, vautrés sur des chaises. La véritable surveillance se fait jour et nuit à l'extérieur, sur l'esplanade battue par un vent frisquet de fin d'hiver. Elle est le fait d'une centaine de personnes, un groupe composite formé de vétérans de la guerre d'Afghanistan, de cosaques de Donetsk parfois en costume traditionnel, de quelques costauds sans étiquette affichée et d'un mystérieux « Front de l'Est », milice populaire surgie du néant.

FIN DE LA FRONDE

Lundi matin, ce carré a été rejoint par quelques centaines de manifestants qui entendaient faire un accueil houleux au gouverneur tout juste nommé par le nouveau pouvoir ukrainien. Les habitants de la grande ville russophone de l'est du pays (un million d'habitants) avaient chassé l'ancien titulaire du poste, Andreï Chichatsky. Ce proche de Viktor Ianoukovitch avait cru habile de tourner casaque après le succès de la révolte à Kiev. La foule ne lui a pas pardonné ce revirement opportuniste et veut placer à sa place un certain Pavel Gubarev, parfait inconnu à la tête d'une « milice du peuple ».

Mais cette fronde semble s'essouffler. Le nouveau gouverneur officiel a quelques créances à faire valoir. Sergueï Tarouta est un « homme d'affaires » de Donetsk, autant dire un oligarque, propriétaire d'une grande entreprise sidérurgique et financier du second club de football de la ville. Sa nomination a été adoubée par Rinat Akhmetov, l'homme le plus riche d'Ukraine. Le milliardaire, propriétaire du premier club de la ville, le Shakhtar, tient depuis vingt ans les rênes de la vie économique et politique de cette région. Il a appelé dans un communiqué à une « Ukraine unie, forte et indépendante ». « Le recours à la force de l'extérieur est inacceptable. La crise ne peut avoir qu'une seule solution : pacifique », a-t-il ajouté. A Donetsk, de telles paroles valent des ordres et pourraient signifier la fin de la fronde. D'ailleurs, ce lundi, la plupart des habitants, plutôt que de répondre à l'appel à manifester, se sont à nouveau entassés dans les bus et les tramways pour retourner au travail, comme un lundi ordinaire.

VEXATION PROFONDE

Reste le malaise. A Donetsk, la situation n'est pas celle de la Crimée. Les policiers, les douaniers de l'aéroport portent toujours l'uniforme national. Le rapport avec la Russie et avec Kiev est beaucoup plus complexe que dans la péninsule sécessionniste. Les habitants se sentent ukrainiens. Ils avaient voté à 83 % pour l'indépendance en 1991. Mais la moitié de la population est originaire de Russie, leur famille étant venue quand l'URSS favorisait les brassages.

Si les manifestants brandissent ce lundi des drapeaux russes, ils n'évoquent pas leur rattachement avec le puissant voisin, ne souhaitent même pas son intervention armée, mais le soutiennent dans son bras de fer avec les nouvelles autorités de leur pays. S'ils saluent la stature du président Poutine, c'est pour espérer que leur pays puisse faire naître enfin un homme de cet acabit.

Ici aussi, Viktor Ianoukovitch, pourtant enfant du pays, était démonétisé. « Le Zek dehors » pouvait-on lire sur les murs (Zek, « détenu », faisait référence au passé de délinquant de l'ancien président). Mais « la clique » qui a pris sa place dans la capitale inspire encore moins confiance. La nouvelle loi ne reconnaissant plus le russe comme seconde langue officielle, votée par le Parlement mais non encore promulguée, a été le détonateur de la contestation dans cette région où elle est parlée de manière univoque. Elle a été vécue comme une profonde vexation, une volonté de faire des russophones des citoyens de second ordre.

LA RHÉTORIQUE DES « FASCISTES »

Le Donbass, pays de mines et de sidérurgie, d'hommes durs au mal, élevés dans le culte du travail et de l'ordre, a vécu comme un traumatisme le « bordel » de ces dernières semaines. C'est ce qu'assure Oleg Golovko, 47 ans, Sergueï Glatchenko, 53 ans, et Viatceslav Rosinsky, 53 ans, trois amis qui se chipent la parole devant le palais du gouverneur. « Ça n'a pas de sens de tout casser », dit l'un. « On ne dicte pas ce qu'on veut avec des kalachnikovs. Il faut que le peuple choisisse par des élections », renchérit l'autre.

Ressort alors la rhétorique sur les « fascistes », les « banderistes » (du nom de Stepan Bandera, un nationaliste ukrainien qui s'allia avec les nazis). Ici persiste le mythe de l'Armée rouge et de ses héros qui luttèrent contre l'Allemand. Nombre des manifestants arborent d'ailleurs le ruban de Saint-Georges, dont les couleurs noir et orange symbolisent la Grande Victoire sur les troupes d'Hitler. Et l'avenir ? « Dieu seul le sait », assure un manifestant. Dieu et le milliardaire Rinat Akhmetov."

http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/03/03/a-donetsk-l-oligarque-le-plus-riche-d-ukraine-calme-les-ardeurs-prorusses_4376524_3214.html

Écrit par : Boreas | 15/03/2014

Pour compléter la publication de Boréas et bien monter l'objectivité de ce qui fut autrefois un journal mais n'est plus qu'un des organes de propagande du systéme, je cite :

"La fièvre revancharde russe s'arrêtera-t-elle à la Crimée ? "

Signé : L'Immonde.

Je me contenterai de dire qu'ils ne perdent rien pour attendre. Et que contrairement à Boréas je ne reproduirai pas intégralement ce texte réservé aux cons-abonnés, pour vous éviter je risque de vous polluer l'esprit avec ça et que vous voulez quand même lire cette daube vous n'aures qu'à effectuer la petite manip qui permet de le lire sans payer ...

http://www.lemonde.fr/international/article/2014/03/15/la-russie-maintient-sa-menace-armee-contre-l-ukraine_4383648_3210.html

Écrit par : dimezzano | 15/03/2014

Et ça continue avec les assassinats :

http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/03/15/deux-morts-dans-une-fusillade-a-kharkiv_4383590_3214.html

Écrit par : Boreas | 15/03/2014

Dimezzano

Ce n'est pas parce que Le Monde est un "organe de propagande du système" que tout ce qu'on peut y lire est faux.

C'est un peu plus complexe que ça.

Écrit par : Boreas | 15/03/2014

N'ayant pas de réponse(s) à la question que je posais sur l'authenticité de la déclaration de Pravyi Sektor par Gaston Besson (on ne me répond jamais), suis allée voir sur le site de Boréas où il me semble avoir trouvé mes réponses.
Que je pique effrontément, sans le consentement de l'intéressé parce que façon, si je lui demande, il ne me répondra pas.

M'en fous, je pique...
Et merci quand même, bande de nazes ^^.

Écrit par : Carine | 15/03/2014

c'est comme ça aussi, c'est un peu plus complexe que ça :

http://www.huffingtonpost.com/2014/03/14/bill-gates-snowden_n_4964311.html?icid=maing-grid7%7Cmain5%7Cdl21%7Csec1_lnk2%26pLid%3D454051

de la pure propagande.

Écrit par : dimezzano | 15/03/2014

Dimezzano

Vous voulez dire que Bill Gates n'aurait pas dit ce que le Huff Post rapporte qu'il a dit ? :-)

Écrit par : Boreas | 15/03/2014

Carine,

Ben c'est parce qu'on en sait trop rien vieille radasse ^^

Écrit par : Cotuatos | 15/03/2014

Dimezzano

Il est intéressant, cet article du Monde que vous qualifiez de "propagande" ( http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/03/15/deux-morts-dans-une-fusillade-a-kharkiv_4383590_3214.html ), alors qu'à part une appréciation sur le caractère "revanchard" de la politique russe (ce qui est certes discutable mais, à mon avis, pas forcément faux), il rapporte essentiellement des faits.

Il confirme en tous points ce que dit Gaston Besson, sur le fait que le comportement russe pousse l'Ukraine à rechercher la protection occidentale.

Mais je suppose qu'à vos yeux, comme Gaston Besson et les patriotes ukrainiens, pourtant dénigrés par ce même journal Le Monde comme étant des "néo-nazis", sont du même avis que lui sur ces faits, ils sont donc des agents de l'Occident, ou manipulés par lui ?

Écrit par : Boreas | 15/03/2014

je change d'angle de vue ... c'est en anglais car j'ai écrit (en syntétisant de nb sources d'info cette nuit) ça ds un forum et je suis trop paresseux pour traduire ( et le temps manque !!)

MH370 Malaysia Airlines and control of Graphine innovations. 1.

We must find them !! : http://www.leparisien.fr/faits-divers/boeing-disparu-une-famille-francaise-sur-le-vol-de-malaysian-airlines-08-03-2014-3654945.php

++++++++

Do you remember Edward Snowden's trip ? On May 20, 2013, Snowden flew from Hawaii to Hong Kong and Snowden flew from Hong Kong and landed at Moscow's Sheremetyevo International Airport on June 23, 2013

One way or another, some people had to prevent other people flying MH370 Malaysia Airlines reaching China territory ... by all means. But keeping them alive.

http://new-aesthetic.tumblr.com/post/47762060642/an-extremely-well-attended-talk-by-hugo-teso-a

http://www.net-security.org/secworld.php?id=14733

http://boards.4chan.org/pol/res/27665469#p27671262
http://www.examiner.com/article/malaysia-jet-hidden-by-electronic-weaponry-20-ew-defense-linked-passengers
http://normanhooben.blogspot.fr/2014/03/malaysian-airlines-flight-mh370.html
http://conference.hitb.org/hitbsecconf2013ams/hugo-teso/

Écrit par : dimezzano | 15/03/2014

Cotuatos
C'est un peu court jeune homme !
Tu aurais pu ajouter "vieille (Boréas) retraitée (3P) fonxionère gauchiste antisem (Marchenoir) ménagère de plus de 50 (INSEE)"
C'eût été plus panachieux ^^
Bah ça sera pour la prochaine fois.

Écrit par : Carine | 15/03/2014

Sur Aube dorée :

http://la-flamme.fr/2013/10/aube-doree-un-responsable-de-gauche-reconnait-l%E2%80%99influence-juive-americaine-et-de-l%E2%80%99union-europeenne-dans-la-repression/

Ca date, mais à l'échelle de l'Histoire...
Notez la pub pour une convention d'obsèques...

Écrit par : Carine | 15/03/2014

HS (quoique) :
https://www.youtube.com/watch?v=I5qljkUzzIY
(Nick Griffin,le Président du British National party (BNP) met les pieds dans le plat au parlement "européen")

Écrit par : S10 | 15/03/2014

Merci S10 !
Et ce n'est pas hors-sujet.

Écrit par : Carine | 15/03/2014

Griffin is right, et Gomez à coté de la plaque as usual.

Écrit par : hoplite | 15/03/2014

Ukraine et mensonges

http://youtu.be/uTp6CIHh4qs

Écrit par : dimezzano | 16/03/2014

"Notre survie réside dans une union avec la Russie. Les pions des stratégies oligarchiques devront être balayés, "identitaires" ou non !"
Laurent Ozon


..... un dimanche matin, tu te réveilles, tu te rappèle que les accords de Yalta ont été signés en Russie...
Et tu réalise que Yalta c'est à nouveau la Russie...
Et que la Russie est à nouveau là après avoir failli être tuée et dépecée.
Surement un mauvais rêve entre-temps...

Écrit par : dimezzano | 16/03/2014

Merci pour cet extrait qui m'a permis de découvrir un auteur que je ne connaissais pas.

Écrit par : anonyme | 17/03/2014

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