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06/06/2007

Six jours de désinformation.

L’avantage avec Radio France, c’est que l’on est rarement déçu ; le quarantième anniversaire de la guerre des Six jours qui opposa Israël à une coalition de pays arabes fut l’occasion, une fois de plus, d’illustrer le manque d’objectivité, voire la volonté de désinformer de la rédaction de France Inter. (1) « Une guerre qui n’a rien réglé », « une victoire qui n’en est pas une », etc., nous disent Mr Demorand et ses épigones, avant de nous révéler pieusement la déclaration fort irénique de Marouane Barghouti, (leader historique du Fatah condamné à perpétuité par la justice Israélienne pour plusieurs meurtres), sur « son espoir de vivre un jour en paix avec nos voisins ». Chaque intervention du sieur Demorand était sous-tendue par le principe de la culpabilité inconditionnelle d’Israël.

- coupable d’avoir déclenché les opérations militaires. Peu importe si la coalition arabe, bien plus puissante, était à la veille d’envahir l’état juif (la fermeture du détroit de Tiran -ainsi que le retrait des casques bleus et la militarisation du Sinaï - pouvant être considérée comme un acte de guerre, ce qui invalide le concept de « guerre préventive »), lui faisant courir un risque vital.

- coupable d’avoir gagné cette guerre de façon écrasante et inattendue, au regard des forces en présence. Ce qui n’est pas poli. Nulle interrogation sur ce qui serait advenu des israéliens (tout au moins des israéliens juifs) si la coalition arabe l’avait emporté. Il suffit de relire les déclarations des leaders arabes de l’époque pour saisir la menace réelle d’un nouvel holocauste au Proche-Orient. « J'ai demandé à des familles aux Etats-Unis de me montrer les lettres que leur envoyaient à l'époque leurs proches vivant en Israël. J'en ai lu près de 500. Presque toutes, en 1966 et 1967, mentionnent la crainte d'un nouvel holocauste. C'est la grande peur, une panique sincère de la destruction imminente, qui s'infiltre dans tous les recoins de la société. » (2)

- coupable d’avoir occupé les territoires conquis lors de cette guerre, comme s’il n’y avait aucun précédent de cette nature dans l’histoire de l’humanité, et pas seulement au Proche-Orient, comme si nos propres frontières étaient restées immuables depuis deux millénaires, malgré les guerres et les occupations successives…

- coupable finalement d’exister ? Sachant que l’antisionisme militant d’une bonne partie de nos progressistes n’est bien souvent que l’habit neuf d’un bon vieil antisémitisme peu avouable. Le fameux axe rouge-vert-brun décrit par Alexandre Delvalle.

François Furet avait coutume de dire que certaines questions historiques sensibles , la Révolution Française par exemple, nécessitent un permis d’étudier, une sorte de licence délivrée par les gardiens du dogme, sans lesquels il n’est pas question de prendre part au débat. Montrer patte blanche, en quelque sorte. C’est le cas d’Israël et des guerres Israélo-arabes : il n’est d’agresseur qu’ Israël et de victimes que « les palestiniens », dit la doxa. Et pour que les choses soient claires, il faut donc préciser que je ne suis ni juif, ni Israélien, ni sioniste, mais seulement sensible au manque d’objectivité habituel de nos média.

Contexte.

Dans les années précédant la guerre la situation du jeune état juif est difficile : régression économique et solde migratoire négatif. L’âge d’or d’Israël, après deux guerres victorieuses (1948 et 1956), et une période marquée par le dynamisme démographique, scientifique et économique, est bien terminé. Du coté arabe, l’existence même d’Israël est un casus belli permanent depuis 1948 et la totalité des dirigeants des pays arabes ne font pas mystère de leur volonté (déjà) de rayer Israël de la carte ; pas de meilleur exemple du sentiment général de la rue arabe et des dirigeants arabes que cette déclaration faite à Radio Damas, le 28 mai 1967 : « L’existence d’Israël est une erreur qu’il faut rectifier ; Voici enfin l’occasion d’effacer la honte qui s’est abattue sur nous depuis 1948 : notre objectif est clair :rayer Israël de la carte » (3) Même la suave chanteuse égyptienne Oum Kalsoum chauffait alors les masses du Caire avec un hymne dont le refrain était « Adbah » (« égorge ! »). Ou encore le président égyptien Nasser : « notre objectif sera la destruction d'Israël. Le peuple arabe veut se battre. » 

La guerre des six jours est le résultat d’une succession d’erreurs de la part des grandes puissances, de fausses rumeurs entretenues par les Soviétiques, de leur menace d’intervention directe contre Israël, de l’abandon d’Israël par la France qui imposa un embargo sur les armes au moment le plus critique pour lui, des tergiversations craintives des Européens et de l'ONU ainsi que des déclarations génocidaires d’une multitude de dirigeants du monde arabe. Les Soviétiques, en faisant accroire aux Syriens de la réalité d’une concentration de troupes israéliennes à leurs frontières, précipitent la mobilisation de l’Egypte, allié des Syriens, qui obtient du secrétaire général de l’ ONU, U Thant, le retrait des casques bleus de la frontière avec Israël. "La diplomatie française commit la même erreur que celle de la Yougoslavie et de l'Inde: les délégués de ces deux pays aux Nations Unies poussèrent U Thant à donner le plus vite possible satisfaction au président Nasser, c'est-à-dire à retirer les casques bleus et, du même coup, à mettre en mouvement la machine infernale." (4) 

La remilitarisation du Sinaï et le retrait de la force d'interposition de l'ONU contreviennent directement aux arrangements prévus lors du réglement de la crise de Suez en 1956.

Mais c’est bien la fermeture du détroit de Tiran (accès au seul port israélien sur la mer Rouge –Eilat- duquel dépendait l’approvisionnement en pétrole d’Israël), donc la fin de la liberté de circulation dans le golfe d'Aqaba, qui constitue le casus belli en contrevenant au droit international en vigueur. Dans cette stratégie de tension, volontairement entretenue par l’URSS, pour renforcer sa position anti-impérialiste acquise auprès des pays arabes après l’affaire de Suez en 1956, Israël fait donc face à une coalition arabe regroupant l’Egypte, la Syrie, le Liban, l’Algérie, le Maroc, le Koweït, l’Arabie Saoudite, le Jordanie, le Soudan et l’Irak, qui, tous, proposent d’envoyer des troupes et du matériel militaire. Pour certains (5), ce sont les installations nucléaires israëliennes de Dimona (et la possibilité pour l'Etat juif de disposer de l'arme nucléaire) qui seraient à l'origine de cette guerre, l'URSS ayant maneuvré pour provoquer un conflit entre Israël, l'Egypte et la Syrie à l'occasion duquel l'aviation russe aurait détruit le potentiel nucléaire israëlien.

Les armées de cent millions d’arabes contre un état de trois millions d’habitants.

Les forces en présence sont les suivantes : 840 avions arabes contre 280 israéliens, 1650 blindés contre 800, 285.000 hommes (plus 120.000 réservistes) contre 71.000 hommes (et 275.000 réservistes). C’est à ce moment là que la France et l’Angleterre (après la défection de l’ONU et la réserve des USA engagés en Asie) choisissent pour faire savoir aux israéliens qu’ils considèrent comme caduque la déclaration franco anglo-américaine de 1950 garantissant le statut frontalier au Proche-Orient…

Fait important, ces actions belliqueuses furent entreprises alors qu’Israël n’occupe encore aucun territoire appelé aujourd’hui occupé: ni au Golan (Syrien), ni en Cisjordanie (Jordanienne), ni au Sinaï (Egyptien), ni à Gaza (Egyptien), ni à Jérusalem Est (Jordanien) : le conflit ne pris donc pas naissance à cause d’une quelconque occupation, mais bien d’un rejet de l’idée même de l’existence d’un état juif au Proche-Orient. Il faut donc insister sur le fait qu’avant 1967, l’Egypte ne pensait nullement rendre Gaza qu’elle occupait et dont nul « peuple palestinien » ne pensait alors à revendiquer la possession, de même que la Jordanie ne pensait pas davantage à rendre la Cisjordanie que personne curieusement ne qualifiait « d’occupée ». Ces terres devenaient palestiniennes du seul fait d’être passées entre des mains israéliennes. Le monde arabo-musulman faisant ainsi de « la cause palestinienne » le fer de lance ou l’emblème de son refus d’Israël, en tant que souveraineté juive. Autrement dit, une terre devenue islamique (par conquête) peut elle supporter de retrouver (par conquête) sa souveraineté juive antérieure ? Ecoutons Raymond Aron dans le Figaro du 4 juin 1967 : « Que le président Nasser veuille détruire ouvertement un Etat membre des Nations Unies ne trouble pas la conscience délicate de madame Nehru.(…) Si les grandes puissances, selon le calcul froid de leurs intérêts, laissent détruire ce petit état qui n’est pas le mien, ce crime, modeste à l’échelle du nombre, m’enlèverais la force de vivre et je crois que des millions et des millions d’hommes auraient honte de l’humanité. »

Blietzkrieg.

La suite, on la connaît ; le 4 juin 1967, les pleins pouvoirs furent attribués à Moshé Dayan, alias le diable borgne, qui déclencha l’offensive le 5 juin au matin, anéantissant en quelques heures toutes les armées arabes qui encerclaient Israël, occupant le Sinaï jusqu’au canal de Suez, Charm el Cheikh, la bande de Gaza, les hauteurs du Golan et la Cisjordanie avec Jérusalem Est. La guerre dura six jours, fit 275 morts et 800 blessés israëliens contre plus de 10.000 morts pour la seule armée égyptienne. On retrouve un différentiel de pertes proche des chiffres affichés par les historiens de l'antiquité à propos des guerres médiques (Salamine en particulier). (6)

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Remarques.

- la victoire écrasante d’Israël transforma son image de petit état vulnérable face à une gigantesque coalition en celle d’une armée invincible, et corollairement fit jouer aux arabes le rôle de David, auparavant dévolu à l’état juif. Cette victoire éclair, mettant de facto un million d’arabes sous l’administration du vainqueur, suscita un sentiment d’unité nationale qui n’existait pas auparavant et qui permit à Yasser Arafat, leader du Fatah, la principale faction de l’OLP, de lancer une guerre de libération nationale sous forme d’une campagne terroriste. Ce que la plupart des gens présument être la cause du conflit israélo-arabe, soit l’occupation israélienne du Golan, de la Cisjordanie, de Gaza et de Jérusalem Est, est en fait la conséquence de ce bref et intense conflit.

- terrorisme et colonisation.

Les Arabes Palestiniens ont été les témoins privilégiés du terrorisme juif, lorsque les sionistes de l’Irgoun firent sauter le 22 juillet 1946 à Jérusalem une aile entière de l’hôpital du roi David dans laquelle était installée le quartier général des forces Britanniques et faisant 110 victimes Anglaises. Ou lorsque les sionistes du groupe Stern assassinèrent le 17 septembre 1948 le comte Folke Bernadotte, médiateur de l’ONU, et l’un de ses collaborateurs, le Français André Sérot. Camions piégés, bombes camouflées sur un marché ou à un arrêt d’autobus : les terroristes juifs avaient déjà tout inventé, sauf l’attentat suicide qui sera, à partir du milieu des années 1990, une innovation et une exclusivité islamiste.

Dés le lendemain de la guerre, en septembre 1967, les Israéliens implantent leurs premières colonies sur les territoires conquis: la Cisjordanie, le Golan, la bande de Gaza et Jérusalem Est. Commencée pour des raisons avant tout sécuritaires, la colonisation s'intensifie en 1977 avec l'arrivée au pouvoir de la droite, le Likoud. Elle est alors légitimée par une interprétation religieuse du sionisme, notamment en Cisjordanie, désignée comme la Judée-Samarie biblique. Malgré la signature des accords d'Oslo en 1993 (qui prévoyaient le gel de nouvelles implantations), la colonisation de cesse de s'intensifier: entre 1993 et 200, le nombre de colons passe de 248.000 à 390.000 dans les territoires "palestiniens". Toutefois le désengagement décidé par Sharon en 2005 à liquidé la présence Juive dans la bande de Gaza.

- qui croire?

Sur les origines du conflit, le travailliste Ytzhak Rabin, à l'époque chef d'état-major de l'armée, a démenti la version officielle de l'armée: "Je ne pense pas, a-t-il dit, que Nasser voulait la guerre; Les deux divisions qu'il envoya dans le Sinaï, le 14 mai, n'auraient pas suffi pour lancer une offensive contre Israël. Il le savait et nous le savions." Même son de cloche de la part dugénéral Matiyahou Peled: "La thèse selon laquelle le génocide était suspendu sur nos têtes en juin 1967, et qu'Israël combattait pour son existence physique, n'était qu'un bluff!" Enfin, de la bouche même du premier ministre d'alors, Lévi Eshkol: "Le déploiement militaire Egyptien dans le Sinaï, à la veille de la guerre, était d'ordre défensif." (2)

- fin du panarabisme et essor du radicalisme islamique.

Nombre d’historiens considèrent pourtant que cette guerre était inévitable, Israël étant trop vulnérable pour ne pas attaquer « préventivement » . L’erreur fut sans doute, après avoir vaincu le danger principal (l’Egypte et son aviation en particulier), d’envahir et d’occuper durablement la rive ouest du Jourdain et Jérusalem-Est, alors même que le roi Hussein de Jordanie semblait prêt à une paix durable contre la rétrocession de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Au quatrième jour de guerre, l’Egypte, la Jordanie et la Syrie acceptèrent un cessez-le-feu, qu’Israël rejeta, dans l’euphorie de la victoire, envahissant le Golan Syrien. Et ce malgré l’opposition de Moshé Dayan qui craignait une intervention militaire de l’URSS. Cette victoire, par le sentiment de toute puissance qui anime alors le pays, offre sans doute un second souffle au sionisme ; Et longtemps, jusqu’à la grande claque de la guerre du Kippour (octobre 1973), les israéliens se répétaient cette boutade : « Qu’est-ce qu’on fait à midi ?- On envahit le Caire !- D’accord, mais qu’est-ce qu’on fait dans l’après-midi ? » (8) Paradoxalement, la guerre des Six jours à contribué à l’isolement de ce pays, à substituer aux racines européennes (notamment Françaises) et à l’ouverture antérieure au monde un lien exclusif avec les USA.

L'islamisme est l'autre vainqueur de la guerre ses Six Jours : le conflit de juin 1967 n'a pas seulement été marqué par la victoire de l'armée israélienne sur les forces militaires égypto syro jordaniennes. Il a provoqué la chute de l'arabisme au profit de l'islamisme au Proche-Orient. Ce nationalisme arabe était fondé sur l'idée de nation, l'unité de langue et de civilisation étant le ciment de l'union des peuples arabes, remplaçant ainsi l'unité de religion. Pour le monde arabe, la défaite de juin 1967 a ainsi signifié la fin du Nassérisme, c'est-à-dire de l'alliance du nationalisme panarabe et du progressisme tiers-mondiste pro-soviétique, la fin de ce courant nationaliste laïc et modernisateur. Le seul projet unificateur de l'oumma est désormais l'islam radical. Ainsi discrédité, l'arabisme sombre avec les armées arabes ; bientôt, l'islamisme, le pétrole et la résistance palestinienne seront le moteur du monde arabe.

(1) http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/septneuftrente/index.php?id=56535

(2) Tom Segev, Six jours qui ont changé le monde, Denoël 2007, p 25.

(3) David Kimche, Dan Bowly, Israel face aux arabes. Hier, demain, aujourd'hui, Artaud 1968, p56.

(4) Raymond Aron, De Gaulle, Israel et les Juifs, Plon 1968, p.44.

(5) http://fr.danielpipes.org/article/4595

(6) Lire en particulier le récit de cette blitzkrieg par Pierre Hazan:  La guerre des Six jours, la victoire empoisonnée; Editions complexe, 1989.

(7) Jacques Derogy, Israel, la mort en face, Robert Laffont 1975, p.191.

(8) Gilles William Goldnadel, Le nouveau bréviaire de la haine, Ramsay 2001.

 

Commentaires

Intéressant, hoplite, cela m'a rappelé un roman génial de Michel de Saint-Pierre, -Je reviendrai sur les ailes de l'aigle- que je ne peux que recommander ici.

Écrit par : phiconvers | 07/06/2007

merci phiconvers
a+

Écrit par : hoplite | 07/06/2007

Vous semblez très mal informés ou de très mauvaise foi ! Les historiens israéliens ont remis en cause tous ces mensonges israéliens depuis 1948. Ne me dites pas alors que vous êtes plus israéliens que ces historiens, qui sont finalement des hommes de science et qui s’appuient sur des archives pendant que vous, vous vous appuyez sur dieu sait quoi ! Dominique Vidal dans ses livres et articles, fait une intéressante présentation de tous ces historiens et leurs thèses. Faites un effort, lancez la recherche pour réapprendre à penser une question aussi épineuse et douloureuse. Voilà la liste de quelques historiens qui vous permettront « d’actualiser » vos informations et convictions : Simha Flapan : The Birth of Israel. Myth and Realities, Pantheon Books, New York, 1987 ; Tom Segev : 1949. The First Israelis. Free Press Macmillan, New York et Londres, 1986 ; Avi Schlaïm : Collusion Across the Jordan. King Abdallah, the Zionist Movement and the Partition of Palestine, Clarendon Press, Oxford, 1988 ; Ilan Pappé : Britain and the Arab-Israeli Conflict, 1948-1951, Macmillan, New York, 1988, et The Making of the Arab-Israeli Conflict, 1947-1951, I.B. Tauris, Londres, 1992 ; Benny Morris : The Birth of the Palestinian Refugee Problem, 1947-1949, Cambridge University Press, Cambridge, 1987, et 1948 and After : Israel and the Palestinians, Clarendon Press, Oxford, 1990.

Écrit par : Chahid | 07/06/2007

merci chahid pour les références, mais j'attendais plus une réfutation, en fait.
cordialement.

Écrit par : hoplite | 07/06/2007

Hoplite, permet-moi de te donner encore un autre point de vue sur la question : le conflit israëlo-palestinien ne nous concerne pas et nous n'avons pas à prendre parti.

Que les journalistes de Radio France ne soient pas objectifs sur la question, cela n'est pas surprenant, ils ne sont objectifs sur rien.

En revanche, je note que l'actualité du Proche-Orient occupe une place démesurée dans les médias français et européens, alors qu'il n'a qu'une incidence que très limitée sur le destin de l'Europe. Et quand on parle de la résistance palestienne et des exploits de Tsahal, quand on brandit par ailleurs la menace du réchauffement climatique, on détourne l'attention du bon Français de ce qui mine déjà son propre pays, et beaucoup plus profondément.

Ce débat est à mon sens sinon une manipulation idéologique, du moins une perte de temps.

Écrit par : Amaury | 08/06/2007

Bonjour Hoplite,

Vous venez de mettre en ligne exactement ce qui constituait mes lectures à l'époque où je me cherchais spirituellement (et me définissait comme un catholique de combat), juste avant de partir pour la Terre Sainte.

Vous définiriez vous comme sioniste ?
Une optique de choc des civilisations (sans avoir en tête une théorie trop rigide) ? Une alliance judéo-chrétienne ?


@Chahid: J'ai été voir votre blog, et il n'est pas sans intérêt ! Vos références culturelles à Tolstoï, Balzac, ... témoignent en votre faveur, mais pourquoi aucun article sur l'avenir de l'Europe et de ses peuples, leur enracinement, ... ? Parce que vous ne vous sentez pas concerné peut-être ? La présence d'un logo pacifiste m'amuse ! Il est assez typique d'un état d'esprit dont l'on ne se pare que tant qu'il s'agit de l'avenir européen, pour changer de ton dès qu'il s'agit des obsessions ethno-culturelles habituelles: Amerique-Israël-Palestine. Je soupçonne un double discours qui, très franchement, me dérange, et que vous dénoncez probablement vous même lorsqu'il s'agit de gens comme Arthur, BHL et autres.

Chahid, moi même qui fut un temps sioniste, j'ai fini par comprendre que l'on ne pouvait défendre qu'une seule sphère civilisationnelle, à savoir celle qui nous porte en son sein: l'Europe.

Écrit par : Metanoïa | 08/06/2007

Il faudra se faire une raison: l'état d'Israel existe et existera, il n'est pas une parenthèse historique selon le voeu du quai d'Orsay. Israel existe et ses voisins palestiniens et autres feraient mieux de l'accepter, afin de bâtir au plus vite un état palestinien. Mais, cela les interesse-t-il vraiment? On peut en douter quand on voit leur goût mortifère pour le sang et la violence...au point de s'entretuer tant ils sont fanatiques.

Écrit par : Zadig | 08/06/2007

amaury, je suis d'accord avec toi, ce conflit ne nous concerne pas directement et notre priorité est ailleurs, notamment dans la défense et la promotion de notre culture européenne. toutefois cela n'empeche nullement l'historien amateur que je suis d'avoir un point de vue, forcément partial, et de le confronter à d'autres. Et Radiofrance n'est effectivement objectif sur rien et ce conflit occupe effectivement une place démesurée dans nos média.
métanoïa, je ne me définirait pas du tout comme sioniste, cette histoire n'est pas la mienne ni celle de mes ancêtres, mais l'histoire de cette région est passionante et édifiante à plus d'un titre.
Par ailleurs personne n'a attendu Huntington pour comprendre l'antagonisme millénaire de certaines civilisations, comme c'est le cas entre la civilisation moderne occidententale et la civilisation traditionnelle arabo- musulmane (anti-moderne), effectivement basées sur des doctrines religieuses.
Le support inconditionnel des USA à Israel peut se concevoir effectivement comme une alliance judéo-chétienne, mais je pense que les Européens, s'ils n'étaient pas endormis depuis 1945, pourraient faire entendre une autre voix, plus distanciée, et abandonner cette idée folle "d'ingérence humanitaire", de "gendarme du monde", etc. Les peuples non européens, notamment Africains et Proche et Moyen-Orientaux sont adultes et n'ont nul besoin de ce méssianisme "droitdelhommiste" et "démocratique" cher à Kouchner et aux néoconservateurs américains. Il est temps de cesser cette "Irréal politik" selon le mot d'hubert Védrines (politique qui s'apparente fort à un néo colonialisme d'ailleurs)

Écrit par : hoplite | 08/06/2007

Après des kilomètres d'échanges d'informations, d'idées ou d'arguments sur le blog de chahid, j'ai mis un terme (provisoire ?) à mes interventions sur ce site. Voici pourquoi :
http://francelatine.over-blog.com/article-6700592.html

Cela n'enlève sans doute rien aux qualités intrinsèques du personnage, mais je crains que la discussion soit stérile.

Écrit par : phiconvers | 08/06/2007

je comprends, phiconvers.
malheureusement , je crains que l'aggiornamento de l'Islam (en tant que corpus religieux, politique, philosophique et social), ne soit pas pour demain.
j'ajouterais que l'erreur de la plupart des occidentaux est de considérer que l'Islam n'est qu'une simple religion parmi d'autres.

Écrit par : hoplite | 08/06/2007

Intéressant « brouhaha » ! Bref, j’avais prévu de poster hier un post sur la Palestine et la « solution finale » sioniste pour le nettoyage ethnique des palestiniens au lendemain de la Nakba de 1948, mais des problèmes de connexion avec Over-Blog m’ont retardé. J’invite donc les sionistes, apprentis sionistes et ex-sionistes présents sur ce blog à venir relire l’histoire loin des fantasmes « la civilisation moderne occidentale et la civilisation traditionnelle arabo- musulmane (anti-moderne) ». Le post sera (inchallah) publié ce samedi et appuyé par une vingtaine de références, parce que là je ne vois aucune référence scientifique dans tout le décor! Les anges et les saints parfait vous soufflent-ils vos réponses !

Écrit par : Chahid | 08/06/2007

J'ai parfois envie de manquer de tact - mais c'est alors peut-être cela, le bon sens ! - en demandant à tous ceux qui s'enflamment pour des conflits étrangers à l'Europe de bien vouloir nous laisser en paix... en Europe, avec nos intérêts, notre vision du monde extérieur, avec nos problèmes.

J'ai toujours trouvé insupportable que l'on puisse importer des conflits ethno-civilisationnels sur notre sol.

Ou bien, sinon Chahid, mettez vous à la géopolitique des Balkans !

Écrit par : Metanoïa | 08/06/2007

@chahid, l'invective ne mène à rien.
je vous suggère d'avancer plutôt quelques arguments convaincants..

Écrit par : hoplite | 08/06/2007

Tous les arguments nécessaires et « convaincants » pour qui le veut, sont cités dans mon dernier post sur « La Palestine de 1948 à 2007 : quel « beau tableau » et quel splendide « chaos »! » http://chahids.over-blog.com/article-6767640-6.html#anchorComment sachez mes chers que le sionisme n’est plus à la mode. Même les israéliens se repentent de leur racisme et sionisme, pourquoi persistez vous dans votre désinformation ? Plus royalistes que le roi lui-même !

Écrit par : chahid | 09/06/2007

J'ai lu ton petit brulôt, Chahid, qui n'a rien d'une "démonstration scientifique". Il s'agit d'un point de vue éminemment polémique qui transpire la haine, la paranoïa et qui, définitivement, colle mal (ou trop bien, quand on connaît la partialité des "défenseurs des droits de l'homme" dont tu te réclames) avec tes stickers pacifistes.

Ton outrance est, je le crois sincèrement, un cadeau pour la propagande israélienne et tend à légitimer des abus que personne ne nie a priori en France.

Pauvre Palestiniens, si mal servis par la rue arabe...

Écrit par : phiconvers | 10/06/2007

Bravo pour cette note.

Écrit par : Pharamond | 10/06/2007

merci pharamond.
@chahid, les mots de phiconvers me semblent particulierement adaptés à votre post: polémique n'est pas synonyme de haine ou d'outrance. Et j'attends toujours une réfutation sérieuse de ma vision des Six jours.

Écrit par : hoplite | 10/06/2007

tout est dit (comme dab)
bravo Hoplite

toi qui connait bien l'histoire, peux-tu jeter un coup d'oeil sur mon article ecrit en début de semaine sur la Russie ?
http://www.5-yearslater.com/index.php/2007/06/04/1644-craignez-la-bete-blessee

a+

Écrit par : Julius G. | 11/06/2007

@ Chahid: votre pseudo à lui seul annonce la couleur du fanatisme haineux musulman. Votre pseudo signifie combattant religieux pour l'islam, prêt à aller à la mort.

Écrit par : Zadig | 11/06/2007

merci julius, j'avais déja lu ton intéressant post sur la Russie...sans commentaire car encore trop ignorant des réalités de ce pays.
a+

Écrit par : hoplite | 12/06/2007

Quelques règles de bonne conduite générale néthique à rappeler : Évitez de mettre simplement en commentaires des textes comme : « bravo », « salut », « coucou », « d’accord », « pas d’accord » etc. Les échanges ont besoin d’être alimentés par des remarques et réflexions construites.

Écrit par : chahid | 13/06/2007

Merci de ce billet instructif quoique très engagé.
Je ne reproche pas à Israël d'avoir gagné la guerre qu'on lui promettait : le but des Arabes était simplement de jeter les Juifs à la mer dans des conditions équivalentes à celles que connurent les Pieds-Noirs d'Algérie. L'Occident aurait fourni les navires.
Et je ne m'étendrai pas non plus sur la pertinence d'un Foyer Juif sur les décombres de la palestine ottomane. Par contre c'est après les Six-Jours que mon admiration s'éteint.

Le gouvernement d'Israël depuis lors pue la boutique. Et jusqu'à ce matin, c'est le gouvernement des médiocres.

A quoi les Six-Jours ont-ils ouvert la voie ? Au mitage colonial de la Cisjordanie par des communautés illuminées et passablement racistes. Quand on sait que beaucoup de ces gens ont été chassés d'Afrique du Nord, on peut méditer sur l'usage de l'expérience chez le genre humain.

Israël a gagné ses guerres. Il est infoutu de gagner sa paix. C'est tout de suite après la conquête de la Cisjordanie qu'il fallait organiser un gouvernorat palestinien (à l'ottomane) confédéré à Israël, et le développement économique par le complexe agro-alimentaire aurait résolu tous les problèmes, dès lors que les juifs abandonnaient l'idée de voler la terre partout où le cadastre était incomplet et de capter indûment toutes les sources d'eau !
Eretz Israël ça leur a coûté cher, cette foutaise biblique !

Il faut forcer les destins pour aboutir à la paix. Politiquement ce sont des nabots !

Écrit par : Catoneo | 13/06/2007

israël a gagné la guerre mais perdu la paix; je trouve ça assez juste, catonéo.
et je crois également qu'israël a perdu aprés les six-jours une occasion unique d'installer un état palestinien.

Écrit par : hoplite | 13/06/2007

chahid, tu n'as pas répondu à cet article autrement que par une liste de références dont tu te doutes bien qu'elles ne seront pas consultées, ou en tout cas pas immédiatement. Hoplite a écrit un article, tu es invité à y répondre, fort de tes références certes, mais aussi de ta capacité à les intégrer et à les synthétiser pour en tirer un jugement personnel, que tu peux formuler ici pour que nous y réfléchissions. Voilà qui serait conforme à la philosophie des blogs, fondés sur l'échange de points de vue et d'analyses plutôt que sur la confrontation stérile de titres de bouquins et d'études. Quelqu'un qui serait désireux de se faire son propre jugement et qui disposerait de plusieurs mois pour creuser à fond un sujet peut alors taper Israël/Palestine sur google ou bien prendre un abonnement dans une bonne bibliothèque.
Nous échangeons sur ce blog entre personnes ayant des idées étayées sur les sujets abordés, sans qu'il soit besoin de barder nos posts de cautions diverses !

Écrit par : phiconvers | 13/06/2007

Ce sont les références de Hoplite qui me sidèrent ! Pour un si long post, seulement quatre notes de bas de page avec D. Pipes en plus ! Pour pouvoir débattre correctement sur n’importe quel sujet ou texte écrit, j’ai besoin avant tout de débattre sur les références, ce qu’on accepte et ce qu’on rejette. Un post ou un article n’est pas une révélation divine, c’est un texte qui se travaille objectivement et peu importe le résultat ! Les historiens que j’ai cités sont la clé de notre débat. Ils sont les seuls à avoir consulté les archives israéliennes et leurs révélations sont étonnantes. Que ce soit en 1948 ou 1967, Israël était l’agresseur, et de loin l’armée la plus équipée et la plus soutenue ! Quand Hoplite parle de « coalition arabe, bien plus puissante » sans citer aucune référence, il annonce les couleurs ! Mes deux dernières réponses à Hoplite sur mon blog, vous ajouteront le reste.

Écrit par : chahid | 14/06/2007

"Quelques règles de bonne conduite générale néthique à rappeler : Évitez de mettre simplement en commentaires des textes comme : « bravo », « salut », « coucou », « d’accord », « pas d’accord » etc. Les échanges ont besoin d’être alimentés par des remarques et réflexions construites.

putain on doit se marrer grave dans ta famille et se défoncer au cacolac

et çà se la joue intello pour occulter sa parano, bien évidemment

Écrit par : Julius | 14/06/2007

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