16/07/2010
tringlent des blacks
J’avais dix-sept ans et je passais un été aux USA. Précisément à Hoboken, prés de NY (Bardamu débarquant à Ellis Island…). Je vivais dans une famille juive non pratiquante dont une des premières interrogations fut : « Es-tu jamais allé à Yad Vashem ? » A l’époque, j’avais la conscience politique d’un bulot et je dus répondre –au hasard- mon dégoût du tourisme de masse… Heureusement, l’incident fut vite oublié et mon hôte, fervent membre de l’Américan Légion, m’amenait régulièrement écluser quelques Coors light ou Buds à son rade habituel, à la grande fureur de la mère juive de la maison qui pensait que je n’avais rien à y faire…Josh était un vétéran de la guerre de Corée et me régalait de quelques récits qui se mélangeaient dans mon esprit embrumé avec les aventures de Buck Danny, Sonny Tuckson et Tumbler. Il m’aimait bien, Josh. Parce que je l’écoutais, je crois. Contrairement à sa meuf qui lui cachait ses packs de Coors et ses potes qui connaissaient ses histoires par cœur. J’ai pensé à Josh en lisant le dernier éditorial de Venner dans la NRH qui cite Barnavi répondant au filet d’eu tiède de Debray en Palestine : « La shoah s’est hissée au rang de religion civile en Occident. »
A peine rentré de la clinique de la forêt noire tantôt, je me retrouve en moins de deux avec un poulet dans les bras et un bib de 240cc. Hier, je causais avec Jo de la condition de l’homme moderne et du gap civilisationnel qui nous sépare des générations de nos pères et grands-pères : je lui racontais comment la femme du fermier de mon grand-père (lui-même paysan et très fier de son CAP) ne s’asseyait jamais à table quand elle recevait chez elle, aux vendanges ou quand on tuait le cochon. Jamais. Son mari officiait, servait le vin étoilé à pleins verres avec la daube ou le plat de charcutailles qui ouvrait chaque repas du genre. Aujourd’hui, la plupart des mecs qui ont l’âge de mon père son divorcés, tringlent des blacks ou passent leurs WE à Marrakech. Qu’on se mette d’accord, nul regret là-dedans, je ne vais pas refaire l’homo laborans ou l’homo faber d’Hanna Arendt…lisez-la, bordel! Juste un constat étonné. Que s’est-il passé, bordel ?
Un peu le bordel en ce moment ; je me disperse : de la sagesse de l’amour et du visage ridé je retombe sur Nous autres, modernes, puis sur la défaite de la pensée…puis sur la discussion d’Alain de Benoist avec Marmin sur « La nouvelle droite est-elle encore à droite ? ». Et je comprends, effectivement, pourquoi les quelques auteurs qui m’ont marqué ces dernières années sont plutôt Orwell, Lasch, Michéa ou Castoriadis…Qui, à droite ? Bayrou ?
Dans Deer hunter, Nick (C Walken) crache à la gueule de Mickael (De Niro) pour de vrai alors que ce dernier ne s’y attendait pas, lors de la scène de la roulette russe à Saïgon, De Niro faillit quitter le tournage mais la scène fut conservée. J’adore ce film.
22:25 | Lien permanent | Commentaires (8)
Commentaires
Même si l'homme à table présidait , la femme orchestrait et ils mangeaient ensemble (même si servir veut dire que les femmes quittaient souvent leurs chaises). Alors, bien sûr, il y a eu certainement des exceptions ( régionales?).
D'ailleurs dans le Sud-Ouest, les hommes âgées disent encore la patronne pour parler de l'épouse.
Écrit par : Inès | 16/07/2010
elle mangeait avec ses hommes à table tous les jours, mais ne s'asseyait jamais lorsqu'il y avait des invités. ça n'est pas une interprétation ou un jugement de valeur...c'était comme ça.
Écrit par : hoplite | 17/07/2010
La condition de l'homme moderne n'a rien de facile, mais la femme n'y a pas gagné grand chose.
La défaite de la pensée... voir Grenoble cette nuit...
Bon week-end !
Écrit par : carine | 17/07/2010
Écrit par : hoplite | 17/07/2010
Je ne reviendrais pas sur le jeu trouble de Lepen avec les média qui a contribué à la diabolisation de concepts pourtant sains. Aujourd'hui mettre un drapeau a sa fenêtre pour le 14 juillet ça revient à commettre un acte fasciste. Faudrait que je me procure un drapeau tricolore tient...
dorénavant si on me demande quelles sont mes convictions politiques je répondrai "populiste souverainiste". ;)
Écrit par : Edgar_Detriach | 17/07/2010
Je me demande alors ce que vous en attendiez :)
Vous pensiez à une quinzaine des identitaires?
Si vous vous dites "populiste", vos "amis" vont vous cracher à la figure, tels que vous les avez décrits. C'est devenu un gros mot ! Bon courage.
Écrit par : Carine | 17/07/2010
Écrit par : Carine | 17/07/2010
PS : Les amis en question je ne les vois plus depuis longtemps.
Écrit par : Edgar_Detriach | 17/07/2010
Les commentaires sont fermés.