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10/12/2013

réussir son effondrement

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(...) L'état des infrastructures de communication aux États-Unis est un cas particulièrement intéressant. Les États-Unis sont maintenant derrière la plupart des pays développés pour l'accès à l'internet. Beaucoup de gens dans les régions rurales des États-Unis doivent dépendre de leur téléphone mobile pour l'accès à l'internet, mettant les États-Unis à égalité avec des pays tels que le Cambodge, le Vietnam, l'Indonésie et les Philippines. Cependant, les services de téléphonie mobile sont bien plus chers aux États-Unis que dans n'importe lequel de ces pays. Étant donné que la plupart des produits et des services sont maintenant disponibles principalement par l'internet, et que l'internet nécessite une alimentation continuelle en électricité, l'état du réseau électrique aux États-Unis offre un cas encore plus intéressant. C'est un réseau sévèrement surchargé, fait de lignes électriques et de postes de transformateurs vieillissants, certains datant des années 1950.

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Il y a plus de cent réacteurs nucléaires, qui deviennent vieux et dangereux, mais leur vie opérationnelle est en train d'être artificiellement étendue par certification. Il n'y a pas de plans, et pas d'argent, pour les démanteler et pour séquestrer les déchets à haut niveau radioactif dans un lieu souterrain géologiquement stable. Si elles étaient privées à la fois de l'électricité du réseau et de carburant diesel pendant un long intervalle de temps, ces centrales fondraient, à la Fukushima Daiichi25. Il vaut d'être mentionné qu'un désastre nucléaire, tel que Tchernobyl26, est un ingrédient particulièrement capable de précipiter un effondrement politique. Puisque ce qui empêche une série de tels désastres de se produire est le réseau électrique, suivi du diesel, examinons chacun tour à tour.

Les coupures de courant ont augmenté abruptement au cours de la dernière décennie.
En ce qui concerne le réseau électrique, on a récemment constaté que l'incidence des coupures d'électricité majeures doublait chaque année. Oui, nous commettons l'erreur inductive en extrapolant simplement cette tendance dans l'avenir, mais, étant donné ce qui est en jeu, n'oserions-nous pas extrapoler ? Au minimum, nous devrions entendre une très bonne raison de ne pas le faire. L'incidence des coupures d'électricité majeures ne peut doubler qu'un certain nombre de fois avant qu'il soit temps de distribuer les tablettes d'iodure de potassium27 et que le prix des perruques explose.

À moins, bien sûr, que les générateurs diesel puissent être maintenus en fonctionnement pendant les quinze ou vingt ans qu'il faudrait pour arrêter, retirer le combustible et décommissioner tous les réacteurs nucléaires et vider les piscines de stockage des déchets. Les pays auxquels manquent un réseau électrique fiable ont tendance à dépendre des générateurs diesel. Il y a actuellement beaucoup de pression sur les réserves de diesel, particulièrement depuis que le Japon à suspendu la totalité de sa capacité de production nucléaire à la suite du désastre de Fukushima Daiichi, avec des prix du diesel élevé et des pénuries ponctuelles dans de nombreux pays. Observant l'incidence croissante des coupures de courant et des flambées des prix, de nombreuses sociétés aux États-Unis ont installé des générateurs diesel d'urgence, et découvrent maintenant qu'elles les font fonctionner même quand le réseau électrique est disponible, à chaque fois que la compagnie d'électricité le leur demande.

Peu de choses continuent de fonctionner aux États-Unis une fois que le réseau électrique est en panne. Plus tôt cette année, un quartier central de Boston où je travaillais alors (Back Bay) a été plongé dans l'obscurité à cause d'une incendie de transformateur. Pendant presque une semaine entière tous les commerces du coin ont été fermées. Sans électricité, il n'y a ni chaleur ni eau chaude ; il n'y a pas d'eau courante ou, plus effrayant, plus d'évacuation des eaux usées ; il n'y a plus d'air conditionné (ce qui est fatal, par coup de chaleur, dans des endroits comme Atlanta, en Géorgie, qui ont souvent cent pour cent d'humidité couplé avec des températures estivales ambiantes au dessus de la température du corps). Les systèmes de sécurité et les systèmes de paiement cessent de fonctionner. Les téléphones mobiles et les ordinateurs portables ne peuvent être rechargés. Les tunnels autoroutiers et le métro son inondés et les ponts ne s'ouvrent pas pour laisser passer le trafic maritime — tel que les barges chargées de diesel. Pouvons-nous être sûr que le diesel continuera d'être fourni à toutes les centrales nucléaires actives alors même que tout le reste s'écroule ?

C'est habituellement le moment de mes conférences où quelqu'un dans le public intervient pour dire : Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir28, n'est-ce pas ? À quoi je réponds : Pour vous peut-être, si vous n'avez pas d'autre plan que d'attendre que tout s'arrange d'une façon ou d'une autre magiquement tout seul. Vous voyez, construire quelque chose qui fonctionne demande beaucoup de temps et d'efforts. Les choses cessent de fonctionner précipitamment, mais fabriquer un remplacement demande du temps, des ressources, et, le plus important, de la stabilité. Cela ne peut être fait que par anticipation, et le faire demande de la pratique (par quoi j'entends : apprendre de ses propres et nombreuses erreurs). Si vous attendez jusqu'à ce dernier moment quand, dans un spasme d'horreur, vous vous direz soudainement : Oh, merde ! Dmitry avait raison !, alors en effet Noir et C'est Noir seront vos charmants nouveaux camarades de chambrée. Mais si vous commencez votre effondrement tôt et que vous vous en débarrassez rapidement, alors vos chances d'y survivre excéderont très probablement zéro.

Et donc, veuillez ne pas me demander Quand ? — faites votre propre réflexion ! Je vous ai donné les outils pour aboutir à vos propres conclusions, sur la base desquelles vous pouvez être capable de commencer votre effondrement tôt et vous en débarrasser rapidement."

Dmitri Orlov, juin 2012

25. La centrale nucléaire de Fukushima, au Japon, sévèrement accidentée au cours d'un séisme en mars 2011.

26. La centrale de Tchernobyl, en Ukraine, fut le siège d'une catastrophe nucléaire majeure en 1986. À l'heure actuelle (en 2012), l'Europe finance la construction d'une nouvelle enceinte de confinement, une arche colossale de près de cent mètres de haut et deux cent cinquante mètres de large, assemblée à proximité du site et devant glisser sur des rails jusqu'à englober la totalité du bâtiment et le sarcophage de béton qui avait été improvisé par dessus le réacteur accidenté dans les mois suivant l'explosion.

27. L'iodure de potassium est (ou devrait être) utilisé en cas d'accident nucléaire afin de prévenir l'absorption d'iode radioactif par la thyroïde.

28. Dans le texte : This is all doom and gloom, isn’t it?.

30/07/2012

non conforme

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« FerFAL, j’ai une question si cela ne vous dérange pas. Nous pensons tous être préparés à une situation comme cela, mais je suis sûr qu’il y a toujours quelque chose pour lequel vous n’êtes pas suffisamment préparés. Quelle est la chose vous pensez ne pas avoir été préparé, ou y a-t-il quelque chose à laquelle nous devrions être particulièrement attentifs ? »

Eh bien, une chose que j’ai apprise avec tout cela est que les gens s’adaptent, les gens s’habituent. Et finalement, les gens acceptent. J’ai eu une période difficile en voyant les gens manger directement le contenu des poubelles, c’est une chose à laquelle je ne m’habituerai jamais. Chaque nuit des familles entières, femme, époux et 2 ou 3 enfants, petits enfants de 3 ans vont fouiller les poubelles à la recherche de nourriture. A presque tous les feux de circulations mendie un enfant pieds nus, tout sale et tout maigre. C’est une des choses qui m’affecte le plus, les enfants mourant de faim. Un gars dans un autre fil de discussion m’a dit qu’il se fiche de ces « crève le cœur » et que la vie est dure. J’ai vu des cadavres, une fois j’ai même vu un type la bouche cousue par un morceau de fil de fer rouillé provenant d’un balai, et tout cela je peux le gérer, mais un enfant de 3 ans pleurant parce qu’il a faim, désolé, je ne peux pas.

Croyez-moi, c’est une chose de voir un petit enfant mourant de faim en Afrique, vous avez peut-être vu ces images un million de fois, mais maintenant imaginez que ces enfants parlent anglais, avec un accent américain, et vous voyez le mot « Hollywood » en arrière-plan. Les 2 cas sont terribles, mais celui qui ressemble à ce qui pourrait être votre fils et non un enfant d’Afrique ou de Croatie vous touche le plus. Parce que « ces choses n’arrivent pas ici ». Cela arrive aux autres, pas dans mon pays, pas dans mon coin de forêt. Désolé, je me disperse. Retour à votre question.

Vous les gars avez déjà paré à certains trucs, mais il y a certaines choses que je souhaiterais partager:

  • N’investissez pas tout votre argent dans votre pays. Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier, juste au cas où l’économie irait en enfer. Investissez dans un pays européen, en Australie, peu importe. Je ne sais pas, mais pas au même endroit. J’ai fait cela, mais la plupart des gens ne l’ont pas fait et se sont retrouvés coincés.
  • Ayez du cash. Des dollars et des euros. Je sais que certains d’entre vous n’aiment pas la monnaie européenne, mais c’est le seul moyen de se prémunir de certains coups durs. Ici la monnaie nationale valait 1/3 de sa valeur d’un jour à l’autre.
  • Si vous avez de la terre, ayez des animaux. Même quelques poules et lapins peuvent faire une grosse différence et complèteront votre alimentation de base.
  • CENSURE - NON CONFORME A LA CHARTE OLDUVAI SUR LES ARMES
  • CENSURE - NON CONFORME A LA CHARTE OLDUVAI SUR LES ARMES
  • CENSURE - NON CONFORME A LA CHARTE OLDUVAI SUR LES ARMES
  • Ne faites pas confiance aux médias. Si vous regardez les informations ici, les reporters vous diront que tout est OK, que tout va bien. Mais ensuite vous discutez avec les voisins et il apparaît que Monsieur X a été abattu hier, que la gentille fille du bloc d’à côté a été kidnappée et violée, et qu’aujourd’hui le garçon du voisin a aussi été kidnappé. C’est le genre de conversation que j’ai avec mon voisinage, je ne plaisante pas.
  • Gardez en stock 6 mois – un an de nourriture si vous le pouvez et ayez un puits ou au moins une bonne provision de bouteilles d’eau ainsi que 2 purificateurs d’eau et des filtres de rechange. Le réseau d’alimentation en eau fonctionne mais n’est pas sûr. Il y a quelques temps une ville entière est tombée malade à cause d’une eau contaminée, et beaucoup de gens sont morts.
  • Veste pare-balle : je vendrais mon testicule droit pour une telle chose. Je n’aurais jamais cru qu’un jour j’aurai besoin d’une et maintenant voilà. Procurez-vous en une qui puisse se porter sous des vêtements de tous les jours.
  • Ayez votre passeport et votre argent prêts. Si vous pouvez vous le permettre, la meilleure chose à faire dans un tel pays est de s’en échapper. Peut-être avez-vous de la famille ailleurs ? Restez en contact au cas où. C’est ce que j’ai fait avec ma famille en Espagne et j’irai là-bas dès que je le pourrais.
  • OK, c’est à peu près tout pour le moment, j’espère que cela vous aura un peu aidé. source

09/09/2011

black flag

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« Une observation intéressante est qu'une fois que l'effondrement se produit il devient possible de louer un policier, soit pour une occasion spéciale, ou généralement juste pour suivre quelqu'un. Il est même possible d'embaucher un soldat ou deux, armés d'AK-4721, pour vous aider à faire diverses courses. Non seulement il est possible de faire de telles choses, mais c'est même souvent une très bonne idée, particulièrement si vous vous trouvez avoir quelque chose de précieux dont vous ne voulez pas vous séparer. Si vous ne pouvez vous offrir leurs services, alors vous devriez essayer d'être ami avec eux, et de les aider de diverses façons. Bien que leurs demandent puissent sembler exorbitantes parfois, c'est quand même une bonne idée de faire tout ce que vous pouvez pour les garder de votre côté. Par exemple, ils pourraient à un certain point insister pour que vous et votre famille déménagent dans le garage afin qu'ils puissent vivre dans votre maison. Cela peut-être agaçant au début, mais est-ce vraiment une si bonne idée pour vous de vivre dans une grande maison tout seuls, avec tant d'hommes armés partout ? Cela peut avoir un sens de stationner certains d'entre eux dans votre maison même, afin qu'ils aient une base d'opération à partir de laquelle maintenir une surveillance et patrouiller le voisinage.

(…) Mais si nous regardons les changements qui sont déjà en train de se produire, le simple et prévisible manque de fonds, comme l'État et le gouvernement tombent tous deux à sec, va transformer la société américaine de façons plutôt prévisibles. Comme les municipalités tombent à cours d'argent, la protection de la police va s'évaporer. Mais la police a quand même besoin de manger, et trouvera des manières de mettre ses compétences à bon usage sur une base indépendante. Similairement, à mesure que les bases militaires autour du monde seront fermées, les soldats vont rentrer dans un pays qui sera incapable de les réintégrer à la vie civile. Les prisonniers libérés sur parole se retrouveront presque dans les mêmes difficultés.

Et donc nous aurons d'anciens soldats, d'anciens policiers, et d'anciens prisonniers : une grande famille heureuse, avec quelques brebis galeuses et des tendances violentes. Le résultat final sera un pays noyé sous diverses catégories d'hommes armés, la plupart d'entre eux inemployés, et beaucoup d'entre eux limite psychotiques. La police aux États-Unis est un groupe tourmenté. Nombre d'entre eux perdent tout contact avec les gens qui ne sont pas dans la force et la plupart d'entre eux développent une mentalité eux-contre-nous. Les soldats rentrant de leur période de service souffrent souvent de troubles de stress post-traumatique. Les prisonniers libérés sur parole souffrent également de diverses maladies psychologiques. Tous réaliseront tôt ou tard que leurs problèmes ne sont pas médicaux mais plutôt politiques. Cela rendra impossible pour la société de continuer d'exercer un contrôle sur eux. Tous feront bon usage de leur entraînement aux armes et autres compétences professionnelles pour acquérir quoi que ce soit dont ils auront besoin pour survivre. Et le point vraiment important à se rappeler est qu'ils feront ces choses indépendamment de ce que quiconque trouve légal ce qu'ils font.

Je l'ai déjà dit et je le répéterai : très peu de choses sont bonnes ou mauvaises en soi ; tout doit être considéré dans un contexte. Et, dans le contexte post-effondrement, ne pas avoir à s'inquiéter de ce qu'une chose est légale peut être une très bonne chose. En plein effondrement, nous n'aurons pas le temps de délibérer, de légiférer, d'interpréter, d'établir des précédents et ainsi de suite. Devoir s'inquiéter de plaire à un système juridique complexe et coûteux est la dernière chose dont nous devrions nous inquiéter.

(…) Ou peut-être que vous voulez commencer une clinique communautaire, afin de pouvoir apporter un peu de soulagement à des gens qui autrement n'auraient aucun soin. Vous ne prétendez pas être docteur, parce que ces gens se méfient des docteurs, car les docteurs ont toujours essayé de leur voler les économies de toute une vie. Mais supposez que vous ayez une formation médicale obtenue, disons, à Cuba, et que vous soyez tout à fait capable d'effectuer une césarienne ou une appendicectomie, de suturer les plaies, de traiter les infections, de remettre les os et ainsi de suite. Vous voulez aussi distribuer les opiacés que vos amis en Afghanistan vous envoient périodiquement, pour atténuer la douleur de la dure vie post-effondrement. Et bien, passer par les diverses commissions d'autorisation et obtenir les certificats et les permis et l'assurance contre l'erreur médicale est complètement superflu, pourvu que vous vous entouriez de beaucoup d'amis bien armés, bien entraînés et mentalement instables. »


Orlov, 2009.

podcast

27/11/2010

effondrement

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Bon OK, c’est la reprise (la "rilance" ha ha), mais que se passe-t-il après ?

"(...) Dislocation sociale, chômage, perte de domicile, désespoir.
* Les autorités n’imposent plus le respect. Les forces de l’ordre sont débordées, remplacées par l’auto-défense locale et la sécurité privée. De nombreuses lois sont universellement ignorées.
* Des pénuries généralisées de nombreuses marchandises de base, particulièrement la nourriture, le carburant et la médecine.
* L’entretien de base est abandonné ou rationné. L’infrastructure se délabre et tombe en panne. Beaucoup de désastres, grands et petits.
* Pas de planification à long terme possible. Les nouveaux grands projets ne sont même pas envisagés. Toutes les adaptations réussies reposent sur l’infrastructure et l’inventaire existants."

"(...) Nous devons certainement nous attendre à des pénuries de carburant, d’alimentation, de médecine, et d’innombrables autres articles de consommation, à des coupures d’électricité, de gaz et d’eau, des pannes dans les systèmes de transport et d’autres infrastructures, à l’hyper-inflation, des fermetures généralisées et des licenciements massifs, accompagnés de beaucoup de désespoir, de confusion, de violence et de désordre. Nous ne devons absolument pas espérer des grands plans de sauvetage, des programmes technologiques innovants, ou des miracles de cohésion sociale."

Et puis ?

"(...) * Une nouvelle économie de subsistance et de troc émerge presque immédiatement.
* Le vieux capital — actions, obligations, capital d’équipement, argent liquide — n’a aucune valeur. Les relations, les services rendus, l’accès aux ressources prouvent la durabilité de leur valeur.
* Dépouillement des actifs : les actifs sont démantelés et réutilisés, entreposés, ou vendus pour la ferraille. De nombreux articles de valeur sont exportés (particulièrement les objets d’art, les antiquités, l’équipement scientifique et industriel).
* Des éléments du crime organisé, les anciens militaires et les anciennes forces de l’ordre se combinent en nouvelles structures de pouvoir (très embrouillées).

* Face à de tels développements, certaines personnes sont promptes à réaliser ce qu’elles doivent faire pour survivre, et commencent à le faire, généralement sans la permission de quiconque. Une sorte d’économie émerge, complètement informelle, et souvent semi-criminelle. Elle tourne autour de la liquidation et du recyclage des restes de l’ancienne économie. Elle est basée sur un accès direct aux ressources, et sur la menace de la force, plutôt que sur la propriété ou l’autorité légale. Les gens qui ont des difficultés avec cette façon de faire se retrouvent rapidement hors du jeu."

Autant se préparer.

J'aime bien:

"En termes de composition raciale et ethnique, les États-Unis ressemblent davantage à la Yougoslavie qu’à la Russie, aussi nous ne devrions pas nous attendre à ce qu’ils soient aussi paisibles que l’était la Russie, après l’effondrement. Les sociétés ethniquement mélangées sont fragiles et ont tendance à exploser."

Non!

07/06/2010

Vous n'avez encore rien vu

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"Le déroulement de la Deuxième Grande Dépression, jusqu'ici, correspond exactement à ce que l'on pouvait attendre. La seule surprise est qu'il n'y a pas de surprises. L'Occident implose, l'Empire américain se disloque, les économies émergentes souffrent mais s'en sortent correctement, et l'oligarchie financière, pour se sauver elle-même, dévore la substance de l'économie réelle. Comme prévu, quoi.

Les USA au bord de la faillite

Le discours officiel sur la « reprise » américaine est une boutade sinistre. L'économie US a détruit 2,5 millions d'emplois en 2008, environ 4 millions en 2009. Depuis le début de l'année 2010, les destructions d'emplois ont cessé, les derniers chiffres indiquant une relative reprise. Cependant, ces chiffres sont à relativiser, car ils sont biaisés par un effet d'aubaine : la création de centaines de milliers d'emplois temporaires pour le recensement de la population. En réalité, si l'on neutralise cet effet et l'impact des mesures de soutien conjoncturel, forcément provisoires, l'emploi US est en phase de stabilisation. Cette stabilisation ne sera pas durable. Elle a été obtenue au prix d'un déficit budgétaire colossal (de l'ordre de 10 % du PIB). L'économie américaine n'a en effet qu'un moteur : la consommation financée par la dette. Ce moteur a été temporairement relancé par les multiples « chèques » offerts par l'administration Obama aux Américains (« cadeaux » fiscaux, pour desserrer l'étreinte sur les classes moyennes). Mais c'est tout simplement la poursuite de la politique absurde de croissance par l'endettement, qui sous-tend toute l'économie US depuis au moins 20 ans.

La nouveauté est que, les particuliers étant désormais incapables de s'endetter davantage, c'est l'Etat qui s'y colle pour leur compte. En fait de « reprise », il n'y a là qu'une nouvelle étape dans la course en avant, jusqu'à la faillite collective complète. La présentation officielle de la politique Obama est que les remises fiscales consenties aux classes moyennes sont compensées par un alourdissement de la fiscalité sur les grandes firmes, mais il ne s'agit là que de poudre aux yeux et arguments électoralistes. L'évolution du déficit public suffit à démontrer que ces remises n'ont qu'une seule contrepartie de poids : l'endettement de l'Etat fédéral. La « reprise » US en trompe l'œil ne durera donc qu'aussi longtemps que les Etats-Unis parviendront à faire financer par l'Etat la poursuite de la « croissance » par l'endettement. Il est impossible de dire exactement combien de temps cela peut durer, car la première puissance mondiale possède des armes stratégiques spécifiques, qui lui permettront de ponctionner l'épargne mondiale plus longtemps que n'importe quel autre Etat sur la planète. Mais cela n'aura qu'un temps, c'est une évidence. Le « modèle » (en fait : l'anti-modèle) de la « relance Obama » n'est pas viable. C'est une illusion de reprise, derrière laquelle on trouve une réalité : la guerre financière mondiale a commencé. (Remarque : à quelques détails près, ce qui est dit ici des USA s'applique également au Royaume-Uni.)

L'Occident au bord de la fracture

Il est frappant que, si l'on s'en tient aux principaux ratios financiers, la santé de l'Etat grec n'est guère plus atteinte que celle des USA. Le rapport dette publique / PIB est comparable, ainsi que le rapport déficit public / PIB. Comment, alors, expliquer les attaques spéculatives très violentes contre la Grèce ? Certes, Athènes est en faillite. Mais elle n'est pas la seule : pratiquement tout l'hémisphère occidental est dans le même état. Une première explication est que les spéculateurs ont flairé l'odeur du sang. Ce n'est pas faux : il est évident que la spéculation sur la dette grecque permet à certains acteurs des surprofits colossaux (rendement instantané de la dette publique, fragilisation de l'euro et spéculation à la baisse sur la monnaie unique). Mais cette explication ne saurait nous satisfaire entièrement. Quand on nous dit que « les marchés » spéculent à la baisse sur l'euro et contre la dette grecque, on oublie de nous dire que « les marchés », concrètement, sont sous le pilotage de facto de quelques grands acteurs (Goldman Sachs en premier lieu), que leur évolution est déduite en partie des choix des agences de notation (anglo-saxonnes) et que les gens qui, dans l'administration Obama (Geithner, Summers), ont désespérément besoin d'attirer l'épargne mondiale, sont justement issus de Goldman Sachs.

Qui ne voit que derrière la spéculation apparemment privée, il y a une offensive stratégique d'Etat à Etat ?

Assez de blabla bien pensant : « les marchés », c'est quelqu'un. Et ce quelqu'un, concrètement, c'est l'oligarchie de la haute finance anglo-saxonne, aujourd'hui quasi-officiellement la tête de l'appareil d'Etat US. L'enjeu de cette guerre financière est simple : le seul moyen pour les USA de différer l'implosion du dollar, alors qu'en réalité, le financement d'une reprise factice par la création monétaire ex nihilo est bel et bien lancé, c'est de faire exploser l'euro avant que le dollar n'implose (pour que le capital afflue vers la zone dollar). Et si cette guerre est gagnable, ce n'est pas parce que le dollar est une monnaie saine (rires), mais parce que l'euro est une monnaie peut-être encore plus malsaine que lui. On nous dit que le dollar se redresse ? Erreur : c'est l'euro qui descend à la cave encore plus vite que lui. Regardez le cours de l'or (le seul étalon qui vaille, désormais).

La question est de savoir combien de temps cette guerre financière pourra ne pas entraîner de ruptures géostratégiques. Depuis que les conservateurs réalistes (Brzezinski) ont repris la main à Washington, renvoyant les dingos néocons à leurs études, les USA sont sortis de leur unilatéralisme forcené. Mais les réalités économiques et les contraintes financières peuvent les y ramener malgré eux. La situation est donc extrêmement complexe : les USA sont obligés de faire la guerre financière à des protectorats européens que, simultanément, ils veulent arrimer plus solidement à leur vaisseau en perdition. De l'autre côté de l'Atlantique, la pilule passe mal. Récemment, l'Allemagne a annoncé, par surprise, l'interdiction des ventes à découvert sur les titres d'Etat de la zone euro. Cela revient à dire que Berlin veut sortir du système financier dérégulé promu par les anglo-saxons. L'Empire américain est en perdition.

L'Europe au bord de l'explosion

En Europe, la crise commence seulement à faire sentir ses effets. Comme les Européens n'ont pas les moyens stratégiques des USA, ils ne doivent pas s'attendre à pouvoir financer une période de reprise en trompe l'œil. D'où une prévisible politique de rigueur, imposée à l'échelle continentale par la Commission Européenne, devenue de fait dictature financière continentale. Cette politique ne s'avèrera probablement pas tenable. Le « plan de soutien à la Grèce », et par extension aux autres économies fragiles du sud de l'Europe, pour un montant de 750 milliards d'euros, décidé récemment, n'est que poudre aux yeux. On parle là d'un argent qui n'existe pas, et qu'on affirme ne pas devoir créer ex nihilo. Autant dire qu'on parle d'un vaste néant.

De manière absolument révoltante, la seule mesure effective de ce plan en trompe l'œil aura été le déblocage de 16 milliards (en bon argent sonnant et trébuchant) pour racheter aux banques fragilisées des créances grecques « pourries ». Ce n'est donc pas un plan de soutien à la Grèce (pour cela, il eut suffi de décider que la BCE prêtait directement à l'Etat grec, au taux directeur), mais bien un plan de soutien au système bancaire. Le reste n'est qu'effet d'affichage. Prétendre que les Grecs vont rembourser les sommes que France et Allemagne empruntent pour leur compte relève de la plaisanterie. Est-il seulement besoin de l'expliquer ? Concrètement, le « plan de soutien » ne fait que remonter le problème à l'échelle européenne.

Une fois le mirage des « plans de soutien » dissipé, les Etats européens vont devoir imposer à leur population une politique d'austérité qui, vu le point de départ des sociétés européennes (classe moyenne en implosion, prolétariat en miettes, tissu anthropologique déchiré par l'immigration), débouchera presque certainement sur des révoltes, de plus en plus violentes, anarchisantes et destructrices. Combien de temps avant que les peuples d'Europe n'exigent, à leur tour, une reprise, même factice, même financée par l'endettement public ?

D'ores et déjà, en Allemagne, la droite d'affaires a été étrillée en Rhénanie du Nord (élections régionales). Merkel va avoir beaucoup plus de mal, désormais, à gouverner un pays qui, à sa manière, peut lui aussi entrer en révolte. En Espagne, les traitements des fonctionnaires ont été revus à la baisse (une mesure typique de la déflation salariale, type années 30). En Grèce, c'est un véritable carnage (- 20 % environ de pouvoir d'achat pour un ménage typique de la classe moyenne, en un an). Comment peut-on croire qu'on va relancer l'économie en écrasant la demande ? Combien de temps avant que ce type de mesures ne soit généralisé à l'ensemble du continent ? Combien de temps avant que toutes les villes d'Europe ne soient, comme Athènes récemment, mais de manière bien pire, traversées par un tsunami d'émeutes ?

Combien de temps avant que les classes dirigeantes, balayées par un séisme politique, social, économique, sans précédent depuis les années 30, n'admettent qu'elles ne peuvent sauver, par la déflation salariale, un système absurde, créateur d'une bulle de l'endettement grosse comme trois fois le PIB de l'hémisphère occidental ? (autant chercher à guérir un cancéreux en dévorant les ressources vitales du malade... pour nourrir le cancer !) Combien de temps avant que, dans un sauve-qui-peut généralisé, on bascule de la déflation à l'inflation, dans un processus de faillite continentale à géométrie variable ?

Combien de temps avant que la zone euro explose ? Combien de temps avant l'écroulement de la maison mal conçue qui nous héberge ? Des mois ? Peut-être. Des décennies ? Sûrement pas.

Sauf miracle, quelques années. Au mieux.

Le monde au bord du gouffre

Ne croyez pas que ce soit forcément une bonne nouvelle. L'explosion de l'euro peut très bien déboucher sur une soumission accrue des puissances nationales aux « marchés », cette fiction agissante derrière laquelle des groupes bien précis ordonnent méthodiquement leurs intérêts propres.

Au programme : faillite des Etats, mise sous tutelle par le FMI (si ce n'est pas par la commission de Bruxelles), effondrement planifié des banques de dépôt, spoliation tous azimuts de la classe moyenne, chômage galopant pour les classes populaires. Vous n'avez encore rien vu. Sachez-le : quand la classe dirigeante ne pourra plus sauver « les marchés » par la déflation salariale, « les marchés » se saisiront de l'affaire en détruisant tout ce qui est sur leur chemin. Et si vous avez le mauvais goût de renâcler, on vous collera une bonne guerre sur les bras, histoire de justifier une fiscalité confiscatoire. Haha, c'est qu'on a plus d'un tour dans son sac, chez les oligarques. D'ailleurs, en voyant les bellicistes israéliens à l'œuvre, l'autre jour, à l'occasion d'une sombre histoire de flottille pacifiste turco-tout ce qu'on veut, je me suis demandé si ça n'est pas déjà dans les tuyaux, cette bonne guerre...

« Les marchés », vous allez comprendre ce que ça veut dire, maintenant, mes chers amis. « Les marchés », ce sont des gens, des gens qui ne servent qu'eux-mêmes, et préfèreront ruiner votre monde, détruire les usines, fermer les écoles, raser les hôpitaux, plutôt que de reconnaître que leurs « valeurs » sont vides, sans sous-jacent, de pures spéculations. Détruire la planète pour sauver un plateau de Monopoly : il fallait y penser. Vous allez devoir travailler comme des esclaves, indéfiniment, pour conférer un peu de valeur réelle à une fiction institutionnelle. Happy now ?

Ne vous faites pas d'illusion : ce qu'on ne vous prendra pas par l'impôt et la contraction salariale pendant la phase de déflation, on vous le volera par l'inflation, après. Si vous avez encore dans votre patrimoine des valeurs autres que directement physiques (or métal, terre, pierre), vendez-les tant qu'elles valent quelque chose. Tout doit disparaître !

Et sinon quoi ? Ah oui, j'oubliais : la coupe du monde de foot, c'est le 11 juin."

Michel Drac

10/10/2009

crash

(...) L’effondrement financier est déjà bien engagé, et il est assuré de suivre son cours. Les renflouements peuvent faire paraître solvables les institutions insolvables pendant un moment en fournissant des liquidités, mais une chose qu’ils ne peuvent fournir est la solvabilité. Par exemple, peu importe à quel point nous renflouons les constructeurs d’automobiles, fabriquer davantage de voitures sera toujours une mauvaise idée. Similairement, peu importe combien d’argent nous donnons aux banques, leurs portefeuilles de prêts, surchargés de maisons construites dans des endroits inaccessibles sauf en voiture, finiront toujours par être sans valeur. En nationalisant continuellement les mauvaises dettes, le pays va se transformer en un débiteur risqué, et les prêteurs étrangers vont s’en aller. L’hyperinflation et la perte des importations suivront.

L’effondrement commercial est assuré de se produire. L’une des importations-clef est le pétrole, et ici la perte des importations causera l’arrêt d’une grande partie de l’économie, parce que dans ce pays rien ne bouge sans le pétrole. Mais il devrait être possible de trouver des manières nouvelles, beaucoup moins consommatrices d’énergie, de satisfaire les besoins de base.

fl.jpgL’effondrement politique est également garanti. À mesure que les recettes fiscales s’amenuiseront, les municipalités et les États ne pourront plus répondre aux exigences minimales d’entretien des infrastructures existantes : routes, ponts, canalisations d’eau et d’égout, et ainsi de suite. Les services municipaux, y compris la police, les pompiers, le déneigement et le ramassage des ordures, seront restreints ou éliminés. Les communautés les mieux organisées pourront trouver des façons de compenser, mais beaucoup de communautés deviendront incirculables et inhabitables, générant une vague de réfugiés intérieurs.

Actuellement, la classe politique ne pourrait pas être plus éloignée de comprendre ce qui est sur le point d’arriver. J’ai prêté l’oreille à l’un des récents débats présidentiels. J’ai été frappé que les deux candidats passent la plupart du temps à discuter des façons de dépenser l’argent qu’ils n’ont pas.

L’effondrement social  est inévitable, mais pas partout. Dans beaucoup d’endroits, la tâche est de reconstituer la société avant que les trois premiers stades aient suivi leur cours, et il est peut-être déjà trop tard. Mais c’est là que nous avons besoin de résister, ne serait-ce que pour laisser le souvenir de plus que la somme totale de nos erreurs.

Enfin, l’effondrement culturel est quelque chose qui est presque trop horrible à envisager, sauf qu’à certains endroits il semble s’être déjà produit, et qu’il est masqué par les institutions variées qui existent encore, pour l’instant. Mais je crois que beaucoup de gens se réveilleront et se souviendront de leur humanité, la meilleure part de leur nature, quand des circonstances désespérées les forceront à se montrer à la hauteur. (...) source via FD