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20/01/2013

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"La crise n'a rien résolu. Au contraire, il y a moins de transparence aujourd'hui qu'il n'y en avait avant. La facture du gouvernement augmente et les abus qui ont mené à l'unique cause de la crise continuent. Je pense que par la suite, il y aura une grande débâcle économique et alors l'expansion du crédit dans son ensemble touchera à sa fin. (...) Avant que cela n'arrive, les gouvernements continueront à imprimer de l'argent qui en temps donné conduira à un taux d'inflation trés élevé, et l'économie ne répondra plus à aucun stimulus. (...) La famille moyenne sera frappée par cela et par conséquent, afin de détourner l'attention des gens, les gouvernements iront à la guerre. Les gens me demandent: "Contre qui?" Hé bien, ils inventeront un ennemi!"

Marc Faber, novembre 2009.

Comme quoi, même un financier peut parfois y voir clair...

Passé quelqes jours à Paris, pour le boulot avant tout, mais avec le cortège habituel de rencontres édifiantes: bobos planifiant leur semaine de ski à Gstaat, un économiste américain au bar du MiniPalais m'assurant de la "bonne santé de l'économie US " et "inquiet pour nous autres européens" (je l'ai rassuré), rapide passage rue de Clichy à la librairie Facta (Ratier/Faits et Documents), les gravures, aquarelles et toiles  de Hopper au grand Palais, un homme singulier puritain et osbcur à certains égards mais aussi hédoniste (la charge érotique de son modèle unique, sa femme) et profondément hostile à la marchandisation moderne de son monde (dans la veine d'un Miller), à l'emprise du capitalisme triomphant et de la publicité à la Bernays mais aussi à la vague non-figurative qui accompagne son époque et dans laquelle il ne voit qu'intellectualisme et supercherie, à d'autres égards. Figurant pour une fois, une Amérique aimable faite de scènes urbaines ou rurales quotidiennes, de personnages simples, de stations services ou de bars de nuit (Nighthawks) peuplés d'individus esseulés.

Vu Django unchained, dernier opus de Tarantino, plutôt réussi même si assez manichéen comme toujours (ne vaut pas Pulp Fiction ou Reservoir Dogs); pas demain que Tarantino et ses producteurs les frères Weinstein, nous éclaireront sur les arcanes de la traite triangulaire et sur la trés grande homogénéité ethnique -sinon tribale- des armateurs de navires qui la financèrent...pas demain non plus que les mêmes mettront en image les liens trés peu secrets entre Wall Street et la révolution bolchevique ou le troisième reich (lire A Sutton pour s'en convaincre). Reconstitution correcte du Sud avant guerre qui m'a fait immédiatement penser à Henry Miller et à son interrogation sur ce que cette civilisation aristocratique et agraire écrasée par  le parti Yankee aurait pu produire (à l'image de la Grèce ou de la Rome antique) de magnifique:

(...) Dans le Mississipi, prés des rives du grand fleuve, j'ai vu les ruines de Windsor. Il ne reste plus rien maintenant de cette grande demeure que les hautes colonnes grecques couvertes de vigne vierge. On voit tant de ruines élégantes et mystérieuses dans le Sud, tant d'images de mort et de désolation, tant de spectacles fantomatiques. Et toujours dans les coins les plus beaux, comme si l'envahisseur, visant les centres vitaux, avait voulu frapper aussi l'orgueil et l'espoir de sa victime. On ne peut s'empêcher de rêver à ce qu'aurait pu être cette terre bénie si les ravages de la guerre lui avaient été épargnés, car dans nos Etats du Sud, ce qu'on appelle la « culture esclavagiste » n'avait donné encore que ses toutes premières fleurs. Nous savons ce que les cultures esclavagistes de l'Inde, de Rome, de l'Egypte et de la Grèce ont légué au monde. Nous leurs sommes reconnaissants de cet héritage ; nous ne le repoussons pas sous prétexte qu'il a été bâti sur l'injustice. Qui donc a le courage devant ces merveilles du passé, de s'écrier : « Il aurait mieux valu que rien de tout cela n'eut été si pour créer ces chefs-d'œuvre il a fallu priver un seul être humain de sa liberté ! » Qui sait quelles splendeurs auraient pu s'épanouir dans des foyers de culture comme Charleston, Savannah, New Orléans ! (...) Il est des milliers de lieux de rêve dans le vieux Sud. On peut s'asseoir sur un banc dans un minuscule jardin confédéré, ou s'allonger sur les rives d'un canal ou se poster sur un remblai dominant une réserve Indienne : l'air est doux, lourd encore de parfums, le monde semble endormi, mais l'atmosphère est chargée de noms magiques, d'événements historiques, d'inventions, d'explorations, de découvertes. Riz, tabac, coton : à partir de ces trois éléments, seul le Sud a composé une grande symphonie d'activité humaine. Tout cela est fini maintenant. Un nouveau Sud est né. On a retourné le sol du vieux Sud. Mais les cendres en sont encore tièdes. »

Henry Miller, Le cauchemar climatisé, 1945.

Photo: Kate Upton, un hommage à Miller (et à son dionysiaque "Tropique du cancer")

Commentaires

Miam, Kate Upton !

(Maintenant je vais lire l'article ;)

Écrit par : Jean-Pierre | 20/01/2013

Ha Hopper, un atypique quelque part, en effet...

Eu l'occasion de parler avec des americains des problemes de l'euros (Par exemple des tentatives de certains de remplacer le paiement du petrole en dollars par de l'euro...Et de ce que ca leur a couté).

Il ne m'ont pas du tout traité d'anti americain primaire...

Quand ils ne sont pas "economistes", beaucoup d'americains savent parfaitement que "L'etat profond" n'est peut etre pas une legende...

Écrit par : JÖ | 20/01/2013

(Maintenant je vais lire l'article ;)

hé oui, c'est l'éternel problème: faire un choix..

"Quand ils ne sont pas "economistes", beaucoup d'americains savent parfaitement que "L'etat profond" n'est peut etre pas une legende..."

certainement. aprés cela débouche, comme chez nous, sur un choix entre obama/Goldman sachs ou romney/JP Morgan...tout cela est trés bien verrouillé.
trés volubile le john sur les troquets français, un peu moins sur the fiscal cliff, le petrodollar et GS...l'ai peut être emmerdé avec mes questions, le biquet..

Écrit par : hoplite | 20/01/2013

Si votre economiste etait de passage ca explique aussi...

Les americains dont je parlais resident en Europe.

Mais j'ai remarqué la defiance, si ce n'est le desinteret total extreme de la politique chez beaucoup d'americains de base.

Écrit par : JÖ | 20/01/2013

Mais celui ci était prof d'économie dans je ne sais qu'elle université...d'où mes questions sur le fiscal clic et les Chicago boys de Friedman...j'ai fini par lui dire que je ne croyais pas en la "démocratie" telle que nous la vivons et que le vrai pouvoir était chez quelques banquiers us et autres...j'ai eu droit à un "you're too young to be that pessimistic" ou quelques chose approchant...

Écrit par : hoplite | 20/01/2013

"you're too young to be that pessimistic"

Je connais des americains plus jeunes que vous qui sont aussi très pessimistes alors...

Et depuis TRES longtemps.

Écrit par : JÖ | 20/01/2013

"Je connais des americains plus jeunes que vous qui sont aussi très pessimistes alors..."

ou, ils habitent dans des tentes et ont voté obama il y a 4 ans..

Écrit par : hoplite | 20/01/2013

Le Sud n'est pas complètement mort, au vu des pétitions en faveur de la sécession (comme l'indique l'un de vos liens sur dedefensa.org dans votre post du 13/01). Peu importe le black-out, c'est un signe intéressant.

Par curiosité, j'ai demandé une fois à un Yankee son avis sur le Sud, il m'a répondu ne pas trop aimer être entouré de gens du Sud, car il le font se sentir "uneasy".

Tout cela pour dire: si ça se tend encore plus il peut y avoir des surprises... Et au niveau local, en cas d'urgence une personne à le droit légal au pouvoir absolu : le Sheriff (ce n'est pas une blague).

Écrit par : Gas | 20/01/2013

Parait que Di Caprio fait un gros coup de fatigue !
Je n'irai pas voir ce film, en tout cas.
Pas plus que Intouchables.

Écrit par : Carine | 21/01/2013

"Le Sud n'est pas complètement mort, au vu des pétitions en faveur de la sécession (comme l'indique l'un de vos liens sur dedefensa.org dans votre post du 13/01). Peu importe le black-out, c'est un signe intéressant."

oui. et comme dit souvent Venner, les cultures ne meurent jamais vraiment et peuvent renaitre sous bien des formes.

carine, Di Caprio est excellent dans ce film, vraiment bon en parfait salaud blanc colonialiste et esclavagiste! vs les braves niggers qui se vengent et tuent les faces de craie! yo!

Écrit par : hoplite | 21/01/2013

Et il est fier de lui le Tarantino ?
On ne peut pas dire qu'il ait fait un film rebelle ! C'est plutôt dans la bien-pensance.
Enfin, je ne l'ai pas vu et même pour Léonardo, je boycotte.

Écrit par : Carine | 21/01/2013

"oui. et comme dit souvent Venner"

Lugan parle aussi souvent de "l'esprit sudiste"

Écrit par : JÖ | 21/01/2013

Les commentaires sont fermés.