15/03/2009
apartheid
Repas avec quelques commensaux habituels, des amis sincères que j’aime retrouver et qui, en même temps, me condamnent à cet apartheid intérieur qu’évoque Millet.
Discussion brève avec une jeune graphiste Parisienne pratiquant le noble art dans la même salle qu’ Alain Soral, ancien marxiste et éphémère théoricien du front national…
En général, le simple fait de prononcer en société ces mots – front national- suffit à éteindre brièvement toute discussion autour de soi comme, en d’autre temps, cela fût lorsque l’on évoquait l’existence du Malin.
Faisant l’éloge- au travers du pitre Soral- de la pensée radicale politique (qui n'a rien à voir avec la pensée réactionnaire de ce parti petit bourgeois) et de la salubrité de toute pensée déviante en ces temps de grégarisme intellectuel bien pensant, je comprenais à quel point il est difficile d’exister en dehors du troupeau. Mes amis me connaissent et ont intériorisé ma posture d’anarque, de « rebelle des premiers jours » comme on dit au politiclub, mais il règne autour de moi et de mes discours hérétiques et violents -au regard de cette pensée tiède qu’illustre si parfaitement le bourgeois progressiste Bayrou et sa pintade de Sarnez- une atmosphère étrange faite à la fois de considération et de haine : considération envers celui qui pense en dehors des clous et à rebours du politiquement correct, haine à l’égard de celui qui à le « courage » d’exprimer sa pensée, lorsque celle-ci est étrangère au mainstream culturel, mettant en relief sa propre soumission à ce dernier.
Rien de neuf sous le soleil, pensera-t-on. A raison.
J'évoquais récemment cet hygiénisme totalitaire qui déferle en Occident et qui fabrique à jet continu des journées du légume et autres festivités citoyennes abjectes. Or, de la même façon que cet hygiénisme physique interdit désormais de boire ou de fumer, il est un hygiénisme de la pensée qui discrédite automatiquement toute pensée non consensuelle, condamnant les presque zeks que nous sommes devenus à l'exil intérieur, à la double pensée, à la dissidence.
Et, comme d'habitude en me relisant, je mesure les limites -et la vanité- de l'exercice...mais ne peut résister au commandement des stoïciens, d'Epictète en particulier: méditer et écrire chaque jour sur la distinction entre ce qui est mien et ce qui n'est pas mien, entre ce qui m'est possible et ce qui ne m'est pas possible.
14:39 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : zeks, dissidence, double pensée, journée du légume, adriana lima nue, bashung resuscite, nicole kidman nue
Commentaires
Écrit par : Didier Goux | 15/03/2009
Écrit par : hoplite | 15/03/2009
En passant, j'essaie de comprendre les tags de "nicole kidman nue" et "adriana lima nue" avec ce billet d'anarque...
Hé! ;)
Écrit par : Inuk | 15/03/2009
Écrit par : Inuk | 15/03/2009
oui.
adriana nue...j'ai trop fumé hier soir, j'ai des visions célestes
et oui c'est dommage un blog comme stéréotypies qui disparait. et je parle pas du tien, salaud!
Écrit par : hoplite | 15/03/2009
La suivais-tu sur une base régulière?
Écrit par : Inuk | 15/03/2009
Écrit par : hoplite | 15/03/2009
Écrit par : Ivane | 15/03/2009
et ceux là, alors? picolent pas? ne serait-ce point un circuit ivanesque?
Écrit par : hoplite | 15/03/2009
Écrit par : festfury | 15/03/2009
un peu décalée; les boxeuses ne courent pas les rues...
Écrit par : hoplite | 15/03/2009
Comment le moyen bourgeois qu'on épate sur sa gauche ou sur sa droite ne peut-il être à la fois admiratif devant une telle liberté de pensée qu'il ne s'autorise pas et craintif car ce qui justifie son existence est sapé. (Je n'ai pas la réponse.)
Écrit par : Guillaume Barry | 15/03/2009
surtout que je suis en ce moment et étrangement, de plus en plus attiré par tout ce qui vient de la Russie. Mon prochain achat est le livre de Colosimo "Dieu au pays de Dostoïevski". Vous l'avez lu ?
Écrit par : daredevil | 15/03/2009
daredevil, non pas lu...vous nous direz
Écrit par : hoplite | 16/03/2009
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