10/04/2008
On va aux JO et on emmerde les communistes..
Réflexion en apparence sommaire qui m’a été inspirée par la causerie du sieur Adler sur Francecul ce matin, juste avant que la jolie bolchevik Clémentine Autain ne vienne nous éclairer de ses lumières.
Ca fait un moment que je tourne autour des JO car les partisans du boycott comme leurs adversaires ont tous de bons arguments à faire valoir. Mais il faut bien choisir son camp, la nuance et le scrupule n’étant pas de mise au pays des Lumières. (cela m'évoque la situation peu enviable du personnage sur la couverture de l'opus de Venner sur la guerre civile Russe)
A noter la grande camaraderie qui régnait ce matin entre Ali Badou, Clémentine Autain et Kravetz, tous convaincus, bien sûr, d’appartenir au camp du Bien et du Progrès. Ne manquait que Plenel pour que la pluralité des opinions soit assurée…
Il y a donc bien d’un coté la posture compassionnelle -par essence généreuse donc- humanitariste et droitdelhommiste qui tient désormais lieu de bréviaire au camp progressiste, mais pas seulement, et qui illustre à merveille la dépolitisation de la pensée occidentale européenne (quand le hard power est inenvisageable, le soft power devient inopérant et ne restent plus que l'humanitaire et le compassionnel, comme dirait Védrines). A fortiori de la part de socialistes, communistes et d’organisations gauchistes et tiers-mondistes habituellement acquis aux masses prolétariennes et complaisants envers le totalitarisme collectiviste -fut-il converti au Satan capitaliste- versus la réaction bourgeoise et ultra-libérale.
De l’autre coté, le camp des cyniques, prêts à sacrifier les sacro-saints droitdlom (concept éminemment occidental, suspect pour bien des non occidentaux..) sur l’autel de la croissance économique (seul indicateur désormais de la vitalité de nos sociétés) et la sauvegarde de bonnes relations économiques avec la Chine.
Modèle de réflexion binaire et manichéen prompt à satisfaire les simples d’esprit et les militants du Modem, sachant que la majorité des boycotteurs va-t-enguerre qui ne sont pas à une contradiction prés, utilisent tous les jours des produits manufacturés en Chine.
Adler, ancien communiste -ceux que je préfère car ils sont sans complaisance envers leurs errements passés et leurs anciens camarades de cellule- ironisa à juste titre en plaidant pour la fermeture des restaurants Chinois et l’ouverture massive de restaurants Tibétains dont la célèbre cuisine à base de beurre de yack rance devrait faire un tabac. Et plaida, plus sérieusement, pour une troisième attitude, à mon avis empreinte de sagesse, consistant à utiliser ces JO pour montrer au monde globalisé la face hideuse du communisme Chinois, brillamment démystifiée par Simon Leys il y quelques années alors que l’intelligentsia Française –le cuistre Sollers en tête, se pâmait pour le grand Timonier au petit livre rouge (sang). Sans humilier les Chinois, qui ne se confondent pas avec les bolcheviks du PCC. Façon de montrer aussi aux Chinois que leur sort ne nous est pas indifférent même si, en bon lecteur d’Huntington, je pense que l’Occident n’a pas de leçons à donner à l’Empire du Milieu sur sa politique coloniale Tibétaine. Toujours cette conception occidentale universaliste et autoritaire consistant à penser qu’il existerait une communauté universelle devant naturellement être régie par nos valeurs culturelles, intrinsèquement supérieures à celles de quelques rogue states non encore convertis aux joies du démocratisme libéral et de l’humanisme athée.
Il est donc paradoxal -et révélateur- de constater que les mêmes bonnes âmes qui auront assisté sans frémir à la colonisation Albanaise d’une province Serbe et à l’extinction de la culture et du peuple serbe au Kosovo, puissent s’enflammer de façon aussi grotesque pour la survie d'une société semi féodale aux antipodes de notre oekuméné. On a la cohérence que l’on peut.
21:09 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jo, communistes, chinois, occident