10/12/2006
Boudarel, l’honneur de Jospin et le déshonneur de l’université Française.
Tout récemment, un ami qui eut le triste privilège de réchapper des camps de la mort du Viet minh, pendant la guerre d’Indochine, après y avoir survécu 3 ans dans des conditions atroces, me remémora la réaction courageuse et isolée de Jospin lors de l’affaire Boudarel.
Durant la guerre d’Indochine, ce militant communiste et enseignant à Saigon, passé du coté du vietminh en 1950, devint notamment le commissaire politique du camp 113 en 1953. Durant son année de « fonction », sur 320 prisonniers Français, ses compatriotes, 278 vont mourir de mauvais traitements et de torture physique et psychologique. Inculpé de trahison Georges Boudarel est condamné à mort par contumace en juin 1953.
Après les accords de Genève, Georges Boudarel de retour en France en 1966 après avoir bénéficié de la loi d'amnistie du 18 juin 1966, sera coopté au CNRS par ses amis communistes pour y préparer une thèse de troisième cycle d’histoire à l’université Paris VII Jussieu. Il devient maître de conférences à Jussieu et ses mêmes amis feront ensuite valider ses années « d’expérience » en Indochine pour favoriser sa carrière…
Le 13 février 1991, lors d'un colloque au Sénat sur le Vietnam auquel Boudarel participe, il est apostrophé par Jean-Jacques Beucler (président du Comité d'entente des anciens d'Indochine, ancien secrétaire d'État à la défense puis aux anciens combattants de 1977 à 1978, ancien officier et prisonnier du camp N° 1 au Tonkin) qui, au nom d'anciens prisonniers, exprime « son plus profond mépris » à l'historien. « Vous avez du sang sur les mains. Votre présence à cette tribune est indécente ».
Contre toute attente, articles et pétitions en faveur de Boudarel ne manquèrent pas dans le camp « progressiste » (Jean Lacouture, Pierre Vidal-Naquet, etc) et la justice rejeta l ‘accusation de crime contre l’humanité portée par une association d’anciens combattants, au motif que les faits étaient couverts par la loi d’amnistie de 1966.
Seul ou presque à gauche, Lionel Jospin, alors ministre de l’EN, sauva l’honneur de son camp en déclarant que « si le choix de l’anticolonialiste était juste », il ne lui paraissait « pas indispensable pour autant de passer du coté de l’adversaire de notre pays, quoi qu’on en pense ». Jospin ajouta que « rien ne peut justifier qu’un intellectuel, qu’un professeur devienne un kapo dans un camp de prisonnier, dans un camp de concentration dans lequel ses propres compatriotes mouraient sous la torture et les mauvais traitements. Cet homme la ne mérite pas à mon sens de comité de soutien ».
Il est sans doute intéressant de constater qu’à la même époque un jeune chercheur nommé Reynald Secher, auteur d’une thèse iconoclaste sur les guerres Vendéennes (Le génocide franco-français), vit sa carrière détruite par le même milieu universitaire endogamique, dont les efficaces méthodes Staliniennes perdurent depuis l'aprés guerre .
20:45 | Lien permanent | Commentaires (34) | Tags : boudarel, indochine, jospin, université, staliniennes
Commentaires
Je me souviens un peu de l'affaire Boudarel.
J'ignorais la prise de position de Jospin, plutôt courageuse effectivement.
Écrit par : Le Proton Jovial | 11/12/2006
Écrit par : XP | 13/12/2006
faut chercher dans la litterature: daoudal a écrit un livre sur cette affaire.
Écrit par : hoplite | 13/12/2006
Écrit par : Paul-Emic | 17/12/2006
Écrit par : skynet | 01/10/2007
D Venner faisait justement remarquer que les communistes ont toujours suivi De Gaulle, notamment en 1945 et en 1968: deux moments cruciaux de notre histoire où ceux ci ont accaparé les leviers du pouvoir avec l'assentiment de l'"homme qui à dit non"...manifestement pas à tous le monde.
Écrit par : hoplite | 01/10/2007
Écrit par : albert eichacker | 11/08/2008
Jospin, même trotskyste, fait encore partie de l'ancien monde, qui a connu l'histoire et sa dimension tragique. Il sait bien la veulerie de la trajectoire de boudarel. De tels hommes existnent malheureusement de moins en moins, au moins dans la classe politique. Et dans une génération ou deux, soigneusement formatées par le politiquement et l'historiquement correct, qui se rappellera de l'affaire Boudarel? Qui aura encore assez de mémoire et de droiture pour condamner cet homme, vil parmi les vils? Peu, jre le crains. Bienvenue, en tous cas.
hoplite
Écrit par : hoplite | 11/08/2008
mais bon Mitterand a bien diné avec Bousquet jusq'au dernier jour, donc la France de gauche n'est pas a cela pres
Allez donner des lecons de droits de l'homme au monde apres cela !
Écrit par : francis | 27/11/2008
francis, on est d'accord.
mais nous ne faisons pas partie des élites politiques...
jospin isolé dans son camp a été quasiment le seul a stigmatiser la conduite de cet homme indigne et celle des universitaires français qui l'on accueilli. et c'est faire preuve de courage que d'aller à rebours de son camp.
mitterrand/ bousquet, ça me parait différent. en restant ami avec bousquet jusqu'à la fin, mitterrand est fidéle avec lui même, avec sa nature profonde traditionnelle, conservatrice, ses amitiés de jeunesse de droite.
alors que jospin et boudarel faisaient partie idéologiquement du même camp communiste anti colonialiste.
la complexité des hommes.
Écrit par : hoplite | 28/11/2008
Écrit par : Francis | 09/06/2009
Écrit par : hoplite | 09/06/2009
pauvre France!
Écrit par : roumegue | 12/09/2009
le plus grave me semble être -de loin- l'ensauvagement et la déculturation générale des jeunes générations.
Écrit par : hoplite | 12/09/2009
Écrit par : Paul-Emic | 12/09/2009
Écrit par : MASINI jerome | 14/08/2010
Écrit par : MASINI jerome | 14/08/2010
Avec un ami, ancien légionnaire d'Indochine, l'affaire Boudarel nous avait vivement intéressée. En effet; les gens qui ont "démasqué" Boudarel, selon nous avaient toléré les agissement des copains cocos du zigue en question en France.
Ces gens-là qui furent même ministre, qui n'ont jamais combattu le communisme en France se sont réveillés contre Boudarel. Alors que la France depuis 1944 est livrée à l'idéologie marxiste.
Ainsi, notre argument pour pardonner à Boudarel était le suivant : Boudarel en bon bolcheviste était un combattant de la cause communiste. Il faisait-là son boulot de marxiste. Pas plus pas moins. Et voilà que l'on se met, par l'entremise du "Figaro" à croiser le fer avec le principal des accusateurs. Mais cela n'étant pas du goùt de certains, nous voilà ringardisé. Et tel qui nous avait préfacé un livre pour témoignar du calvaire des camps, comme le 113, nous signifie n'avoir rien à dire avec nous.
Le révisionnisme, non plus, n'est pas bien porté à droite.
Écrit par : Josep | 08/09/2010
Écrit par : courses pmu.fr | 26/03/2011
Écrit par : avafx etoro | 26/03/2011
Écrit par : Zeta | 12/07/2011
Écrit par : Goy | 28/09/2011
faut pas désespérer effectivement.
Écrit par : hoplite | 29/09/2011
Etant né en 1959, cette période de l'histoire m'avait échappée.
Je suis scandalisé par l'impuissance de la République ! Et pas un, n'a songé à se venger !
Nous avons maintenant un président de la République qui fait partie de ce courant idéologique !!!
Il serait bon de réveiller les consciences bien-pensantes de tous les électeurs naïfs qui ont votés pour lui 'sans avoir tous les éléments en main'.
Écrit par : Hottinger JP | 07/05/2012
Écrit par : carre | 22/10/2012
Écrit par : hoplite | 22/10/2012
Écrit par : Kerlin | 21/11/2012
j'ai plutôt l'impression que le moindre fait de torture avéré ou pas) du côté français/colonial est sytématiquement exploité et que le mainstream est plutot à la repentance et à l'ethno-masochisme. pas le genre de travers dans lequel tomberont les assassins du FLN, encore au pouvoir (qu'ils excusent pour l'assassinat des moins de Thibih=rine et la répression dans les années 90 en Algérie)..
Écrit par : hoplite | 21/11/2012
Écrit par : BOHN | 30/08/2013
Quant à BOUDAREL il méritait la mort pour tous les sévices commis sur des prisonniers au mépris des accords de Genève sur le respect et la protections des prisonniers de guerre, pour avoir déshonoré la France à l'époque dirigée par un régime de gauche, et pour avoir déshonoré l'Université Française.
Ce sinistre personnage n'était pas un intellectuel mais un fanatique. Certains intellectuels progressistes ont pris des risques en prenant part aux combat contre nos soldats, en portant des valises, en transportant des messages, ils l'ont payé de leur vie ce qui signifie que ceux la ont été au bout de leurs idées. BODAREL est revenu insulter la France en reprenant un poste d'universitaire. De qui doit venir la repentance ?
Écrit par : BOHN | 30/08/2013
Quand cela se produit, et puis qu'il vous permet la rencontre de deux hommes exceptionnels.
Deux hommes de courage, de bons sens, dont l'honnêteté et la compétence n'ont eu d'égale que leur grande qualité humaine destinée et dans l'animation perpétuelle d'une immense notion de service jamais prise en défaut.
En ce temps là, quelques instants de vie avec Jean Jacques BEUCLER, et de cet autre très grand homme que fut Jacques DUHAMEL. On n'oublie pas, pas seulement, mais on n'y pense tout le temps.,
M'ont imprégné dans l'esprit, que la politique pouvait non seulement être pratiquée sainement, mais que l'on pouvait avoir envie de l'aimer. Quand on la servait sans s'en servir. C'était tout cela ces deux merveilleux hommes.
Le 2ème motif de mon intervention, ma balle au bond!!!
En rappel de ce temps là aussi, mais de triste mémoire ici, cet étrange et tout aussi accablant épisode concernant l'affaire BOUDAREL.
Au fer rouge, voilà une souffrance et un passage de vie qui aura profondément marquée Jean jacques BEUCLER. La droiture contre la laideur!!!!
Quand le souvenir surgissait, on sentait bien à quelle hauteur l'âme de Jean Jacques était touchée. Cet acte abominable le marquera jusqu'au terme de sa vie.
Dieu sait pourtant combien était grande sa bonté et sa gentillesse légendaire. Mais il est de ces actes, quand l'idéal prédomine dans l'être, qu'il est mission impossible de pardonner certaines lâcheté... sanguinaires.......
On a fusillé des innocents en 1914, quand d'autres, en d'autres temps, loin de l'innocence, furent amnistiés.... et reclassés... avec du sang sur les mains, et les honneurs dus à leur rang...
Désolant, décidément, notre grand général a eu la mémoire courte (Plusieurs fois) avec un parti, qui était "bien parti" lui pour prendre le chemin inverse,en suivant le KREMLIN et le Soviet "SUPRÊME" pour envahir avec pour seule témoin leur seule idéologie plus forte, surtout très au delà de leur patrie naturelle.
Si HITLER n'avait pas inopinément changé son fusil d'épaule. les fusils de ces gens là, allaient se retourner comme par enchantement et tirer dans le sens opposé.
Ils n'aurait anticipés que de 5 ans, pour envahir nos administrations, qu'ils ont envahi après. En décembre 2013, présent dans tous les placards et tiroirs, et dans l'occupation de bureaux " au multiple de l'inutile," nous en payons encore très lourdement les conséquences. Et ce n'est fini....
Écrit par : blanded | 07/12/2013
Si vous voulez vraiment faire ch..er les communistes, alors pratiquez le devoir de mémoire:
-ils truquent l'Histoire? rétablissez la Vérité historique!
-il endoctrinent vos mômes à l'Ecole Publique? désendoctrinez vos mômes par la parole la plus patiente.
-ils pratiquent le mensonge? Débusquez le moindre de leurs mensonges et rétablissez la Vérité dans ses droits.
-ils veulent effacer l'Histoire de la Mémoire du Peuple Français? Luttez contre l'apathie qu'ils cherchent à instiller dans votre esprit.
Et surtout: Transmettez la mémoire de l'Histoire à vos enfants qui à leur tour la transmettront à leurs enfants. RÉSISTEZ!
Voila ainsi le devoir de Résistance contre l'oppresseur antidémocratique!
Écrit par : prolo français | 19/05/2014
Écrit par : yigal221 | 14/08/2014
Écrit par : ziegelmeyer | 04/03/2015
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