25/04/2012
Argentine
" (...) Comme il n'y a plus de portes de sortie possibles dans le système mondial actuel. Qu'il est impossible de maintenir à la fois la croissance économique et la croissance des revenues de la rente financière, en tout cas en Europe. Les riches ont décidé qu'il n'y aurait plus de croissance sur le continent. Il ne faut donc guère s'étonner de voir fleurir des politiques visant à réduire toujours plus la demande en Europe. C'est le résultat de la collusion entre les croyances des imbéciles du néolibéralisme qui continuent de croire en leurs fadaises et les intérêts de la rente et de la finance européenne. Une finance qui juge à juste titre impossible l'adéquation entre croissance et intérêt financier en Europe. Les riches d'Europe ont compris que le continent n'avait plus d'avenir en régime de libre-échange à son niveau de vie moyen actuel de salaire. Les flux de dollars allant surtout alimenter la croissance asiatique. Le seul moyen de réenclencher la croissance serait de faire une forte dévaluation et du protectionnisme ce qui serait fortement contraire aux intérêts de la finance européenne. Ils vont donc plutôt aller vers la stratégie du pire exactement en faisant des purges ultraviolentes. À l'image de ce qui s'est passé en Amérique latine dans les années 80-90. Ces politiques pour riches ont déjà commencé et c'est en Grèce que c'est le plus spectaculaire. Cependant il ne faut pas oublier nos amis britanniques qui détruisent toujours plus leur propre société pour maintenir la finance anglaise en état. La totalité des pays européens sera touchée. Il faut s'attendre même en France à des réductions de salaire extrêmement importantes. On voit déjà poindre le retour de Bolkestein pour faire baisser les salaires des emplois non-délocalisables. Après l'élection du nouveau gounerneur de la France on devrait voir poindre des politiques de suppression du SMIC, en attendant la suppression de la sécurité sociale et des allocations chômage. Ces politiques aggraveront considérablement la crise économique, mais maintiendront l'euro à son niveau actuel et les intérêts de la finance seront sauvegardés. Du moins si quelques inconvénients politiques ne mettent pas fin aux calculs financiers comme cela fut le cas dans les années 30..."
le blog de Yann
*************************************************************************************"Sortir du mondialisme, c’est possible : l’exemple de l’Argentine
Le Fonds monétaire international a déploré cette semaine que l’Argentine soit « imprévisible après l’expropriation partielle de la compagnie pétrolière argentine YPF, contrôlée à majorité, jusqu’au 16 avril, par le groupe espagnol Repsol.
Imprévisible ? Non, simplement souveraine ! Le FMI, instrument politico-économique des Etats-Unis, tout comme Washington et Bruxelles ont de plus en plus de mal à se faire à la souveraineté des Etats. Lorsque quelque chose leur échappe, ils appellent cela de l’imprévisibilité.
J’étais en Argentine entre le 24 mars et le 2 avril, date anniversaire des 30 ans de la Guerre des Malouines. Cela m’a permis de me faire mon propre avis sur un pays tant décrié par le FMI et les donneurs de leçon occidentaux. Et j’ai compris pourquoi ce pays était la cible d’une désinformation si forte, qui veut ternir son image et ainsi dissuader les investisseurs de s’y intéresser.
Ce pays est pourtant la seule véritable Europe jamais réussie. L’Argentine c’est même la véritable Europe qui a survécu des ruines de la nôtre. Une nation faite d’Européens avec une culture d’Européens et dont le modèle identitaire n’a rien à voir avec le modèle brésilien que Bruxelles et Washington ont érigé en exemple. Buenos Aires, malgré son immigration andine, reste une ville européenne pour des Européens. L’Argentine est une grande nation, et l’a montré en mettant dehors, seule, le FMI et ses recettes qui n’ont toujours mené qu’à la faillite et à l’asservissement des peuples. Comme la Russie, l’Argentine est tout simplement en train de reconstruire son industrie, de reprendre le contrôle de ses ressources énergétiques et les résultats sont là pour prouver qu’elle suit une voie juste et raisonnable. La seule voie raisonnable même quand on voit où le mondialisme a mené les peuples occidentaux.
La croissance est évidente (le FMI lui concède quand même un taux de croissance de 4,2% pour 2012, mais du bout des lèvres) et il faut être aveugle ou d’une grande mauvaise foi pour ne pas reconnaître que depuis que l’Argentine suit une voie protectionniste et nationaliste (comme la Russie et la Chine), elle va mille fois mieux que lorsqu’elle suivait les recettes libérales et pro-américaines du libano-argentin Menem.
Mais revenons à cet événement capital qu’est la renationalisation d’une grande compagnie d’énergie argentine. Lundi 16 avril , la présidente Cristina Kirchner, une autre dame de fer, sans être le moins du monde impressionnée par les menaces de Madrid, a décidé d’exproprier l’espagnol Repsol de sa filiale argentine YPF qu’il contrôlait à hauteur de 57,4%. Désormais l’Etat argentin et les provinces (en Argentine, Etat fédéral, l’autonomie des provinces est très forte) détiendront 51%. Jeudi 19 avril, soit 3 jours plus tard, l’expropriation à hauteur de 51% était élargie à la compagnie YPF Gas également contrôlée par Repsol
La main mise de Repsol datait d’une époque où l’Argentine a été vendue par des dirigeants libéraux sans scrupules à l’étranger et a rompu, sous Menem, avec ses fondamentaux d’indépendance nationale en se tournant vers les Etats-Unis. Cette politique, suivie de concert avec le FMI, a abouti à la ruine du pays. Seul le retour aux fondamentaux du péronisme, une politique nationale et sociale, a permis d’entamer le redressement du pays, et c’est exactement cette ligne que suit Cristina Kirchner.
Cela faisait plusieurs années que les Kirchner ont demandé de manière insistante à Repsol de faire les investissements nécessaires pour préparer l’avenir énergétique de l’Argentine. Rien n’a été fait. Le groupe espagnol s’est vu donner de nombreuses chances de conserver sa part. Il n’est pas exproprié (il sera compensé de toutes façons) comme cela brutalement, mais au terme de mois de d’avertissements et de discussions. Ces grands groupes mondialistes ont malheureusement une vision de court-terme qui tranche avec la vision de long-terme d’un Poutine en Russie. Celui-ci a repris en main le secteur énergétique précisément pour rendre à la Russie ses ressources et son avenir énergétique.
L’Argentine (comme la Russie évidemment) apporte au monde une preuve supplémentaire que la voie du redressement et de la liberté des peuples passe par l’indépendance nationale et la rupture avec toute l’architecture du mondialisme (FMI, Banque mondiale, Union européenne, OTAN…).
Cette politique est non seulement possible mais elle montre ses fruits dans de nombreux pays du monde. Demain dimanche 22 avril, je voterai pour cet espoir français de sortie du mondialisme. Je voterai Argentine !"
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lire aussi ce billet d'Asselineau sur l'Argentine.
19:43 | Lien permanent | Commentaires (18)
Commentaires
On peut aussi penser à l'Islande...
Écrit par : JÖ | 24/04/2012
oui. et personne n'en parle, évidemment. ça viendra.
Écrit par : hoplite | 24/04/2012
D'abord on fait payer des entreprises étrangères pour leur donner le droit d'exploiter les ressources et on est bien content. Sachant que ce sont elles et elles seules qui font des recherches et aucun pays exportateur. On les laisse investir pour le développement des infrastructures qu'on serait bien incapable de mettre en place. Ensuite on les exproprie purement et simplement et on récupère l'ensemble. On trouvera bien un prétexte...
Mettre dans le même sac l'expropriation de Repsol avec l'ingérence du FMI ou autre c'est bien pratique et dans l'air du temps. Mais c'est assez vieux comme technique.
L'état argentin dit qu'ils ne font pas les investissements nécessaires. Que dit Repsol ? Tt le monde s'en fout. L'esprit de système de Chauprade calque le scénario russe gazier (Qui avait été acheté une bouchée de pain et risquait d'être revendu à un ennemi stratégique) sur l'Argentine.
Écrit par : Cotuatos | 24/04/2012
On ne parle pas de l'Islande. Et pour cause ! Jugez-en plutôt :
http://liesidotorg.wordpress.com/2012/04/22/sans-nouvelles-dislande-pourquoi/#comments
Écrit par : Carine | 24/04/2012
J'ai eu l'occasion d'en parler avec des islandais...
"Surtout ne rentrez pas dans l'Europe ".
Il m'ont entendu...
Écrit par : JÖ | 24/04/2012
Snif, je pleure sur Repsol, bande de salauds d'Argentins!!!!!
Imaginons maintenant si l'Etat patriote reprenait ses droits sur les autoroutes bradées...
Y aura toujours un enculé pour venir nous faire pleurer sur les pauvres actionnaires qui ont tout perdu....
Un Denis l quoi.
Écrit par : Three piglets | 24/04/2012
En règle général tes coms sont d'un autre niveau. Là on dirait un antifa...
Donc les espagnols sont des impérialistes c'est bien connu. Le canal de Suez revenait DE DROIT aux égyptiens et Areva exploite honteusement l'uranium du Mali qui pourrait très bien par exemple le bouffer.
Et les autoroutes rien à voir qui pour le coup se rapprochent, toute proportion gardée, du gaz russe. Payés par nos deniers et vendus pour rien à des rentiers.
Savoir si Repsol faisait exprès de sous-exploiter les réserves du pays pour augmenter artificiellement le prix (100% en un an quand même) ou si ce sont eux qui évaluent le mieux les réserves et pensent à long terme, l'article de Chauprade n'en dit rien.
Surtout que dans nos belles démocraties des exemples de politicards avec une vision électoraliste à court terme c'est pas ce qui manque. On a en a vu plus d'un grillé tout par les deux bouts juste le temps de leur mandat.
Écrit par : Cotuatos | 24/04/2012
Mon com est un peu hors sujet, mais tout de même. L'Argentine est considérée comme une des terres d'exil par nombre de "patriotes" conscients des choix restrictifs que nous réserve l'avenir (la guerre, la soumission ou l'exil).
L'expatrié (exilé volontaire) sera, dans ce contexte, jugé comme un traître à la cause (les rats quittent le navire etc...). Pourtant certains d'entre-eux pourraient être d'un grand secours (accueil de réfugiés) si ça devait mal tourner en Europe Occidentale.
Le sujet ne me semble certes pas tabou mais toutefois conflictuel. Bien après toute considération de se qui ressort du choix individuel et de la conscience collective, qu'en pensez-vous, et jugez vous utile qu'il y ait, sur votre blog ou un autre, un article ou un débat à ce sujet?
Écrit par : Patafion | 25/04/2012
Patafion
je crois que c'est un débat récurrent ces jours-ci (Hoplite, Pélicastre, El Desdichado pour ne citer qu'eux).
Beaucoup se posent la question, le problème est un rien compliqué.
Faut déjà voir ce qu'il va se passer dans les prochains mois, ne pensez-vous pas ?
Argentine, Nouvelle Zélande, Québec (où il semble que la résistance soit active), les départements laissés pour compte par nos divers peu enclins à bosser (Creuse, Ardèche etc…pour cultiver nos jardins), la question est ouverte.
Mais voyons d'abord.
Écrit par : Carine | 25/04/2012
Je doute que beaucoup d'immigrés ou assimilés (cpf) restent en France en cas de faillite générale.
Je doute que l'on puisse mourir pour un pays que l'on déteste.
Et que l'on ne me dise pas que la situation sera toujours meilleure ici qu'au Maghreb par exemple.
Je doute qu'elle soit vraiment meilleure lorsque l'énorme pyramide de Ponzi occidentale se sera écroulée.
Et tant mieux.
Écrit par : Three piglets | 25/04/2012
Je crois qu'en fait c'est tout simplement ca qui va arriver en ce qui concerne l'immigration.
Elle va ralentir puis stopper quand la recession va frapper.
Écrit par : JÖ | 25/04/2012
"Elle va ralentir puis stopper quand la recession va frapper."
peut-être en partie comme en Espagne, oui. mais nos pays, même en récession avec un filet social en berne, resteront attractifs pour nombre de migrants.
au fond, nos politiciens vont, à court terme, être confrontés à un choix décisif:
1-ou bien tenter de sauver ce qui peut l'être de l'état-providence (avec toutes ses imperfections) et de la social-démocratie en annulant une grande part des dettes souveraines donc en tuant une bonne partie de la finance globalisée et de ses filiales nationales, via un contrôle des ressources stratégiques, un protectionnisme renforcé (la "mondialisation heureuse", tout le monde a bien compris en dehors de Badiou et de MAubry que c'est une arnaque) et via un contrôle de la finance (nationalisation partielle des banques, dissociation des activités de dépot/activités spéculatives), interdiction des manoeuvres spéculatives, notamment à découvert et notamment sur des actifs stratégiques comme les matières premières),
2-soit sacrifier cette exception européenne historique de compromis entre les exigences sociales et la logique du capitalisme globalisé sur l'autel de la "bonne gouvernance" et de la "réduction des dettes" afin de complaire et de "rassurer les marchés". Sachant que les banques sont les premiers soutiens des candidats du système (NS, FH mais aussi Romney et Obama), il y a fort à parier que les jeux sont faits et que nous sommes face à un effondrement de première grandeur. Et les français n'ont encore rien vu.L'inconnue reste la réaction des peuples européens+++ la montée de la colère populaire (étiquetée "populiste" par la clique des cuistres corrompus Cayrol, Huertas, Mazerolles, etc.); c'était le sens de ce post: les exemples argentin et islandais disent la possibilité d’infléchir cette course à l'abyme.
Quant à Repsol, je ne sais pas si son comportement fut vertueux ou pas, j'aurais tendance à écouter l'expert qu'est Chauprade.
Écrit par : hoplite | 25/04/2012
"La bonne gouvernance" c'est la recession...
Effectivement si la recession est violente (Et bon...), il va falloir des moyens pour tenir les gens.
La base est là au niveau européen, mais la question est aussi de savoir si l'Europe va tenir.
Écrit par : JÖ | 25/04/2012
"peut-être en partie comme en Espagne, oui. mais nos pays, même en récession avec un filet social en berne, resteront attractifs pour nombre de migrants."
C'est loin d'être sur.
Car il n'est pas certain que le filet social existe encore.
Et il n'est pas certain que l'attraction soit encore là, si nous ajoutons des truculences en tout genres. Rien que le marché de l'immobilier peut vraiment porter un coup fatal à l'immigration.
Écrit par : Three piglets | 25/04/2012
Le rapport de force actuel et sa dynamique prouvent que l'option n°2 est la plus probable.
Que les Fds n'aient rien, tant mieux, la "dormition" (terme poétique pour parler de castration et de fainéantise) est insupportable.
La grande claque dans la gueule.
Car même la premiere option est un claque pour ceux qui possèdent la dette.
Dans les cas, il n'y a pas de sortie par le haut.a
Écrit par : Three piglets | 25/04/2012
"La grande claque dans la gueule."
c'est vrai que ça ferait beaucoup de bien à beaucoup..
Écrit par : hoplite | 25/04/2012
Deux scénarios déjà plus réalistes:
http://www.lefigaro.fr/societes/2012/04/24/20005-20120424ARTFIG00658-ypf-repsol-les-dessous-d-une-expropriation-musclee.php
Et pour finir j'aime bien le :
(...) Buenos Aires semble également vouloir chercher l'aide de nouveaux investisseurs pétroliers pour doper la production nationale (...) le ministre de la Planification, Julio de Vido, responsable provisoire d'YPF, rencontre les cadres dirigeants de Conoco Phillips, Chevron et Exxon (...)
Déjà Repsol n'est pas seul présent en Argentine (Les Chinois, Total etc...) donc "la rupture avec toute l’architecture du mondialisme" pour "l’indépendance nationale", "le redressement et de la liberté des peuples" c'est pas encore pour demain.
Écrit par : Cotuatos | 26/04/2012
""la rupture avec toute l’architecture du mondialisme" pour "l’indépendance nationale", "le redressement et de la liberté des peuples" c'est pas encore pour demain."
Ho non mais jouer des compagnies etrangères les unes contre les autres pour essayer de tirer son epingle du jeu par contre...
Un peu comme Poutine et les olligarques russes, peut etre.
Écrit par : JÖ | 26/04/2012
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