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01/03/2007

Auschwitz 105- Ukraine zéro.

Alain Besançon avait eu la curiosité, il y a quelques années de consulter le service de documentation du journal de révérence « Le Monde » et de calculer le nombre de références aux crimes Nazis et communistes entre 1990 et 1997 ; le thème du nazisme revint 480 fois, celui du « stalinisme », sept fois…Auschwitz faisait l’objet de 105 références, le génocide par la famine organisée en Ukraine (environ 6 millions de morts en 1933) zéro référence.

« Le nazisme, bien que disparu complètement depuis plus d’un demi-siècle, est à juste titre l’objet d’une exécration que le temps n’affaiblit nullement. Le communisme, en revanche, bien que tout frais et tout récemment déchu, bénéficie d’une amnésie et d’une amnistie qui recueille le consentement presque unanime, non seulement de ses partisans, mais de ses ennemis les plus déterminés et même de ses victimes. Ni les uns ni les autres ne trouvent séant de la tirer de l’oubli. » (1)

J’ai relu récemment, et successivement, « Le malheur du siècle », « Le livre noir du communisme » (2), puis « Du passé, faisons table rase » (3).

On ne sort pas intact de ce genre de lecture, aussi averti que l’on puisse l’être auparavant.

Mais ce qui frappe le plus, comme le souligne Besançon, au delà de l’horreur des crimes commis au nom de cette idéologie totalitaire, c’est ce "contraste entre l'amnésie du communisme et l'hypermnésie du nazisme"(6), cette organisation de la non repentance, après celle de la dissimulation des crimes commis par tous les régimes communistes durant le XX ème siècle. Ce négationnisme communiste.

Il faut se rappeler, lors de la sortie du « Livre noir du communisme », les injures et les menaces de la presse communiste en France, le travail de sape du Monde (des commissaires politiques Colombani et Plenel) pour discréditer les auteurs de cette somme inédite et pour atténuer l’onde de choc auprès d’un public encore largement ignorant de l’horreur collectiviste, la sortie pitoyable de Jospin à l’assemblée tentant de sauver le soldat communiste et dissociant (à dessein ?) stalinisme et communisme afin d’épargner ses amis trotskystes. Il faut revoir ce « bouillon de culture » historique ou Stéphane Courtois fut confronté à deux apparatchiks communistes (Roger Martelli et Roland Leroy).

La première synthèse historique de la dimension criminelle du communisme ne devait pas être connue ; Outre la recension des crimes de masses commis, les auteurs détaillaient également les méthodes utilisées pour assassiner des millions de personnes, notamment la famine organisée. La question de la nature totalitaire du communisme et sa comparaison avec le nazisme était également reprise par les auteurs, à la suite d’ Ernst Nolte, François Furet ou Renzo de Felice.

Si le monstre est mort comme phénomène politique, il demeure bien vivant comme phénomène culturel : il faut admettre que décrire le communisme dans sa réalité (sa praxis), reste un délit d’opinion. Le négationnisme, définit comme un délit quand il porte sur le nazisme, ne l’est pas quand il dissimule les crimes communistes.

Soulignant la motivation idéologique des crimes nazis, le procureur général Français à Nuremberg, François de Menthon, disait : « Nous ne nous trouvons pas devant une criminalité accidentelle, occasionnelle, nous trouvons devant une criminalité systématique découlant directement et nécessairement d’une doctrine. » (4)

Cette description de la criminalité brune s’applique mot pour mot à la criminalité rouge…

De même que « lui convient parfaitement la définition du nouveau code pénal Français, adopté en 1992, selon laquelle, le crime contre l’humanité inclut la déportation, la réduction en esclavage, la pratique massive et systématique d’exactions sommaires, d’enlèvements de personnes suivis de leur disparition, de la torture, d’actes inhumains inspirés par des motifs politiques, philosophiques, raciaux ou religieux, et organisés en exécution d’un plan concerté à l’encontre d’un groupe de population civile. » (5)

Or, les massacres et déportations systématiques de groupes sociaux ou ethniques en raison de ce qu’ils sont et non de ce qu’ils font, jalonnent toute l’histoire du communisme.

Il est donc sans doute légitime de conclure à une nature intrinsèquement criminogène du communisme, tant il a produit de copies conformes dans les circonstances les plus diverses, sous toutes les latitudes et dans les sociétés culturellement les plus différentes (Cuba, Ethiopie, Angola, Afghanistan, Mozambique, Laos, Cambodge, Chine, Russie,…)

Devant pareil constat, pareille horreur, le front négationniste procommuniste, puissamment relayé par des média complaisants voire serviles et perdant une sérieuse occasion de faire un aggiornamento, ressasse l’éternel antienne : « le communisme se voulait dans son principe une doctrine de libération par la dictature du prolétariat, alors que le nazisme annonçait dés sa naissance un programme d’extermination... » ou bien « l’anéantissement de l’homme exprime non l’essence de cette doctrine de libération, mais sa perversion ..» (distinguo Léninisme/ Stalinisme).

Il est alors particulièrement étonnant que cette doctrine de libération n’ai jamais nulle part mis en œuvre autre chose que sa propre perversion.

Un aspect non moins important de ces ouvrages est d’établir le fait que Lénine et Trotky furent les initiateurs de ce système et aussi de la terreur organisée, et ce dés 1917 (premiers camps de concentration, premier rapport alarmant de la Ligue des Droits de l’Homme). Staline n’en fut que le continuateur appliqué et méthodique doublé d’un stratège militaire sans pareil, surclassant largement son alter ego Hitler, et les Churchill et Roosevelt.

Reconnaître ceci c’est reconnaître la nature totalitaire et criminelle de l’idéologie véhiculée encore en 2007 par une bonne partie de la gauche radicale/ révolutionnaire Européenne, notamment Française.

Qu’ils le veuillent ou non, Trotskystes, communistes " orthodoxes ", "alter mondialistes" et autres "collectifs anti liberaux", sont les héritiers des plus grands criminels du XX ème siècle.

 

(1)   Alain Besançon, Le malheur du siècle, Fayard 1998, p.10.

(2)   Stéphane courtois, Robert Laffont, 1997.

(3)   Stéphane Courtois, Robert Laffont, 2002.

(4)   François de Fontette, Le procès de Nuremberg, coll. « Que sais-je ? », PUF, 1996, p.48

(5)   Jean François Revel, Le siècle des ombres, Fayard 199, p.602.

(6) Alain Besançon, Le malheur du siècle, p.9.

Commentaires

Bonjour,

Ou trouver ce Bouillon de culture que vous evoquez, avec Courtois (sans avoir a le payer sur ina.fr)?

Écrit par : JB | 02/03/2007

stéphane courtois en fait le récit dans son livre (Du passé, faisons table rase, p.67), sinon, à ma connaissance pas d'autres sources qu'ina.fr.

Écrit par : hoplite | 02/03/2007

je place de site un lien croisé avec mon article sur les trotskistes : http://francelatine.over-blog.com/article-5601558.html

Écrit par : phiconvers | 02/03/2007

merci phiconvers!

Écrit par : hoplite | 04/03/2007

hoplite, mon comm précédent, à la relecture, était un peu décousu. Vous n'imaginez pas le poids de ce négationnisme s'agissant de l'Amérique latine, à laquelle je porte un intérêt particulier comme vous le savez.
Toute personne osant critiquer les icônes castro-guévaristes est immédiatement catalogué comme un zélateur des "golpistas fascistas"...
Je vous invite à consulter ce "débat" très caractéristique :
http://cbarbier.blog.lemonde.fr/2007/02/21/meme-les-peruviens-sinteressent-a-loption-bayrou/

Écrit par : phiconvers | 04/03/2007

Il est clair que le communisme continue de bénéficier d'une complaisance invraisemblable.
Encore maintenant nombreux sont ceux qui froncent les yeux ou détournent la conversation quand on aborde le sujet.
Evidemment il y a tjs la vieille tactique de charger Staline pour dédouaner Lénine et les autres...
Je suis en train de finir la bio de Mao... Pas triste non plus.
Si j'arrive à m'en remettre, je mettrai une note à ce sujet sur mon blog !
Par ailleurs j'entendai l'autre jour à la radio un écolo, la relève du totalitarisme est assurée.

Écrit par : Le Proton Jovial | 05/03/2007

Mao, le plus grand criminel de l'histoire..
adulé par toute une clique de gauchistes idiots utiles révolutionnaires en peau de lapin, mais pas seulement (cf le qualificatif de "phare de la pensée" utilisé par Giscard à la mort de ce sinistre clown)
de la même façon que l'on put fusiller brasillach pour son apologie du nazisme et sa haine des juifs, peut-être pourrait-on fusiller sollers pour apologie du communisme et haine des bourgeois...et pas mal d'autres, d'ailleurs.
penser à faire une liste

Écrit par : hoplite | 05/03/2007

Si ça vous intéresse, j'ai mis une petite "fiche de lecture" sur la bio de Mao :
http://leprotonjovial.hautetfort.com/archive/2007/03/09/mao.html

Écrit par : Le Proton Jovial | 09/03/2007

Le léninisme, variante autoritaire du communisme, fut le cancer du marxisme !

Écrit par : Tietie007 | 07/10/2007

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