18/04/2010
trois dollars
" Des femmes livides, défaites, aux lèvres peintes, aux joues décharnées, couvertes d'une croûte de fard, horribles et pitoyables, se tenaient au coin des rues, offrant aux passants leur misérable marchandise : des garçons et des petites filles de huit ou dix ans, que les soldats marocains, hindous, malgaches, palpaient en relevant les robes ou en glissant leur main entre les boutons des culottes. Les femmes criaient : « Two dollars the boys, three dollars the girls ! »
-Tu aimerais, dis, une petite fille à trois dollars, disais-je à Jack.
- Shut up, Malaparte.
- Ce n'est pas cher après tout, une petite fille pour trois dollars. Un kilo de viande d'agneau coûte bien plus cher. Je suis sûr qu'à Londres ou à New York une petite fille coûte plus cher qu'ici, n'est-ce pas, Jack ?
- Tu me dégoûtes, disait Jack.
- Trois dollars font à peine trois cent lires. Combien peut peser une fillette de huit à dix ans ? Vingt-cinq kilos ? Pense qu'un seul kilo d'agneau, au marché noir, coûte cinq cent lires, c'est-à-dire cinq dollars
- Shut up, criait Jack !
Les prix des fillettes et des petits garçons étaient tombés depuis quelques jours, et continuaient à baisser. Tandis que les prix du sucre, de l'huile, de la farine, de la viande, du pain, étaient montés, et continuaient à augmenter, le prix de la chair humaine baissait de jour en jour. Une fille de vingt à vingt-cinq ans, qui, une semaine avant coûtait jusqu'à dix dollars, ne valait désormais que quatre dollars, os compris. La raison d'une telle baisse de prix de la chair humaine sur le marché Napolitain dépendait peut-être du fait que, de toutes les régions de l'Italie méridionale, les femmes accouraient à Naples. Pendant les dernières semaines, les grossistes avaient jeté sur le marché d'importantes livraisons de femmes Siciliennes. Ce n'était pas que de la viande fraîche, mais les spéculateurs savaient que les soldats nègres ont des goûts raffinés, et préfèrent la viande pas trop fraîche. Toutefois, la viande Sicilienne n'était pas très demandée, et même les nègres finirent par la refuser. Les nègres n'aiment pas les femmes blanches trop noires. "
La peau, Curzio Malaparte, 1949.
22:06 | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : malaparte
Commentaires
Je me permets un hors-sujet mais lorsque je lis ce genre d' "informations"
http://www.midilibre.com/articles/2010/04/20/PERPIGNAN-Refugiee-aux-toilettes-avec-le-bebe-ma-femme-a-telephone-a-la-police-1196759.php5
il parait très clair qu'il suffirait maintenant d'une étincelle pour que tout explose : imaginons un type dans la même situation mais cette fois armé, disons, d'un fusil d'assaut, qui, pour protéger sa famille, abatte cinq ou six de ces animaux écumant de haine et en blesse grièvement quatre autres pour que tout parte en couille dans un déchainement de représailles et contre-représailles.
De toute évidence, le compte-à-rebours va bientôt arriver à terme.
Écrit par : snake | 20/04/2010
Je pensais à la même chose que Snake mais avec un gars armé d'un calibre 12.
Ils sont tellement habitués à ce que tout le monde ferme sa gueule qu'il se permettent d'assiéger un citoyen honnête chez lui. Du gros sel et on n'en parle plus ^^.
Écrit par : Edgar_Detriach | 20/04/2010
@snake, j'ai vu l'info sur fds today: le truc habituel. c'est dramatique et insupportable. imaginez une famille clandestine latée par trois militants du fn: ça ferait les gros titres pendant 3 mois. ici pas un mot: rappelez vous la "botte souveraine de la réalité" du camarade Trotski.... ça finira par péter, et c'est sans doute ce que redoutent le plus nos zélites qui préféreraient nous voir cuire à feu doux...d'où les consignes d'apaisement données aux forces de l'ordre et la négation constante de la violence endémique et galopante de nos sociétés festives et métissées. Ils savent sans doute que les clashs peuvent amener des réactions en chaine incontrôlables (genre les émeutes de 2005)
edgarr, "Du gros sel et on n'en parle plus ^^.", vous êtes plein de mansuétude..des balles à sangliers, un gros carton, le pataqués de l'année avec un père de famille en situation de légitime défense, inattaquable...
Écrit par : hoplite | 20/04/2010
"imaginez une famille clandestine latée par trois militants du fn"
On connait la chanson : déplacement de ministre au chevet des bras cassés, discours télévisés avec trémolos dans la voix, tornade d'hystérie dans les "milieux associatifs", promulgation de nouvelles lois aussi absurdes qu'impraticables, "débats" unilatéraux force sociologues et autres experts auto-proclamés, reptations chez les serpillères européennes ...
La totale, quoi.
Écrit par : snake | 20/04/2010
Oui j'avoue je suis trop bon, je dois être conditionné par un certain atavisme chrétien sans doute... ^^
Écrit par : Edgar_Detriach | 20/04/2010
Puisque nous somme dans le hors sujet je poste l'extrait d'un article que je suis en train de lire :
John Millius est un provocateur qui aime se promener sur les tournages en tenue de para, construit des maquettes de Panzer entre deux prises, reçoit les journalistes avec une mitrailleuse à ses côtés, sillonne les routes avec son gang de motards la Mobile Strike Force Paranoia. Passionné d’armes à feu, se décrivant comme un « fasciste Zen », Milius cultive l’ambiguïté. Ainsi, casseur de rouge invétéré comme il aime à se définir, il raconte dans l’Aube Rouge la résistance face à une invasion communiste sur le territoire américain. Il défend le droit de prendre les armes et de résister, et du même coup appuie le combat des vietcongs.
Finalement on reste en bonne compagnie. ^^
John Millius est le scénariste, entre autres, d'apocalyps now, il a créé également la série TV Rome.
L'article parle également de Robert E. Howard, le créateur de Conan :
Le style d’Howard, peu novateur mais efficace, sert à délivrer une histoire brute et viscérale, menée par un héros affranchi de toute contrainte sociale ou morale. Fond et forme contribuent pleinement au processus d’adhésion immédiate du lecteur, par ailleurs souvent jeune et peu assuré, à cet univers simple et tranché. L’identification fonctionne à plein régime avec ce barbare cimmérien, qui triomphe de tous les obstacles et demeure libre de toute entrave, matérielle ou émotionnelle, et cette identification est également pleinement ressentie par Robert E. Howard. De tous ses personnages de fiction, c’est avec Conan qu’il développe le plus de liens, véritable catharsis. Si pendant quinze ans, Howard noircit les feuilles à un rythme effréné, l’écriture de la saga de Conan prend un tour confinant au délire créatif. Il compose la saga en écriture automatique, racontant même qu’il fut comme possédé par Conan, véritable apparition qui le choisit pour écrire sa biographie. Le barbare cimmérien apparaissait la nuit, se tenait dans son dos et sous la menace de sa hache lui dictait ses aventures. Cette anecdote éclaire la personnalité de l’écrivain, qui de prime abord est plus expansif, plus sociable que son ami Lovecraft, qui le surnomme Two Guns Bob, mais qui se révèle être un être tout aussi tourmenté, sombre et névrosé. Il est attiré par les héros solitaires, bruts, nobles et généreux. Il est fasciné par la violence, les combats. Enfant d’abord chétif, il devient un sportif accompli, fait de la boxe et du culturisme, jusqu’à transformer son grand corps malingre de deux mètres en un colosse de cent kilos. Le personnage de Conan est comme une image fantasmée d’Howard, une brute qui possède au plus haut point le code de l’honneur et la générosité, l’être d’exception qu’Howard aspire à devenir. Mais la réalité est tout autre. Malgré son goût pour le sport, le culturisme, les armes à feu, Howard demeure une personne renfermée, secrète, qui cache ses écrits à son entourage et tente de suicider par trois fois. Quand sa mère est atteinte d’une maladie mortelle, il prend un revolver et se donne la mort.
http://www.dvdclassik.com/Critiques/conan-dvd.htm
A noter que les éditons Bragelonne ont sorti l'intégrale des aventures de Conan, dans l'ordre d'écriture et expurgées des ajouts et modifications de Lyon Sprague De Camp.
Écrit par : Edgar_Detriach | 20/04/2010
@snake,
"reptations chez les serpillères européennes ..." ho ho excellent! et trés ressemblant.
@edgar,
"Oui j'avoue je suis trop bon", je trouve, oui! pourquoi pas des rappels à la loi!
concernant Millius, effectivement un personnage hors du commun (dont j'ignorais tout! himmelgott)
de quoi plaire à nos serpillières festives et arc-en-ciel élisant le plus beau minaret européen! ha ha!
Écrit par : hoplite | 20/04/2010
c'est la "figliata" qu'il fallait citer, hoplite ; la figliata c'est mieux et bien plus proche de notre époque.
Écrit par : nuestro | 20/04/2010
@nuestro,
peut-être...
le faux accouché : « C’était sans aucun doute un homme, un adolescent de vingt ans tout au plus. Il se plaignait en chantant, la bouche ouverte, et balançait la tête de droite à gauche sur l’oreiller, agitant hors des draps ses bras musclés serrés dans les manches d’une chemise de nuit de femme, comme s’il ne pouvait plus supporter la morsure de quelque cruelle douleur. De temps en temps, tout en chantant : ‘‘Aïe, aïe, malheureux que je suis !’’, il touchait de ses deux mains son ventre étrangement enflé, tout à fait le ventre d’une femme enceinte ».
Écrit par : hoplite | 20/04/2010
Sur Riposte Laïque :
"Rencontre avec une résistante dans l’enclave musulmane du Bourget
Marie-Neige Sardin est la dernière non-musulmane dans son immeuble, et même dans tout ce quartier. Depuis 1978, elle dirige cette librairie, et, depuis cette époque, elle a vu de nombreuses familles de Bourgetins déménager, quitter cette ville et émigrer vers une vie meilleure, souvent dans le Sud-Ouest."
http://www.ripostelaique.com/Rencontre-avec-une-resistante-dans.html
Et surtout, consultation OBLIGATOIRE du blog de celle-ci (aucune dispense ne sera tolérée!) :
http://le-bourget.over-blog.com/5-index.html
Écrit par : snake | 21/04/2010
By the way, pour bien commencer la journée ;)
http://www.youtube.com/watch?v=c7gswV0rBoM
( quelque chose à laquelle j'aurais donné beaucoup pour y assister! )
Écrit par : snake | 21/04/2010
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