10/10/2009
crash
(...) L’effondrement financier est déjà bien engagé, et il est assuré de suivre son cours. Les renflouements peuvent faire paraître solvables les institutions insolvables pendant un moment en fournissant des liquidités, mais une chose qu’ils ne peuvent fournir est la solvabilité. Par exemple, peu importe à quel point nous renflouons les constructeurs d’automobiles, fabriquer davantage de voitures sera toujours une mauvaise idée. Similairement, peu importe combien d’argent nous donnons aux banques, leurs portefeuilles de prêts, surchargés de maisons construites dans des endroits inaccessibles sauf en voiture, finiront toujours par être sans valeur. En nationalisant continuellement les mauvaises dettes, le pays va se transformer en un débiteur risqué, et les prêteurs étrangers vont s’en aller. L’hyperinflation et la perte des importations suivront.
L’effondrement commercial est assuré de se produire. L’une des importations-clef est le pétrole, et ici la perte des importations causera l’arrêt d’une grande partie de l’économie, parce que dans ce pays rien ne bouge sans le pétrole. Mais il devrait être possible de trouver des manières nouvelles, beaucoup moins consommatrices d’énergie, de satisfaire les besoins de base.
L’effondrement politique est également garanti. À mesure que les recettes fiscales s’amenuiseront, les municipalités et les États ne pourront plus répondre aux exigences minimales d’entretien des infrastructures existantes : routes, ponts, canalisations d’eau et d’égout, et ainsi de suite. Les services municipaux, y compris la police, les pompiers, le déneigement et le ramassage des ordures, seront restreints ou éliminés. Les communautés les mieux organisées pourront trouver des façons de compenser, mais beaucoup de communautés deviendront incirculables et inhabitables, générant une vague de réfugiés intérieurs.
Actuellement, la classe politique ne pourrait pas être plus éloignée de comprendre ce qui est sur le point d’arriver. J’ai prêté l’oreille à l’un des récents débats présidentiels. J’ai été frappé que les deux candidats passent la plupart du temps à discuter des façons de dépenser l’argent qu’ils n’ont pas.
L’effondrement social est inévitable, mais pas partout. Dans beaucoup d’endroits, la tâche est de reconstituer la société avant que les trois premiers stades aient suivi leur cours, et il est peut-être déjà trop tard. Mais c’est là que nous avons besoin de résister, ne serait-ce que pour laisser le souvenir de plus que la somme totale de nos erreurs.
Enfin, l’effondrement culturel est quelque chose qui est presque trop horrible à envisager, sauf qu’à certains endroits il semble s’être déjà produit, et qu’il est masqué par les institutions variées qui existent encore, pour l’instant. Mais je crois que beaucoup de gens se réveilleront et se souviendront de leur humanité, la meilleure part de leur nature, quand des circonstances désespérées les forceront à se montrer à la hauteur. (...) source via FD
11:21 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dmitry orlov, effondrement, crash