07/03/2010
Fin du Règne de l'équivalence
"j"étais dévoré, en effet, je brulais d'un enthousisame qu'aucun autre livre ne m'avait procuré car tout ce que celui-ci disait de l'émotion ethique primordiale évoquait irrésistiblement pour moi la situation amoureuse. C'est ainsi que des phrases comme celles-ci, lue dans Difficile liberté juste après Totalité et Infini: "L'intuition fondamentale de la moralité consiste peut-être à s'apercevoir que je ne suis pas l'égal d'autrui", m'ont fait battre le coeur." C'est "Malgré moi, pour un autre".
Alain Finkielkraut, cible d'internet, souffre de n'être pas lu, lui que la littérature a construit.
Dans un avant-dernier entretient avec Benny Levy, aucours duquel ce dernier ne cesse de l'invectiver en raison de son refus d'entrer dans le limoud -l'étude- de la Torah, il livre un texte epoustoufant, révélant que la pensée de Lévinas, loin de se limiter à un entrisme juif dans la philosophie, provoque un renversement de la philosophie antique: non plus l'amour de la sagesse, mais la sagesse de l'amour.
A ceux qui le taxent injustement,
Cordialement,
Jo
02:10 | Lien permanent | Commentaires (9)
Commentaires
par ailleurs, Fink est un OVNI -à la fois- pour le monde enchanté des lemmings goys en tant que figure conservatrice (haïssable par essence car archaïque) et pour les autres intellectuels juifs, apôtres de la modernité à roulette, en tant que figure appollonienne, enraciné qu'il est dans la langue française, la culture française, les idéaux républicains et la littérature française: l'enracinement, cet ennemi.
bon dimanche, les gars!
Écrit par : hoplite | 07/03/2010
Écrit par : hoplite | 07/03/2010
Écrit par : jo | 07/03/2010
Et qu'il faut d'abord le lire (je parle à ses détracteurs qui peut-être ne lisent que des blogs bio ou tout doit être égal et ou chaque opinion se vaut; le règne de l'équivalence, donc, qui se permet de juger celui qui peut en quelques mots remettre toute partialité à sa place).
Autre citation:
"La logique aussi bien que la pudeur commandent à l'incroyant que je suis de ne pas prononcer l'acte de décès de l'Être ou de l'Instance qui n'a jamais existé pour lui" (in Le Livre et Les Livres, p.11)
Écrit par : jo | 07/03/2010
ho ho ho! c'est ça, juste avant de s'écrouler, secoué par quelque spasme violent et d'inscrire sur ton mur: "la modernité m'a tueR"
Écrit par : hoplite | 07/03/2010
Écrit par : snake | 07/03/2010
*"La logique aussi bien que la pudeur commandent à l'incroyant que je suis de ne pas prononcer l'acte de décès de l'Être ou de l'Instance qui n'a jamais exité pour lui"
Honnêtement jo, vous avez compris quelque chose ?
* Benny Lévy ... Chaque fois que j'entend ce nom j'ai l'impression d'avoir à faire à un personnage de dessin animé, genre Bugs Bunny. Non mais franchement comment prendre au sérieux un type qui a un nom à passer dans un dessin animé ?
* hoplite,
Décidément la vision appolonien/mercurien vous a marqué on dirait.
Écrit par : Jean-Pierre | 07/03/2010
hu hu, c'est vrai, il y a de ça..
"Décidément la vision appolonien/mercurien vous a marqué on dirait."
mais je crois que Yuri Slezkine touche là à quelque chose de vrai, peut-être d'essentiel. vous me connaissez, suis toujours à la recherche de grilles de lectures du monde...
Écrit par : hoplite | 07/03/2010
Et oui, définitivement OUI,je bois ses paroles. Comprendre que le degré d'honnêteté de A.F dépasse de loin bon nombre de ses contemporains nécessite, cher ami, de ne pas avoir un moi surplombant et totalisant.
C'est précisement ce qu'il défend: l'accueil, l'obligation à l'égard d'autrui.
Lui laisser la place, lui qui va disparaitre peut-être avant nous.
C'est la place qu'il donne à l'Autre qui est le vrai remède au démocratisme ambiant, dans lequel, au final, loes atomes sociaux fonctionnent sur leurs orbites, sans loi commune qui les mettent en interaction.
Écrit par : Jo | 07/03/2010
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