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05/11/2011

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"(...) L’idée couramment répandue est que la crise de la dette publique résulte d’un excès de
dépenses lié à la légèreté des Etats. Que les Etats n’aient pas toujours agi dans le bon sens est
une évidence, mais les causes profondes sont ailleurs. La cause immédiate de l’aggravation des dettes publiques tient aux plans de sauvetage des banques privées décidées par les Etats en 2008 et 2009. Les banques ont forcé les pouvoirs publics à les secourir en faisant valoir la place névralgique qu’elles occupent dans la structure générale du système capitaliste. Pour renflouer les banques et les compagnies d’assurances menacées, les Etats, pris en otages, ont dû emprunter à leur tour sur les marchés, ce qui a accru leur dette dans des proportions insupportables. Des sommes astronomiques (800 milliards de dollars aux Etats-Unis, 117 millions de livres en Grande-Bretagne) ont été dépensées pour empêcher les banques de sombrer, ce qui a grevé d’autant les finances publiques. Au total, les quatre principales banques centrales mondiales (Réserve fédérale, Banque centrale européenne, Banque du Japon et Banque d’Angleterre) ont injecté 5000 milliards de dollars dans l’économie mondiale entre 2008 et 2010. C’est le plus grand transfert de richesse de l’histoire du secteur public vers le secteur privé ! En s’endettant massivement pour sauver les banques, les Etats ont permis aux banques de se relancer immédiatement dans les mêmes activités qui avaient abouti précédemment à les mettre en péril. Mais ils se sont d’eux-mêmes placés sous la menace des marchés et des agences de notations.


Une autre cause est évidemment la récession économique induite par la crise, qui a diminué les recettes des Etats et les a obligés à multiplier encore les recours à l’emprunt. Mais la cause la plus lointaine réside dans les politiques de dérégulation et les réformes fiscales (réduction des impôts sur les bénéfices payés par les sociétés privées, en particulier les plus grosses entreprises, cadeaux fiscaux faits aux plus riches) adoptées bien avant 2008, depuis l’époque de Reagan et Thatcher.
L’augmentation de l’influence des lobbies financier sur le personnel politique a entraîné la dérégulation progressive des marchés financiers, qui a elle-même provoqué l’explosion des gains spéculatifs drainant le capital hors de la sphère productive. Le libre-échangisme de son côté a favorisé la concurrence déloyale des pays associant salaires minimaux et productivité élevée. La dérégulation, obéissant à la logique du marché mondialisé comme aux exigences de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a abouti dès 1999 à la suppression de toute barrière douanière significative et à l’abolition de fait de la préférence communautaire en Europe. La vitesse à laquelle le capital financier et les capitaux spéculatifs peuvent désormais rentrer ou sortir des économies particulières a encore accru la volatilité des prix des actifs et la gravité des conséquences de la crise. Les conséquences sont connues : multiplication des délocalisations, désindustrialisation, baisse des salaires, précarité de l’emploi, hausse du chômage. S’y ajoute la fuite des capitaux : en France, entre 2000 et 2008, 388 milliards d’euros, soit une moyenne de 48,5 milliards d’euros par an (ce qui correspondait en 2008 à 2,5 % du PIB), ont pris le chemin de l’étranger. Le seul effet de la vague de dérégulation qui s’est instaurée à partir du début des années 1980 a en fait été d’enrichir encore plus les plus riches, tandis que les classes moyennes et populaires voyaient chaque année leurs revenus stagner ou décliner. Les inégalités de revenus s’accroissent partout, le chômage s’étend, les gains de productivité et les salaires moyens divergent. Le chômage atteint aujourd’hui 12 % au Portugal, 14 % en Irlande, 16 % en Grèce, 21 % en Espagne. Globalement, la part des profits financiers dans l’accumulation de la valeur ajoutée est passée de 10 % dans les années 1950 à plus de 40 % aujourd’hui.


La main-mise de la nouvelle oligarchie financière sur l’économie mondiale n’a donc cessé de se renforcer malgré la crise. En témoignent les profits de ces mêmes banques qui, en 2008, avaient fait le siège des Etats pour demander qu’on les aide à échapper à la faillite. En 2009, soit après le choc financier de l’année précédente, la totalité des actifs des six principales banques américaines (Bank of America, JP Morgan, Citygroup, Wells Fargo, Goldman Sachs et Morgan Stanley) a représenté plus de 60 % du PNB national, alors qu’ils n’en représentaient encore que 20 % en 19951 ! Toujours aux Etats-Unis, un récent rapport de la Northeastern University montre qu’en 2010, 88 % de la croissance du revenu national réel ont servi à augmenter les profits des entreprises, tandis que les salaires n’en ont bénéficié qu’à hauteur (si l’on peut dire) d’un peu plus de 1 %. Jamais dans l’histoire américaine, les travailleurs n’avaient reçu une part aussi minuscule de l’augmentation de la valeur ajoutée. On pourrait parler ici de reprolétarisation du capital productif par le capital financier. Les effets de la concentration du capital entre les mains d’un petit nombre de financiers ont été étudiés par Paul Jorion. Celui-ci montre bien comment la multiplication des produits spéculatifs a favorisé l’installation d’une économie de casino, qui a systématiquement favorisé les revenus des spéculateurs au détriment des consommateurs et parfois même des producteurs. Parallèlement, la collusion entre les marchés financiers et l’industrie du crime s’accentue tous les jours. « Le monde de la finance est rongé par de puissantes et discrètes forces criminelles, mais il le nie fortement et même dépense des fortunes pour empêcher que cela ne se voie », écrit le criminologue Xavier Raufer, qui ajoute : « Du fait de la dérégulation mondiale, puis de la crise, l’économie illicite (grise ou noire) qui, vers 1980, constituait quelque 7 % du produit brut mondial, en représentait en 2009 sans doute 15 % (soit l’équivalent du PNB de l’Australie) ».


Autre conséquence particulièrement inquiétante : la désindustrialisation provoquée par la déconnection de l’économie réelle et de l’économie financière, et l’explosion des gains spéculatifs qui en résulte. Dans l’ensemble des pays membres de l’OCDE, quelque 17 millions d’emplois industriels ont été détruits en l’espace de seulement deux ans, dont 10 millions dans les secteurs manufacturiers. Si l’on y ajoute les 13 ou 14 millions d’emplois supprimés dans les entreprises de service auxquels le secteur industriel avait recours, on mesure la gravité du phénomène. La récession industrielle, parfois rebaptisée pudiquement « tertiarisation », touche aussi les Etats-Unis, qui ne comptent plus aujourd’hui que 11,6 millions d’emplois industriels contre 19,5 millions en 1979, soit une baisse de 40 %, alors même que la population n’a cessé d’augmenter. Seuls résistent quelques pays industrialisés, au premier rang desquels figure l’Allemagne, et certains secteurs comme les industries de défense. Une grande partie des dettes publiques se trouve aujourd’hui dans les comptes des banques qui n’ont cessé d’en acheter depuis 2008, sans se préoccuper outre-mesure de la fragilité des finances publiques aggravée par la récession et la crise. Ces achats de dette publique ont été financés par l’argent que les banques pouvaient se procurer auprès de la Banque centrale européenne (BCE) à un prix quasi-nul. En d’autres termes, les banques ont prêté aux Etats, à un taux d’intérêt variable, des sommes qu’elles ont elles-même empruntées pour presque rien. Mais pourquoi les Etats ne peuvent-ils pas se procurer eux-mêmes les sommes en question auprès de la Banque centrale ? Tout simplement parce que cela leur est interdit ! C’est le 3 janvier 1973 que le gouvernement français, sur proposition de Valéry Giscard d’Estaing, alors ministre des Finances, a fait adopter une loi de réforme des statuts de la
Banque de France disposant que « le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France » (art. 25), ce qui signifie qu’il est désormais interdit à la Banque de France d’accorder des prêts – par définition non grevés d’intérêt – à l’Etat, celui-ci étant dès lors obligé d’emprunter sur les marchés financiers aux taux d’intérêt que ceux-ci jugent adéquats. Les banques privées, elles, peuvent continuer d’emprunter à la Banque centrale européenne (BCE) à un taux dérisoire (moins de 1 %) pour prêter aux Etats à un taux variant entre 3,5 et 7 %. Cette mesure a ensuite été généralisée dans toute l’Europe par le traité de Maastricht (art. 104) et le traité de Lisbonne (art. 123). Les Etats européens ne peuvent donc plus emprunter auprès de leurs banques centrales. Tournant capital dont on mesure aujourd’hui les conséquences. Comme l’a écrit Léon Camus, la décision prise en 1973 revenait à dire que « l’Etat abandonne le droit de “battre monnaie” et transfère cette faculté souveraine au secteur privé dont il devient le débiteur volontaire ».

(...) Les conséquences de la crise grecque sont d’autant plus remarquables que la Grèce ne représente que 2,5 % du PIB de la zone euro. Son économie est six fois moins importante que celle d’un pays comme l’Italie. Qu’en sera-t-il lorsqu’il s’agira de sauver des pays de beaucoup plus grande taille ? Les choses peuvent aller très vite. N’oublions pas que des pays comme l’Irlande et l’Espagne, aujourd’hui en première ligne, étaient encore il y a peu considérés comme des emprunteurs particulièrement sûrs en raison de leurs excédents budgétaires. D’où la peur d’une contagion de la crise. Ce qui est en jeu aujourd’hui, ce n’est déjà plus la situation de la Grèce ou du Portugal, mais la prochaine entrée de l’Espagne et de l’Italie, voire de la France et de la Grande-Bretagne, dans la zone des tempêtes. Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de la haute finance et professeur à Paris-X, estime que la France « est le prochain pays sur la liste » : « La question n’est pas tant de savoir si nous serons touchés, dit-il, mais plutôt quand »

Quand la dette publique devient insoutenable, les Etats n’ont plus le choix qu’entre le recours à l’inflation (c’est ce qui s’était passé en Allemagne sous la République de Weimar) ou le défaut de paiement. L’instauration de l’euro a rendu impossible le recours à la machine à billets. L’histoire montre en fait qu’au-delà d’un certain seuil, une dette trop élevée mène presque inéluctablement à la faillite. On ne voit pas, compte tenu des dégâts provoqués à eux seuls par l’affaire grecque, comment les institutions européennes pourraient faire face à une série de défauts souverains, successifs ou simultanés, de beaucoup plus grande ampleur. « Dans la réalité européenne présente, écrit Frédéric Lordon, plus il y a de secourus moins il y a de secouristes, et plus ces derniers se préparent à rejoindre les précédents dans leur catégorie », ce qui revient à dire que « les splendides mécanismes des marchés de capitaux concourent avec une rare élégance à l’organisation du pire en rendant insoluble la crise des dettes qu’ils ont eux-mêmes fait naître ».


Une chose est sûre : on se dirige vers la mise en oeuvre d’une politique générale d’austérité en Europe, dont les principales victimes seront les classes populaires et les classes moyennes, avec tous les risques inhérents à pareille situation. Lorsque de nouveaux pays se retrouveront en état de cessation de paiement, ce sont encore les citoyens de toute l’Union européenne qui seront conviés à payer l’addition. Or, disons-le nettement, aucun pays n’a aujourd’hui les moyens d’arrêter la hausse de sa dette en pourcentage de son PIB, aucun n’a les moyens de rembourser le principal de sa dette. En dépit de toutes les manoeuvres de retardement, une explosion généralisée semble inéluctable d’ici à deux ans. Comme beaucoup d’autres, Jean- Luc Gréau juge impossible un rétablissement spontané du système7. L’économiste Philippe Dessertine va jusqu’à laisser prévoir une « profonde crise géopolitique, qui peut aboutir à une guerre mondiale »8. Des propos qui peuvent paraître alarmistes. Mais le système capitaliste n’a jamais reculé devant l’éventualité d’une guerre, lorsqu’il n’y avait plus que cette manière de protéger ses intérêts. Que se passerait-il si la première puissance mondiale, les Etats-Unis, se retrouvait en défaut de paiement ? En Europe, le statu quo actuel conduit tout droit, par ses effets cumulés, à une dépression d’une ampleur encore jamais vue. L’année 2012 sera terrible !" suite

Alain de Benoist, 2011.

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"(...) Justement, quelles vont être les conséquences de la crise sur les salariés ?

Le chômage va augmenter. Il y aura une forte pression pour que les salaires baissent. On va supprimer le bouclier social et l’État providence, en oubliant qu’ils avaient été mis en place à partir du XIXe siècle pour que les gens ne fassent pas la Révolution. C’était pour rendre le capitalisme tolérable. À agir ainsi, on risque d’aller vers des troubles sociaux, des révolutions, etc.

Comment éviter ces troubles sociaux ?

Si on ne veut pas que le système soit bientôt à feu et à sang, il faut un moratoire sur la dette des États. Il faut cesser de considérer qu’une reconnaissance de dette vaut ce qui est écrit dessus. Les États sont insolvables. Même la France ne pourra pas payer. On doit tout mettre à plat et effacer les dettes et reconstruire un nouvel ordre monétaire international. La Chine demande un nouveau Bretton Woods depuis 2009. Qu’on le fasse!"

Paul Jorion, 2011.

Commentaires

On emprunte pour prêter et se faire du fric sur le dos de l'emprunteur, pour pouvoir rembourser notre créancier.
On va où comme ça ? Avec combien de banques à graisser ?
Il suffit que quelqu'un dise "terminé, ya plus rien dans les caisses", comme en 29 aux USA, comme en Grèce le mois prochain, après ces 8 milliards-là, et on se casse les dents sur le mur. C'est tellement évident que c'est parti pour sauter, la zone euro. D'ailleurs l'UK avait bien prévu le truc en restant en dehors. Ce qui ne lui a pas servi à grand chose…
Sarko a sûrement prévu sa fuite aux Etats, dans les terres de son "ami" et "ami de l'Europe".
Tu les as vus ce soir, la bouche en cul de poule ?
Fallait bien ça et l'obamania festive pour tenter de faire oublier l'installation par ces deux frères de lait de l'islamisme en Tunisie et prochainement en Libye. Enfoirés…

Écrit par : Carine | 04/11/2011

ouais je les ai vu. pitoyable. le plus drôle était l'obama, président inutile d'un pays en faillite venir donner satisfecit aux oligarques bruxellois...

la tempête de la zone euro ne doit pas cacher l'ouragan anglo-saxon qui se profile cet hiver avec la chute des bons du trésor US et du dollar: ça va cogner sévère et la grèce fera figure de plaisanterie à côté!

comme le dit ADB (et Jorion), tant que l'on ne remettra pas le système à plat et qu'on continuera à empiler des dettes insolvables sur d'autres encore moins solvables, on est sûr d'aller dans le mur: mega inflation continentale ou défauts souverains en série.

scénario pessimiste: dégonflage brutal de la bulle public/privé (via quelques faillites bancaires en série -SG, bank of américa, etc), sauve qui peut général (trés bien disséqué par Orlov) et chaos planétaire..

scénario intermédiaire: dégonflage progressif de la bulle de dettes irrecouvrables, paupérisation acceptable et dépression de longue durée,

scénario optimiste mais improbable: mise en coupe réglée des acteurs bancaires (via nationalisation générale), protectionnisme européen, séparation des activités de dépots et d'affaires, contrôle de la monnaie, financement des états à taux zéro par les banques nationales ou banques centrales communautaires, etc. mais il faudrait une autre génération d'hommes politiques prêts à entrer en guerre avec la finance globalisée!

Écrit par : hoplite | 04/11/2011

Une parfaite illustration, votre photo de 2012.
Quand la réalité rejoint l'affliction...

Écrit par : Boutros | 05/11/2011

Une parfaite illustration, votre photo de 2012.
Quand la réalité rejoint l'affliction...

Écrit par : Boutros | 05/11/2011

Si même de Benoist s'inquiète...

Je me souviens d'avoir lu sous sa plume une critique du livre "la convergence des catastrophes" de Faye, dans laquelle il mettait en garde contre l'alarmisme apocalyptique de l'auteur.

Apparemment de Benoist a changé de point de vue sur la question. Et pas qu'un peu.

Écrit par : Jean-Pierre | 05/11/2011

Chez Zemmour et Naulleau ce soir, j'ai entendu Dupont-Saint Aignan prôner ton scénario optimiste.
A la question "pourquoi ne rejoignez-vous pas MLP, comme l'a fait Couteaux ?", il a répondu en gros:
"parce que le FN ne sert qu'à refaire voter les Français pour l'UMPS au 2ème tour."
La faute à qui ? Pas au FN, mais aux veaux. (ça c'est moi qui le dis, pas lui).
A la question : "pour qui voterez-vous au second tour, alors ?", il a répondu:
"mais je serai au second tour !"
Et c'est là que je me suis dit "bon d'accord, dommage quand même, il est comme les autres. D'aussi mauvaise foi. Il ne croit pas à ce qu'il dit". Dommage car son discours économique était intéressant, plus que celui de MLP.

Écrit par : Carine | 05/11/2011

Euhhhh
Dupont-Aignan, ça suffira. Il n'a pas encore été canonisé.
Il était tard, ce vendredi soir ou plutôt samedi matin ^^

Écrit par : Carine | 05/11/2011

"Dommage car son discours économique était intéressant, plus que celui de MLP."

je trouve le discours de MLP de + en + intéressant et cohérent, notamment sur le plan économique (ne serait-ce que par rapport à celui de son père, assez proche du discours libéral habituel/thatchero-reaganien. (même si je pense que l'abandon de l'euro est une connerie et que l'euro en tant que monnaie commune avec réintroduction de monnaies nationales avec parité ajustable pourrait être la solution)

DA dit des choses justes mais devrait avoir l'intelligence -le courage- de comprendre qu'il n'a pas l'envergure pour être présent au second tour. à partir de là, soit on tient à ses idées et on fait des compromis (jonction avec le FN) soit on a un égo de merde et une simple envie de pouvoir et on fait passer tout ça avant l’intérêt supérieur de la nation...c'est le cas.

Écrit par : hoplite | 05/11/2011

Oui, Hoplite, entièrement d'accord avec toi.
C'est ce que je me suis dit en l'écoutant.

Écrit par : Carine | 05/11/2011

Soral a une analyse intéressante de Dupont-Aignan, en effet quelles seront les consignes de vote de DA au second tour ? Comment assumerait-il son rôle dans le cas ou MLP aurait perdu d'un cheveu les présidentielles, et particulièrement en ces temps historiques ? etc.


Vidéo 4, vers 5m30 et surtout vers 15m00 :
http://www.egaliteetreconciliation.fr/Alain-Soral-entretien-d-octobre-2011-8616.html

Écrit par : Jean-Pierre | 05/11/2011

oui, Soral a certainement raison: DA est l'idiot utile de l'UMP.
c'est le genre Morin (avec ses voeux dans sa cuisine..), un mec bien secondaire instrumentalisé pour empêcher le système de perdre le pouvoir.

Écrit par : hoplite | 05/11/2011

"mega inflation continentale ou défauts souverains en série."

Avec les politiques d'austérité, je ne vois comment on peut financer une méga-inflation...

Écrit par : Three piglets | 05/11/2011

austérité d'un côté, création monétaire ex nihilo (la BCE dans le rôle de la FED...): monétisation de la dette de l'autre. non?

Écrit par : hoplite | 05/11/2011

Cela a déjà eu lieu en 2007-2008, comme le rappelle ADB, sans hyper-inflation.
D'ailleurs, cette hyper-inflation n'est pas le pire événement.
Je crois qu'il faut évacuer de sa tête le mythe de l'Allemand payant sa baguette de pain avec une brouette, en pensant que c'est cela qui a favorisé Hitler...
L'hyper-inflation ne fait peur qu'à ceux qui ont une épargne.
Les endettés sont les plus heureux dans ce cas.
Même avec une création monétaire ex nihilo, il faut que cette ci se retrouve dans le cycle de l'économie réelle pour avoir une hyper inflation, or, ce n'est pas le cas.

Écrit par : Three piglets | 05/11/2011

Une remarque: le systéme ne tolére que la sacralisation de la dette, car elle appartient aux dominants et, avec les intérêts, constitue un transfert de richesse du travail vers le rentier.

Écrit par : Three piglets | 05/11/2011

sais pas, faudrait demander à ADB son raisonnement. vraiment pas mon rayon..

Écrit par : hoplite | 05/11/2011

Hoplite, je la trouve tres bien votre photo! je ne les veux pas autrement mes gamins...ils sont peut-etre un peu surpris d'avoir ete derangés dans leurs histoires improbables et fantastiques, mais le rire joyeux de l'insouciance et des pieds nus est tout pret à éclater. La jeune femme fine et alerte détonne tellement de nos nymphomanes egotiques actuelles qu'elle inspire le respect et l'envie de courir avec elle chercher dans le jardin les légumes chèrement semés et arrosés.
Chaos, dites-vous? non, renaissance!
Plus de TV pour écouter encore ces imbéciles de candidats à l'arnaque, mais un jardin à cultiver tout en laissant la terre tourner, le soleil briller pour ne pas participer à la sépulture de notre civilisation: il ne faut plus se leurrer, la fete macabre se termine, espérons une nouvelle ère morale, et celle-ci nous appartient de la maniere qu'aucun de semble comprendre...si cette jeune femme en contre-jour!

Écrit par : sonia | 06/11/2011

c'est vrai qu'elles sont magnifiques ces photos de dorotea Lange. je ne sais pas si elle composait la scène ou si c'était sur le vif, j'ai plutôt l'impression de la spontanéité.
la jeune femme à l'arrière plan évoque la figure de proue d'un navire, ou une vigie, ce qu'elle devait d'ailleurs être dans ces temps troublés++ qu'est -elle devenue? que sont devenus ces enfants blonds? Une autre photo célèbre de cette photographe représentait une femme avec deux petits plus jeunes dans ses bras: cette jeune femme dont le visage tragique a fait le tour du monde serait morte dans l'indigence en 1983 d'un cancer du sein si son fils n'avait lancé un appel à l'aide pour recueillir des fonds...

sur le fond, vous avez raison, nous sommes à la veille d'inflexions planétaires inédites sans doute tragiques. seuls ceux qui y seront préparés s'en sortiront. lisez le dernier article de paul Jorion dans la revue le débat n166 de sept-oct 2011, c'est simplement éloquent. et plein d'espoir, tout est à reconsidérer. bon dimanche, sonia.

Écrit par : hoplite | 06/11/2011

Il faut se rappeler des premiers commentaires au moment de la crise. On expliquait encore que le système financier avait cru créer de la valeur et plus personne n'y croyait. Du coup leurs profits colossaux s'avéraient être du vent, de la fausse monnaie et les mettaient en situation de faillite. Ils ont commencé à moins prêter, à essayer de récupérer de l'oseille partout. A l'époque tt le monde avait encore la tête sur les épaules et cela avit fait scandale. On parlait justement de privatisation des profits et de mutualisation des pertes. Ni vu ni connu je t'embrouille : 3 ans et 300 000 théories d'experts plus tard ils ont fini par faire passer la pilule à force de matraquage et plus personne ne voit que le crise de la dette est du au fait que le monde financier prête à des taux d'intérêt tels que les déficits publics explosent. Si la Grèce ou l'Espagne empruntaient comme avant 2008 au même taux que l'Allemagne, nous n'en serions pas là. Ils refont donc leurs profits en mettant à genoux tt le monde et plus personne ne le voit. Alors ils n'ont pas directement taxé les peuples, c'est bcp plus vicieux. Les peuples vont devoir faire des économies pour rembourser des intérêts revus à la hausse. Chapeau.

Écrit par : Cotuatos | 06/11/2011

@cotuatos: ouais mais ça ne peut pas durer, ça va tomber sous peu, à mon avis.

Écrit par : hoplite | 06/11/2011

J'ai bien compris le mécanisme : "Les banques privées [...] empruntent à la BCE à un taux dérisoire (moins de 1 %) pour prêter aux Etats à un taux variant entre 3,5 et 7 %. "
Mais alors, si l'on en croit Lavoisier, dans ce jeu "à somme nulle" où se trouve le gagnant si on considère que l'apparent vainqueur (les banques) se retrouve 'à poil' ?
Quelqu'un peut-il voler à mon secours.

Écrit par : René de Sévérac | 06/11/2011

@rené, il me semble qu'au départ, c'est la crise des sub-primes: des millions de personnes/foyers US, dés le départ insolvables, à qui ont prête de l'argent en estimant que la hausse de l'immobilier est éternelle, pensent que les premiers pourront rembourser leur emprunt immo avec la plus_value réalisée lors de la vente de leur bien; deux problèmes surgissent alors dans cette mécanique mal réglée
-d'abord, nombre d'américains -du fait notamment de la désindustrialisation de leur pays- perdent leur emploi et donc leur capacité minimale de rembourser leur échéances de prêt,
-ensuite, la crise prenant de l'ampleur, nombre de biens récupérés par les banques deviennent simplement invendables contribuant à faire chuter le marché de l'immobilier,
-enfin, nos amis banquiers -sur les conseils éclairés de quelques Blythe Masters de chez JPM, au lieu d'essayer de circonscrire ce problème critique de créances inrecouvrables, l'amplifient en diffusant à la planète entière ces titres en assurant leurs clienst de leur valeur et, bien souvent, en shortant leur positions sur ces mêmes produits (ie en pariant à la baisse de ces produits financiers au moment même ou ils les vendent à leurs clients...)
-sans oublier les fameux effets de leviers qui à mon avis de néophyte doivent être au cœur du problème: un banquier détenant tant peut mobiliser 10 ou 100 ou 1000* tant sur les marchés en arguant de sa bonne renommée (note agence) ou de la solidité (!) de ses fonds propres...
-pour couronner le tout, à ces actifs immobiliers pourris (car irrecouvrables) sont adossés des assurances émises afin de protéger le vendeur en cas de non-remboursement (CDS et CDO) dont, apparemment, personne ne connait ni l'importance ni le risque en cas de faillite systémique.

il me semble globalement que d'une part les banques ont trouvé le moyen de créer ex-nihilo des sommes folles, totalement fictives, mais alimentant les flux financiers quotidiens et d'autre part de reporter les pertes abyssales qu'elles connaissent depuis 2008 sur les états c'est-à-dire nous.

peut-être n'ai-je pas répondu à votre question..

Écrit par : hoplite | 06/11/2011

"peut-être n'ai-je pas répondu à votre question." En effet.
Autant la crise des sub-primes me semblait explicable, ... autant la situation nouvelle (dettes souveraines) me semble totalement incompréhensible.
Non pas du fait qu'on est passé dans un monde fou ...
mais dans la mesure où je ne vois pas qui gagne à ce jeu absurde, même si je vois qui perd !

Écrit par : René de Sévérac | 06/11/2011

bon, on attend un économiste chez Hoplite. avis!

Écrit par : hoplite | 06/11/2011

"je ne vois pas qui gagne à ce jeu absurde"
Ben je crois déjà ceux qui peuvent prêter à des taux plus importants. Que ce soit à la SG après avoir fait chuter son action et l'obliger à se recapitaliser ou avec la Grèce. Et si l'emprunteur fait défaut et met le prêteur sur la paille, l'argent restant ira juste s'investir ailleurs et fera le bonheur de ceux qui restent debout. Dans tous les cas il y a tjrs qqn qui gagne. Ca se concentre juste de plus en plus. Rien de nouveau.
Plus bcp de temps à attendre pour vérifier si l'oracle LEAP avait vu juste.

Écrit par : Cotuatos | 06/11/2011

René, je vous propose d'ecouter sur youtube les conferences de Etienne Chouard, prof d'economie et de droit fiscal. Il est tres clair.
Je vous donne un lien, mais vous pourrez en trouver d'autres à partir de là.
http://www.youtube.com/watch?v=htozNsrMJ6g&feature=related

Sinon, le grand gagnant est evidemment le banquier qui prete jusqu'à 1000 fois plus que ce qu'il possede reellement...je vous laisse le soin de calculer le montant d'un interet sur du "vent". Meme si on le rembourse partiellement, le banquier gagnera toujours sur la partie remboursée et non déboursée par eux. Ils ne se sont pas mis à poil pour preter, donc ils ne peuvent pas perdre. Ils ne pretent sur leur vrais deniers qu'aux gens solvables, soit les entreprises et certains particuliers, avec garanties sur les biens en plus, donc pas trop de risque.
La grosse arnaque fut l'interdiction aux etats d'etre maitre de leur monnaie et de donner aux banques la clé de la planche à billets, avec en plus l'interdiction à l'etat d'emprunter sans interet à la banque centrale. Bref, certains lobbys se sont appliqués à verrouiller le systeme pour soumettre les etats et donc les citoyens de maniere financiere, le traité de Rome fut le debut insidieux de cette soumission.

Écrit par : sonia | 06/11/2011

"bon, on attend un économiste chez Hoplite. avis!"

Sur Ilys, y a des tonnes!
Ils lisent même le catéchisme dans le FT!

Écrit par : Three piglets | 06/11/2011

René de Sévérac

Hoplite me surestime en me demandant de vous répondre (je suis tout sauf économiste), mais je vais quand même essayer, en schématisant à gros traits. Si des lecteurs plus compétents que moi y voient à redire, qu'ils n'hésitent pas à rectifier mes dires.

Si j'ai bien compris, vous demandez où est le gagnant dans la crise des dettes publiques de la zone euro, c'est ça ?

En théorie, comme l'a dit Cotuatos, "ceux qui peuvent prêter à des taux plus importants".

Mais en théorie seulement.

Pour ma part, je n'ai pas de réponse toute faite ni définitive, et je pense que les plus grands experts eux-mêmes ne peuvent en avoir, en raison de la complexité de la situation et de l'opacité du monde de la finance.

J'ai quand même quelques pistes, et je pense que n'importe quel autodidacte comme moi peut se faire une idée qui, souvent, sera même meilleure que celle des experts autoproclamés, dont la vision d'ensemble est souvent limitée par des prismes techniques de spécialistes et qui, par ailleurs, sont en général à la solde d'acteurs du marché :

http://fortune.fdesouche.com/37103-les-nouveaux-economistes-de-garde

Petit tableau d'ensemble, pour commencer. Car pour voir si le jeu est effectivement "à somme nulle" comme vous le supposez, ou non, et s'il y a des gagnants et des perdants, voyons d'abord s'il y a un équilibre ou un déséquilibre au plan global, permettant telle ou telle hypothèse ou conclusion, je pense que vous serez d'accord.

Chaque acteur bancaire ou financier (car interviennent aussi des hedge funds et des fonds souverains - les seconds étant d'ailleurs souvent investis dans les premiers -, des fonds de pension, etc.) ; chaque acteur, donc, qui achète des titres de dette publique, a des forces et des faiblesses.

Ses forces, ce sont sa taille et sa crédibilité sur les marchés, généralement conditionnée par sa note financière (par Standard & Poor's, Moody's ou Fitch, agences payées par l'acteur qui veut une note), et donc, sa capacité à investir et à jouer sur les écarts de taux pour faire sa marge (on emprunte à taux faible, on prête à taux élevé).

Ses faiblesses, ce sont la mauvaise qualité de ses engagements (de ses "actifs"), les titres de créances peu solides qu'il détient sur des débiteurs peu ou pas solvables, ainsi que la connaissance que les marchés peuvent avoir de ces titres dits "toxiques".

Cela peut aussi être la maturité (durée) de ses actifs par rapport à son passif, on l'a vu avec le cas de la Banque Dexia :

http://www.telos-eu.com/fr/article/la-deuxieme-mort-de-dexia (je sais, l'auteur, c'est Elie Cohen, conformiste distingué, mais ses infos sont quand même très intéressantes)

Bref.

De la quantité d'actifs toxiques détenus, dans le monde, par les acteurs bancaires et financiers, on ne sait pas grand-chose.

Il s'agit, en tout cas, d'un empilage colossal, très majoritairement occulte.

Il y a les fameux subprimes, qui ont contaminé le monde entier par la titrisation de ces créances pourries (prêts immobiliers irremboursables, ou avec décote majeure de leur valeur).

Il y a l'abîme de la monnaie scripturale (vous savez sans doute qu'en 2006, la Fed a cessé de publier son indice M3 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Masse_mon%C3%A9taire ), principalement aux USA. Personne ne sait combien il y a de dollars en circulation et, probablement, par rapport à la richesse concrète des Etats-Unis, un dollar ne vaut guère plus que ce que coûte son impression (c'est une image, car la plupart des dollars en circulation ne sont que des chiffres dans des comptes).

Il y a tous les produits dérivés autres que les subprimes : http://fr.wikipedia.org/wiki/Produit_d%C3%A9riv%C3%A9_financier . Impossible de les quantifier réellement, dans la mesure où une grande partie de ces instruments financiers échappent à toute traçabilité comptable (notamment aux USA, où le hors-bilan des banques et la "comptabilité créative" sont un sport national).

En gros et pour ne pas alourdir ce commentaire déjà fort volumineux, on estime que la valeur notionnelle totale des produits dérivés en circulation, correspond environ à dix fois le PIB mondial :

http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2010/12/26/selon-pierre-jovanovic-l-anglosphere-a-declare-la-guerre-a-l.html (vous avez tous les chiffres dans les liens du billet)

Bien sûr, cela ne veut pas dire que subitement, nous pourrions nous retrouver dans une situation où les débiteurs devraient sortir de leur poche dix fois la valeur du PIB mondial. "Valeur notionnelle" désigne simplement une situation théorique, souvent hors de tout risque, et tous les contrats, censés recouvrir des richesses réelles, auxquels les produits dérivés son "adossés", ne vont donc pas perdre leur valeur d'un coup.

Mais tout de même, deux choses.

Primo, parmi les produits dérivés, il y a une bonne quantité de CDS, avant tout destinés à assurer les prêteurs contre le défaut (la banqueroute, la faillite) des Etats auxquels ils ont acheté des titres de dette. Or, la valeur-dette de ces CDS n'est pas que "notionnelle" : elle est nettement plus réelle, car le risque est plus grand. Si un pays fait défaut (notion âprement discutée actuellement et pour cause, exemple : http://alternatives-economiques.fr/blogs/vauplane/2011/10/27/pourquoi-la-grece-nest-pas-juridiquement-en-defaut/ ), l'émetteur de CDS, donc l'assureur de ce défaut, doit payer, point barre.

On évalue habituellement la valeur des CDS "à risque" à une cinquantaine de milliards de dollars au minimum et, vu l'ampleur de la crise des dettes et surtout, l'identité des émetteurs de ces CDS (pour moitié, quatre grandes banques US : JP Morgan Chase, Bank of America, Citigroup et Goldman Sachs, qui n'ont évidemment pas la surface financière pour honorer ces engagements si cela devenait nécessaire), le système est en grand danger, ce qui explique le déplacement de Timothy Geithner au sommet de l'euro au mois d'octobre, suppliant presque qu'une solution soit trouvée, pour sauver ses banques évidemment.

Secundo, si on en croit Michel Drac, toute l'économie financière occidentale, sur laquelle se fondent TOUS les économistes des médias systémiques, est en réalité une bulle, au moins trois fois plus grosse que la valeur réelle des choses :

http://www.scriptoblog.com/index.php?option=com_content&view=article&id=663:courrier-des-lecteurs-questions-et-reponses&catid=39:economie&Itemid=54

Ce qui signifie que l'économie financiarisée est tout simplement fictive et que, si on revenait au réel, tout le monde devrait, en principe, diviser son niveau de vie par trois (au moins).

Bien entendu, ça ne marche pas comme ça, en tout cas pour le moment (encore). Mais cela veut dire que tout ce qui circule sur les marchés financiers, est au moins trois fois surévalué, de manière globale (dans cette fiction, on peut penser aussi à ce qui est concret, comme le pétrole, les métaux précieux, les matières premières - alimentaires notamment -, etc.

Or, comme tout cela est est un gigantesque bluff et que les richesses réelles, dans le monde, ne "couvrent" qu'un tiers au maximum de la bulle financière, mais qu'en même temps, cette bulle est ce qui fait tourner le crédit et donc, essentiellement en Occident, toute l'économie, cela signifie aussi que, le jour où le pot aux roses est découvert (c'est-à-dire, le jour où les marchés perdent confiance, n'y croient plus), tout s'écroule, c'est l'effondrement économique de l'Occident et, dans une économie largement mondialisée, l'effondrement du monde entier.

Voilà pour le topo général, schématisé à l'extrême et, sans doute, encore lacunaire (!).

Qui gagne, dans ce contexte ?

Plus grand monde. En Bourse notamment, avec l'essor du trading à haute fréquence, les dark pools, etc., seuls quelques grands acteurs (grandes banques) arrivent encore péniblement à faire un peu des profits. Ce qui ne les empêche pas de continuer à verser à leurs traders vedettes des boni astronomiques (pendant que Goldman Sachs réduit, néanmoins, les plantes vertes pour ses bureaux par souci d'économie, comme le rapporte le dernier communiqué du LEAP). Et les Etats ne pourront plus, faute de moyens, renflouer les banques comme en 2008-2009.

Hors Bourse (et le plus souvent hors bilan), ce n'est guère mieux, puisque les transactions de produits dérivés OTC (over the counter, littéralement "sur le comptoir", c'est-à-dire sans traçabilité) sont atteintes par la crise des dettes publiques occidentales. Qui voudrait encore assurer des dettes publiques européennes dont la presse anglo-saxonne, tirant une balle dans le pied de ses banques, prétend qu'elles sont irremboursables ?

A tel point qu'on peut dire qu'il s'agit, pour ceux qui soi-disant "gagnent", d'une simple fuite en avant au bluff, d'une partie de poker avec une paire de 2 contre un adversaire (la crise) qui a en main une quinte flush... Ça durera ce que ça durera.

Je termine en vous parlant un peu plus spécifiquement des dettes dites "souveraines".

S'agissant de dettes publiques, on les achète à des SVT : http://fr.wikipedia.org/wiki/Sp%C3%A9cialiste_en_valeurs_du_Tr%C3%A9sor . C'est le marché primaire.

Il s'agit de titres d'emprunts émanant des Etats. Donc, en en achetant, on prête à un Etat, en échange d'intérêts.

Bien entendu, ces titres font l'objet d'échanges : c'est ce qu'on appelle le marché secondaire (le seul sur lequel la BCE est statutairement autorisée à en acheter, ce qui lui coûte, a priori, plus cher que sur le marché primaire, sauf s'il s'agit de créances douteuses comme les titres grecs).

Depuis le début de la crise de la zone euro, les hedge funds et certaines grandes banques américaines se sont gavés d'obligations grecques et les ont jouées à la baisse, ce qui a eu pour effet d'inquiéter encore plus les marchés et de contribuer à rendre quasiment impossible, pour ce pays, le financement de ses déficits par l'émission d'emprunts sur les marchés.

Les taux grecs ont récemment dépassé les 100 % (exemple : http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB2YR:IND ), voire les 200 %, pour les maturités courtes, ce qui correspond bien sûr à une défiance totale : à ces taux-là et même bien avant, plus personne ne vous prête, car tout le monde sait que vous verserez peut-être un peu d'intérêts au tout début, mais qu'ensuite vous ne rembourserez jamais.

A ma connaissance, la dernière fois que la Grèce a pu trouver un peu preneur pour ses titres, c'était le 18 octobre 2011 :

http://www.obliginvest.com/actualites/grece-lespagne-emettent-des-obligations-court-terme-sans-difficulte-mais-au-prix-fort-242

Mais c'était pour une durée de... 3 mois seulement. Autant dire que le pays est pris à la gorge.

Ceux qui achètent cette dette, dont ils savent pertinemment que la Grèce ne pourra pas la rembourser par ses propres moyens, le font-ils encore pour la jouer à la baisse, ou parce qu'ils tablent sur le succès du plan de sauvetage européen ? Je l'ignore, mais à mon avis, ce sont plutôt, carrément, des acteurs financiers qui achètent en sous-main, en vertu d'accord occultes, pour revendre à la la BCE.

Ils le font parce qu'ils y gagnent un peu, mais aussi parce qu'ils sont terrorisés.

Le LEAP a entièrement raison.

Si les dirigeants de la zone euro commencent à pouvoir faire payer les banques (la fameuse décote volontaire de 50 % sur les dettes grecques), c'est parce que les "gagnants" se sont rendu compte que la crise systémique menace et que c'est la seule solution.

Donc, pour conclure (pardon d'avoir été aussi long), ma tentative de réponse à votre question, mon avis, c'est qu'il n'y a plus de gagnants, que trop de financiarisation tue l'économie réelle, mais pas seulement elle. In fine, la financiarisation tue aussi la finance.

Nous n'en sommes pas encore à l'effondrement généralisé (qui, à mon avis, débutera aux USA, centre du monde occidental), mais l'échéance approche. Ceux (les traders, les financiers fous) qui profitent encore de gratifications délirantes, ne le feront plus bien longtemps car, comme l'écrit encore Michel Drac, "Wall Street tue l'économie réelle [sur laquelle repose la finance]. Et Wall Street ne veut pas voir qu'il tue la poule aux oeufs d'or" :

http://www.scriptoblog.com/index.php?option=com_content&view=article&id=741:la-face-cachee-des-banques-e-laurent&catid=48:ecnomie&Itemid=55

Écrit par : Boreas | 07/11/2011

ADDENDUM :

Au paragraphe :

"Bien entendu, ça ne marche pas comme ça, en tout cas pour le moment (encore). Mais cela veut dire que tout ce qui circule sur les marchés financiers, est au moins trois fois surévalué, de manière globale (dans cette fiction, on peut penser aussi à ce qui est concret, comme le pétrole, les métaux précieux, les matières premières - alimentaires notamment -, etc."

... il faut ajouter : "et qui a, lui, potentiellement, a contrario, une valeur supérieure en cas de crise grave)."

Écrit par : Boreas | 07/11/2011

merci boréas, vue d'ensemble claire et évidemment inquiétante.

Écrit par : hoplite | 07/11/2011

Oups, une coquille (que les connaisseurs auront rectifiée d'eux-mêmes). Dans la phrase :

"On évalue habituellement la valeur des CDS "à risque" à une cinquantaine de milliards de dollars au minimum"

... il faut lire :

"à une cinquantaine de MILLIERS de milliards"

Écrit par : Boreas | 07/11/2011

c'est avec un peu de retard que je dis moi aussi
merci Boréas Sonia et d'autres,
mais je n'ai pas encore achevé le parcours ...

Je vous invite également à voir (Vidéo) Hervé Juvin (limpide)
http://www.dailymotion.com/video/xm4ywc_herve-juvin-les-raisons-de-la-dette_news

Écrit par : René de Sévérac | 07/11/2011

Concretement ce qui va se passer c'est que l'argent ne va plus rien valoir !
Ce n'est pas le prix de l'or qui augmente, c'est l'argent qui ne vaut plus rien...

Une societe ou l'argent ne vaut plus rien alors qu'il etait tout avant, imaginez le choc...

Donc si on ajoute a ca le fait que les matières premières sont appellées a devenir rares(D'ailleurs nos amis financiers spéculent deja dessus...), que l'Europe est vulnerable militairement(Tiens d'ailleurs on ne fabrique plus de bombes francaises pour les avions...), et divisée en plus d'etre en faillite.

Que le modèle societal actuel est obsolete et qu'en plus on a des immigres non assimilés sur le territoire.
(On imagine qu'ils vont rentrer chez eux sans rien dire devant la crise...A pardon ils sont chez eux en Europe, meme quand ils disent le contraire...)

Avec des politiques du siecle dernier qui n'ont rien fait ou pu faire...

Et bien, on va s'amuser.

On comprends pourquoi hoplite conseille de lire Orlov...

Écrit par : JÖ | 07/11/2011

Allons bon, on focalise sur le renflouement des banques pour mieux masquer le fait que les états se surendettent depuis plus de 40 ans. Presque un demi siècle de keynesianisme mal digéré qui pollue notre connaissance de l'économie. 40 années à répéter comme un mantra que l'endettement n'est pas un mal, qu'il est même le moteur de la consommation et de la croissance. 40 années à croire que la France ne peut faire faillite. 40 années de formation d'oligopoles, de distorsion de la concurrence et de copinage entre lobbying financier et politiques.

Et puis, au fait, en quoi les états étaient ils donc « pris en otage », a t'on mis un flingue sur la tempe des keynesiens pour les contraindre à ne pas organiser la banqueroute des banques fautives ?A t'on contraint les politiques à ordonner ce bordel alors qu'il aurait suffit d'accompagner les épargnants des banques fautives tout en pénalisant les actionnaires desdites banques....Et oui mais il aurait, pour ce faire, fallu faire une croix sur une bonne partie de l’électorat des socialistes de gauche comme de droite, faire une croix sur les vioques, les vrais détenteurs de tout ce fatras, ceux qui possèdent à la fois, actions, assurances vie et immobilier.

Alors le mal vient de là : « réduction des impôts sur les bénéfices payés par les sociétés privées ». On n'aurait pas assez taxé les seules entités qui produisent de la richesse au détriment de l'Hydre ; il est vrai que ne bouffer que 52 % du PIB pour des putes et du champagne c'est jouer petite bite ; ça manque cruellement de panache, allons soyons ambitieux augmentons les impôts, nous n'avons pas assez d'entrepreneurs pris à la gorge ; la preuve, il en reste encore.
«  cadeaux fiscaux faits aux plus riches », qu'est ce que l'on en a à taper ? Le tissu économique français est composé de PME et d’artisans, pas de multinationales croqueuses de bébés. Taxer les grosses boites, mouais ça nous en débarrassera encore plus rapidement.

Quant à « la désindustrialisation provoquée par la déconnection de l’économie réelle et de l’économie financière », au délà du verbiage pompeux et incompréhensible, ne serait elle pas plutôt dû au coût du travail chez nous, au millefeuille administratif et au manque de régularité fiscal qui fait fuir les jeunes, les diplômés et les entrepreneurs vers des cieux plus à l'écoute. Merde Hoplite, tu as de la culture et un cerveau, tu ne vois pas que la France reste obstinément étatiste jusqu’au bout des ongles et que c'est là, la cause de son déclin. Tu conchies le libéralisme en oubliant qu'il est le seul à respecter l'individu ; et tu lui préfère cette doxa socialoïde que l'on mâchonne depuis 50 ans, cette daube sans nom qui joue le rôle d'appel d'air à la court des miracles du sud de l'Europe. Cette mascarade qui crie à encore plus d'état là où le mur souverain de la réalité aurait suffit à décourager BNP et consorts. Une banque qui risque la faillite ne fait pas de connerie ; une banque à laquelle on donne toutes les garanties de l'état fait les pires conneries. Je me permets de te rappeler que les banques américaines dont tout est parti ont été créées par la FED.

Écrit par : Alecton | 07/11/2011

Voilà. Quand je vous disais que quand certains touchent le fond, plutôt que de remonter ils creusent.

Écrit par : Cotuatos | 07/11/2011

"tu ne vois pas que la France reste obstinément étatiste jusqu’au bout des ongles et que c'est là, la cause de son déclin."

La France est traditionnellement un pays avec un etat fort.
(C'est a relativiser dans l'histoire, c'est beaucoup aigü aidu depuis 1945)

Maintenant, les USA, l'Angleterre, l'Allemagne le sont beaucoup moins.

Pas de crise ?

Sinon oui, le keynesianisme a des tares importantes.

"ne serait elle pas plutôt dû au coût du travail chez nous, au millefeuille administratif et au manque de régularité fiscal qui fait fuir les jeunes, les diplômés et les entrepreneurs vers des cieux plus à l'écoute"

Encore une fois, la crise ne touche-t-elle que la France "etatiste" ?

Je veux bien qu'on se mefie de l'etat, mais on ne peut pas tout lui mettre sur le dos non plus...

Écrit par : JÖ | 07/11/2011

Merci encore Hoplite, Bouréas et Sonia.
J'ai passé une journée à chercher une réponse -simple- au problème que je me posais.
Et je crois avoir -partiellement- trouvé :
mon erreur réside dans la formulation -naïve- de la question.

J'imaginais que l'économie moderne pouvait s'analyser comme jeu "à somme nulle" :
en gros, comme au poker, si je pers, il existe quelqu'un qui a gagné.
En fait, c'est mon hypothèse de départ qui est fausse.

Dans une économie virtuelle (absurde) le modèle de représentation du réel n'est pas RÉEL.
Ainsi donc les agents (ici "les banques") n'existent pas comme corps, mais comme multitude d'opérateurs avec vision individuelle et immédiate.
Bref, ils ne constituent pas une classe et chaque membre vise un intérêt immédiat :
la BNP vend les actions SocGen qu'elle détient car la confiance n'est plus - et réciproquement.
Si quelqu'un les achète, c'est dans l'optique de les vendre dès que possible et faire de la plus-value sur cet objet irréel. Et ce quelqu'un peut être trader de la BNP !

Bref, j'arrête car plus j'avance et plus la science économique glisse entre mes doigts.
Par pitié ne vous moquez pas !

Écrit par : René de Sévérac | 07/11/2011

"tu ne vois pas que la France reste obstinément étatiste jusqu’au bout des ongles et que c'est là, la cause de son déclin."

Mais bien sur!!!!
Et l'Angleterre et son désert industriel, c'est bien évidemment à cause de son esprit socialiste et corporatiste!!!!!

Écrit par : Three piglets | 07/11/2011

"faire une croix sur les vioques, les vrais détenteurs de tout ce fatras, ceux qui possèdent à la fois, actions, assurances vie et immobilier."

Voilà une analyse enfin juste: si cela n'a pas été fait dans la douceur politique, cela se fera dans le chaos sociétal et l'effondrement économique.
Non seulement, le prédation économique de l'hyperclasse est intolérable, mais le haut de la pyramide des âges vampirise les producteurs.
Si bien qu'un rétablissement passe par la décapitation du haut de la pyramide du pouvoir et du haut de la pyramide des âges.
Il ne peut avoir de politique nataliste tant que la richesse créée est consommée pour assurer une fin de vie dans la soie des têtes blanches n'ayant jamais connues la guerre.
C'est mathématique.

Écrit par : Three piglets | 07/11/2011

"Une banque qui risque la faillite ne fait pas de connerie"

Comme le prouve la période 2007-2011...

Que c'est joli sur le papier, "la responsabilité", "le respect des individus", toutes cette quincaillerie idéologique.

Écrit par : Three piglets | 07/11/2011

@alecton, merci pour votre commentaire qui me rappelle ce que j'écrivais sur le blog de DSK il y a quelques années quand je lisais pascal Salin et JF Revel. J'ai changé mon fusil d'épaule depuis pour de multiples raisons...

sur le fond, je pense que c'est une erreur que d'opposer l'état et la société civile. ilne faut pas être manichéen et depuis le moyen-âge, état et marchands ont toujours su marcher ensemble pour leur meilleur intêret! le débat étatiste/colbertiste vs libéraux/libertariens me parait un peu superficiel, sans prise avec le réel (mê si cela est intéressant sur le plan philosophique).

"Allons bon, on focalise sur le renflouement des banques pour mieux masquer le fait que les états se surendettent depuis plus de 40 ans. Presque un demi siècle de keynesianisme mal digéré qui pollue notre connaissance de l'économie. 40 années à répéter comme un mantra que l'endettement n'est pas un mal, qu'il est même le moteur de la consommation et de la croissance. 40 années à croire que la France ne peut faire faillite. 40 années de formation d'oligopoles, de distorsion de la concurrence et de copinage entre lobbying financier et politiques."

vous parlez d'endettement des états mais les 3 états le splus endettés au monde font partie du monde anglo-saxon (USA, GB et Japon) en principe peu suspects d'interventionnisme étatique et de keynésianisme...

"Et puis, au fait, en quoi les états étaient ils donc « pris en otage », a t'on mis un flingue sur la tempe des keynesiens pour les contraindre à ne pas organiser la banqueroute des banques fautives ?A t'on contraint les politiques à ordonner ce bordel alors qu'il aurait suffit d'accompagner les épargnants des banques fautives tout en pénalisant les actionnaires desdites banques...."

les états, les nations, les communautés humaines sont EFFECTIVEMENT pris en otages par le "capitalisme globalisé" (la "forme-capital" selon alain de Benosit), c'est-à-dire des firmes globalisées dont la capitalisation ou le chiffre d'affaire annuel sont SUPERIEURS au PIB des pays concernés! le politique s'incline devant la puissance économique et les oukases de global leaders déterritorialisés totalement déconnectés des necessités sociales des pays dans lesquels ils s'implantent et dont le SEUL objectif est de maximiser des profits sans aucune considération pour l'humain ou environnement. aucune.

"Le tissu économique français est composé de PME et d’artisans, pas de multinationales croqueuses de bébés. Taxer les grosses boites, mouais ça nous en débarrassera encore plus rapidement. "

être critique à l'égard de la logique profonde du capitalisme globalisé n'implique pas que l'on veuille rouvrir des kolkoses ou dekoulakiser le pays. et sans doute le niveau de prélèvement obligatoire de notre pays est-il disproportionné et/ou inefficace mais le problème crucial ne réside pas tant dans les politiques étatiques de redistribution (plus nou moins efficientes- et je pense que les 46 millions d'américains qui survivent de bons d'alimentation ne cracheraient pas sur les filets sociaux européens..) que dans le dumping social planétaire induit par la mondialisation non contrôlée des échanges et la main-mise du pouvoir économique sur le pouvoir politique et citoyen.

"Quant à « la désindustrialisation provoquée par la déconnection de l’économie réelle et de l’économie financière », au délà du verbiage pompeux et incompréhensible, ne serait elle pas plutôt dû au coût du travail chez nous, au millefeuille administratif et au manque de régularité fiscal qui fait fuir les jeunes, les diplômés et les entrepreneurs vers des cieux plus à l'écoute."

sponsoriser les polygames de la courneuve ou les ZAT (zones artistiques temporaires) de crétins ethno masochistes à échasses ne me plait pas plus que vous mais vous savez bien que l'ajustement planétaire se fait TOUJOURS vers le moins disant social lorsque la seule logique du profit est à l’œuvre. ce qui est le cas.

"Cette mascarade qui crie à encore plus d'état là où le mur souverain de la réalité aurait suffit à décourager BNP et consorts"

en ce qui me concerne, je n'appelle pas à plus d'état mais à la subordination de l'économie aux intérêts supérieurs des peuples et à la sortie de l'imaginaire progressiste du "toujours plus" et du "pourquoi pas" qui nous conduisent droit dans le mur.

Écrit par : hoplite | 07/11/2011

merci et respect hoplite.

Écrit par : dimezzano | 07/11/2011

MErci Hoplite pour cette réponse et mille excuses pour le tutoyement indélicat qui s'est subrepticement glissé dans mon intervention.
Bien sûr Etat et Société civile ne devraient pas être mis dos à dos mais, soyons honnêtes, croire cela un seul instant relève de la plus touchante naïveté ; l'Etat qu'il soit représenté par la sphère politique ou par ses fonctionnaires (dont je fais partie intégrante) se fout de la société civile comme de sa première pignolade. Les uns comme les autres sont littéralement endoctrinés par 40 ans de socialisme débridé de droite comme de gauche, nourri à la mamelle de l'interventionnisme. L'Etat considère la société civile comme une joyeuse troupe d'enfants plus ou moins attardés.


"vous parlez d'endettement des états mais les 3 états le splus endettés au monde font partie du monde anglo-saxon (USA, GB et Japon) en principe peu suspects d'interventionnisme étatique et de keynésianisme..."

Je ne disserterai pas de ceci sur un coin de table, l'endettement des USA est détenu en grande majorité par les Etats Unis et libéllé dans la monaie de réserve ; cette structure (qui n'était jusqu'à il y'a trois ans pas si catastrophique) a très fortement évolué lors du renflouement des too big to fail. La comparaison de ces dettes réclame, non, impose, pour être convenablement menée, beaucoup de rigueur.

"la main-mise du pouvoir économique sur le pouvoir politique et citoyen"
aaagh oui mais sans l'assentiment du second, nulle possibilité de préséance du premier...alors que l'inverse coule de source, normalement

Bonne soirée à vous Hoplite, je reviendrai demain avec plus de temps

Écrit par : Alecton | 07/11/2011

"l'endettement des USA est détenu en grande majorité par les Etats Unis et libéllé dans la monaie de réserve"

Sauf que cette monnaie est privée :

http://fortune.fdesouche.com/3970-les-secrets-de-la-reserve-federale-institut-d%E2%80%99emission-monetaire-des-etats-unis

Et quant à l'endettement total des Etats-Unis, il est largement sous-estimé :

http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2011/05/15/les-etats-unis-d-amerique-sont-vraiment-en-faillite.html

Écrit par : Boreas | 08/11/2011

J'avais la flemme de répondre Boréas, merci.
Un peu marre de revenir sur les mêmes mensonges.

Revenir sur ces sujets, alors que maintenant, suite à la révélation de 2007 (apocalypse en Grec), tout le monde devrait accepter les faits, c'est un peu comme revenir sur la révélation de l'automne 2005, à savoir l'échec de la société multi-ethnique.
Aujourd'hui, en 2011, on ne devrait plus être obligé de revenir dessus.
Soit le mec est con, soit il est mal-faisant.
Dans les deux cas, c'est un parasite.

55 000 milliards de dollars de dettes et on veut nous faire croire "qui n'était jusqu'à il y'a trois ans pas si catastrophique".

A un moment donné, seul un majeur bien raide est valable comme argument.

Écrit par : Three piglets | 08/11/2011

"Sauf que cette monnaie est privée :

http://fortune.fdesouche.com/3970-les-secrets-de-la-reserve-federale-institut-d%E2%80%99emission-monetaire-des-etats-unis"

Imaginer un seul instant que la FED est un organisme privé est une regrettable erreur, elle l'est sur le papier (de même que Fannie Mae), mais ne peut bouger une oreille sans l’assentiment du gouvernement américain (de même que Fannie n'aurait jamais pu récupérer tous les prêts poubelles des USA sans le soutien actif du gouvernement américain). FDS est mignon, mais rien n'est secret là dedans. Je passerai sur l'assassinat de JFK, dont on se demande ce qu'il peut bien venir faire ici... Après le coup des Rockefeller et Rothschilds, il ne manque à l'article qu'une conspiration avec la complicité des aliens et le tableau sera complet, il faut aussi y rajouter un peu de juif dedans ; il n'y en a pas assez, un peu au dernier paragraphe mais clairement pas assez.


"Et quant à l'endettement total des Etats-Unis, il est largement sous-estimé :

http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2011/05/15/les-etats-unis-d-amerique-sont-vraiment-en-faillite.html"

Bof, rien de surprenant, la France ne comptabilise pas non plus ses retraites.

"55 000 milliards de dollars de dettes et on veut nous faire croire "qui n'était jusqu'à il y'a trois ans pas si catastrophique"."

Entendons nous bien, je suis un libéral. La dette publique est pour moi, à la fois une aberration et une escroquerie. Simplement conchier la dette du voisin pour mieux masquer la réalité de ses propres errements n'a aucun intérêt.
La structure de la dette publique américaine n'avait, jusqu'à la fin 2006 (elle n'était pas de 55 milliards à ce moment là), rien de plus ou de moins alarmant que la structure de notre propre dette publique ; il faut seulement noter qu'elle s'exprimait dans la monnaie de réserve et d'échanges mondiale et était possédée dans sa quasi totalité par des intérêts américains, ce qui lui donnait, si je puis dire, une saveur particulière et moins nocive que si elle avait pu être détenue par des investisseurs étrangers. Elle s'élevait à environ 61-62 % du PIB moins que la nôtre au même moment.


Ce qui pose souci aujourd'hui, au delà du fait que pour l'instant, grâce à un peu subtil enfumage, les difficultés de la zone euro sont mises en exergue par la délicate intervention des USA, c'est précisément la zone euro et plus précisément sa classe politique. Ce n'est pas le pouvoir économique de la kleptocratie bancaire européenne qui détient les clefs de la solution à la crise actuelle pas plus qu'elle n'en porte seule la responsabilité. Le politique dispose du pouvoir pour défaire la kleptocratie bancaire mais la réciproque n'est pas vraie. L'état n'en est que plus coupable à mes yeux.


"A un moment donné, seul un majeur bien raide est valable comme argument."
Quant au majeur du bas du front, il trouvera tout seul le meilleur chemin vers sa destination de prédilection, juste derrière son cerveau, oui là un peu plus bas....

Gosshh il lui a fallu attendre 2005 pour se rendre compte que le multiculturalisme est une connerie....Ok je comprends mieux que vous alliez cherchez vos informations sur fortune de souche...

Écrit par : Alecton | 08/11/2011

"Entendons nous bien, je suis un libéral."

Ouah, le scoop !

Vous êtes surtout un naïf, parce que si vous croyez que la Fed, bel et bien privée comme l'est la monnaie que lui achète le contribuable américain, dépend du gouvernement fédéral, vous êtes juste dupe des apparences.

Tous les gouvernements américains sont contrôlés par la finance (à votre avis, qui a les moyens d'acheter qui ?), il n'est que de voir le nombre de membres des administrations Bush et Obama (auquel George Soros avait ouvert un crédit illimité pour sa campagne électorale) qui sont issus de Goldman Sachs et autres :

http://fortune.fdesouche.com/6578-societe-generale-comment-se-preparer-a-un-%c2%ab-effondrement-mondial-%c2%bb/comment-page-1#comment-2588

Finance américaine, qui est effectivement en majorité juive, oui et alors ? Cela n' a rien de secret, donc il n'y a rien de débilo-complotiste ni d' "antisémite" à exprimer ce simple constat. Inutile d'y mêler vos fantasmes d'aliens pour essayer de crédibiliser à bon compte votre discours conformiste.

Quant à la dette américaine et à sa sous-estimation, il n'est pas question que des retraites (et d'ailleurs, à ce sujet, je vous rappelle que la France, elle, évalue à environ 900 milliards d'euros les engagements relatifs aux retraites des fonctionnaires, à ajouter au chiffre officiel de la dette publique et, même avec le total, on est loin de l'endettement US officiel...).

Mais bon, je crois que je vais faire comme Three piglets, qu'en bon autiste idéologique que vous êtes, vous prenez pour un "bas du front". Je vais cesser de perdre mon temps avec vous.

Bonne continuation dans vos certitudes libérales, et surtout ne lisez pas Michéa, sa compréhension vous enlèverait votre confort intellectuel.

Écrit par : Boreas | 09/11/2011

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