07/09/2012
camp des saints
« Nos partenaires (européens) veulent conserver l’avantage commercial qu’ils ont sur nous du fait de leur retard en matière sociale. Notre politique doit continuer à résister coûte que coûte, à ne pas construire l’Europe dans la régression au détriment de la classe ouvrière (…)
Il est prévu que le Marché commun comporte la libre circulation des capitaux. Or si l’harmonisation des conditions concurrentielles n’est pas réalisée et si, comme actuellement, il est plus avantageux d’installer une usine ou de monter une fabrication donnée dans d’autres pays, cette liberté de circulation des capitaux conduira à un exode des capitaux français (…)
Les capitaux ont tendance à quitter les pays socialisants et leur départ exerce une pression dans le sens de l’abandon d’une politique sociale avancée. On a vu des cas récents où des gouvernements étrangers ont combattu des projets de lois sociales en insistant sur le fait que leur adoption provoquerait des évasions de capitaux (…)
L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit le recours à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement “une politique”, au sens le plus large du mot, nationale et internationale »
Pierre Mendès-France, 1957 cité par Lordon, 2012.
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« On songe à la célèbre "définition" de Dominique Strauss-Kahn: "Le socialisme, c'est l'espoir, l'avenir et l'innovation" (déclaration du 20/02/2011). Le lecteur aura, bien sûr, rectifié de lui-même. Ce que DSK défninit ainsi, ce n'est nullement le socialisme (notion dont il ne doit même plus avoir le moindre souvenir). C'est seulement l'imaginaire de la gauche moderne (ou -ce qui revient à peu près au même- celui du Fonds Monétaire International) »
JC Michéa, Le complexe d'Orphée, 2011.
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Où l'on voit bien comment en quelques decennies, la gauche est passé d'un socialisme qui incorporait encore une critique sociale et une critique de la globalisation capitaliste à une espèce de progressisme libéral psittaciste vidé de toute substance hormis une pseudo-lutte "contre toutes les fomes de discrimination", spectacle dérisoire destiné à occulter l'abandon en rase campagne de la cause des peuples et de la question sociale.
12:42 | Lien permanent | Commentaires (25)
Commentaires
En regard, voilà ce qu'écrivait Jack London :
"Le capitalisme doit apprendre une fois pour toutes que le socialisme est fondé non sur l’égalité, mais sur l’inégalité ente les hommes (…) il doit apprendre que le socialisme s’intéresse à ce qui est et non à ce qui devrait être et que la matière qu’il traite (…) [est] l’humain chaleureux, faillible et fragile, sordide et dérisoire, absurde et contradictoire, grotesque même, et cependant traversé par des éclairs de quelquechose de plus beau et de divin, avec cà et là, la douceur de la serviabilité et de l’altruisme, l’aspiration à la bonté, au renoncement et au sacrifice, et, avec conscience, une conscience ferme et terrible, parfois ardemment impérieuse – exigeant le droit – le droit, ni plus ni moins que le droit."
(La guerre des classes)
Écrit par : Boreas | 07/09/2012
Ma phrase favorite pour me faire très mal voir auprès de pseudo "socialistes" ou sympathisants:
"La gauche n'existe plus".
(Elle est morte definitvement en 1989, enfin ce qu'il en restait, et "l'equilibre" qui en decoulait...)
Haine garantie (C'est impressionnant parfois) en face immediatement.
Par contre des arguments contre cette declaration:
Aucun...
Écrit par : JÖ | 07/09/2012
Se faire mal voir..:citer Elisée Reclus!(19é siécle,pas mal de personnes intéréssantes vécurent a cette époque je trouve,je crois avoir vu qu'il avait un CV aussi épais qu'une encyclopedie)
Le début de son texte sur l'anarchie,quelque chose me dit que cela pourrait vous plaire Hoplite,je crois avoir compris qu'anarque ne vous laisse pas indifférent..:-)
"l'Anarchie n'est point une theorie nouvelle,il y eut des a-crates bien avant les anarchistes"..
Le texte en entier est auditionnable(je sais pas si cela peut s'ecrire ainsi..)sur le net,de plus la voix martelante donne a l'ensemble l'effet d'une chape de plomb qui s'abattrait sur tout autre ideologie qui pointerait le nez :-)
Écrit par : Dom | 07/09/2012
J'ai beau relire et relire la citation du grand philosophe et économiste Mendès, mais je n'y comprends rien.
Celle de l'infâme de chambre, DSK à le mérite d'être plus claire, même si c'est du n'importe quoi...
N'est pas Marx qui le pète.
Je le répète : la France n'existe plus depuis 1918 et depuis, tout n'est que nostalgie, même l'Europe.
Faut-il encore plus de morts idiots pour réveiller tout ce monde-là ?
Bien à vous.
Écrit par : Martin-Lothar | 07/09/2012
" la France n'existe plus depuis 1918 "
Elle est une puissance secondaire, mais elle existe toujours.
"même l'Europe."
(Très pervers)
Pas l'Allemagne...
Écrit par : JÖ | 08/09/2012
Le "vrai socialisme" ne peut survivre qu'avec des gens vertueux, c'est extremement naif de croire que des gars sans foi ni loi puissent être socialistes, forcement ils trouveront leur intérêt quelque part et finiront comme tout un chacun à vouloir se faire le max de tune sur le dos des autres.
DSK socialiste?!?? c'est un gag. et Marx un escroc.
Écrit par : sonia | 08/09/2012
Alors que dire du poids que prennent ces individus dans un systéme qui promeut la "liberté" et la privatisation du monde...
Écrit par : Three piglets | 08/09/2012
Marx n'était pas un escroc, il n'a pas vécu royalement de ses théories. Elles l'ont plutôt mis sur la paille.
Ses successeurs ont été tués pour avoir tenté de les appliquer.
Ce sont les zéros actuels qui sont des escrocs. Ils ont réussi à s'adjoindre des forces mortifères qui les butteront quand elles n'auront plus besoin d'eux, ce qui veut dire dans pas longtemps au train où vont les choses.
Écrit par : Carine | 08/09/2012
Oups Hoplite, mon comm est parti dans le cul de basse fosse, ma réponse à Sonia sur Marx.
Écrit par : Carine | 08/09/2012
Ah non, arf, excuse ! Repentance et flagellation…
Écrit par : Carine | 08/09/2012
@ Joe : oui bon, ne jouons pas sur les degrès, surtout quand tous les pseudos experts du Frankistan commencent TOUS leurs élucubrations par une savante et désormais niaise comparaison entre la Fraaaaaance et les USA...
Ces gens-là n'ont pas encore compris que mettre le pays de Voltaire et de Rousseau en parallèle avec le seul Texas ou la Californie suffirait amplement à leur fermer une gueule qu'ils n'auraient dû ouvrir.
Il y en même qui maintenant mettent la Chine ou l'Inde au même méridien que Paris...
Faut pas trop pousser quand même hein . Surtout quand il s'agit de soi-disant "expert ( de mes deux) en économie politique ou pas qui sont généralement incapables de savoir ce que vaut leur propre trou du cul.
La France à toujours été un rêve... C'est ce que CDG a bien compris, après avoir tenté vainement de la ranimer...
Une belle au bois dormant, en quelque sorte. Un conte à dormir debout auquel toute l'Afrique, notamment, croit encore. Ils ne viennent que pour ça en fait. C'est CAF Disney sur tous les écrans.
Quant à l'Europe, dans sa structure actuelle, ce n'est qu'une boite de Pandore infernale, ingérable, ridicule, imaginée par des génies et des humanistes, réalisée par des bureaucrates pervers et soviétiques et maintenant gouvernée par la lie de la corruption et de la démagogie.
Pour tout vous dire Jöe, je préfère cette Europe crado à cette France zombie.
Bien à vous.
Écrit par : Martin-Lothar | 08/09/2012
"Ces gens-là n'ont pas encore compris que mettre le pays de Voltaire et de Rousseau en parallèle avec le seul Texas ou la Californie suffirait amplement à leur fermer une gueule qu'ils n'auraient dû ouvrir."
Quand vous frequentez des americains, c'est la première chose qu'ils vous assènent...
Bon en meme temps, certaines petites nations ont un pouvoir sans comparaison avec leur taille.
Pour le reste je vous comprends bien, mais au niveau efficacité, si la France est un mythe, l'Europe...
Écrit par : JÖ | 08/09/2012
@ Jöe : vous devez mal m'avoir lu. Plus européen que moi, tu meurs. Mais comme je l'ai (Sans aucun doute mal) écrit, l'Europe institutionnelle est plus que foutraque livrée à des hordes de parasites foutriquets. Voilà.
Et si notre bonne EDNAT m'a fait ingurgité, telles les oies à foie gras et pasteurisé selon la norme E34563-1999, pendant des années les mensonges les plus odieux sur l'histoire de France, j'ai pris sur mon temps libre (je travaille dans le privé ) de bosser mon histoire de l'Europe. Et là, il n'y a plus photo. Mais vous le savez bien, je vous connais hein !
Si je vous dis que les Russes et les Japonais rêvent d'être européens, vous allez sûrement me rire au nez.
Mais j'aime bien les gens qui rient : au moins, ils montrent qu'ils sont vivants.
Bien à vous.
Écrit par : Martin-Lothar | 09/09/2012
"Si je vous dis que les Russes et les Japonais rêvent d'être européens"
Pour les russes peut etre, pour les japonais je suis moins convaincu, mais j'ai mes limites...
Écrit par : JÖ | 09/09/2012
"La gauche n'existe plus" (Jö)
En parallèle: "les gens de gauche ça n'existe pas"
http://www.youtube.com/watch?v=sjPu2BpZOIw
Écrit par : Chavo | 09/09/2012
Ha ha !
Très efficace en effet.
Écrit par : JÖ | 09/09/2012
Dsk n'est évidement pas socialiste au sens ou LEroux ou SOrel l'entendaient c'est à dire une organisation ouvrière et populaire en marge delà gauche progressiste etliberale: voire même hostile à l'esprit de progrès tant celui-ci pouvait être lié à la dégradation des conditions de vie des gens ordinaires et de la classe ouvrière...MArx n'était pas "de gauche", il était socialiste. Secondairement, à la fin duxixeme siècle, socialisme ouvrier et gauche libérale progressiste ont fusionné au détriment de l'essentiel des véritables valeurs du mouvement socialiste:entraide, traditions, enraciné'ent dans un pays, une langue, des peuples et hostilité à cette philosophie des lumières, matrice des valeurs libérales dans lesquelles communient aujourd'hui "gauche" et "droite" que rien ne distingue plus aujourd'hui sinon quelques questions sociétaires mineures.
Quelle différence aujourd'hui entre un COppe et un moscovici? Entre un Sarkosy ou un hollande? Sur le fond, quoiqu'en pensent les naïfs, aucune.
Comme vous dites, Sonia, le vrai socialisme ou disons, un monde décent, ne peut exister qu'avec une majorité de gens vertueux. Or les gens ne sont ni bons ni mauvais naturellement, j'incline à penser que c'est la forme des communautés/sociétés dans lesquelles ils vivent qui détermine l'essentiel de nos comportements. Et il ne fait aucun doute pour moi que cette anthropologie individualiste qui soustend la geste libérale, avec ses plaies que sont l'utilitarisme, le progressisme, la marchandisation, et l'arraisonnement de not environnement, est une des explications à la nature anomique et chaotique de nos sociétés.
Écrit par : hoplite | 09/09/2012
Carine,
Marx est un escroc non pas financierement parlant mais intellectuellement. Il fut philosophe et à ce titre se devait de diriger la pensée des gens non intellectuels et il l'a fait de travers.
Je vous dirais, c'est la même chose pour la quasi totalité des philosophes des derniers siècles, depuis le XVIIIe.
En tant que Philosophe, il n'a pas la liberté de penser ce qu'il veut, comme on est tenté de le croire, mais de transmettre la sagesse de l'homme qui remonte à l'aube de l'humanité. Et cette sagesse, quelle est-elle si ce n'est la Vérité? Ainsi le philosophe, en dehors de tout ressentiment personnel, en dehors de tout instinct et de tous ses propres défauts, doit vivre cette ascèse perpétuelle qui est de renoncer à ses propres délires pour rechercher la Vérité, ou la conserver par l'enseignement reçu, et l'adapter par sa réflexion au monde qui l'entoure.
La Vérité est une chose qui ne se discute pas, car elle est par elle-même, mais qui se transmet et se fond dans les nouvelles modes et cultures. Or, qu'ont fait tous nos derniers philosophes, qui au passage se sont multipliés de façon totalement anarchique et exagérée, ils ont émis des postulats totalement farfelus, issus de leur soi-disante "liberté de penser" (mais peut-il y avoir de liberté en dehors de la Vérité?), et sur ces postulats personnels, utopiques, et plein de leurs ressentiments ils ont construit un échaffaudage branlant sur lequel se sont accrochés toute sorte de personnes séduites par le bel agencement mais ne voyant plus les bases sableuses et boueuses, loin de la solidité de la Vérité. Voilà pourquoi Marx, tout comme Niestche et tant d'autres sont des escrocs, car ils ont profité de leur statut de philosophes pour envenimer la pensée des gens au lieu de la diriger vers la vérité. C'est la raison pour laquelle tous ces systèmes issus de ces philosophes soi-disant sincères finissent dans l'horreur et la démence.
Hoplite,
"j'incline à penser que c'est la forme des communautés/sociétés dans lesquelles ils vivent qui détermine l'essentiel de nos comportements"
seriez-vous rousseauiste???
Ne croyez-vous pas que ce n'est pas la société qui déprave l'homme, mais l'homme qui renonce à sa liberté et se laisse mener par la société?
Voyez-vous, je crois pour ma part que l'homme est libre pour justement pouvoir juger ce qui est bon quand la société l'incline vers le mal et choisir le bien, au prix d'un grand courage sûrement, mais c'est le prix de la veritable liberté.
Écrit par : sonia | 11/09/2012
"seriez-vous rousseauiste???"
oui, à bien des égards. Rousseau est sans doute un des contempteurs les plus sévères de la pensée des Lumières, contrairement à la doxa. ne pas hésiter à le relire.
"mais l'homme qui renonce à sa liberté et se laisse mener par la société?"
un thème biblique...la chute? je n'y crois pas non plus: l'homme n'est ni bon ni mauvais fondamentalement: il peut être les deux car c'est un être instable, potentiellement dangereux car imprévisible. capable du meilleur comme du pire.
l'homme est libre? peut-être dans les limites de son environnement social-historique, dans sa culture d'origine.
quant à la "Vérité"...j'imagine que vous faites allusion à la bonne nouvelle...une opinion parmi d'autres, désormais.
Écrit par : hoplite | 11/09/2012
Hoplite,
oui, j'ai relu Rousseau, ...gràce à mes collégiens... et comprends encore plus l'importance de son influence dans l'éducation nationale d'aujourd'hui et issue directement de la revolution soixante-huitarde. Rousseau est un élément essentiel dans l'idée de priver l'homme de sa liberté, de l'assister, de le déresponsabiliser au prétexte de le libérer de toute autorité, de tout enseignement. Mais voyez-vous, cette vision d'autodetermination est tragique dans les faits car l'homme n'est pas un électron libre qui peut savoir tout par soi-même. L'éducation est une transmission de savoir et de valeur, si vous enlevez cela à l'enfant, il se construira avec l'idée du plus fort, l'idée du caid et perdra sa liberté dans le sens où son esprit ne sera pas structuré, mais dominé par la loi du plus fort, du plus gros, et de ses ressentiments; c'est ce qui se passe dans les cités, dans les écoles, dans la puissance de l'immigration, ne me dites pas que vous le cautionnez!
"il peut être les deux car c'est un être instable, potentiellement dangereux car imprévisible. capable du meilleur comme du pire."
vous parlez des hommes comme des animaux. Bien sur que l'homme est bon et mauvais, mais il n'est pas instable (à part un malade mental), il a toujours le choix de son acte, peut-être que vous ne savez pas ce que va faire votre voisin, mais lui si, on ne peut pas parler d'instabilité mais d'émotion.
La liberté n'est pas un thème purement biblique. J'ai volontairement laissé la religion de coté, puisque vous n'en voulez pas, mais je parle dans l'absolu, dans ce qui fait l'homme en dignité, tout comme la vérité.
Il est une chose étrange que beaucoup trouve normal que la vérité matérielle existe, mais pas celle des choses immatérielles. Votre pensée, pour invisible qu'elle soit se manifeste cependant par la parole et l'écrit, et apporte ainsi la preuve de votre âme, si alors l'âme existe dans quel environnement doit-elle évoluer? quelle est sa finalité? des questions auxquelles on ne peut répondre qu'en se penchant sur une vérité immatérielle, une vérité qui gère la morale et qui colle à cette loi naturelle qui fait que chaque homme instinctivement sait qu'il faut être honnête, prude, aimable, généreux etc...que cela est bon et donc que cela est vrai.
Bref, au risque de vous déplaire, je me permets un petit conseil, celui de moins lire, mais de plus étudier...le trop lecture n'est pas une si bonne chose, sauf à l'école pour apprendre l'orthographe et le style...
Écrit par : sonia | 12/09/2012
sonia, Rousseau fut un adversaire farouche des Lumières! un théoricien moderne, précurseur du romantisme mais aussi conservateur et traditionnaliste...rien à voir avec le bordel 68tard et l'antienne du "bon sauvage". relisez-le (si je puis me permettre)
"il peut être les deux car c'est un être instable, potentiellement dangereux car imprévisible. capable du meilleur comme du pire."
"vous parlez des hommes comme des animaux. Bien sur que l'homme est bon et mauvais, mais il n'est pas instable (à part un malade mental), il a toujours le choix de son acte, peut-être que vous ne savez pas ce que va faire votre voisin, mais lui si, on ne peut pas parler d'instabilité mais d'émotion."
c'est précisément parce que l'homme n'est pas un animal (et qu'il a le choix) qu'il est imprévisible, instable, donc dangereux, capable du meilleur comme du pire!
"Voyez-vous, je crois pour ma part que l'homme est libre pour justement pouvoir juger ce qui est bon quand la société l'incline vers le mal et choisir le bien, au prix d'un grand courage sûrement, mais c'est le prix de la veritable liberté."
je pense aussi que l'homme est libre de ses choix MAIS (contrairement aux libéraux) que ses choix sont en grande partie déterminés par son appartenance social-historique: ie l'homme ne vient pas au monde nu mais dans un groupe familial, culturel, dans un environnement civilisationnel, géographique qui limite largement l'étendue de ses choix (pour le plus grand nombre en tous cas)
Écrit par : hoplite | 12/09/2012
C’est fascinant Hoplite à quel point tes observations sont juste (et à quel point elles rejoignent les travaux de E. Todd : « La variable fondamentale c’est la structure familiale »)
Et comme la date s’y prête (CAD nous sommes au lendemain d’une date symbolique, le jour où il y 11 ans le grand cirque mondiale battait son plein ; où se mettait en place le plan des nouvelles conquêtes sous couvert de droitdhommisme etc.) il serait peut être utile de se pencher sur les structures familiales respectives des criminels qui ont manigancés tout ça.
Essayer d’imaginer quelles valeurs leur milieu culturel, social, politique, économique, religieux… de base leur a inculqué pour qu’ils prennent les milliers de leurs concitoyens pour de la chair à canon et le reste de l’humanité pour le matériau d’accomplissement de leur rêves de prédateurs.
Écrit par : Sclavus | 12/09/2012
Peut etre que vous n'etes pas si eloignés dans votre raisonnement Sonia et Hoplite, dans le sens ou le cadre determiné a pu etre fourni par la religion pendant longtemps.
Écrit par : JÖ | 12/09/2012
Hoplite,
Rousseau un précurseur du romantisme, certes, mais conservateur, bof!
Il révolutionne l'éducation et l'inégalité sociale. Que dire de sa démarche de laisser l'élève s'auto-éduquer laissant le professeur comme un simple guide (dans "Emile")? ce qui est à peu près valable pour un petit aristocrate avec son précepteur ne peut s'étendre au tout public: on obtient l'école d'aujourd'hui où l'autorité est sapée à la base par une pédagogie inversée. On est bien loin de l'agora grecque.
De même sa vision du bon sauvage... à vrai dire, il n'a pas du venir en Calédonie ce cher ami. Quand il aurait vu les kanaks faire "kaikai" avec les mollets du kanak voisin, et accueillir d'emblée les nouveaux visiteurs avec des casse-tête, il aurait vu les choses un peu différemment. :)
Cela l'amène à considérer la conscience comme unique référence au bien (pourtant vous n'avez pas l'air de bien y croire à cette loi naturelle, d'ailleurs beaucoup de choses vous éloignent d'un vrai rousseauisme, d'après ce que j'aurai pu comprendre: il était très croyant et se plaisait à méditer dans les chapelles de Chartreux, sa phrase préférée dans l'Evangile était celle qui dit que l'Esprit est au milieu de ceux qui prient ensemble...un fameux précurseur des charismatiques et du concile Vatican II, mais c'est une autre histoire!)
Pour en revenir à cette fameuse idée que la conscience suffit à régler la vie bonne de l'homme et que donc la société viendrait pour l'en détourner voire même l'empêcher d'y accéder par une trop forte soumission aux modes où le courage serait impossible pour y remédier, je vous retrouve: "ses choix sont en grande partie déterminés par son appartenance social-historique". C'est le monde des misérables de Victor Hugo!
c'est vrai, mais ce n'est pas la définition de la liberté. Vous parlez d'influence et de choix d'ordre matériel. La liberté suppose que quelque soit son milieu, son époque on peut choisir le bien, et parfois choisir le bien peut être source de souffrance, d'exclusion, de solitude, voire de mort ou de martyr, mais en aucun cas une appartenance quelconque empêche le bien.
Par ailleurs, la conscience peut par contre être dépravée (comme c'est le cas à notre époque) et donc ne plus être une référence en matière de morale, c'est donc là que pèche Rousseau qui la considère supérieure à la raison, voire exclusive. Je pense au contraire que la raison doit soutenir la conscience.
Écrit par : sonia | 13/09/2012
"Peut etre que vous n'etes pas si eloignés dans votre raisonnement Sonia et Hoplite, dans le sens ou le cadre determiné a pu etre fourni par la religion pendant longtemps."
bien sûr, quand je parle de "contexte social-historique" je fais référence à la civilisation, donc en partie à la religion (et pas aux infrastructures des marxistes..)
Écrit par : hoplite | 13/09/2012
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