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11/09/2010

festipride

Cette scène est terrifiante. A quoi pensait cet officier qui, en quelques semaines, venait de voir s’effondrer son pays et qui savait que sa fin était imminente ? Le film de Wajda (largement ignoré par la critique officielle en Frankistan) commence par une autre scène tragique, le croisement sur un pont de deux files de réfugiés en septembre 1939 : les premiers fuient l’avancée de la Wehrmacht, les seconds celle de l’armée rouge... Wajda, dont le père, Jacub Wajda, fut l’un de ces officiers assassinés montre la fin d’un monde : une armée défaite, des villes détruites, des familles sur les routes, l’occupation, la déroute.

En 1793, Goethe, enfermé dans Mayence occupée par les Français voit –lui aussi- la fin d’un monde et l’écrit dans son journal : « En deux ans, je venais de vivre en personne et en témoin direct le terrible écroulement de toutes choses ».

Le « terrible écroulement de toutes choses »…

C’est, sans mettre sur le même plan la geste révolutionnaire et l’agitation vibrionnante de nos modernes libéraux-libertaires, une pensée récurrente chez moi qui ne suit, pourtant, ni progressiste ni décliniste… mon côté conservateur sans doute (qui coexiste –tant bien que mal- avec le Hoplite libéral et socialiste).

Mais ce souci est en permanence équilibré par la certitude que l’histoire –si elle est toujours tragique- n’est jamais écrite et qu’il y a dans les situations ou les évolutions les plus sombres la possibilité d’une renaissance, d’une part, et que, d’autre part et comme le disait Braudel, la géographie et les civilisations sont des invariants, malgré les catastrophes de toutes sortes.

J'aime bien le portrait du petit père des peuples (l'idole de Badiou) derrière le gentil commissaire politique. Trés jolie moustache.