04/07/2010
Anatomie du chaos (2): l'oubli de Dieu
« -Pourquoi, après 1989, les Européens n’ont-ils pas condamné le communisme comme une monstruosité politique et morale ? Pourquoi le seul jugement acceptable sur celui-ci a-t-il été l’observation anodine que « cela n’a pas fonctionné » ?
-Pourquoi les électeurs Espagnols ont-ils accordé une victoire de facto à l’apaisement, lors des élections de mars 2004, tenues quelques jours après que, les bombes d’al Qaida aient tué des centaines de personnes et blessé des milliers d’autres dans une gare de Madrid ?
-Pourquoi l’Europe est-elle sur la voie de ce que le politologue Français Pierre Manent appelle la « dépolitisation ». Pourquoi, comme le dit Manent, l’Europe se drogue-t-elle « elle-même avec l’humanitarisme, afin d’oublier qu’elle existe politiquement de moins en moins » ? Pourquoi ce même Manent a-t-il l’impression que « les plus grandes ambitions actuelles des Européens sont de devenir inspecteurs des prisons Américaines ? »
-Pourquoi tant d’intellectuels européens sont-ils « christophobes », Pourquoi dans la culture populaire européenne, le christianisme est-il l’objet de caricatures grossières que l’on ne tolérerait pas pour l’Islam ou le Judaïsme ?
-Pourquoi tant de dirigeants politiques ont-ils insisté pour que le projet de nouvelle constitution européenne renie délibérément mille cinq cent ans de contributions du christianisme à la définition de l’Europe ?
-Pourquoi l’Europe commet-elle un véritable suicide démographique en se dépeuplant elle-même dans ce que l’historien Anglais Niall Ferguson appelle « la plus grande réduction de la population européenne depuis la peste noire du XIV° siècle » ? Pourquoi dix-huit pays d’Europe ont-ils un taux de croissance naturelle négatif ? Pourquoi aucun pays d’Europe n’affiche-t-il un taux de fécondité propre à assurer le renouvellement des populations ? (sauf la France dont on sait qu’il est obtenu grâce à l’immigration africaine)
-Pourquoi les politiciens ou l’opinion publique européens sont-ils incapables de tirer de ces chiffres démographiques alarmants les conclusions qui s’imposent sur la faillite imminente de leurs systèmes d’assurances sociales, de santé et de retraire. Et que se passe-t-il lorsqu’un continent entier, plus riche et plus puissant qu’il ne l’a jamais été auparavant, refuse-t-il de créer son avenir humain au sens le plus élémentaire, en engendrant une nouvelle génération ? »
Voici quelques interrogations lourdes de sens auxquelles le politologue et philosophe Américain Georges Weigel essaye de répondre dans un ouvrage singulier intitulé « Le cube et la cathédrale » (La table ronde, 2005). Weigel fait le diagnostic d’une rupture culturelle entre les Etats-Unis et l’Europe, en basant sa réflexion sur « la crise de la raison morale », sorte de crise de civilisation morale que connaîtraient les européens après un siècle de guerres, de massacres de masse, de totalitarismes. « Pourquoi l’Europe a-t-elle eu le XX ème siècle que nous lui connaissons ? » La réponse qu’apporte ce théologien est « l’oubli de Dieu », c'est-à-dire la laïcisation et la déchristianisation des sociétés européennes.
Faisant le constat que ce sont des courants profonds culturels et spirituels qui définissent l’« histoire », et non pas des considérations idéologiques, politiques ou économiques, aussi importantes soit-elles, Weigel « date » le début de cet ensauvagement, de cette « sortie de l’histoire », à la première guerre mondiale, cette « guerre civile européenne » pour Ernst Nolte, qui éclate dans un climat violent de course aux armements, de révolution scientifique et industrielle et de nihilisme Nietzschéen, et met à bas l’ancien ordre aristocratique et diplomatique européen. W. Churchill, le 29 juillet 1914 : « Tout va à la catastrophe et à l’effondrement, une vague de folie a balayé l’esprit du christianisme » ; le même jour, du général en chef Von Moltke : « Cette guerre va anéantir la civilisation de presque toute l’Europe pour les décennies à venir. »
Cet « oubli de Dieu », cet « humanisme athée » selon le Jésuite Henri de Lubac, expliquerait les tyrannies de ce siècle, arguant que, sans Dieu, cet « humanisme » ne pouvait qu’être inhumain. Disparition de la transcendance et no man’s land spirituel…
« L’homme européen s’est persuadé que pour être moderne et libre, il devait être radicalement laïc. Cette conviction a eu des conséquences cruciales, voire létales, sur la vie publique et la culture de l’Europe: elles sont de facto à la racine de la crise morale de la civilisation que connaît actuellement l’Europe. Cette crise nous aide à son tour à expliquer pourquoi l’homme européen oublie délibérément son histoire; pourquoi il abandonne le dur labeur et le haut risque de la politique démocratique, préférant apparemment la fausse sécurité domestique de la bureaucratie et la sécurité internationale douteuse offerte par le système des Nations Unies; Cette crise éthique de civilisation est l’une des raisons essentielles pour lesquelles l’européen échoue à créer l’avenir humain de l’Europe.»
Weigel montre ainsi combien la doctrine chrétienne est consubstantielle de l’idéal européen contemporain. Combien cet héritage chrétien, n’en déplaise aux thuriféraire de cet humanisme athée si vain et destructeur, fut important et décisif dans ce que nous sommes : dignité de l’homme et individualisme (au sens de l’accomplissement d’une destinée singulière voulue par Dieu), sécularisation, idée d’un ordre de justice transcendant (ce qui est « juste » n’est pas seulement ce que les détenteurs du pouvoir politique déclarent être juste). Et combien nier cet apport singulier et décisif est absurde (de même qu’il serait absurde de nier les fondements grec et romain de notre civilisation…). Ce reniement d’une partie de nos racines culturelles (qu’on le veuille ou non), la malhonnêteté de ce questionnement sur la dimension chrétienne de l’identité européenne, me rappelle le titre d’une conférence bouffonne organisée par certains milieux universitaires dans les années 80 et relatée par la médiéviste Régine Pernoud (dans un petit livre indispensable, Pour en finir avec le Moyen-Âge) : « Le Moyen-Âge était-il chrétien ? » Poser la question, c’est y répondre !
« L’Eglise, porteuse de l’évangile, a aidé à répandre et à consolider ces valeurs qui ont rendu universelle la culture européenne » disait Karol Wojtyla. Et encore, le même : « Lorsque les grandes valeurs qui ont amplement inspiré la culture européenne sont volontairement séparées de l’Evangile, ces vertus, comme la tolérance et le respect de l’autre, perdent leur vraie âme et pavent le chemin d’aberrations », comme par exemple, imposer la laïcité au nom de la tolérance et du pluralisme. Pour Weigel, « la doctrine sociale de l’Eglise offre ainsi à l’Europe la possibilité de défendre la structure morale de la liberté, de façon à protéger la culture et la société de l’Europe d’une double utopie : l’utopie totalitaire de la justice sans liberté et l’utopie contraire de la liberté sans justice qui va de pair avec un concept erroné de « tolérance » ».
Loin du concept d’aire géographique et économique -utilitaire- promu par nos élites technocratiques et endogamiques, l’Europe est et reste fondamentalement un concept historique et culturel dont la dimension religieuse -chrétienne- a été et reste encore cruciale, ne serait-ce que pour apporter un minimum de transcendance à un projet résolument matérialiste.
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Quelques précisions...
J'ai écrit ce texte il y a trois ans aprés la lecture de l'ouvrage -remarquable- de Weigel. Et, chose étonnante en ce qui me concerne, je signe encore aujourdhui. Je ne suis pas croyant mais, contrairement à mes contemporains, modernes lemmings festifs, je reste conscient de l'importance du christianisme dans la Tradition européenne, ie celui-ci en est une part hautement significative, mais une part seulement.
Je crois qu'il y a dans cet oubli de Dieu, dans ce désenchantement du monde, une explication au chaos contemporain célébré par nos progressistes amis du désastre.
Qu'en pensez-vous?
(photo: avatar de la Tradition à Donnafugata...)
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Commentaires
Ah! Ce magnifique film de Visconti!!
comment tu vas Hoplite depuis le temps qu'on a pas trinqué ensemble....??
Blue
Écrit par : helenablue | 04/07/2010
Bien sûr que toutes ces interrogations sont plus que jamais d'actualité.
Le fait que la laïcité ait accéléré le processus de déchristianisation est indéniable. Il est d'autant plus écoeurant de voir aujourd'hui la part prise par les pouvoirs publics et les zélites dans l'islamisation de la France (et de l'Europe), au nom de liberté de culte et de tolérance, d'ouverture.
On part de volontés positives à mon sens (laïcité de l'Etat, antiracisme, tolérance, égalité...) pour en faire des armes de guerre contre la civilisation européenne.
Tout comme la révolution mange ses enfants, les dernières valeurs en date de l'Europe la mènent à sa perte.
Il y a des voix qui s'élèvent pourtant, et pas des moindres.
Ecoute ce que dit ce rabbin courageux:
http://www.dailymotion.com/video/xdw2pr_rav-dynovisz-blancs-defendez-vous_news
J'aimerais bien entendre la même chose venant de la hiérarchie catholique. Mais on la renverrait dans ses cordes avec les accusations à la mode...
J'aimerais que de grandes voix s'élèvent pour fustiger le pacifisme bêlant, ces fameuses valeurs "féminines" dont parle le rabbin.
Enfin des voix s'élèvent, c'est déjà ça.
Écrit par : Carine | 04/07/2010
Autant j'adhère au constat auquel renvoie cet auteur américain que je ne connais pas, autant j'estime que le christianisme porte en lui les ferments de cette déréliction que nous subissons, à laquelle nous oeuvrons aussi, ne serait-ce que par cette inaction qui nous caractérise, sous-produit de la culture "parlementaire" et humanitariste dans laquelle nous avons été éduqué.
Manent, lui-même, si je ne me trompe (le désenchantement du monde) fait le bilan (actif/passif) du christianisme en ce qu'il est l'auteur de cette sortie du sacré à laquelle nous assistons.
Je pense qu'il nous exhiler le judéo-christianisme et son avatar musulman (la version du précédent destiné aux bergers) pour renouer avec les racines greco-latines de l'occident et entr'ouvrir la porte à la sagesse orientale qui a beaucoup à nous apprendre.
Quant à la science - ce besoin de connaître les mécanismes du monde, à défaut de ses causes premières qui, avec l'individu, est le leg principal de l'occident à l'Humanité - rien ne l'arrêtera jamais tant que les Hommes seront des Hommes. Lui fait défaut toutefois un contrepoids, le sens du sacré auquel les religions du Livre ne renvoient que très maladroitement, selon des modes rien moins que primitifs qu'il nous faut donc abandonner.
Pour le reste, j'estime que relire Nietzsche est suffisant pour laisser la vie reprendre en nous ses droits... Une vie cruelle et quelque peu barbare. Mais à quoi servirait la raison, si cette vie là, précisément, n'existait pas ?
Comme le dit aussi Christian Godin, notre égoïsme, notre morbidité, notre matérialisme nous condamnent d'avance et nous n'aurons besoin de personne pour disparaître. Le sentiment qui m'anime aujourd'hui est celui de la honte... car j'ai des enfants et ce que je leur laisse prend déjà les allures d'un champ de bataille duquel tous, autour de moi, détournent les yeux occupés à préparer les sacro-saints congés d'été.
Merci pour tout ce que tu nous offres ici.
Écrit par : iskander | 04/07/2010
Bonjour Hoplite,
Pourriez-vous m'indiquer le titre de cet ouvrage de Weigel? Merci par avance.
Au passage, je partage cette analyse de la situation, maintenant, comment aller contre ce processus?
Écrit par : daredevil2007 | 04/07/2010
Le titre de cet ouvrage ? « Le cube et la cathédrale » (La table ronde, 2005) c'est écrit dans le texte.
Hoplite, c'est là un fait essentiel... sans le christianisme pas de Scolastique, pas de pari Pascalien ou de légèreté du type de celle de Michel de Montaigne... pas même de Cartésianisme, des grandes notions émergent également dans le conflit... pas de prolongement de l'Empire par l'église avec le Latin comme langue du Savoir à l'Ouest et le Grec Ancien à l'Est... donc pas de préservation des Antiques penseurs (notez qu'à ce sujet nous ne devons rien aux arabo-musulmans), pas d'approche de la Laïcité inscrite déjà dans les Evangiles ("Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu"), pas de notions du Bien et du Mal mais la continuation de vieilles superstitions, du sacrifice humain païen peut-être, et de l'appropriation du Réel par la Magie et non pas la Foi... même les néo-païens droitards ne mesurent pas à quel point leur mode de réflexion, de pensée, doit au Christianisme qu'ils conspuent. Sans Christianisme pas de Civilisations Européennes... partout où le Christianisme a été mis à mal, la Barbarie a progressé. Notez la conversion, certes tardive, mais qui devait le travailler depuis belle lurette, de Jünger au Catholicisme. Je doute fort qu'une personne de sa trempe l'ait fait par crainte de l'Au-delà... à mon avis c'est un aboutissement logique. Un peu comme Cioran déclarant : "Il n'y a pas d'issue, s'il y en avait une je l'aurai trouvé." Qui d'autre si ce n'est le vieux Jünger qui aurait trouvé l'Issue s'il y en avait une ? Donc logiquement, par pari pascalien, ou par déduction interne il passa au Christ. Et puis, contrairement à ce que pensent les païens eux-mêmes... l'Eglise n'a pas détruit les fois paysannes anciennes... elle les a incorporées au Corpus Chrétien en les absorbant. Les lieux de Cultes n'ont pas été détruits et leurs emplacement déclarés "maudits", mais les Eglises elle-mêmes ont été construites à leurs emplacements et les Saints ont remplacé les divinités des forêts, les esprits éthérés. La Lecture du Monde qu'ont les hommes de l'Occident de leur environnement et par extension du Cosmos vient bien de la christianisation qu'il a subie. Et ce fut, ma foi, plein d'une espérance qui l'a poussé jusque là où il est aujourd'hui pour le meilleur et le pire. Le meilleur : la Conquête de l'Atome et le Conquête Spatiale ; le pire : la décadence dans laquelle nous sommes et qui, bien entendu, Nietzsche l'avait compris, se trouvait déjà dans le Corpus chrétien, car ce Corpus englobe tout, ne chasse rien, se veut complet là où les autres systèmes (comme l'Islam par exemple) se fantasment complets. Il suffit de voir dans quel état mental, social, éthique, civilisationnel se trouve le monde arabo-musulman.
Nebo, agnostique mais à l'écoute...
Écrit par : Nebo | 04/07/2010
daredevil2007,
Le nom de l'ouvrage est cité :
« Le cube et la cathédrale » (La table ronde, 2005)
Écrit par : Jean-Pierre | 05/07/2010
Nebo,
Sur la conversion de Jünger je vous renvoie à la réponse de Julien Hervier, traducteur et ami de Jünger, à cette même question dans un entretien qu'il fit à la NRH (2008, N°36 p13).
"
NRH : Pourtant, peu avant sa mort, l'écrivain ne s'est-il pas convertit au catholicisme ?
JH: Jünger a toujours eu le désir de vivre en accord avec les rites de son pays. Il pensait donc nécessaire d'adopter la religion de sa communauté. Or, la Souabe où il vivait depuis longtemps est catholique. De plus, la législation allemande impose de déclarer la confession dans laquelle on veut être enterré. C'est l'une des motivations de sa conversion tardive, afin que ses funérailles soient célébrées dans le rite des gens de son village
"
Ne tirons donc pas de conclusions hâtives.
Écrit par : Jean-Pierre | 05/07/2010
Merci de coucher sur l'écran ces questions qui sont miennes. On peut s'interroger sur la date de la rupture. Plutôt que cette guerre civile européenne, j'aurai tendance à la placer en 1793 avec l'avènement de la république jacobine (cf le livre de Némo "Les deux républiques" chez PUF). Là est né le Moloch qui dévore actuellement notre monde et qui a accouché, l'enfer étant pavé de bons sentiments, de tous les totalitarismes. Pou ceux qui veulent se faire peur, voir http://lepelicastrejouisseur.wordpress.com/2010/07/04/citations-de-juillet/
Une tentative d'explication possible à la cécité actuelle réside, à mon sens, dans l'absence criante de culture historique (et autres) de nos élites. Ignorant d'où elles viennent (cf le refus des racines chrétiennes de l'Europe), elles ne peuvent deviner où elles vont. L'idéologie tient lieu de savoir et de guide et la réalité doit impérativement s'y plier (d'où les tensions croissantes dans notre société). De Gaulle, dont je ne suis pas un thuriféraire inconditionnel, avait lu, entre autres, Jacques Bainville. Il en avait au moins élaboré, bonne ou mauvaise, c'est selon, une "certaine idée de la France".
Écrit par : H. | 05/07/2010
Et nous ne cesserons pas le combat!
De tous horizons vous avez perçu le défi que relève le « Cercle Hernani ».
Que la France se respecte! Avec vous tous nous « sauverons la nécropole des rois de France!
http://www.lesmanantsduroi.com/articles2/article61168.php
Écrit par : espadon | 05/07/2010
Dans le même ordre d'idée, vous avez Decline and Fall: Europe’s Slow Motion Suicide de Bruce Thornton qui associe la chute de l'Europe à la perte de son système religieux.
http://tv.nationalreview.com/uncommonknowledge/post/?q=NjZhNTExNTE5YTI3YmI4NjUwMjY3YmM4NGJkMjc4N2Y=
Écrit par : daredevil | 05/07/2010
"Cet « oubli de Dieu », cet « humanisme athée » selon le Jésuite Henri de Lubac, expliquerait les tyrannies de ce siècle, arguant que, sans Dieu, cet « humanisme » ne pouvait qu’être inhumain. Disparition de la transcendance et no man’s land spirituel…"
Excellent. A méditer pour les uns, à penser pour les autres.
Je n'ai pas les mots pour commenter et apporter un plus en rapport avec votre papier.
Il me manque encore certaines lectures.
Une seule intuition, en vrac: la transcendance n'a pas été inventée, imposée par un dictateur ou un chef de clan, un jour comme ça pour soumettre des individus et les emmerder .
Cet été, je vais lire "Pour en finir avec le Moyen-Age" de Pernoud , sur le sable.
Marc Lévy n'aura qu'à se rhabiller.
Autant commencer par le début: le Moyen-Age, notre berceau.
Votre blog est utile . Merci pour votre transpiration sur le clavier, n'abandonnez-pas.
Écrit par : Inès | 06/07/2010
Oui, je n'y avais pas prêté attention à la première lecture, autant pour moi ;)) En tout cas, merci pour vos réponses.
Écrit par : daredevil2007 | 06/07/2010
@tous, merci pour ces commentaires érudits et bienveillants...pas le temps de vous répondre (ou de tenter de) ce soir mais demain sans doute. tcho
Écrit par : hoplite | 06/07/2010
Aussi, difficile de ne pas constater une certaine ressemblance entre la déchéance et l'effondrement de l'empire romain et la situation actuelle de l'Occident.
Ne serait-ce pas là simplement l'expression que quelque phénomène cyclique - un peu à la manière des cycles que l'on observe généralement dans l'histoire de l'art - et donc de quelques lois dont les rouages nous échappent (encore?)?
La question est bien naïve et enfantine, j'en conviens volontiers, mais une telle vision a le mérite d'être en accord avec ce que l'on observe dans la nature : même les étoiles meurent un jour, à la nuance qu'elles ne disparaissent pas toutes de la même manière.
(et vous me direz que si certains n'étaient pas un jour allés à l'encontre de ce qui était considéré comme naturel à leur époque, nous ne saurions aujourd'hui même pas que les étoiles sont elles aussi mortelles. Raahlala, on peut discuter, avec vous ^^ )
Écrit par : snake | 07/07/2010
(Raahlala, on peut PAS discuter, avec vous ^^)
Écrit par : snake | 07/07/2010
C'est vrai, mais cet oubli de Dieu nous en sommes (presque) tous coupables !
Relisez ou lisez les premiers pères de l'Eglise, vous verrez que ces humbles là témoignent de l'éloignement de Dieu qu'est la condition du pêcheur.
Écrit par : tzatza | 08/07/2010
Vous êtes tout simplement des dinosaures qui ne savent pas vivre avec votre temps. Ce type de discours que vous tenez est à la limite du risible. Le monde s'est fait sans vous, et puisque c'est votre choix de ne pas l'accompagner dans son aventure, il se poursuivra en se passant pas mal de vous et de vos vieilles lunes réactionnaires complètement dépassées. Ouvrez donc un peu les yeux. Mais non, vous préférez rester sur vos ridicules certitudes plutôt que d'accepter les bras que vous tendent le progrès et le monde moderne.
Écrit par : z.p | 09/07/2010
@zp, en dehors de réciter votre credo progressiste, seriez-vous capable d'argumenter un brin?
Écrit par : hoplite | 09/07/2010
"Mais non, vous préférez rester sur vos ridicules certitudes plutôt que d'accepter les bras que vous tendent le progrès et le monde moderne."
Suuuuuuperbe^^
En plein dans la goule vous les prenez le progrès et le monde moderne, si vous ne courez pas assez vite... Et puis, il ont souvent 30 bras d'un coup, ça fait beaucoup.
Ahhh s'il n'y en avait que 2 à la fois, ça serait peut-être une autre chanson. Mais il n'est pas fou, le progrès moderneux.
Écrit par : Carine | 09/07/2010
"En plein dans la goule vous les prenez le progrès et le monde moderne, si vous ne courez pas assez vite... Et puis, il ont souvent 30 bras d'un coup, ça fait beaucoup.
Ahhh s'il n'y en avait que 2 à la fois, ça serait peut-être une autre chanson. Mais il n'est pas fou, le progrès moderneux."
hé hé!
Écrit par : hoplite | 10/07/2010
Je comprends que ce texte de Weiger vous plaise, Hoplite, car il fait écho à votre idée du christianisme "architecture de sens".
Je n'ai pas lu le livre, mais la "carte d'identité" de l'auteur m'oblige à être circonspecte, et pour donner un avis, il me faudrait lire son livre en entier. Je vais essayer de me le procurer, car c'est interessant.
Pour ma part, si les reponses que vous transcrivez sont effectivement agréables à entendre et sont justes, les questions ne sont pas les bonnes, disons qu'elles sont incomplètes.
Apparemment, toutefois, la lecture du livre ne vous a pas apporté beaucoup de lumières puisque 5 ans plus tard vous en êtes toujours au même point, aux mêmes interrogations. Le reproche n'est pas pour vous qui croquez ce qu'on vous offre, mais pour ceux qui ne donnent pas les bonnes nourritures.
Si vous le voulez bien, j'essaierai de vous dire ce que je pense (puisque vous le demandez dans votre texte) après lecture du livre. (je ferai peut-etre un fil sur mon blog pour ne pas encombrer le vôtre).
Écrit par : sonia | 10/04/2012
Sur la mentalité biblique américaine :
http://www.dailymotion.com/video/xoh3os_comprendre-la-mentalite-biblique-americaine-par-tomislav-sunic_news
Voilà qui explique la fracture entre l'Europe et les Etats-Unis (mais qui préexistait avec l'Angleterre, en gros pour les mêmes raisons).
Le catholicisme, lui, exclusivement européen dans sa symbiose médiévale avec le fond "païen" des peuples de notre continent (symbiose, peut-être encore mieux réussie par l'orthodoxie en Europe de l'Est), a tout de même été un moindre mal (quoique, quand je lis Sonia... Bref).
La question de l'éloignement du divin et surtout, de la laïcisation des monothéismes quelles qu'aient été leurs formes) est une clé essentielle, à tiroirs, d'explication de la modernité.
Lire notamment, sur le christianisme "religion de la sortie de la religion", les ouvrages de Marcel Gauchet, Le désenchantement du monde et Un monde désenchanté ?
http://assr.revues.org/3947
http://gauchet.blogspot.fr/2007/01/un-monde-dsenchant.html
Et une analyse un peu plus critique (que je partage) :
http://www.scriptoblog.com/index.php?option=com_content&view=article&id=650:le-desenchantement-du-monde-m-gauchet&catid=50:histoire&Itemid=55
Écrit par : Boreas | 10/04/2012
He bien, Boreas, vous me poursuivez jusque dans les archives...je suis mariée, vous savez... aucun espoir!
Écrit par : sonia | 10/04/2012
Ne prenez pas vos désirs pour des réalités, je vous trouve intellectuellement aussi sexy qu'un menhir et n'ai aucune envie de juger sur pièce.
Écrit par : Boreas | 11/04/2012
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