17/10/2014
doux commerce
A partir de 1970, un changement majeur se produit, qui devient tout à fait visible dans les années 1980 : les 10 % de riches commencent à s’approprier 80 % de la richesse, et seulement 20 % de celles produites chaque année reviennent aux 90 % restants. Cette période correspond à l’hégémonie du capital financier, ce que David Harvey a appelé l’accumulation par dépossession ou pillage.
Mais quelque chose d’extraordinaire s’est produit à partir de 2001. Non seulement les plus riches raflent tout mais, depuis 2008, s’accaparent également d’une partie des biens des autres (les 90 %), comme leur épargne ou leurs biens. Comment appeler un tel mode d’accumulation ? C’est un système qui n’est plus en mesure de reproduire les rapports capitalistes, car il consiste à voler. Le capitalisme extrait de la plus-value et accumule des richesses (même par dépossession), tout en généralisant les relations capitalistes, et, pour cela, s’appuie sur le travail salarié, et non sur l’esclavagisme (je dois ces réflexions à Gustavo Esteva, qui les a formulées à l’époque de la petite école zapatiste et lors d’échanges ultérieurs).
Il est probable que nous entrons dans un système encore pire que le capitalisme, une sorte d’économie du vol, plus proche du mode de fonctionnement des cartels du narcotrafic que de celui des entreprises que nous avons connues dans la majeure partie du XXe siècle. Il est probable aussi que cela n’avait pas été prévu par la classe dirigeante et que ce n’est que le résultat de la recherche excessive de profit dans l’exercice de l’accumulation par dépossession, ce qui a donné naissance à une génération de vautours/loups incapables de produire quoi que ce soit autre que la mort et la destruction autour d’eux.
18:58 | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
La cassure étant entre retraités et pas retraités.
Dans d'autres pays très inégalitaires entre quelques très riches et énormément de pauvres ou très pauvres, cette inégalité inter-générationnelle-là n'est pas marquée (aux Etats-Unis par exemple).
Écrit par : S10 | 17/10/2014
Paul, dans son Épître aux Corinthiens, reprenant le fil d’une Tradition très antique, synthétise les deux royaumes, les deux cités, en offrant une sagesse aux hommes ... Paul propose une tâche exaltante à ceux qui veulent rester dans le Siècle : « …] chacun reçoit de Dieu son don particulier, l’un celui-ci, l’autre celui-là. »... vivre comme des frères, comme des créatures de Dieu, affrontant ensemble les difficultés, partageant les bonheurs et les malheurs, et le mystère de la vie. C’est tout simplement ce que la tradition hindoue nomme le Dharma, le devoir cosmique qui soutient le monde, et ce que l’Eglise appelle la Charité, qui ne va pas, selon Saint Paul, sans quelque Grâce.
"Il est probable que nous entrons dans un système encore pire que le capitalisme, une sorte d’économie du vol ...." .... il s'avère en tous cas que nous sommes de plus en plus éloignés des graines de fraternité que l'on pouvait trouver dans la civilisation que nous avait légué la tradition antique.
Écrit par : dizemanov | 18/10/2014
Différence ? Les premiers ne rechignent pas à payer un peu d'honoraires.
Egalement, à tout le moins en France, la rente foncière et immobilière a tendance à fausser méchamment les calculs.
Écrit par : Calliclès | 18/10/2014
Mais je crois que si vous retirez les revenus financiers, les placements (Immobiliers etc...) cet écart fond comme neige au soleil. Ce qui explique cette histoire de génération dont parle S10.
D'une certaine manière ce n'est pas tant du vol, un transfert de richesse de l'un à l'autre, qu'une richesse artificielle créé de toute pièce depuis les années 80 dans le secteur financier au sens large.
Écrit par : Cotuatos | 18/10/2014
Écrit par : Calliclès | 18/10/2014
http://youtu.be/OOGkfsAL8P8
http://www.fredericdelavier.com/
Écrit par : dizemanov | 18/10/2014
Écrit par : Gas | 20/10/2014
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