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14/08/2014

des guerres du gaz?

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"Extension de la guerre du gaz au Levant

Après trois ans de guerre contre la Syrie, les « Occidentaux » ont délibérément étendu leur offensive à l’Irak, puis à la Palestine. Derrière les apparentes contradictions politiques entre partis religieux et laïques, de solides intérêts économiques expliquent cette stratégie. Au Levant, de nombreux groupes ont changé plusieurs fois de camp, mais les gisements de gaz sont immuables.

Toute guerre étant entreprise par une coalition, il est naturel qu’elle ait des objectifs multiples, de manière à satisfaire les intérêts propres de chaque membre de la coalition. De ce point de vue, les combats qui font actuellement rage en Palestine, en Syrie et en Irak ont en commun d’être menés par un bloc formé par les États-Unis contre des peuples qui leur résistent, de poursuivre le plan de remodelage du « Proche-Orient élargi » (Greater Middle East), et de modifier le marché mondial de l’énergie.

À propos de ce dernier point, deux choses peuvent changer : le tracé des pipe-lines et l’exploitation de nouveaux gisements [1]. Depuis le début de la guerre contre la Syrie, l’Otan tente de couper la ligne Téhéran-Damas (NIORDC, INPC) au profit de couloirs de circulation permettant d’acheminer sur la côte syrienne à la fois le gaz qatari (Exxon-Mobil) et celui d’Arabie saoudite (Aramco) [2].

Un pas décisif a été accompli avec l’offensive en Irak de l’Émirat islamique qui a scindé le pays longitudinalement et séparé d’une part l’Iran et de l’autre part la Syrie, le Liban et la Palestine [3]. Cet objectif visible détermine qui vendra son gaz en Europe et, en conséquence du volume d’approvisionnement, à quel prix il pourra le vendre. Il suffit à expliquer que les trois principaux exportateurs de gaz (la Russie, le Qatar, et l’Iran) soient impliqués dans cette guerre.

L’Otan a ajouté un second objectif : le contrôle des réserves de gaz du Levant, puis leur exploitation. Si tout le monde sait depuis des décennies que le Sud de la Méditerranée contient de vastes champs gaziers dans les eaux territoriales de l’Égypte, d’Israël, de la Palestine, du Liban, de la Syrie, de la Turquie et de Chypre, seuls des « Occidentaux » savaient depuis 2003 comment ces champs étaient répartis et comment ils se prolongeaient sous le continent.

Ainsi que l’a révélé le professeur Imad Fawzi Shueibi [4], à l’époque, une société norvégienne, Ansis, a mené légalement en Syrie un arpentage du pays, en coopération avec la société nationale des pétroles. Ansis a également travaillé avec une autre société norvégienne, Sagex. Toutes deux ont corrompu un responsable des services secrets, ont secrètement procédé à des recherches en trois dimensions et ont découvert l’incroyable étendue des réserves syriennes. Celles-ci sont plus importantes que celles du Qatar.

Par la suite, Ansis a été racheté par Veritas SSGT, une société franco-états-unienne basée à Londres. Les données ont immédiatement été révélées aux gouvernements français, états-unien, britannique et israélien, qui ont bientôt conclu leur alliance pour détruire la Syrie et voler son gaz.

Après que les États-Unis ont confié, en 2010, à la France et au Royaume-Uni le soin de recoloniser la Syrie, ceux-ci ont formé une coalition sous le nom des « Amis de la Syrie ». Elle convoqua un « Groupe de travail sur la reconstruction économique et le développement » qui se réunit en mai 2012 aux Émirats arabes unis, sous présidence allemande [5]. Une soixantaine de pays se partagèrent alors le gâteau qu’ils n’avaient pas encore conquis. Bien sûr, la plupart des participants ignoraient les découvertes d’Ansis et de la Sagex. Le Conseil national syrien était représenté dans ce groupe de travail par Ossama al-Kadi, ancien responsable à British Gas de l’application des stratégies militaires au marché de l’énergie.

Ce n’est qu’à l’été 2013 que le gouvernement syrien fut informé des découvertes d’Ansis et de la Sogex, comprenant ainsi comment Washington avait réussi à composer la coalition qui tentait de détruire le pays. Depuis, le président Bachar el-Assad a signé des contrats avec des entreprises russes pour leur exploitation future. (...)" suite/Thierry Meyssan/Réseau Voltaire