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09/03/2008

Le totalitarisme du XXIème siècle.

Geert Wilders : «L'idéologie islamique est fasciste»

Menacé d'assassinat depuis 2004, Geert Wilders, le chef de file du Parti de la liberté vit reclus, protégé par des gardes du corps, changeant d'adresse chaque nuit. La lutte contre l'immigration musulmane et l'islamisme est son obsession.

LE FIGARO. Avez-vous mesuré les conséquences de votre film, pour vous et pour votre pays ?
Geert WILDERS. Personne n'est autant que moi conscient de la menace. Mais si j'avais dû m'arrêter, je l'aurais fait il y a trois ans. J'ai vécu dans des prisons, dans des baraquements militaires, et la pression a encore grandi ces derniers mois. Mais je suis un élu et je mène mon combat sous la bannière de la loi. Si je devais renoncer à dire ce que je pense, les adversaires de la démocratie auraient alors gagné.

Votre pays est inquiet des retombées diplomatiques et économiques que pourrait causer votre film.
GW: Mon film n'est pas encore sorti, personne ne l'a vu, mais déjà des muftis l'ont condamné, prédit que le sang sera versé, des pays arabes menacent les Pays-Bas d'embargo ! Et mon pays, plutôt que de demander à quelques imams de se taire, plutôt que de rappeler nos principes démocratiques et celui de la liberté d'expression, par un ridicule et indigne aveu de faiblesse, cède à la menace et prépare nos ambassades au pire !

Selon vous les valeurs islamiques et les valeurs démocratiques sont inconciliables, irrémédiablement. Comment les Pays-Bas peuvent-ils intégrer leur population d'origine musulmane ?
GW: Je ne veux plus de nouveaux immigrés. Je n'ai rien contre les individus, mais nous avons un problème avec l'idéologie islamique. Je ne veux pas renvoyer ceux qui sont ici et veulent s'assimiler, mais je leur dis de se débarrasser de cette idéologie, que je qualifie de fasciste.

Quel est le choix que vous offrez à un musulman hollandais ?
GW: C'est vrai que selon le Coran, ce livre terrible, vous ne pouvez pas renoncer à être musulman. À moins de risquer la mort. S'ils veulent s'appeler musulmans, nouveaux musulmans ou comme ils veulent, cela ne me dérange pas. Ce qui m'importe c'est qu'ils se séparent de cette part de violence et d'intolérance qui est dans le Coran.

Pensez-vous que la provocation et les slogans à l'emporte-pièce font avancer les choses ?
GW: À la différence des autres, nous, au Parti de la liberté, nous ne mâchons pas nos mots. Un million de musulmans pour 16 millions de Hollandais, c'est trop. Nous sommes les seuls à nous élever contre l'immigration musulmane, les projets de mosquées, d'écoles coraniques. Certains disent également vouloir refuser le relativisme culturel. Mais moi je le dis de manière plus claire : ma culture est meilleure que la culture islamique. Nous ne traitons pas les femmes, les homosexuels, les relations politiques au sein de la société, comme cette culture retardée. Les individus sont égaux. Mais toutes les cultures ne se valent pas.

Avez-vous vraiment peur pour votre identité et l'identité des Pays-Bas ?
GW: Je crois vraiment que notre liberté est menacée par ce que j'appelle le tsunami islamique. Si dans le futur, les musulmans approchent ou arrivent à la majorité aux Pays-Bas, nous perdrons tout ce pourquoi nous nous sommes battus : notre démocratie, notre liberté, nos lois. Le chauvinisme n'est pas un vilain mot.

Source : http://www.lefigaro.fr/international/2008/03/07/01003-200...

Cet homme courageux a raison sur plusieurs points et tort sur d'autres...réflexion un peu rapide, adaptée au format journalistique, mais bon point de départ pour une discussion..

1- L'islam est travaillé aujourd’hui par un fondamentalisme révolutionnaire qui est un totalitarisme. La différence entre le fondamentalisme Wahhabite et ce nouveau totalitarisme est la violence, plus exactement la disponibilité à user de la violence. Ce qui les sépare n’est pas la doctrine ni l’objectif final (une oumma planétaire), mais la méthode. Le fondamentalisme révolutionnaire, en l’occurrence musulman, est un système ou la religion investit l’ensemble du champ politique. A l’instar du communisme ou du fascisme naguère, il fonctionne comme une idéologie totalitaire.

2- Il existe donc une internationale fondamentaliste révolutionnaire qui a déclaré la guerre à l’occident, athée ou non, mais également à tous les états musulmans alliés à l’occident et jugés impies ou étrangers aux "vraies valeurs" de l’islam.

3- Pourquoi tant de haine ? Il est politiquement correct de répondre « humiliation du monde musulman », « légitime ressentiment de nations qui furent colonisées par l’occident », « conflit israélo-palestinien », etc. Je crois que ce ressentiment à l’égard de l’occident, ce complexe d’infériorité, est bien plus ancien, plus profond. Braudel datait l’âge d’or de l’islam entre le VIIIème et le XIIème siècle après JC. Et de fait, l’Islam fut une civilisation brillante sur le plan intellectuel, scientifique, philosophique, héritière à bien des égards de la civilisation Hellénique, mais aussi recueil de brillantes civilisations colonisées (Perse, Byzantine, Romaine, Maghrébine, Ibérique,etc..). Mais très tôt, durant le moyen âge, cet âge d’or s’éteint, l’islam se fige dans le dogme, pour différentes raisons : absence de curiosité pour le monde non musulman, extinction des courants réformateurs et rationalistes, primauté constante de la doctrine religieuse, empêchant toute émancipation intellectuelle, toute critique rationaliste de la société et du dogme musulman, toute sécularisation des sociétés musulmanes. Pas de Réforme dans l’Islam, ni de Lumières, ni de révolution industrielle

Ce sentiment de déclassement, d’arriération par rapport au monde occidental est forcément douloureux pour les héritiers de cette brillante civilisation, qui par ailleurs méprisent souverainement le matérialisme occidental.

Or l’avant-garde islamiste, connaissant et entretenant l’analphabétisme et l’illettrisme des masses musulmanes, instrumentalise ce ressentiment en rendant l’occident responsable de l’échec du monde musulman, alors que l’explication principale est dans la nature de la civilisation musulmane, dans l’esprit musulman, non pas dans la confrontation avec la modernité occidentale, bien que celle-ci ne soit pas exempte de reproches.

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4- Tous les textes religieux, musulmans, chrétiens, juifs ou autres, sont des auberges espagnoles; on y trouve le meilleur comme le pire, en fait ce que l’on y cherche... Il existe aussi dans le Coran nombre de sourates appellant à la concorde avec les non musulmans... Et le fondamentalisme révolutionnaire n’est pas une spécificité musulmane, même si c’est surtout le cas de nos jours, et a pu se manifester avec plus ou moins de vigueur dans toutes les religions révélées...

 

5- Le problème n'est donc pas seulement dans la nature des textes sacrés, en l'occurence le Coran, ni seulement dans le caractère universaliste de l'Islam.

Il est dans la prise de pouvoir de cet islam fondamentaliste révolutionnaire sur le monde musulman et sur le fait que l'islam n'est pas qu'une religion (comme affectent de le croire nos petits clercs progressistes en Europe), mais une doctrine totale régissant tous les aspects de la vie d'un musulman, sachant qu'il n'y a pas de distinction entre la vie religieuse et la vie civile pour un musulman; le concept de sécularisation –de laïcité, propre à l’occident Judéo-chrétien (distinction Dieu/ César) est totalement étranger à la mentalité musulmane. La plupart des états musulmans, conscient de la puissance de cette propagande révolutionnaire islamiste sur la rue "arabe", sont obligés, pour garder le pouvoir, de composer avec cette composante totalitaire de l’islam, de leur donner des gages, voire de leur laisser le champ libre dans la société civile. "Si le bonheur de l'Occident a été la laïcité, c'est-à-dire la distinction entre le spirituel et le temporel, le malheur de l'Islam en fut leur irrémédiable confusion. Ici,pas de partages entre deux royaumes, entre Dieu et César, entre la cité de Dieu et celle des hommes. D'emblée, Mahomet est prophète et chef de guerre, fondateur de religion et législateur, dirigeant d'une communauté de croyant qui est en même temps le premier état musulman. D'emblée, religion et empire ne font qu'un." (1)

 

6- La grande majorité des musulmans qui viennent vivre en Europe restent donc des musulmans, même s'ils peuvent adopter quelques traits de la modernité occidentale. Une petite minorité, plus libre et éclairée peut sans doute s'occidentaliser, culturellement. Mais cette acculturation est impossible au plus grand nombre, tant la distance civilisationnelle est importante et tant le carcan identitaire musulman est rigide. Ainsi, la plupart des pays européens soumis, souvent malgré eux, à une immigration importante à l'échelle d'une génération et en provenance pour l'essentiel de la sphère islamique (Maghreb, Turquie, pays arabes, pays asiatiques), la question clef devient le nombre. C’est le nombre qui fait l'histoire, a fortiori dans nos pays démocratiques soumis à la loi du plus grand nombre.

Il y a donc bien un problème spécifique d'intégration des musulmans, du au fait que les deux grands modèles d'intégration européens, le modèle républicain Français et le modèle communautaire Anglo-saxon, ne marchent plus et ne fabriquent quasiment plus que des ghettos. Mais peut-être est-ce une vision par trop péssimiste de la réalité..

 

7- Notre culture occidentale n'est pas "meilleure" que la culture islamique (non fondamentaliste), elle est simplement différente, à biens des égards, également respectable, contrairement à ce que dit Wilders. Mais nos dirigeants feraient bien de comprendre que l’occident démocratique est en guerre contre une idéologie globale qui entend user du terrorisme à une échelle inédite afin de le mettre à mort.

Une civilisation qui perd confiance en elle-même jusqu'à perdre le goût de se défendre, entame sa décadence. Le combat doit d'abord être gagné sur le plan moral. Ce n'est pas de "dialogue des civilisations" dont l'Occident a besoin, mais de réafirmer son identité, ses valeurs constitutives intangibles, son histoire unique et singulière qui ne commence pas en 1789. Et sans doute de réapprendre à faire la guerre...

 

 

8- Enfin, la veulerie, le manque de courage de nos dirigeants occidentaux, face à cette menace totalitaire est consternant. Des pans entiers de notre culture, dont l'héritage des Lumieres, tout au moins ce qu'il en reste, est battu en brèche par une propagande irénique multiculturelle incapacitante et couarde. Citons la raison, l'humanisme, l'éloignement de Dieu, la liberté de penser, de culte, de parole, l'habeas corpus, les droit de l'homme et de la femme, le droit de critiquer les religions, etc.; tout cela est l'objet d'une entreprise coordonnée et progressive sans précédent de subversion, avant tout parce que nous ne les défendons plus...au nom de la "tolérance", du "multiculturalisme", du "dialogue des religions", du "vivre ensemble", etc, qui ne sont que les chevaux de Troie de ces nouveaux barbares.

 

(1) Les religions meurtrières; Elie Barnavi. Champs actuel, 2006.

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Commentaires

Saine mise au point Hoplite. Quid de la durée de vie de cet homme courageux?

Écrit par : 5YL | 10/03/2008

c'est assez incroyable de se poser ce genre de ce question. hélas

Écrit par : hoplite | 10/03/2008

Tout à fait d'accord avec vous sur la relative malléabilité d'une religion en fonction des circonstances. Dans notre "milieu" on a souvent tendance à expliquer l'invasion de l'Europe par les musulmans par les natures respectivement féminine et masculine du christianisme et de l'islam. On oublie pourtant les Croisades "viriles" contre cet Orient "féminisé et décadent". Comme disait Nietzsche, l'état d'une religion n'est que le reflet de la vigueur des peuples qui la pratiquent.

http://ethnocide.blogspot.com/2008/03/nietzsche-et-lide-chrtienne-de-dieu.html

Écrit par : Sampieru | 13/03/2008

oui, la religion est sans doute l'élément constitutif le plus détermianant d'une civilisation, son âme en quelque sorte, même dans notre occident athée..
et la vigueur d'une civilisation tient sans doute à d'autres critères: démographie, fierté de sa culture, de ce que l'on est, possibilité de se projeter dans l'avenir, etc
à+

Écrit par : hoplite | 13/03/2008

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