30/04/2015
énergie
"Un emploi= une machine
L’homme du 21è siècle sera-t-il un mélange croissant de biologie et de silicium, ou de muscles et d’acier ? En fait, contrairement à ce que le débat croissant sur "l’homme augmenté" laisse penser, le fait de suppléer nos faiblesses biologiques par du plastique et du métal est déjà une assez vieille histoire. Il y a un siècle et demi, le mineur a commencé à être "augmenté" par des pompes et des ascenseurs, avant que le marin ne soit "augmenté" par des machines à vapeur.
L’ouvrier du bâtiment est depuis longtemps "augmenté" par des cimenteries, aciéries, grues, camions et marteaux-piqueurs, comme l’agriculteur l’est par des tracteurs, usines d’engrais, entrepôts réfrigérés, camions, et trayeuses électriques. Notre espèce est désormais tellement "augmentée" qu’il n’y a plus un emploi qui ne dépende, directement ou indirectement, d’une machine.
Et alors qu’avec les premières poulies, faucilles ou scies, la machine était un modeste auxiliaire de l’homme, c’est désormais l’homme qui est devenu l’auxiliaire de la machine. C’est bien cette dernière qui transporte les marchandises, emboutit les tôles, polymérise le plastique, ou achemine les informations, et l’homme se contente de lui dicter sa volonté en appuyant sur des boutons, qu’il soit aux commandes d’un bulldozer, d’un porte-container, ou assis dans un bureau.
Si la production de bien et services est pour l’essentiel le fait de machines, nous avons alors besoin d’autant d’emplois qu’il y a de machines à commander. Il y a autant de chauffeurs routiers que de camions, autant d’employés de bureau ou de programmeurs que d’ordinateurs, autant de caissières que de caisses, autant de serveurs de restaurant que de fours, plaques de cuisson, et frigos, et autant de pêcheurs que de bateaux aptes à naviguer.
Mais ce qui met la machine en mouvement n’est pas juste notre volonté : il lui faut sa nourriture à elle, qui s’appelle l’énergie. Et voici pourquoi, dans les pays de l’OCDE, l’emploi répond avant tout à l’énergie disponible : cette dernière commande directement le nombre de machines qui peuvent fonctionner, et donc le nombre d’hommes qui peuvent être occupés à leur dire quoi faire. Avec cette grille de lecture, la décrue subie de l’approvisionnement énergétique supprime des machines au travail, et donc tue l’emploi. C’est exactement ce qui se passe en Europe depuis 2007, année où le continent est passé par son maximum d’approvisionnement en hydrocarbures, et du coup en énergie tout court." Jancovici
21:26 | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
Une manière radicale de réinstaller un ordre qui se tienne aussi bien du point de vue civilisationnel que du point de vue de l'équilibre écologique serait d'interdire le commerce du pétrole en dehors d'activités stratégiques (militaire).
Écrit par : dizemanov | 01/05/2015
Activité stratégique du petrole il y a aussi ...
La production d insecticide, le bio ne peut nourrir 7 milliards d individus, ma sœur qui produit des légumes bio me l explique chaque fois. Apres il y a un juste milieu a trouver avec la merde qu ils produisent de nos jours. Appelons cela une agriculture raisonnée.
La production d engrais chimique ok techniquement c est fait avec du gaz ... mais bon.
Le transport par camion ou par car. Sans transport, pas de commerce. Sans commerce ont retourne a l age de pierre, moins de 10 millions d habitant sur cette terre.
N oubliez pas que nous devons avoir en France moins de 10 000 chevaux de trait. Qui tireras la charrue pour labourer ou la carriole pour transporter le blé ???
Écrit par : libherT | 02/05/2015
ha.....les transports doux ,c'est un VRAI problème
ici , dans le bled où je vit sur la façade atlantique, certaines denrées bio (et très chères ) sont convoyées ....à la voile!
je n'invente rien!
c'est la goèlette "tres hombres" qui se charge du tout
une fois par trimestre, le 'tit magasin bio affiche un écriteau "tres hombres" est arrivé
ça m'a permis de m'offrir une bière bio des cornouailles anglaises à 3,7 euros la bouteille ( 50 cl).....j'ai savouré ,conscient de ma jobardise , et du fait que je sauvais la planète ....
"avocet" c'est le nom de la binouse , avocette comme le 'tit oiseau qui fouille les estuaires..
pour la beauté de la chose , il eut fallu que le chargement soit monté du port en brouette ou en carriole à chevaux .....mais j'ai vu en pleine ville une camionnette d'un "maréchal ferand" itinérant....
j'ignore s'il a son enclume , son soufflet sa forge ses fers ses râpes dans son kangoo....
on peut rigoler, si on a le coeur à ça.....il se trouve que moi , pas
et je trouve même que c'est un métier d'homme
un métier somme toute honorable
vous me direz que c'est par excès de cottoyer des nullards, des flemmards, des fonxionères.....( orthographe voulue)
un peu
il se trouve aussi qu'un de mes arrière-arrière grand père fut tailleur de pierre
et fut assez reconnu dans sa branche au point que,bref,au fond de moi reste une étincelle qui brille lorsque je vois une réalisation humaine bien faite , bien pensée ( oeil , main cerveau....)
encore un peu et je reprendrais marteau , burin, ciseau , scie à calcaire,niveau .....
Écrit par : kobus van cleef | 03/05/2015
Qui tireras la charrue pour labourer ou la carriole pour transporter le blé ???
En permaculture, pas besoin de labourer.
Pas besoin de transporter non plus, production et consommation sont locales.
Les cubains en 1990 ont été obligés d'en passer par là, faute de pétrole, il faut regarder la video passée sur Fortune, c'est édifiant.
En gros, ils en ont chié 3 ans mais après sont parvenus à faire une transformation fantastique, qui en plus leur a donné une meilleure santé (bio obligatoire si pas de chimie).
Ce doc à voir répond à toutes les questions posées avec cet article.
Écrit par : S10 | 04/05/2015
"des fonxionères.....( orthographe voulue)"
Tu as raison de préciser, Kobus ;-)
"encore un peu et je reprendrais marteau , burin, ciseau , scie à calcaire,niveau ....."
Tu peux toujours te bâtir une basse-cour survivaliste en pierres de taille.
C'est pour pour les poules et le patrimoine.
Écrit par : Carine | 04/05/2015
Nourrir 7 milliards d'êtres humains, non merci. D'autant moins intéressé, que leur nourriture sera produite chez nous en Europe occidentale, car les terres tropicales sont trop pauvres, les péri-arctiques trop froides, l'Asie surpeuplée, l'Amérique du Nord a des sols passablement dégradés. Le merde une fois de plus, chez nous.
Il faudrait que je retrouve cette citation de Jünger qui dit en substance que plus il y a d'humains, moins les êtres et les faits d'exception ont de chance de naître et de se produire.
Écrit par : Sven | 04/05/2015
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