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19/11/2006

pourquoi?

Pourquoi hoplite?

Par amour de l’Histoire et par la fascination que m’inspire ce guerrier moderne de l’Antiquité (le paradoxe n’est qu’apparent..), dont la manière de combattre va révolutionner l’histoire de la guerre en Occident.

L’hoplite est un citoyen soldat constituant l’infanterie lourde des cités Grecques antiques. Il porte un casque, une cuirasse, un bouclier (hoplon), des protège-tibias (cnémides), une lance et une épée ! L’ensemble avoisinant les 35 kg. Ces hommes combattaient en phalange (formation de combat d’infanterie serrée, avançant au pas de charge). Cette phalange, particulièrement efficace et meurtrière, dans les guerres Médiques ou les conquêtes d’Alexandre le grand, est l’ancêtre de la légion romaine manipulaire, plus souple et plus adaptée aux manœuvres de circonstance.

Le point important est ailleurs : le guerrier hoplite était supérieur (en terme d’efficacité au combat, nul jugement moral ici) parce qu’il est un citoyen libre des cités Grecques démocratiques, parce qu’il se bat pour lui, pour sa famille, pour ses biens, plutôt que pour les rois, les aristocrates ou les prêtres. Les hoplites acceptent librement une discipline plus stricte que les soldats contraints ou mercenaires. Après, Marathon (490 av JC), Hérodote observe que les Athéniens combattirent bien mieux sous leur démocratie récemment conquise que sous le long règne des Pisistratides : « Dans la servitude ils refusaient de manifester leur valeur puisqu’ils peinaient pour un maître, tandis que, libres, chacun dans son propre intérêt collaborait de toutes ses forces au triomphe d’une entreprise » (Hérodote, L’Enquête, V, 78, p. 387).

La liberté apparaît donc comme un atout militaire. Elle renforce le moral de l’armée dans son ensemble et donne confiance à tous, jusqu’au plus modeste des soldats.

Après Salamine, dernier volet des guerres Médiques, ou les guerriers hoplites infligèrent une défaite navale sans précédent aux armées Perses, les Grecs libres ne devaient plus craindre aucune puissance étrangère, jusqu’au jour ou ils se retrouveront face aux romains libres de la République.

Au delà de la valeur intrinsèque révolutionnaire du guerrier hoplite, cette nouvelle culture guerrière va mettre à jour un concept nouveau : en Occident, ceux qui combattent vont demander, exiger, et obtenir une reconnaissance politique. Et cette manière occidentale de faire la guerre va se répandre irrésistiblement hors des frontières Grecques, conduisant Alexandre sur l’Indus, à prés de 5000 kilomètres plus à l’Est.

Ce guerrier hoplite, nous en sommes les héritiers.

Un livre extraordinaire pour ceux que cela intéresse: «Carnage et culture » de Victor Davis Hanson ; Flammarion.