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23/09/2014

symptômes

cormac mccarthy,no country for old men

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Voici quelque temps j'ai lu dans le journal que des enseignants sont tombés sur un questionnaire qui avait été envoyé dans les années trente à un certain nombre d'établissements scolaires de tout le pays. Donc ils ont eu entre les mains ce questionnaire sur les problèmes rencontrés par les enseignants dans leur travail. Et ils ont retrouvé les formulaires qui avaient été remplis et renvoyés par des établissements de tout le pays en réponse au questionnaire. Et les plus gros problèmes signalés c'étaient des trucs comme parler en classe et courir dans les couloirs. Mâcher du chewing-gum. Copier en classe. Des trucs du même tabac. Alors les enseignants en question ont pris un formulaire vierge et en ont imprimé un paquet et ont envoyé les mêmes formulaires aux mêmes établissements. Quarante ans plus tard. Voici quelques-unes des réponses. Les viols, les incendies volontaires, les meurtres. La drogue. Les suicides. Alors ça m'a fait réfléchir. Parce que la plupart du temps chaque fois que je dis quelque chose sur le monde qui part à vau-l'eau on me regarde avec un sourire en coin et on me dit que je vieillis. Que c'est un des symptômes. Mais ce que je pense à ce sujet c'est que quelqu'un qui ne peut pas voir la différence entre violer et assassiner des gens et mâcher du chewing-gum a un problème autrement plus grave que le problème que j'ai moi. C'est pas tellement long non plus quarante ans. Peut-être que les quarante prochaines années sortiront certains de leur anesthésie. Si c'est pas trop tard. »

Cormac McCarthy, No Country for old men

Commentaires

Evocation toute simple des amis du désastre,des suiveurs,des progressistes,de tous ceux qui courent vite derrière le train fantôme de la modernité ...

Écrit par : Aubin | 16/12/2009

oui. Michéa (encore lui!) a quelques phrases assassines et définitives sur la peur panique de tout progressiste (surtout de gauche) devant toute pensée "réactionnaire", c'est à-dire le simple constat que, parfois' c'était mieux avant (l'environnement, l'école, la sécurité!
Tout bon progressiste a intégré ceci et aussi que l'avenir ne peut qu'être meilleur, puisque demain. par définition. de vrais curés avec leur parousie moderne!

"train fantôme de la modernité"

excellent!

Écrit par : hoplite | 16/12/2009

Coïncidence, je viens de re-revoir "No country for old men" film des frères Coen (sans h le diable se cache dans les détails). Je le trouve très bon, Javier Bardem est un superbe acteur. Bon, en français, mais en général la traduction est assez mot-à-mot.
N'ayant pas lu la nouvelle, je ne saurais juger de la fidélité de récit.
Il y a une anecdote d'un couple de californiens qui assassinait des petits vieux pour toucher leur pension et les enterrait dans leur jardin. Ce n'est pas le même sens, mais c'est mieux que rien...

Écrit par : Jazzman | 24/09/2014

Et là, il y a toujours un con de modernoeud pour te sortir une histoire de scribe égyptien qui se plaignait déjà sur son ipad, pardon sur sa tablette, des jeunes gens de l'époque.

Écrit par : UnOurs | 24/09/2014

"Il y a une anecdote d'un couple de californiens qui assassinait des petits vieux pour toucher leur pension et les enterrait dans leur jardin. Ce n'est pas le même sens, mais c'est mieux que rien..."

struggle for life:)

Écrit par : hoplite | 24/09/2014

"couple de californiens qui assassinait des petits vieux pour toucher leur pension et les enterrait dans leur jardin."
L'auberge rouge avec Fernandel :-)

Écrit par : S10 | 24/09/2014

@Jazzman : Javier Bardem tient le rôle d’Anton Chigurh, un personnage, un « caractère », ange exterminateur, ou paumé génial, deus ex machina ou encore « un plus que fou » que l’on retrouve dans presque tous les romans de McCarthy.
L’acteur Tommy Lee Jones est aussi excellent : il incarne le sheriff Bell qui est le locuteur de la citation d’Hoplite (et dans lequel il y a de gros morceaux de McCarthy dedans).
Le film est parfaitement fidèle au roman qui aurait été écrit « pour le cinéma » sachant qu’il me semble que McCarthy a plus ou moins « supervisé » l’écriture du scénario.

Écrit par : Martin-Lothar | 24/09/2014

La décadence c'est les vacances. Ca fait du bien aussi.
D'ailleurs la rentrée scolaire n'est surement pas étrangère à ce billet.

Écrit par : Cotuatos | 24/09/2014

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