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11/11/2009

racaille en col blanc

Monsieur le Sénateur Maire,

“C’est la dignité, le respect des valeurs de la République que de permettre à des gens de pratiquer leur culte”, dites-vous pour justifier l’autorisation de la grande Mosquée de Marseille.

Vous n’êtes pas sans savoir, osons-nous le supposer, que la religion musulmane n’est pas seulement un culte, mais aussi une doctrine sociale et politique, et qu’en lui donnant un lieu de culte, vous donnez aussi une place forte, une citadelle à cette doctrine sociale et politique, dont l’institutionnalisation ne peut être qu’un premier pas pour les visées hégémoniques qui lui sont inhérentes.

Que proposez-vous pour éviter le passage ambitionné de l’institution d’un culte à l’activité sociale et politique en vue de cette hégémonie ? Rien probablement.

Vous n’êtes pas sans savoir que cette doctrine dénonce les libertés républicaines au nom de la loi musulmane, et que la liberté religieuse dont fait partie la liberté de culte que vous octroyez si généreusement, est proscrite et châtiée dans l’islam.

Quel est le sort du musulman apostat, seul terme pour désigner celui qui se convertit à une autre religion ? C’est souvent la mort, en tout cas l’exclusion, vous le savez Monsieur Gaudin. Quelles garanties avez-vous prises en donnant de tels gages à des adversaires acharnés de la laïcité, des libertés fondamentales, de l’égalité entre les uns et les autres ? Aucune, probablement.

Il faudrait accepter le culte au nom de nos valeurs, et refuser la doctrine sociale et politique, liée à ce culte, au nom de ces mêmes valeurs. Le faites-vous ? Non, Monsieur Gaudin. Monsieur le Sénateur-Maire, vous bradez nos valeurs, vous bradez notre histoire et nos combats."

(Yolande de Crussol, Maître de conférences, Département d’Etudes Arabes de l’Université Lille 3, Marie-Thérèse Urvoy, Professeur d’Islamologie, Institut Catholique de Toulouse, Dominique Urvoy, Professeur des Universités, Département d’Etudes Arabes de l’Université Toulouse le Mirail)

A la suite de la décision de la mairie de Marseille de construire l’une des plus grandes mosquées de France (alors que la ville en compte déjà plus de 60 !), trois universitaires français, spécialistes du monde arabe et de l’islam, ont envoyé le 03 août 2007 la lettre ci-dessus à Jean-Claude Gaudin, maire de la ville et dhimmi d’or 2009.

Gaudin, cette racaille pseudo républicaine en col blanc, fait partie de cette cohorte de personnages politiques de premier plan, qui croient, dans le meilleur des cas, que l’islam puisse être soluble dans les valeurs républicaines et que puisse naître un « islam de France » respectueux des codes culturels autochtones (c'est-à-dire profondément étrangers à la doctrine sociale et politique islamique), et, dans le pire des cas, instrumentalisent l’immigration musulmane communautaire consciente de son poids électoral croissant, en sachant pertinemment que cet « islam de France » n’est qu’un hochet spectaculaire destiné à faire croire aux gogos progressistes et bien pensants que l’islam puisse devenir en quelques décades ce qu’il n’est pas depuis quatorze siècles…

Très logiquement, pour venir vivre dans nos contrées parfumées, il ne devrait y avoir que deux solutions :

1-s’intégrer à la culture autochtone dominante, c’est-à-dire devenir français/européen, c’est-à-dire encore un processus d’acculturation, forcément douloureux car consistant à se déprendre –en partie ou en totalité- de sa culture d’origine au profit de la culture indigène (qui n’est pas celle de ces pseudo « indigènes de la république » chers à nos médias et qui sont bien des allogènes),

2-s’insérer, c’est-à-dire s’engager à respecter les codes culturels autochtones de façon à ne pas choquer ceux qui sont déjà là et à ne pas troubler la paix civile. Ou encore à ne pas pourrir le paysage en se baladant torchonnée (un peu comme ces touristes occidentaux qui se baladent à poils ou presque en terre étrangère au grand dam des locaux). L’insertion comme un sas, un premier pas, respectueux, vers cette culture d’accueil, chacun étant libre de ne pas entrer dans le processus d’acculturation (rester un étranger en terre occidentale, respectueux des mœurs autochtones), ou de rester, désirant s’intégrer, c’est-à-dire devenir un occidental en terre d’occident.

Il n’y a pas de troisième voie acceptable. Celle de Gaudin et de ses épigones progressistes libéraux (de « gauche » comme de « droite ») consiste à croire (ou faire semblant de) qu’une immigration massive de personnes profondément étrangères aux codes culturels de ce pays, puisse déboucher sur autre chose qu’une communautarisation accélérée et une cascade d’ « accommodements raisonnables » (cf photo ci-dessous) conduisant à détricoter l’architecture politique, sociale, juridique et éthique de ce pays. Déculturation et balkanisation.

ruemyrha.pngMais, en fin de compte, je me demande si le sieur Gaudin, si emblématique de la modernité qu’il soit (c’est-à-dire haïssable), n’est pas très cohérent avec lui-même et en phase avec l’esprit de l’époque et du monde ; Michéa montre, à mon avis de façon crédible, combien, désormais, nos sociétés occidentales ne sont plus organisées qu’autour d’un grand marché, censé apaiser les mœurs (le doux commerce) et d’une enveloppe juridique censée garantir à chacun la maximisation de ses droits individuels. Combien dans l'esprit de nos modernes, un code culturel sociétal normatif est devenu haïssable...Combien l’Etat, axiologiquement neutre à dessein, ne devrait plus imposer aucune valeur commune normatives. Combien le monde que j'aime (un plurivers de cultures singulières et parfois antagonistes et irréductibles) se situe aux antipodes de la vision Babelienne de nos élites (par défaut). Brasilia mon amour..

Dés lors que l’on ne considère les hommes que comme des électrons/consommateurs libres de toute appartenance culturelle, religieuse, philosophique, etc., et seulement préoccupés de leurs meilleur intérêt et du respect de leurs droits individuels inaliénables, comment défendre une culture dominante séculaire (ce pays n’est pas né en 1789…), des paysages, une tradition, des usages, des modes de vie singuliers, une certaine vision de la femme, de l’éducation, etc. ? Impossible.

Bonne illustration de ceci avec l'horrible Aubry qui déclarait tout récemment: «Nous pensons que l'identité de la France n'est pas ethnique, pas religieuse, pas culturelle» mais «c'est l'appartenance à des valeurs communes». Le problème est que la cuistrissime Aubry n'a pas jugé bon de détailler ces fameuses "valeurs communes" qui, me semble-t-il doivent se résumer aux mantras ordinaires bien pensantes récupérées par le marché, c'est-à-dire: "tolérance, vivrensemble et métissage"...

Reste à savoir si ces hommes et ces femmes appartenant à des civilisations traditionnelles (comme la notre il n’y a pas très longtemps) sauront devenir de bons occidentaux, c’est-à-dire de bons consommateurs procéduriers prompts à faire valoir leurs droits, ou si ce rêve moderne libéral, consumériste et légaliste, se fracassera sur la réalité des cultures et des communautés, c’est-à-dire, souvent, leur antagonisme irréductible.

Par ailleurs, comprendre la "pensée" de nos modernes permet de mesurer le degré de sincérité de ceux-ci lorsqu'ils lancent je ne sais quel débat national sur l'identité de ce pays...

Commentaires

Dans ma ville, une mosquée est en construction. La mairie (socialiste) a autorisé la présence d'un minaret de 26 mètres de haut. Il n'est pas prévu (pour le moment) qu'un muezzin puisse y lancer des appels à la prière. J'ai cependant noté, dans cette capitale régionale, qui sent bon le terroir la présence de plus en plus importante de jeunes femmes voilées essentiellement d'origine européenne ainsi que de quelques barbus qui affichent ostensiblement leur pilosité alors que femme(s?) et enfants marchent respectueusement quelques mètres derrière. Je ne suis pas certain que le blanc soit encore longtemps une couleur bienvenue dans le quartier de la mosquée.
Par ailleurs, pour avoir un peu trainé en Afrique, j'ai pu y voir les ravages causés auprès des autochtones par ceux et celles qui se croyaient, sous prétexte de la chaleur, sur une plage de Saint Tropez. J'aime assez votre comparaison entre les deux situations, elle me semble juste.

Écrit par : H. | 11/11/2009

Si Aubry décrète que« l'identité de la France n'est pas ethnique, pas religieuse, pas culturelle» que diable reste-il ? Les 35 heures et les soldes ?
Heureusement que cette encombrante histoire, formidablement exposée au Louvre, Cluny ou aux Invalides, est bien là pour définitivement contredire ce révisionnisme culturel.

Écrit par : festfury | 11/11/2009

Très bon,

Le parallélisme allochtone/touriste est par contre malheureux:le "touriste",ce consommateur de sensations et d'images de cartes postales,n'est que de passage lui.

L'insertion puis l'intégration (M. Sorel ?) oui mais problème:

- La masse des nouveaux arrivants est énorme numériquement et continue temporellement.

- Elle est en majorité de confession musulmane.

Un "islam" de France ? Vue de l'esprit d'athées ou de catholiques à babouches.L'Islam est religieux et porte en lui un projet civilisationnel, sociétal,donc politique.Il est de plus irréformable ;la base de cet édifice à 3 étages (Coran,Hadith et Loi)le Coran (parole de Dieu)est divine donc incréé et là de toute éternité (même avant le Big-bang).
Il est de plus expansionniste,totalitaire et involutif une fois installé.

La clique au pouvoir et autres "modernes" qui tournent autour appliquent vraisemblablement le projet Eurabia (cf. Bat'Yeor) selon le grand marché et son enveloppe juridique.La déclaration de la sinistre Aubry est révélatrice de cet état des choses.
Bref,on veut créer une chimère civilisationnelle:on ira donc droit dans le mur.

Les peuples européens sont-ils au courant ? Conscients de ce qui est en train de se jouer du point de vue de leur être ? Je ne pense pas ou alors c'est un suicide consentit.

La république est morte depuis des décennies et l'on barbote en plein communautarisme,d'où le soit-disant débat sur l'identité nationale qui n'est qu'un mirage ou filet attrape-gogos.

M.Th. Urvoy déconstruit le fumeux dialogue islamo-chrétien (à écouter sur Lumière 101") et je ne m'étonne pas de sa contribution au courrier adressé à l'épouvantable Mr Gaudin.

Écrit par : Aubin | 11/11/2009

@H:concernant les mosquées en construction, il semble bien que ce soit désormais un vert manteau musulman qui recouvre l'europe, et non plus le blanc manteau de Glaber...un monothéisme chasse l'autre et je ne crois pas que l'on gagne au change.
Quant à la comparaison entre l'occidental à l'étranger/ étranger en europe, c'est, à la base, le même irrespect à l'égard des codes culturels autochtones. ni plus ni moins.

@festfury,"Les 35 heures et les soldes ?" oui! le monothéisme du marché tout puissant et la religion progressiste de la croissance à tout prix! le tout noyé dans une propagande multiculturelle et métissée propice à l'extension infinie du grand mall festif qu'est devenue l'europe (au moins dans l'esprit de nos modernes élites...)

@aubin, oui le terme touriste est mal choisi, le parallèle est bancal; je voulais illustrer l'irrespect de certains occidentaux à l'étranger. la distinction insertion/ intégration théorisée par Sorel correspond à ma vision des choses depuis longtemps; je crois que l'acculturation véritable (l'assimilation) est impossible au plus grand nombre, tout au moins pour la première génération mais que l'insertion (c'est à dire l'OBLIGATION de respecter la faon de vivre autochtone) devrait être non négociable et permettrai peut-être de laisser le temps aux générations suivantes de s'acculturer.
Pour autant, je crois que nous avons affaire à des populations massivement hostiles à la culture occidentale/européenne et que trés peu feront la démarche de l'intégration.

Dés lors, la seule manière d'éviter la balkanisation de ce continent sera peut être de stopper l'immigration musulmane et/ou d'imposer par la force (on y viendra) le respect d'un minimum de valeurs non négociables...le réel pourrait bien forcer nos modernes métissophiles et multiculturels à voir les choses en face.

Suis partagé sur Eurabia: j'ai lu Bat yéor et je n'exclue pas qu'un certains nombre de décideurs puissent être carrément achetés par quelques pays pétroliers (pétrole versus immigration et technologie)

"Les peuples européens sont-ils au courant ? Conscients de ce qui est en train de se jouer du point de vue de leur être ? Je ne pense pas ou alors c'est un suicide consentit."
il me suffit de discuter avec les gens que je vois pour comprendre que beaucoup sont aux antipodes de comprendre la gravité de la situation et sont tétanisés dés que l'on aborde les sujets qui fâchent. (ce qui me ravit d'ailleurs, j'aime bien dynamiter les ambiances bobos ha ha!)

"La république est morte depuis des décennies et l'on barbote en plein communautarisme,d'où le soit-disant débat sur l'identité nationale qui n'est qu'un mirage ou filet attrape-gogos."

he oui! hélas

je découvre Urvoy. gut!

Écrit par : hoplite | 11/11/2009

"je découvre Urvoy. gut!"

Tant mieux. En fait, c'est par ma faute ?

Écrit par : Otton Wann | 11/11/2009

"En fait, c'est par ma faute ?"

pourquoi? (si c'est le cas, merci, otton)

Écrit par : hoplite | 12/11/2009

Je ne trouve pas le parallélisme entre immigration et tourisme soit si bancal que cela, car si le touriste, lui s'en va, le tourisme en tant que phénomène déstructurant est persistant. D'autant que dans certains endroits comme au Maroc, il y a de plus en plus d'achats de résidences secondaires devenant autant de ghettos de luxe, ce qui provoque des flambées des prix de l'immobilier dont on imagine les conséquences pour les locaux.
La différence: là-bas les agents de la déstructuration sont riches; ici ils sont et pauvres (les immigrés refusant de s'insérer et de s'intégrer) et riches (les élites pratiquant à leur égard cette démagogie de bas-étage).
Concernant le degré de sincérité des guignols qui ont lancé le débat sur l'identité nationale tout en la bafouant par leurs actes, je pense que nous sommes tous lucides là-dessus. Mais ce qui est intéressant, c'est que le débat leur échappe au moins en partie. Il n'y a qu'à se balader sur la toile pour s'en rendre compte. Le sujet semble encore passionner les français: le patriotisme n'est pas encore mort.

Écrit par : el topo | 13/11/2009

@el topo, ce que je voulais dire c'est que les touristes occidentaux ne font que passer (même si en soi, effectivement, ce tourisme de masse est destructeur). contrairement aux immigrés (muzzs en europe et occidentaux au Maroc) qui, eux, vont rester sur place et dont le pouvoir de nuisance (à l'égard des sociétés indigènes) est encore supérieur, comme vous le faites remarquer.

"Mais ce qui est intéressant, c'est que le débat leur échappe au moins en partie. "

c'est vrai et ça montre que la question identitaire reste essentielle malgré la propagande invraisemblable vivrensemblesque destinée à désamorcer toute conscience identitaire européenne.
sans doute cela ne débouchera-t-il sur rien aux prochaines élections mais, en profondeur, l'européen confronté à cette altérité, souvent hostile,n ne pourra que s'interroger de plus en plus sur ce qui fait sa singularité. et c'est une bonne nouvelle, quelles que soient les récupérations diverses.

Écrit par : hoplite | 13/11/2009

""En fait, c'est par ma faute ?"

pourquoi? (si c'est le cas, merci, otton)"

Ah, en fait, c'est juste parce que je l'ai cité plusieurs fois sur ce site.

Écrit par : Otton Wann | 19/11/2009

merci donc.

Écrit par : hoplite | 19/11/2009

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